MARIE GALANTE

Nos 17 mouillages préférés de la Caraïbe

GUADELOUPE : MARIE GALANTE

L'Elixir du voyageur...

Marie Galante

La première fois que nous venons à Marie Galante, nous l'abordons par l’Anse Canot. Par une journée radieuse, l’éblouissement est au rendez-vous ! Le mouillage est réputé rouleur, mais les conditions météo idéales nous permettent d’y rester plusieurs jours. A chaque instant, nous puisons bonheur simple, tranquillité délectable, luminosité parfaite. Que vous dire ? Il est des moments, où la météo s’harmonise si parfaitement avec le cadre, qu’ils deviennent l’élixir du voyageur !

Marie Galante
Marie Galante

Nous logeons devant l’une des plus belles plages de l’île. La plage Moustique. Puis, nous nous rendons le matin tôt à Saint-Louis, la troisième ville de l’île en nombre d’habitants. Nous y trouvons une boulangerie qui nous permettra d’améliorer l’ordinaire du marin qui se passe souvent de pain. Mais d’abord, nous musardons dans les ruelles. Il est 7H30 du matin, et tous les commerces sont déjà ouverts. Je photographie les vieilles cases en bois. Marcel nous interpelle :
« Alors, on ramène des souvenirs de Marie-Galante… »
Il a le sourire large et franc des gens heureux. Il nous parle un peu et nous dit :
« C’est bien, profitez, ici ça s’appelle Temps et Romance. »
Je ne comprends pas tout de suite, et il ajoute :
« C’est votre Métro-boulot-dodo... »

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Puis il part d’un grand éclat de rire qui se propage dans la rue. Nous restons là sur le trottoir laissant la phrase résonner dans notre conscience de la vie. Un grand bruit attire notre attention, la navette arrive de Guadeloupe. Marcel, ses complices et des jeunes filles se précipitent sur le quai. Ils sont tous munis de pancartes : « tour de l’île » ou « véhicules à louer ». Saint Louis est en ébullition, le flot de touristes débarque sans prendre garde à l’accueil des Marie-galantais. Ils se ruent dans la boulangerie tel un essaim d’abeilles sur la dernière réserve de nectar avant l’hiver. Saint-Louis, la paisible, bout, les habitants trépignent et cueillent les touristes à la sortie de la boulangerie. En un battement de cil tout le monde est casé dans LE bus, les taxis collectifs, les voitures de location et les scooters. Un brouhaha éphémère balaye toute cette agitation hors de la ville. Par contre, il emporte aussi les 6 croissants, les 4 quiches, les 4 rouleaux aux saucisses, les quelques pâtisseries et le pain de la boulangerie ! Il semble évident que l’équipage de l’Etoile de Lune a perdu les réflexes métros et soit un peu trop gagné par le « temps et la romance ! »

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Nous cherchons, nous aussi à faire le tour de l’île, mais pas en une matinée. Randonnées pédestres, excursions diverses nous permettent de découvrir tous les charmes de Marie-Galante. Surnommée la galette, elle paraît plate vue du large, cependant l’intérieur de l’île offre une certaine variété de paysages. Il suffit de quitter les rivages où l’eau translucide nous éblouit toujours, et de s’aventurer dans la campagne verdoyante. Les paysages champêtres, ont élu pour reine, la canne à sucre. Elle frise l’air d’un bruissement qui souligne le silence. A l’ombre des arbres, des boeufs, des zébus, des chevaux, des cochons noirs attendent leur destin. Dans les sous-bois des pixels de lumière brasillent sur le feuillage. Une odeur d’humus chatouille les narines. Sur les routes, nous croisons des charrettes remplies de cannes tirées par des bêtes de somme. Ici, la tradition n’est pas un jeu exhibé le temps du passage d’un car de touristes.

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L’île vit à un autre rythme, elle vit en dehors de la course du temps. Chemin faisant, de ravines en mornes, nous crapahutons au coeur même de l’histoire de l’île. Les moulins de pierres restaurés ou mangés par le figuier maudit, en sont les gardiens. Ils veillent avec prestance sur la canne à sucre, c’est le seul rôle qui leur soit encore alloué puisqu’ils ne la broient plus. Marie-Galante est l’île idéale pour les marcheurs curieux ! Au détour des chemins, les ruines d’habitations sucrières gardent un charme particulier, celui-là même qui imprègne l’île tout entière.

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Toujours plus à l’Est nos pas nous entraînent vers le rivage qui barre la route à l’Océan… Marcel de Saint Louis prétend que « l’Océan, de l’autre côté de l’île, n’a rien à voir avec la Caraïbe qui baigne son village ! » Aujourd’hui, la météo donne raison à Marcel. De ce côté de l’île, la mer est déchaînée, hargneuse, hostile. La Caraïbe, ce matin, était douce, aux reflets de joyaux, translucide. Plus au Nord, les falaises retiennent les rouleaux de l’océan, des particularités géologiques ont créé des arches, des « cayes plates », des « kay à lombrik» (cayes rondes comme un nombril)… Certains panoramas sont vertigineux. Le regard s’offre un plongeon le long des flans de la falaise calcaire et s’arrête net sur l’eau translucide aux couleurs magiques qui font briller les yeux !

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Repus d’images nous rentrons au bateau. Le soleil se couche derrière Basse-Terre. Les Saintes se parent d’un manteau sanguinaire… d’île en île nos souvenirs et le présent se mêlent… clin d’œil à l’île de Beauté, clin d'oeil à nos premières amours…

Je déteste plagier, mais Laurent Voulzy a raison, Marie Galante est une belle île en mer !

Marie Galante
Carte d'identité de Marie Galante
  • Position : 15°58 Nord 61°20 Ouest
  • Distance : 15 milles de Guadeloupe
  • Dépendance : Guadeloupe
  • Superficie : 157 KM²
  • Population : 15000 habitants
  • Langue : français et créole
  • Monnaie : euro
  • Formalités : Entrée et sortie gratuites à Pointe-à-Pitre, Deshayes, Basse-Terre
  • Saison : Hors période cyclonique