SAINT PIERRE

La montagne Pelée

Vers la Martinique authentique

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MADININA

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Quitter les plages touristiques et partir à la découverte du Nord…

Il est agréable de naviguer sous le vent de la Martinique, si vous avez la chance de trouver le souffle nécessaire qui vous pousse, lentement vers le Nord. Sinon, le moteur prendra le relais, et vous aurez tout le loisir de prendre des photos et de filmer cette côte qui au fur et à mesure de votre remontée devient de plus en plus sauvage.


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On imagine souvent la Martinique, très touristique et ses côtes défigurées par le béton. Il n’y a rien de plus faux, les Martiniquais ont su gérer leur île avec intelligence. Bien sûr, Fort de France représente une grande agglomération, et dans le Sud le tourisme a développé quelques projets immobiliers, mais en majorité les côtes sont belles et préservées.

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Au-delà de Bellefontaine, quelque chose change, une atmosphère, un relief. La différence est palpable. Les plages de sable blond disparaissent peu à peu. Les cocotiers sont plus timides, la flore change et acquiert une variété qui nécessite une attention particulière. Le rivage se teinte d’une nuance poivre, qui s’accentue au gré de la remontée. Les mornes imposent l’un après l’autre leur altitude et dominent le relief de leurs courbes sensuelles.

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Tout en progressant vers le Nord, des passages entiers des merveilleux romans de la saga de Marie Reine de Jaham nous reviennent à l’esprit : « Ravines bouillantes de végétation, jungle de fromagers, de gommiers, de mahoganys, de fougères arborescentes tissées de lianes folles, d’où jaillissent des grappes d’orchidées nacrées. » … « Oh ! Cette odeur des îles ! Ce parfum fait de vanille, de café grillé et de sucre d’orge, assaisonné d’un zeste d’algue bien iodée, le tout délicatement fumé au feu de bois ! » Et c’est vrai, au moment où ces lignes nous reviennent à l’esprit, une odeur de poulet boucané s’invite à bord et titille les appétits. J’envie ces auteurs nés dans les îles, leur style à vif, crie leur amour pour ces terres où « les gens qui s’affectent facilement n’ont pas leur place… »

Puis il y a le Carbet. L’esprit s’anime, la curiosité est aux aguets, les regards tournés vers le Nord, Nous n’avons plus d’yeux que pour elle… Elle est là ! Majestueuse, drapée d’émeraude, elle laisse sa traîne baigner dans les eaux saphir de la mer des Caraïbes. Seule sa grand’robe est offerte aux regards, elle voile sa face sous les bords amples d’un chapeau de nuages. Mais, elle est là. A la fois hautaine et solennelle. Notre étrave s’en approche lentement, avec respect !

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La Montagne Pelée : une divinité à respecter…

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La magie opère à chaque fois que nous redécouvrons la Montagne Pelée. Elle est belle. Ses courbes sont si parfaites qu’elle est sans nul doute la plus belle montagne de cette planète. Contrairement à la plupart des volcans des autres îles, toujours enchâssés dans un imbroglio d’autres mornes et monts, et donc peu visibles depuis la mer, la Montagne Pelée trône, seule au bout de la Martinique. Ainsi on peut à loisir prendre le recul au large ou sur terre pour l’admirer. Ses pentes sont tapissées du vert doux des bananeraies et des champs de cannes parfois interrompus par un damier de terres maraîchères où sont cultivés les meilleurs fruits et légumes de la Martinique. Lorsque le travail de l’homme s’achève, la nature prend le relais et c’est au tour du vert sombre de la forêt tropicale d’habiller la belle « endormie ». Ses versants glissent lentement, délicieusement vers la mer. martinique Aucune couleur vive ne déséquilibre le paysage. Tout est agréable au regard, les courbes sont suaves, les couleurs sont tendres et harmonieuses. Les pentes du volcan dégagent une telle volupté sensuelle qu’elle hypnotise littéralement le regard. Chaque cambrure enferme une force indicible. Elle possède un flux magnétique puissant. Sorcellerie ? Magie ? En tout cas, fascinée, je passe de longs moments à la contempler. Je détaille chaque parcelle de terrain, comme si je cherchais à la connaître par cœur jusqu’à son sommet. Elle détient toutes les forces du pouvoir. Telle une divinité, elle arbore les allures mythiques de la Sagesse.

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A ses pieds, la baie de Saint-Pierre dessine au bout de notre chemin un doux arc de cercle. Nous jetons l’ancre au creux du mouillage. La ville de Saint-Pierre est là, posée au pied de son volcan, grouillante et doucement tapageuse. C’est la troisième fois que nous venons à Saint-Pierre. La première fois, hasard des calendriers, la ville venait de fêter son sacre en tant que 101ème ville d’art et d’histoire de France (début 1990). La seconde en 1999 et nous la redécouvrons avec autant de plaisir plus de 15 ans après en 2005.

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Nous la trouvons changée, à son avantage. En effet, en 1990, notre première visite nous avait laissé un souvenir indissociable de l’émoi que cette ville avait soulevé. Les Pierrotins nous avaient parus à la fois habités d’une sagesse stoïques et d’une résignation flegmatique face à la défection des autorités quant à la reconstruction de la ville. Neuf ans plus tard, nous avions déjà perçu un changement d’humeur. Comme si la ville retrouvait des couleurs ! Quinze ans plus tard, le processus est enclenché. Les Pierrotins ont largement retroussé leurs manches. Ils prennent leur vie en main, sont à l’origine de plusieurs initiatives afin de faire bouger leur ville qu’ils aiment et n’hésitent pas à bousculer tant qu’ils peuvent les autorités. Réclamant ce qui leur est dû…

Mais je prends là des raccourcis sans vous expliquer ce qui leur est arrivé.

Un riche contexte historique

Les origines de la ville

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Lorsqu’on aborde l’histoire des îles des Antilles cela commence toujours par : « Christophe Colomb découvrit l’île de… en … et la nomma… ». La Martinique n’y échappe pas, bien que Colomb, n’ait pas un mérite extraordinaire dans le développement de cette île.

L’’île avait été baptisée l’île aux femmes (Matinino) ou l’île aux fleurs (Madinina) par les Indiens Caraïbes qui la peuplaient depuis le 7ème siècle. Colomb découvrit la Martinique lors de son quatrième voyage en 1502. Il ne débarqua pas, ou à peine, mais la nomma quand même Martinique, car découverte le jour de la Saint Martin…. Donc, pas de valeur ajoutée pour l’île… ou du rab de tranquillité pour le peuple qui l’habitait. Ce répit dura jusqu’en 1635, le 15 septembre précisément.

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Un français, flibustier, gentilhomme, Pierre Belain D’Esnambuc, prit possession de l’île avec l’aval de Richelieu et du Roi de France, Louis XIII. Il débarqua donc en septembre à l’embouchure de la rivière Roxelane. Avec ses 150 compagnons, il construisit un fort (le fort Saint-Pierre, conformément au Saint Patron du flibustier) et une haute muraille munie de cannons qui repousseraient les attaques venues de la mer. En 1636, Le père fondateur de la Martinique, appela son neveu, Jacques Du Parquet qui sera le premier gouverneur de la Martinique, il exercera cette fonction jusqu’à sa mort en 1658.

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La responsabilité des colons dans le paysage socioculturel des îles :

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Au début, colons et indigènes vécurent une période d’observation. Où chacun trouvait sa place sur l’ île. Comme toujours dans ce genre de situation, les choses ont mal tourné. Les Indiens défendirent leur position, mais les colons n’avaient de cesse de les repousser vers les territoires les plus ingrats ou de voir en ces sauvages une force de travail gratuite. Les premiers habitants de la Martinique étaient de fiers guerriers, il était, pour eux, hors de question de se soumettre. Quelques-uns décidèrent de quitter l’île et de rallier la Dominique ou Grenade où leurs descendants constituent encore aujourd’hui une communauté. Les autres ont préféré la mort à la honte de la soumission. Selon leurs coutumes ils décidèrent d’un suicide collectif.

Au bout de cette Martinique, au lieu dit « le tombeau des caraïbes » les plages cèdent leur place aux falaises émeraude qui se précipitent dans la Caraïbe. Des avalanches végétales cascadent vers la mer. Ce paysage est magnifique et effrayant à la fois, car nous sommes face à l’arche sépulcrale des derniers Indiens Caraïbes. Imaginez le courage du chef qui avant de se précipiter dans le vide lança cette sentence terrible au gouverneur de l’île : « aujourd’hui, vous nous tuez, demain, c’est la Montagne qui vous tuera ! »

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Cette prédication n’engendra alors que l’incrédulité des colons. Ils se retournèrent vers la Pelée, qui n’était à leurs yeux qu’une montagne. De plus, aucune responsabilité, aucun scrupule, aucune réflexion éthique n’éclaira la pensée du colon. Jamais il n’a remis en question sa politique de colonisation. Jamais il ne s’est demandé s’il pouvait construire, produire plutôt que de détruire. Il préférait de toute évidence faire table rase des cultures endémiques et importer SES convictions, SA discipline et SES connaissances. Il n’a jamais pensé que les civilisations pouvaient se mêler les unes aux autres pour s’enrichir mutuellement. L’instinct de destruction était décidément trop puissant.

Non content d’avoir exterminé le peuple de Madinina, le colon imagina alors la traite des noirs. La main-d'œuvre était si facile à trouver en Afrique, et rien ne le découragea, car il organisa alors la plus vaste opération de déportation jamais enregistrée. L’époque esclavagiste est sans doute l’épisode de déportation le plus injuste et le plus vaste jamais commis sur cette planète. Il dura plus de 2OO ans. Des millions d’êtres furent exportés comme de vulgaires marchandises vers les îles. (abolition de l’esclavage en 1848)

Dès 1640, cette sorte de « commerce » pris une forme triangulaire. Les bateaux chargés de pacotilles, principalement du Cauris (sorte de coquillage de la famille des porcelaines, très prisés comme monnaie en Inde et en Afrique noire) et des produits manufacturés, tels que des tissus, de la poudre, des fusils, des outils, des hameçons, de l’eau-de-vie… partaient des côtes européennes, essentiellement l’Angleterre, l’Espagne et la France en direction de l’Afrique. L’échange entre les pacotilles et les hommes se faisait à l’île de Gorée en face des côtes du Sénégal. Puis, les navires négriers arrivaient chargés de « bois d’eben » (les esclaves) en rade de Saint-Pierre qui devenait une plaque tournante du commerce aux Antilles.

En 1664 Louis XIV rachète l’île aux héritiers de Du Parquet. Dès lors, la noblesse française afflue vers Saint-Pierre. Elle y fonde les plus beaux fleurons de l’industrie sucrière et tout le monde ferme les yeux sur les conséquences à long terme du commerce triangulaire.

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Saint-Pierre se développe, au rythme des arrivées des navires. Ceux-ci préfèrent mouiller en rade de Saint-Pierre qui offre des fonds commodes à la navigation, plutôt que d’accoster dans la baie rendue difficile d’accès par les hauts fonds de Fort de France. En 1692, pourtant Fort de France devient la capitale administrative de l’île. Rien n’y fait, Saint-Pierre reste LA capitale des affaires. D’ailleurs tout Saint-Pierre est tourné vers le commerce maritime. La ville est quasiment coupée du reste de l’île. Aucune voie terrienne de communication n’existe réellement entre Saint-Pierre et la capitale administrative. Saint-Pierre existe et trône, seule, au Nord de la Martinique.

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Fière, elle orne ses rues de pavés de Bordeaux, au rythme des arrivées des navires qui à l’aller en lestent leurs fonds. En effet, le chargement en provenance des côtes de France n’était pas suffisant pour assurer la flottaison des bateaux en cas de mauvais temps. Ainsi les navires débarquaient à Saint-Pierre leur leste qui pourvoyait au développement urbain de la ville. Ensuite, les marchandises en partance pour l’Europe étaient embarquées à bord des longs courriers. La turbulente et opulente joie de Saint-Pierre lui valut de nombreux surnoms, ainsi ses visiteurs, conquis par ses charmes l’appelèrent « le Petit Paris des Antilles », mais aussi, « la Perle des Antilles », ou encore, la « Petite Venise tropicale ». Cette dernière comparaison était due à son important réseau hydrographique. En effet, Saint-Pierre avait équipé toutes ses rues de profonds caniveaux où l’eau venue de la Montagne coulait en permanence. Elle jouissait aussi de nombreuses fontaines, tout cela permettait outre une hygiène salutaire, de rafraîchir la ville de quelques degrés.

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De nombreux artistes s’intéressèrent à la ville et en firent les descriptions qui suivent. Ainsi Lafcadio Hearn écrivait : « Nous avons débarqué à Saint-Pierre, la plus bizarre, la plus amusante et cependant la plus jolie de toutes les villes des Antilles françaises. Elle est entièrement construite de pierre, pavée de pierre, avec des rues très étroites, des avents de bois ou en zinc, des toits pointus de tuiles rouges percés de lucarnes à pignons. La plupart des maisons sont peintes d’un jaune clair qui contraste délicieusement avec le brûlant ruban bleu du ciel tropical qui les domine : aucune rue n’est absolument plate, presque toutes escaladent des collines, tournent, s’entrelacent de décrivent des angles brusques. »

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« La ville a un aspect de grande solidité : c’est une création de roc ; on dirait presque qu’elle a été taillée dans un fragment de montagne, au lieu d’avoir été construite pierre à pierre. … »

En outre, l’auteur qui musarde dans la ville dira qu’elle est habitée « d’une population fantastique et surprenante –une population des Mille et Une Nuit ». Si c’est un endroit de labeur, où se construisent des fortunes immenses, les Pierrotins ont le sens de la fête. Aux abords de la place Bertin, des cabarets sont ouverts nuit et jour, on peut y danser, boire, s’amuser…

On raconte que le carnaval était l’un des plus beaux de toute la Caraïbe. Certains habitants cédaient souvent au libertinage jusque sur les hôtels des églises, s’attirant ainsi les foudres des curés. Au début du 20ème siècle, le théâtre de la ville est entièrement remanié et refait à l’image du célèbre théâtre de Bordeaux. La ville de Saint-Pierre est très fière de cette construction et commande de nombreux opéras et pièces afin de divertir ses habitants.

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Ville de turpitudes, mais aussi ville avant-gardiste, dès 1898, elle bénéficie de l’électricité, grâce à une centrale hydraulique construite sur les flancs de la Montagne. De plus, elle est la seule ville des Antilles à jouir d’une liaison téléphonique directe avec la France, grâce à un câble transatlantique sous-marin.

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Meurtre avec préméditation

Agacé par les trépidations de la richesse tapageuse de sa pensionnaire, le volcan fomenta un assassinat, laissant orphelins les milliers d'admirateurs de la capitale culturelle et économique des îles du vent.

Le compte à rebours a commencé

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En 1792, 1851 et 1889 la Montagne Pelée émit des projections de cendres, mais elles furent jugées inoffensives.

Depuis février 1902, le volcan émet des gaz et l’odeur de souffre remplace les parfums mélangés de sucre, de rhum, d’épices qui embaumaient la ville d’ordinaire.

En Avril 1902, plusieurs séismes secouent le Nord de l’île. Celui du 23 sème la panique.

Le 25 avril, les Pierrotins entendent une détonation sourde, ils subissent de fortes secousses sismiques et une pluie de cendre envahit la ville.

Le 27 avril a lieu le premier tour des élections législatives. Il y a ballottage, et le sujet principal qui anime les débats est rien de moins que la séparation entre l’Eglise et l’Etat.

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Début mai, le câble des téléphones est endommagé. Le Docteur Berté qui était le 7 mai à bord du bateau chargé de réparer notera un courant sous-marin anormal. « Que se passe-t-il donc à 2600 mètres de profondeur ? Des détonations, nous en avons la certitude, étaient produites par des explosions sous-marines. Quand quelques jours plus tard, nous trouvâmes les deux bouts de câble, ils étaient tordus en tire-bouchon, convulsés, emmêlés par une force prodigieuse. »

Les sources d’eau se sont également taries.

Depuis le 2 Mai, la ville est recouverte de cendres. Les habitants sont obligés de couvrir les fenêtres de draps humides afin de rendre l’air de leurs demeures plus respirables. Ils vivent dans une quasi-pénombre permanente et doivent travailler à la lueur des lampes.

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La nuit du 2 au 3 Mai une éruption eut lieu.

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Le 4 mai, le barrage de l’ « étang sec » cède et déverse des torrents de boues dans la Rivière Blanche, emportant dans sa furie, l’usine Guérin construite sur les bords de la rivière. Cet événement est vécu comme une catastrophe, car pour la première fois, Saint-Pierre pleure la disparition de 25 personnes.

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La panique gagne les citadins. Mais les scientifiques appelés à la rescousse estiment que ce volcan n’est pas plus dangereux pour Saint-Pierre que le Vésuve pour Naples.

Le 7 mai après-midi, afin de rassurer les populations et de les garder dans l’enceinte de la bonne ville de Saint-Pierre, le gouverneur Mottet arrive dans la ville accompagné de sa femme. Il fera plusieurs conférences rassurantes à l’endroit du volcan et de son activité.

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L'infâme criminel opéra au matin du jeudi 8 Mai 1902.

Et de fait, le volcan semble s’apaiser. Après avoir redonné espoir aux habitants, en laissant échapper une simple et mince colonne de vapeur depuis le lever. Le temps semblait enfin se dégager. Sur la place Bertin des centaines de fûts remplis, de mélasse, de miel, d’épices, de rhum venu des 18 distilleries de la ville … attendent d’être transportés à bord des 43 bateaux ancrés dans la baie. Les Pierrotins préparaient avec leur coutumière bonne humeur la fête de l’Ascension, et les multiples communions qui devaient être célébrées ce jour. Les femmes, réputées les plus coquettes de toute la Caraïbe avaient sorti leurs plus belles parures de bijoux.

Mais, tout à coup, le flanc sud-ouest du volcan se déchire largement à mi-hauteur créant une onde de choc de la force de 10 bombes atomiques. La plupart des citadins furent tués sur le coup. Une grande partie de la ville fut littéralement soufflée, Ainsi la Vierge des Marins qui fait plus de 8 tonnes et qui se trouve à plus de 7 kilomètres du volcan fut fauchée avec son socle et posée plus loin, comme un vulgaire morceau de papier soulevé par le vent.

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Mais, le volcan n’avait pas fini son œuvre, un tonnerre assourdissant figea ce qui restait de la ville. D'énormes nuages noirs sillonnés d'éclairs atteignirent des hauteurs vertigineuses. Ils recouvrirent l'île de cendres. Au même moment une gigantesque masse gazeuse, chauffée à plus de huit cents degrés, dévala les pentes. La température du nuage n’a pas été uniforme. On retrouva par la suite, le bourdon en fonte de l’église déformé par la chaleur, ainsi que des pièces métalliques soudées et déformées. Les objets en verre qui ne furent pas pulvérisés, fondirent… Ces différentes constatations permirent d’établir des pics de température à plus de 1500 degrés. En plus du gaz, et de la chaleur le volcan émettait une réelle pluie de bombes volcaniques. Ce sont des roches incandescentes qui pèsent parfois plusieurs tonnes et qui pulvérisent littéralement la ville. Tous ces phénomènes regroupés en un seul mouvement du volcan sont appelés par les vulcanologues : une nuée ardente.

Ainsi, d’un coup de poing brûlant, le sémaphore fut projeté dans la mer. En quelques 69 secondes la capitale du rhum s'évapora ainsi que ses 29000 habitants. Tous n’eurent pas la même fin. Certains mirent plus de 48 à 72 heures à agoniser de leurs brûlures ainsi que de l’asphyxie engendrée par l’inhalation des gaz. De la ville, il ne restait qu’un amas de pierre. La plupart des façades réduites à 1 mètre de hauteur.

Les marins n’eurent pas plus de chance que les terriens. Au moment de la nuée, « Le Diamant » vapeur qui assure la liaison entre Fort-de-France et Saint-Pierre accoste au ponton. Il n’a pas encore débarqué ses passagers et en un mouvement rapide, il tente de fuir, mais ses chaudières explosent et il disparaît corps et biens dans 30 mètres de fonds.

Nombreux Pierrotins avaient choisi d’embarquer dans les bateaux qui mouillaient dans la rade. Ils croyaient que si le volcan se réveillait, ils pourraient ainsi fuir rapidement. Sur les 43 bateaux ancrés ce jour là, 42 bateaux furent perdus. La nuée après avoir ravagé la ville a soulevé une série de vagues énormes. Les bateaux sont à la fois assaillis par le volcan et la mer. Car le ressac fait se briser les chaînes d’ancre et la nuée souffle les superstructures et les cheminées à vapeur. Tandis que les gréements et les voiles sont consumés sur place. Les malheureux qui tentent de fuir en se jetant dans la mer sont bouillis sur place.

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Un seul bateau put en réchapper : le « Roddam » bateau britannique qui était ancré plus loin au large et il eut le temps de lever l’ancre. On dit que le capitaine du vaisseau Freeman a tenu la barre avec ses poignets, car ses mains étaient calcinées. Il arriva à Sainte Lucie avec deux hommes valides, sur un bateau fantôme où la majeure partie de l’équipage avait succombé. Il aurait déclaré à son arrivée : « Nous revenons des portes de l’enfer ! Vous pouvez télégraphier au monde qu’il n’y a plus âme qui vive à Saint-Pierre ! »

Un autre bateau eut de la chance. En effet, le Belem, devait mouiller quelques jours plus tôt dans la baie, mais le « Tamaya » occupait déjà son emplacement. Ainsi, le Belem avait trouvé une place au Robert, en attendant… En attendant, de sauver la vie de tout son équipage.

Pendant de nombreuses heures il est impossible d’approcher Saint-Pierre. La chaleur est intense et la visibilité est nulle. Vers 14 heures, enfin, le croiseur « Suchet » arrive en baie de Saint-Pierre. Les hommes du bord découvrent un décor d’apocalypse. La navigation est dangereuse. Tout est en flamme, de nombreux débris, troncs d’arbres, épaves jonchent le plan d’eau. Seul reste dans la baie « le Romaïna », vapeur anglais, il gîte déjà beaucoup sur son flanc tribord. Il est en flamme et secoué d’explosions. Au péril de leur vie les hommes du « Suchet » sauveront trois hommes encore valides. Il y a également une trentaine de blessés, mais ils agoniseront de leurs brûlures.

Le capitaine du « Suchet » adressera ce message au Ministère de la Marine : « Reviens Saint-Pierre. Ville complètement détruite par masse de feu vers 8 heures du matin. Suppose toute population anéantie. Ai ramené les quelques survivants, une trentaine. Tous navires sur rade incendiés et perdus. Eruption volcanique continue. Je pars sur la Guadeloupe chercher des vivres. » Il était en effet important d’aller ravitailler l’île rapidement, car Saint-Pierre rappelons-le était le pôle des affaires de l’île. C’est par-là que transitaient toutes les marchandises destinées à la population.

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A terre, il y eut deux autres miraculés qui échappèrent à la folie meurtrière de la Pelée : Louis Cyparis et un fromager vieux de plus de 300 ans.

Louis Cyparis, était un fort gaillard qui appréciait un peu trop le rhum. Sous l’effet de l’alcool, il pouvait devenir violent, et même donner du coutelas. Il était connu des services de police, qui agacés par ses forfaitures l’ont jeté, la veille de la catastrophe, au cachot de la prison afin de le désintoxiquer. L’orientation, l’épaisseur des murs de la prison lui sauvèrent la vie, mais ne le préservèrent pas d’atroces brûlures. Il ne fut découvert que quelques 4 jours après l’éruption. Il faut imaginer ce pauvre homme appelant tant qu’il peut et ne plus entendre personne lui répondre. Ce sont des pillards qui le sortirent de là… Car bien évidemment, Saint-Pierre détruite attisait malgré le danger bien des convoitises…. Cyparis, fut emmené chez le curé du Morne Rouge qui le soigna. Puis, le miraculé partit sur les routes du monde exhiber ses brûlures avec le cirque Barnum. Son histoire extraordinaire vous est contée avec brio par le guide du Petit train de Saint-Pierre.

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A quelques encablures à vol d’oiseau du cachot de Cyparis, vous trouverez un fromager. C’est un arbre tropical superbe et imposant. Il subit de plein fouet la colère du volcan, puisque placé en haut d’une colline face à la montagne. Tout le monde le vit mort… Il ne lui restait plus une feuille, il semblait calciné, et pourtant. D’année en année, le fromager se remit à faire des bourgeons, montrant, ainsi, l’exemple à tous ceux qui ne voulurent pas suivre les décisions des autorités qui rayèrent d’un trait de crayon Saint-Pierre des cartes et des registres pendant plus de 10 ans.

Les lendemains

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Saint-Pierre dont on connaît maintenant les fastes, a subi la folie destructrice d’un volcan, a pâti de l’ignorance de la science et de l’ambition ravageuse des politiques. Maintenant, qu’elle est détruite, elle est livrée aux charognards. Dès les lendemains, bravant le brasier et la chaleur insupportable, le pillage de la ville s’organise.

Les pilleurs agiront pendant des mois, au péril de leur vie, car le volcan n’a pas dit son dernier mot. Jusqu’en 1903, il y aura des éruptions dévastatrices transformant le Nord de l’Ile en No Man’s Land.

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Les autorités n’accorderont plus aucun crédit à la région. La ville de Saint-Pierre n’est plus reconnue officiellement, et les terrains de l’Etat sont vendus contre un plat de lentille. Nombre de Martiniquais eurent vent de la nouvelle. Certains virent là l’occasion de se loger à bon compte.

Ainsi, d’année en année, s’appuyant sur les ruines de l’ancienne ville, de nouveaux venus construisirent leur demeure. Oublié le faste d’antan, la ville fut utilisée comme une vulgaire carrière pourvoyeuse de matériaux de construction. Ainsi, en 1923, la ville compte 3000 habitants. EN 1929, et en 1932, le volcan se manifeste à nouveau, cette fois sans victimes.

Un volcan qui fait avancer la science

Depuis 1902, si les hommes délaissent pour la plupart cet endroit lugubre où règne la désolation, les scientifiques eux s’y intéressent de près.

Après une telle erreur, il fallait comprendre. (voir notre article sur La chaîne volcanique des Antilles)

Aujourd’hui, la Montagne Pelée joue la Belle au bois dormant. Elle est placée sous haute surveillance, et si elle est encore capable de détruire du matériel, elle ne pourra plus tuer.

Ce n’est pas de l’inconscience, mais de la sagesse !

On peut se demander comment les Pierrotins vivent aujourd’hui un quotidien menacé par la belle endormie ?

Lorsqu’on regarde la montagne émeraude aux lignes parfaites, aux courbes harmonieuses on l’imagine difficilement devenir en un battement de cil démoniaque et terrifiante. Aujourd’hui, la Montagne a oublié la désolation, elle vit, sous un épais manteau de végétation. De hauts cocotiers difformes trônent en bordure de la plage de sable noire. La plage s’étend, entre terre et mer, tout au long de la ville. L’ombre des tamariniers abrite les doudous du marché du matin. Tout paraît tranquille, des familles entières sont revenues habiter la ville. La vie est revenue sur les flancs du volcan.

Sous les eaux la vie s’organise, à terre les initiatives fleurissent

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A l’instar de la végétation qui dû reconquérir le territoire, les humains ont su apprivoiser leur peur. Il y a quelques années lorsqu’un article traitait de Saint-Pierre, on pouvait encore lire les mots « désolation », « cité perdue »… autant de qualificatifs négatifs qui reflétaient sans doute les temps qui suivirent la catastrophe. Les vingt-neuf mille âmes parties trop vite avaient laissé planer quelque chose d’inachevé, d’interrompu. La ville était en suspens. Le souvenir flottait dans l’ambiance de chaque ruelle. Le désespoir, seul maître de la ville avait paralysé les volontés de reconstruction. La ville était abandonnée à la nostalgie et au fatalisme. Les façades noires reflétaient le découragement permanent. Saint-Pierre regrettait sa magnificence d'antan. Le cimetière est dominé, pour l’éternité, d’une énorme stalle où sont réunis sans distinction de couleur ou de rang les citadins disparus en ce jour fatidique.

Chaque rue a longtemps exprimé la nostalgie de ce qu'aurait pu être Saint-Pierre, aujourd'hui, si seulement.... Aux portes de la ville, résonnaient les plaintes des ruines délaissées par le volcan après qu'il se soit abandonné à sa colère destructrice. Certaines façades font figure de reliques et plus personne n’ose y toucher. Cœur Créole, ancienne maison de négociant en rhum de la rue Bouillé. Avant 1902 la mélasse venant de toute la caraïbe était distillée dans les rues Bouillé et Victor Hugo. Avant 1902, la rue Victor Hugo rassemblait les distilleries, mais aussi tous les commerçants de Saint-Pierre, c’était la rue principale de la ville. Aujourd’hui encore, la plupart des commerces se trouvent dans cette rue. En 2005, elle était sujette à toutes les attentions puisqu’en pleine rénovation. Finis les trottoirs étriqués aux profondes rigoles, bonjour les jolis pavés et les trottoirs où il fait bon se balader en regardant les vitrines des magasins.

Un paradoxe à l’origine de la reconstruction

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Saint-Pierre ne peut échapper aux souvenirs. Mais en même temps, elle regarde vers l’avenir. Ce paradoxe, à l’image de la rue Victor Hugo, se retrouve partout dans les rues de la ville.

Depuis de nombreuses années déjà, la volonté a repris ses droits. Saint-Pierre ne désire pas oublier, mais elle veut vivre une nouvelle étape : la reconstruction. Partout l’on voit des symboles du courage et de l’espoir qui dominent la ville.

A l’image de ces maisons qui prennent appui sur les murs d’anciennes demeures détruites, le mariage entre le passé et le présent est de plus en plus consommé. Les Pierrotins ont extirpé la tristesse du souvenir, et ne gardent que ce dernier pour le raviver. Ils ont reconstruit certains immeubles, certaines façades retrouvent avec gaieté la blancheur ou la teinte jaune paille des belles années. Sur les collines, des villas créoles ont fleuri. La Place Bertin, a retrouvé le charme de ses pavements, et s’ils ne viennent plus de Bordeaux qu’à cela ne tienne…

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La cathédrale du mouillage si elle a perdu les fastes de ses façades est debout et organise semaine après semaine la vie catholique de la ville. Toute la journée, sa cloche bat le rappel du temps qui passe et qui nous éloigne de plus d’un siècle de la catastrophe.

Le théâtre qui faisait la fierté des habitants d’antan demeure à jamais campé sur ses fondations, seules rescapées de l’édifice. Ses ruines trônent au centre de la ville et guident le visiteur sur le chemin du souvenir. Et pourtant, elle font l’objet d’attentions particulières et chaque année on les retrouve comme « rajeunies ». Ici, l’on relève un mur, là on aiguaye la fontaine en lui redonnant ses couleurs d’antan. Et finalement, la noirceur cède le pas à l’art. Car ces ruines au fur et à mesure des aménagements prennent une élégance et une grâce fort agréables.

La Vierge des Marins a été remise à sa place, elle est intacte. Sur le morne qui lui fait face, le fromager qui affiche aujourd’hui plus de 400 ans est plus beau et plus puissant que jamais. Son feuillage bruisse délicieusement sous les alizés, et il semble chaque jour lancer le défi de la vie au volcan qui le domine.

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La bourse du commerce est une autre preuve de la persévérance des Pierrotins. Blanche, resplendissante, le marin qui jette l’ancre dans la vaste baie ne voit qu’elle. Reconstruite à l’identique de la bourse du commerce de 1902. Une splendeur !

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Et puis, il y a le plus résistant édifice qui soit : « le petit pont de pierres » qui enjambe la Roxelane depuis 1776 a résisté à tout : le volcan, les cyclones et le temps.

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Cette ville retrouve chaque année plus de couleurs. Les Pierrotins vivent au pied du volcan et leur quotidien est teinté de flegme, de stoïcisme et de sagesse. Le courage des Pierrotins dévoués pour ramener la vie dans leur ville tout en sauvant quelques vestiges fut salué le 23 février 1990, lorsqu'elle fut la cent unième cité en France inscrite au nombre des Villes d'art et d'histoire. Cet hommage est mérité, car cette ville est parvenue à réaliser quelque chose d’exceptionnel : elle a trouvé le juste équilibre entre le respect du passé et l’enthousiasme qui la projette dans l’avenir.

À y réfléchir j’ai quelques difficultés à croire que Saint-Pierre se trouve sur la même île que sainte Anne, le Marin ou même Grande anse d’Arlet. Le sud-est, il est vrai, est beaucoup plus touristique. Saint-Pierre se rapproche plus de ses sœurs des Caraïbes. Elle cultive sa propre identité. Et garde une authenticité qui mérite qu’on aille à sa rencontre.

Chaque jour des initiatives nouvelles fleurissent

Partez à la découverte de Saint-Pierre l’authentique !

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Le petit train qui emmène les visiteurs au cœur des mystères de la ville est sans doute l’un des symboles du renouveau de cette ville. Si un jour vous visitez, vous aussi, la Martinique, ne vous privez pas de ce plaisir. Surtout, ne commettez pas l’erreur de paresser dans un car affrété par les nombreux tours opérators.

Venez à Saint-Pierre par vos propres moyens. Louez une voiture, emmenez votre Doudou en tête-à-tête ! Passez par cette merveille qu’est la Route de la Trace. Route datant du dix-huitième siècle et qui sillonne la forêt tropicale. Et consacrez le temps qu’il faut au Nord de la Martinique. Prenez le temps d’admirer le volcan au fur et à mesure de votre approche. Puis, pénétrez dans la ville. Laissez-vous le temps de musarder, et de palper l’ambiance de Saint-Pierre. Allez aux pieds des ruines du quartier Figuier, et prenez le petit train.

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Le guide, du Petit train Cyparis, est Pierrotin et, fier de l’être, il a raison ! Il vous emmènera avec enthousiasme tout autour de la ville. Il vous communiquera son amour pour sa ville. Il vous confiera les ambitions des habitants de la cité, et une foule de détails qu’il vous dévoile dans le langage inimitable de l’authenticité. Il vous donnera enfin, les clés pour comprendre cette ville.

Il y a un départ le matin à 11 heures. Parfois l’après-midi à 14 heures 30.

Après cette visite pleine de bonne humeur, allez vous restaurer dans l’un des nombreux petits restaurants de la ville. Il y en a près des ruines du théâtre, avec une vue splendide sur la Montagne. Ou, au bord de la plage, votre regard se perdra, alors, dans une myriade d’étoiles qui rebondissent sur les vagues de la Caraïbe.

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Comme balade digestive pourquoi ne pas monter voir le célèbre fromager qui surplombe la ville, et puis tant que vous y êtes, revenez par la « Vierge des marins ». Vous bénéficierez d’un panorama superbe sur la ville et sur le volcan.

De plus, si vous choisissez de visiter la ville un samedi. Arrivez tôt le matin. Avant de prendre le petit train allez place Bertin, c’est jour de marché. Un marché local, haut en couleur, bien achalandé. Les doudous sont adorables et vous goûterez les fruits les plus délicieux qui soient. Si vous désirez prendre des photos, faites-le avec civilité. Demandez l’autorisation à la personne que vous voulez filmer. Musardez autour du marché, vous verrez les gens de Morne Rouge, du Prêcheur… et des villes voisines se retrouver. Ils s’interpellent en créole et le sourire aux lèvres ils se racontent les événements de la semaine.

Nous avons eu la chance de rencontrer un « vieux » Monsieur du Morne Rouge. Il nous a confié avec fierté qu'il était petit fils de Capitaine au Long Cours. Son ancêtre venait jeter l'ancre à Saint-Pierre. Il est revenu "définitivement", dans son île après avoir lui-même travaillé de nombreuses années en Métropole. Avec son accent doux à l’oreille, il nous a conté son île... Ce sont là de véritables moments de bonheur.

Sous l’eau… la vie est là aussi :

Amateurs de plongée sous-marine ne vous en privez pas !!!!

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La carcasse effondrée de la cité florissante, laissa une partie de sa mémoire dans les épaves des bateaux qui reposent, telle une métropole engloutie, sur le fond de la baie. Une douzaine de bateaux gisent par quarante mètres de fond, et pourvoient ainsi à l'habitation de la faune et de la flore aquatique. Un passé dramatiquement figé dans les cœurs, s'embellit à mesure que les habitants de la mer colonisent les vestiges. Le site aquatique devient aussi une source nouvelle de revenus pour les Pierrotins, qui emmènent les touristes curieux de découvrir cet espace reconquit par la vie et ses merveilles. La baie regorge de richesses, résultat d'une alchimie étrange, mêlant nature et ruines. Ces trésors portent les noms de " La Gabrielle ", un trois mâts dont la cargaison est encore visible, " Le Teresa lo Vigo ", le " Roraima ", grand paquebot particulièrement spectaculaire qui gît encore presque intact et dont les cales recèlent des produits de cargaison vitrifiés par le feu.

Parmi les navires disparus ce jour là, une goélette italienne porte le nom de : « Maria di Pompéi » ( !!! …)

En regardant la baie, les Pierrotins entreprenant pensent sûrement que de nombreuses épaves nichent beaucoup plus bas, au-delà de quarante mètres, et qu'elles n'ont pas encore été fouillées ! Peut-être rêvent-ils aux butins qu'elles couvent jalousement depuis cette aube fatidique ?

Il reste des améliorations à venir

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Bien sûr tout n’est pas parfait, ce ne serait pas drôle. Par exemple, Saint Pierre mériterait de trouver une solution aux 600 à 800 camions qui traversent quotidiennement la ville. Ce trafic ne gène absolument pas le visiteur de passage, par contre, il nuit à la tranquillité des habitants, qui cherchent activement une solution à ce problème.

Les autorités sont frileuses, et n’aiment pas investir dans de grands projets d’utilité publique. Par exemple, la maternité a été fermée, il manque un lycée pour garder les jeunes du Nord autour de la ville…

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Les tours operators délaissent les intérêts locaux. L’hôtellerie et les centres touristiques sont essentiellement basés dans le Sud de l’île. Saint-Pierre n’a pas d’hôtels. Les plus proches sont au Carbet.

Mais il faut garder confiance ! Nous regardons la ville et nous sommes plein d’espoir pour elle. Les Pierrotins ont déjà traversé tant d’épreuves qu’ils viendront à bout de leurs problèmes actuels. Sans doute, l’avenir, leur permettra d’exploiter la manne touristique avec l’intelligence dont ils ont toujours su faire preuve en relevant peu à peu leur ville.

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