MACOUBA

Martinique Nord

MADININA : Macouba

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À toute autre contrée de la Martinique, les Indiens caraïbes préféraient la côte au vent. Bouillonnante et agressive, elle leur ressemblait sans doute un peu. Cette côte, et plus précisément, le lieu-dit de Macouba fut le témoin de la fuite des Indiens vers la Dominique. Les indigènes étaient en fait acculés à l'exode. L'avancée des colons français désireux d'écumer l'île devenait funeste à ce peuple qui avait déjà vidé l'île de ses paisibles premiers habitants, les Arawaks. Hé oui! L''histoire des hommes se répète belliqueuse et sordide...

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Nous empruntons la dernière route de l'île. Celle qui mène au bout du bout, vers le Grand-Nord. Là où les falaises dressent le point final de l'île.

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Les panoramas se succèdent, toujours plus enivrants, ils mènent notre regard vers le grand large et vers nos rêves d'évasion sur l'eau. Les paysages prometteurs de grandes aventures s'élancent du littoral vers l'horizon de l'océan. À terre, la forêt et les falaises cèdent des parcelles de terrains aux bourgades. Les fleurs égayent les places et les maisons. Elles font partie du quotidien des Antilles.

Le saviez-vous? Peu de fleurs sont réellement endémiques à la Martinique. Le plus souvent, elles ont été importées au cours des siècles. Pour exemple, l'arbre à pain, au fruit nourricier, qui pousse dans chaque jardin de la Martinique vient de Tahiti. Les bougainvillées qui fleurissent jusqu’au-devant des cases les plus dépouillées viennent aussi du Pacifique. Les bambous, les litchis, le café proviennent d'Asie. Les avocatiers, la goyave, le cacaoyer sont arrivés d'Amérique du Sud. Le délicat hibiscus vient d'Égypte... Peu importe, toutes ces espèces ont fait souche dans l'île aux fleurs.

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Macouba est l'avant-dernière ville sur la côte Nord-Est de la Martinique. Son nom viendrait d'un petit poisson de rivière à la chair tendre et blanche dont les Indiens caraïbes raffolaient. Le village est érigé en aplomb de falaises escarpées qui se jettent littéralement dans l'océan. Au pied des falaises, une écume blanche insatiable, grignote le littoral. L'accès à la mer depuis ce rivage escarpé n'est sans doute pas le meilleur de la Martinique...

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Si vous allez à Macouba, n'oubliez pas d'entrer dans son église. Elle fut la première église desservie en Martinique par le père dominicain Labat en 1694. Un panneau à l'entrée de l'église indique les années pendant lesquelles il officia en ces lieux de culte. Qui n'a pas entendu parler du Père Labat en Martinique? Il frappa tellement les esprits qu'on entend encore aujourd'hui, les parents menacer les petits enfants trop remuants, d'aller chercher le père Labat. À voir la mine apeurée de ces chères petites têtes brunes, la menace porte ses fruits. C'est vrai que ses représentations sont à faire peur. Son oeil déterminé et son sourcil arqué en accent circonflexe laissent entendre qu'il n'était pas homme à se laisser faire. Je ne voudrais pas déblatérer... Mais, certains y voient plus l'expression du diable que l'interprétation des lois de Dieu...

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L'église elle-même date du 16e siècle. Son poutrage en bois a été confectionné par des charpentiers de marine de l'époque. À vrai dire, c'est un réel petit bijou. Les poutres sont étonnamment bien conservées dans ce climat humide. Faites l'exercice par l'imagination, de renverser le plafond. Vous y verrez l'intérieur d'une carène de bateau. L'épine dorsale de ce plafond serait le socle de la quille. C'est une large poutre de bois qui s'élance d'un bout à l'autre de l'église. Une série de membrures courbes symétriques sont fixées de chaque côté de la poutre centrale. Sur un bateau ces poutres transversales sont nommées les couples. Pour les relier les unes aux autres et faire l'étanchéité du toit, des membrures longitudinales, les "lisses", courent sur toute la longueur du navire... Le travail de ces charpentiers est si proche de la construction de marine qu'on s'y perd !

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L'église de Macouba est intacte aujourd'hui. Tout y est : bancs de bois, confessionnal en chaîne massif, tout a résisté au temps. C'est une petite église au charme délicieux qui garde en son sein, le respect des choses d'autrefois.

Jouxtant l'église, le petit cimetière jouit de la plus belle vue du village. C'est bizarre, ici, ceux qui manquent à tous, portent leur regard loin vers l'horizon. Y trouve-t-il la paix? En tout cas, les vivants ont su utiliser la position stratégique du cimetière. Sur les tombes on trouve des antennes de télévision et des paraboles qui captent la télévision par satellite. C'est aussi ça, aussi, les Antilles, un mélange de genres baroques et souvent inattendus !L'église elle-même date du 16e siècle. Son poutrage en bois a été confectionné par des charpentiers de marine de l'époque. À vrai dire, c'est un réel petit bijou. Les poutres sont étonnamment bien conservées dans ce climat humide. Faites l'exercice par l'imagination, de renverser le plafond. Vous y verrez l'intérieur d'une carène de bateau. L'épine dorsale de ce plafond serait le socle de la quille. C'est une large poutre de bois qui s'élance d'un bout à l'autre de l'église. Une série de membrures courbes symétriques sont fixées de chaque côté de la poutre centrale. Sur un bateau ces poutres transversales sont nommées les couples. Pour les relier les unes aux autres et faire l'étanchéité du toit, des membrures longitudinales, les "lisses", courent sur toute la longueur du navire... Le travail de ces charpentiers est si proche de la construction de marine qu'on s'y perd !

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L'église de Macouba est intacte aujourd'hui. Tout y est : bancs de bois, confessionnal en chaîne massif, tout a résisté au temps. C'est une petite église au charme délicieux qui garde en son sein, le respect des choses d'autrefois.

Jouxtant l'église, le petit cimetière jouit de la plus belle vue du village. C'est bizarre, ici, ceux qui manquent à tous, portent leur regard loin vers l'horizon. Y trouve-t-il la paix? En tout cas, les vivants ont su utiliser la position stratégique du cimetière. Sur les tombes on trouve des antennes de télévision et des paraboles qui captent la télévision par satellite. C'est aussi ça, aussi, les Antilles, un mélange de genres baroques et souvent inattendus !