LES GRENADINES

De Saint Vincent à Union

Un chapelet de paradis !

Au sein des Windwards, îles du vent au Sud de l’archipel antillais, se trouvent les Grenadines.

Les Grenadines sont un écrin d’îles, enfilade de joyaux qui animent les désirs de navigation des plaisanciers du monde entier. Les Grenadines englobent toutes les îles comprises entre Saint Vincent et Grenade. Ces dernières formant la frontière extérieure de l’archipel, bien que les grenadines en dépendent, elles n’en font pas partie. Etalées sur une cinquantaine de milles, les Grenadines, toutes différentes ont des dénominateurs communs.

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L’eau

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L’eau, sa pureté, son éclat, sa surface versicolore, forme le tapis idéal sur lequel repose un trésor unique. Partout, de Bequia à Carriacou, la mer est translucide. Sans même regarder les fonds avec le masque, les poissons apparaissent comme volant dans un espace entre la mer et l’atmosphère, tant l’eau est limpide. Une raie vole autour de la chaîne d’ancre, un diodon prend le frais à l’ombre de la plage arrière du bateau, une étoile de mer rejoint ses copines sous le safran, des bancs de petits poissons argentés se protègent de la voracité des fous et des pélicans sous notre coque… Le bateau semble suspendu au-dessus d’un espace transparent, il fait de l’ombre sur le fond… L’eau est si cristalline que le bateau semble planer sur les flots.

Faune aquatique et ornithologique

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La densité de la population aquatique et ornithologique est impressionnante. Il suffit de prendre un masque et un tuba pour admirer la diversité de la faune aquatique. Les récifs ont malheureusement été abîmés par les passages des ouragans Ivan et Emily en moins d’un an d’intervalle (septembre 2004 et juillet 2005) Mais il demeure impossible d’énumérer toutes les rencontres sous-marines que nous avons faites. Pour exemple, sachez que nous nous sommes baignés en compagnie de raies, de poissons anges, de poissons chirurgiens, de poissons soldats, de perroquets de toutes les couleurs, de murènes, de serpents, de requins dormeurs, de barracudas... Nous nous sommes frayé un chemin dans pléthore de petits poissons argentés. Nous les nommons les croquettes des pélicans, car ceux-ci ont coutume de plonger dans ces viviers comme dans une immense gamelle inépuisable … Les frégates, les fous, les sternes, les paille-en-queue viennent se mêler au festin. Chaque jour, la nature offre un spectacle dont il est impossible de se lasser. Chaque jour est aussi ponctué par les scènes au panache incomparable des levers et des couchers de soleil.

Les îlots déserts

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Outre les îles peuplées de Bequia, Union, Canouan ou Carriacou, les Grenadines comptent une myriade d’îlots déserts tous plus beaux les uns que les autres. Ils se présentent souvent comme colline tapissée d’un raisiniers et de cocotiers et ourlée de plages de sable fin. Les îlots les plus secs voient proliférer des cactus et des agaves, ils forment en général un enchevêtrement d’épineux qui permet à l’île de rester inviolée. Tout autour de l’île, un récif défend ses contours de la houle et prodigue aux eaux dans lesquelles elle se baigne les couleurs-lagons tant prisées. Certains îlots présentent des curiosités liées à l’histoire mouvementée de la région. Sur celle-ci un ancien four à chaux s’écroule au rythme de l’érosion, ailleurs une cabane de pêcheurs, là un vieux moulin ou un canon rouillé… Ces configurations diverses permettent aux visiteurs de jouer les explorateurs en maillots de bain. Car il n’existe aucun risque à se balader dans les îles. Tout au plus quelques iguanes feront sensations, mais il n’existe pas ici de serpent ou de quelconque animal venimeux.

Les mouillages

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Chaque île recèle un ou plusieurs mouillages. Ils sont, en général, bien protégés de la houle, grâce aux barrières de corail. Certains mouillages sont au vent, et lorsque que les alizés sont trop établis mieux vaut leur préférer des anses abritées derrière des collines. Chaque mouillage est différent. Certains d’entre eux sont blottis au sein d’un village ou d’un gros bourg, où des petits restaurants proposent la cuisine de la mer et parfois un concert de steel-band. D’autres mouillages sont lovés au creux de collines oubliées de la civilisation, où seule la lune prodiguera la lumière de la nuit. La variété de mouillage est telle qu’il est difficile de tous les énumérer. Je pense qu’on peut passer six mois aux Grenadines à paresser de mouillage en mouillage en profitant de ce climat exceptionnel climatisé par les alizés.

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Le climat

Entre décembre et avril, les alizés balayent toutes les petites Antilles. Aux Grenadines, ce ventilateur vous accompagne en permanence. La plupart des mouillages de rêves sont protégés d’une simple barrière de corail. Ainsi, les bateaux qui y logent sont à l’abri de la houle océanique. Il est rare de trouver des mouillages rouleurs aux Grenadines. Par contre, rien ne les protège du vent. Les alizés soufflent en moyenne entre 15 et 20 nœuds. Les alizés sont des vents d’Est. En début de saison, on trouvera une influence Nord dans l’Est.

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Il arrive, lorsqu’un anticyclone plus au Nord est puissant, que les vents se renforcent. Nous avons subi une semaine entière où le vent ne prétendait pas descendre sous la barre des 35 nœuds. Les flèches des cartes météo annonçaient 40 nœuds de vent soutenu en mer des Caraïbes. Ces soubresauts loin d’être exceptionnels, sont gérables. Il existe de nombreux mouillages où se mettre à l’abri : Bequia, Chattam, Carriacou sont très protégés et vous n’aurez à subir que les rafales qui parviennent à sauter les collines.

En fin de saison, et la période cyclonique approchant, ce seront les vents de Sud-Est qui prendront le relais.

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Pendant la saison des cyclones, les alizés sont plus faibles, et la région est soumise aux passages d’ondes tropicales plus ou moins fortes. Celles-ci peuvent être faibles et à peine se faire ressentir. Mais elles peuvent également entraîner dans leur sillage, grains forts, orages violents, et rafales assaisonnées. Ce cocktail dure en général entre 12 et 48 heures. Les dépressions, tempêtes tropicales et cyclones peuvent y sévir. Rappelons-nous, Ivan en 2004, Emily en 2005 et la DT27 en novembre 2005. Seule une écoute attentive de la météo peut vous sauver de la tourmente. Malgré cette veille, il est parfois difficile de choisir une route de fuite en fonction d’une trajectoire prévisionnelle qui comporte son lot d’erreurs inévitables dans le contexte actuel des connaissances météorologiques. Il est également recommandé de ne pas négliger les effets de la houle cyclonique. Un ouragan qui ne passe pas exactement au-dessus de l’archipel, mais qui passe en lisière de ces eaux engendre une houle qui peut occasionner des dégâts extraordinaires dans les mouillages qu’elle balayera. (voir articles spécifiques)

Le déclin du mythe du bon sauvage…

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J’aimerais soulever une question que nous entendons souvent débattre entre navigateurs. Les Antilles font l’objet des critiques les plus virulentes quant à leur développement. La plupart des candidats au tour du monde snobent les îles des Caraïbes. Dans le monde de la voile navigante, il serait presque déplacer d’aimer ces îles. La politique du « c’était mieux avant, et maintenant c’est pourri par le tourisme » va bon train, dans la flotte des jamais contents !

Il est vrai que dans les années soixante-dix les navigateurs ont aimé ces îles et la population. Ils retrouvaient en elle le mythe du bon sauvage. Les candidats au tour du monde découvraient le troc avec les gens des îles. Cela correspondait surtout aux besoins des marins, car ils voyaient là un moyen de faire l’approvisionnement à bon compte. Par contre, qu’apportaient ces marins aux gens des îles ? Des crayons de couleur et des bonnets de ski ??? J’ai lu récemment une relation de voyage qui parlait de ce temps là : « Toutes ces années, je pensais souvent à l’accueil des enfants antillais, ramant à notre rencontre sur des radeaux de leur fabrication. Ces jeunes marins-maraîchers nous proposaient de porter notre amarre au cocotier et vendaient pour quelques « biwis plus cadeaux » des fruits et des légumes… maraudés ! Crèmes de gruyère, tee-shirt, bonnet de ski et crayons de couleur les contentaient et il était plaisant d’aider un peu ces gamins joyeux et malicieux » (extrait d’Eclat d’Océan Danièle Romatet)

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On peut se demander, l’utilité d’un bonnet de ski aux Antilles ???? Ces pratiques correspondaient à une éthique de voyage, où les marins partaient sans beaucoup de moyens et pensaient plus à la continuité de leur voyage qu’à l’élévation potentielle du niveau de vie de la population visitée… A les entendre, il aurait fallu, qu’elles restent figée au niveau auquel ils les ont trouvées. Surtout, ces îles devaient rester comme elles étaient et surtout ne pas évoluer… Le dénuement était sans doute plus pittoresque ? Fallait-il garder ces petits bijoux à l’écart du monde pour le bon plaisir de ces visiteurs en mal d’authenticité ! Pour preuve cet autre extrait de ce même livre :
« Peu à peu l’envahissement par les flottilles de location, les grands bateaux de « charter » bourrés de touristes fortunés qui croient avec leurs dollars pourvoir tout acheter même le sourire, ont transformé ces échanges spontanés en vilain commerce et ces enfants en véritables petits racketteurs…. »

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Ce ne sont certes pas des bonnets de skis et des crayons de couleurs qui vont permettre aux îles de rentrer dans le 21ième siècle et d’accéder au confort qui permettra à la population de vivre décemment. Pendant que les enfants construisaient des barques de fortune et ramaient à la rencontre des navigateurs, ils n’allaient pas à l’école. Hors l’éducation est un moyen bien plus efficace d’accéder à une future richesse que de marauder des fruits pour des visiteurs obsédés par le mythe du bon sauvage !

Lorsque l’industrie du charter est apparue dans cette zone de navigation, les habitants de la région ont vu débarquer des équipages dont le niveau de vie dépassait largement le leur. A l’époque les îles formaient des microcosmes qui avaient très peu de nouvelles du reste du monde.

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Au début du développement du tourisme dans la région, il y eut, c’est vrai, une véritable période de transition, qui a vu se créer deux camps. D’un côté la population qui voyait défiler sous son nez des richesses auxquelles elle n’avait pas accès. De l’autre des visiteurs « fortunés » ou du moins à l’aise financièrement, qui payaient pour un service qui ne leur rapportait, quelques années plus tôt, que quelques crayons de couleur. Il est normal qu’un tel changement apporte son lot de balbutiements au début. Et ce fut le cas au début des années quatre-vingt-dix. La population devenait agressive, et voulait que ces dollars tombent comme une pluie divine facile à canaliser. Peu à peu la conscience d’une relation client-vendeur s’est mise en place. Des métiers se sont créés. Les adultes ont gagné de l’argent, suffisamment pour que les enfants aillent à l’école. Les investisseurs étrangers ont construit des hôtels, créant des emplois pour la population locale. Les technologies du 20ièle et du 21ième siècle sont entrées dans les îles par la grande porte. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir les enfants aller au cyber-café après l’école. Ils préparent leurs cours et se tiennent informés des nouvelles tendances en musique, en cinéma… Les îles ne sont plus à l’écart du monde, elles vivent dans le Monde, pourquoi vouloir les en exclure à perpétuité ???

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Autre évolution, dans le domaine de la santé, les îles disposent maintenant d’hôpitaux. Elles sont approvisionnées en médicaments. Les logements, sont devenus de belles maisons créoles construites pour la plupart aux normes parasismiques et para-cycloniques. L’hygiène fait partie du quotidien de chacun. La croissance économique a apporté plus que du confort. Une certaine autonomie est à portée de main des politiques actuelles. Tous ces changements positifs pour la population se ressentent dans le comportement de celle-ci. Elle est à l’aise avec les visiteurs, et traite d’égal à égal. Chacun tient son rôle dans le respect de l’autre. Cette évolution a fait monter les prix dans la région. Les navigateurs qui pensent venir aux Antilles et vivre pour une pincée d’euros, sont rapidement déçus. Souvent, ils choisissent de déserter la région pour le Venezuela, où la vie est moins chère que dans les îles. Pourtant, rien n’arrête le progrès, car même sur le continent sud-américain, le niveau de vie augmente. D’année en année le bolivar augmente face au dollar. En 1990, une famille de quatre personnes, nous disaient avoir vécu au Venez pour 500 francs par mois… (75 euros) En 2005, il faut compter 600 euros par mois soit huit fois plus… Et chaque année l’inflation sévit. Le Venez est actuellement dans cette phase de balbutiement que les Antilles ont connu dans les années quatre-vingt.

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La population des Grenadines aujourd’hui… Ces métiers du tourisme…

Qui n’aime pas être sollicité devra fuir les Grenadines ! C’est dommage, il se privera d’une rencontre extraordinaire avec une population affable, empreinte d’une rasta-attitude. Nombre de garçons ont investi dans de solides barques de bois, et des moteurs puissants. Ces barques portent des noms imagés tels que « don’t give up » ou sa version créole « nah give up », « Tiger », « let them talk », what’s my name » « goldfinger », « zoro », « 007 »… grenadines La plupart du temps, les gars qui mènent ces barques, prennent comme surnom le nom de la barque. Ils font de la mer leur business. Les pêcheurs vendent leurs poissons et langoustes à ces hommes entreprenants, ceux-ci vont de bateau en bateau proposer la production locale. Souvent audacieux, toujours aimables, jamais découragés, ils proposent leur marchandise et insistent afin que vous fassiez affaire avec eux.

Ils font la différence entre les locataires de bateaux charters et les plaisanciers qui prennent une année sabbatique ou leur retraite sur l’eau, sachant que les moyens de ces derniers sont plus restreints que ceux des vacanciers occasionnels. Vous trouverez Mister Tee-shirts aux Tobago Cays, il vend la dernière mode des Grenadines, mais il vous branchera aussi sur une langouste, du pain pour le petit déjeuner, et des glaçons pour l’apéro. grenadines Il n’est pas le seul à « travailler » dans le coin… A Frégate Island, c’est Bobby, son fils et un cousin Antony qui vous proposeront des bonites fraîchement pêchées à Chattam Bay. A Clifton, c’est Tiger qui vous amarrera à une bouée si vous le désirez, dans le cas contraire, il vous vendra du poisson. Plus tard, Mister « Don’t give up » vous proposera de la langouste, d’un air goguenard, il vous offrira les têtes de ces charmantes bêtes que les Américains du bateau d’à côté n’ont pas voulues ! Ils ne savent pas ce qui est bon ! A Carriacou, Robert vient à la rame et vous propose des fruits. Simon vend du vin chilien à des prix plus intéressants que ceux trouvés à terre… Les habitants des Grenadines ont tout compris !!! Mieux vaut faire du « business » avec les gens de la mer que de les effrayer en les dépouillant !

La sécurité

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En venant du Venezuela où la sécurité des équipages en bateau est une galéjade, les Grenadines ressemblent à de vraies vacances. Aux Grenadines, les yachtmen retrouvent le goût du voyage. En effet, ces îles sont la première escale en revenant de six mois de Venezuela, où l’on a cherché abri contre les cyclones, mais où l’on a rencontré la crainte du pirate à chaque mouillage. Les premières nuits passées aux Grenadines font l’effet d’un paradis. Tous ceux qui revenaient du Venez (en 2005), avaient cette même sensation, de retrouver enfin la liberté de naviguer, et de mouiller où bon leur semble sans aucune arrière-pensée. Il existe, paraît-il quelques petits larcins, mais nous n’y avons pas été confrontés, et nous n’avons pas entendu d’histoires avérées concernant des problèmes dans les Grenadines. Cet archipel a tout axé sur l’économie du tourisme. Les habitants ont compris que leur intérêt à long terme passait par l’assurance pour les visiteurs d’une sécurité à toute épreuve.

L’histoire des Grenadines et de Saint Vincent…

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Les tous premiers habitants de Saint Vincent et des Grenadines étaient des « Ciboney ». Population indienne de la mer des Caraïbes. Ils semblent être issus d’anciennes populations établies en Floride. Leur nom vient de l’arawak et signifie « ceux qui habitent des grottes ». Selon les tributs ils recouraient soit, à l’usage de coquillages soit, ils travaillaient la pierre. Les Ciboney vivaient par groupes restreints d’une ou deux familles.

Plus tard, un autre peuple, venu du Venezuela s’établit dans les îles. Les Taïnos, Indiens de langue arawak remplacèrent peu à peu les Ciboney dans les îles des Antilles. Leur économie était basée sur l’agriculture. Ils pratiquaient le brûlis. La culture la plus importante était celle du manioc. Les Taïnos cultivaient aussi la patate douce et le maïs qu’ils consommaient grillé ou vert. Ils étaient d’habiles artisans. Ils fabriquaient de la poterie mais excellaient surtout dans le travail de la pierre et du bois. Ils s’installèrent surtout dans les îles fertiles comme Saint Vincent, Grenade, Sainte Lucie ou Martinique et dédaignèrent les îles arides des Grenadines.

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Cent ans avant que les premiers colons européens ne débarquent dans les îles, les Caribes, peuple indien, probablement originaires de la vallée de l'Orénoque, investissent toutes les îles des Petites Antilles. À la fin du quinzième siècle, les Caribes habitaient la plupart des îles des Petites Antilles et la côte de l'actuel Venezuela dont ils avaient expulsé le peuple Arawak. Les Caribes mâles valorisaient les exploits au combat, ils pratiquaient également le cannibalisme. Les Caribes étaient experts en navigation. À terre, ils vivaient dans de petits villages, cultivaient, pêchaient et chassaient le gibier à l'aide de sarbacanes et d'arcs et de flèches. Les communautés caribes étaient généralement constituées de plusieurs groupes de parenté matrilinéaire.

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Dès 1492, Christophe Colomb et sa suite, vient bousculer tout ce petit monde… Plus combatifs que les Arawaks, les Caribes tinrent tête aux premiers colons européens. Ils découragèrent l’installation de ceux-ci dans plusieurs îles, dont celle de Saint Vincent. Au cours du XVIIe siècle, tandis que plusieurs pays européens se disputaient le contrôle des Petites Antilles, les Français et les Anglais, peuples concurrents dans les îles, durent, fait exceptionnel, s’allier pour venir à bouts des Caribes. Malgré une résistance farouche, ils furent quasiment exterminés. Il n'en resta que quelques groupes sur les îles de Saint-Vincent. En 1796, le gouvernement britannique déporta la presque-totalité des 5 000 indigènes restants de Saint-Vincent à Roatan Island, au large de la côte du Honduras. Ils s'installèrent sur les terres avoisinantes et survivent aujourd'hui au Guatemala et dans une réserve de la Dominique.

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Débarrassées de ces guerriers trouble-fête, les nations européennes purent à loisir se voler dans les plumes sur leur terrain de jeu favori que représentait la mer des Caraïbes. Cet épisode est commun à toutes les îles. Français, Anglais, Espagnols, et même à l’occasion, Hollandais, Suédois et Danois donnèrent du canon dans des batailles navales mémorables. Les plus grands amiraux y gagnèrent leurs galons ou y perdirent leurs membres… En 1779, La Pérouse participa aux batailles de Saint Vincent et de Grenade qui permirent au drapeau français de flotter quelques temps sur ces îles. Mais, cette victoire fut de courte durée. Les batailles incessantes et ruineuses entre les grandes nations européennes sur la mer des Caraïbes initièrent des négociations entre les belligérants. Elles aboutirent aux très raisonnables traité signé à Paris. Celui-ci eût quelques difficultés à se mettre en place, qu’à cela ne tienne… Les nations se réunirent à nouveau à Versailles où la distribution définitive des îles est enfin ratifiée. C’est ainsi que Saint Vincent devint britannique en 1783, tout comme Grenade.

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Depuis, plusieurs faits marquent l’histoire de Saint Vincent. L’éruption volcanique de la Soufrière en 1812 dévasta une grande partie de l’île. En 1902, le 6 mai, la Soufrière fit de nouveau des ravages et tua plus de 2000 personnes, mais cet événement fut occulté par la catastrophe de Saint Pierre en Martinique qui rafla plus de 30000 vies deux jours plus tard.

En 1979, Saint Vincent et les Grenadines acquirent leur indépendance en tant que membre du Commonwealth. Aujourd’hui, Saint Vincent et ses dépendances s’enorgueillissent d’être un état démocratique indépendant, capable d’accueillir des visiteurs du monde entier en toute sécurité.

Sachez aussi, qu’il reste encore aujourd’hui des traces de l’époque précolombienne dans les veines des habitants actuels. Ainsi, les Caribes nègres et les Miskitos, métis d’origine indienne et noire antillaise ont semé leurs gènes pour des siècles dans la population de Saint Vincent. Les « Vincy » d’aujourd’hui sont fiers de revendiquer ces deux origines.