BLANQUILLA

Nos 17 mouillages préférés de la Caraïbe

VENEZUELA : BLANQUILLA

Blanquilla

Une leçon de la nature pour une âme d'ermite

La Blanquilla est l'île de la Robinsonnade par excellence. Elle a été investie par des lézards, des iguanes, des ânes, des perroquets, des pélicans, des fous bruns, une variété inouïe de passereaux ou d'espèces curieuses comme le frère du faucon : le caracara huppé. L'île est complètement à l'écart du reste du monde. Les ânes n’y ont pas encore ouvert un cyber café et les perroquets rechignent à relayer les réseaux WIFI.


Blanquilla

Il n'y a aucun commerce, pas de bar, pas de restaurant et pas d'hôtel. Personne ne vit en permanence sur la Blanquilla. Un village de pêcheurs est établi au nord de l'île. Celui-ci n'est qu'une aire de repos spartiate partagée entre pêcheurs lors de longues campagnes au large. Une base reculée de gardes-côtes est installée au sud de l’île. Elle ressemble plus à une colonie de vacances qu'à un camp militaire. Les gardes-côtes restent 2 mois sur l'île avant d'être remplacés par la relève. Leur accueil est bienveillant. Ils patrouillent régulièrement dans les mouillages et vérifient la validité des formalités douanières de chaque bateau. Ils viennent aussi en famille, le dimanche. C'est l'occasion de voir les bambins grimper sur tous les ponts des bateaux et s'y exercer au plongeon qui éclabousse.

Blanquilla
Blanquilla

El Yake (dit le mouillage des trois palmiers) est le mouillage le plus fréquenté de l'île. L'été est la période qui draine le plus de monde sur la Blanquilla. Cependant, même au plus fort de la saison, on compte rarement plus d'une vingtaine de voiliers, de peñeros et de lanchas sur toute l'île. Les lanchas et les peñeros sont des bateaux de pêche traditionnels. Les pêcheurs échangent avec les plaisanciers du poisson contre des produits qui amélioreront leur quotidien. Jamais ils ne veulent d'argent... Qu'en feraient-ils sur la Blanquilla?

Blanquilla

EL Yake est serti d'un écrin d'Azur que l'horizon dessine à l'ouest. Il nous offre chaque soir l'espoir d'un rayon vert au couchant. A l'Est une bande de sable étincelant serpente le long du littoral. Ici, une touffe de cocotiers rompt la blancheur. A l'arrière plan, l'île pas très haute mais très vallonnée s'éparpille entre une savane où le cactus est roi et des monticules verdoyants. Aux aurores, les perroquets viennent en nombre piailler dans les palmes des cocotiers. Atmosphère divertissante renouvelée chaque matin. Lève-tard s'abstenir... Lorsque le soleil est haut, nos pétulants jaseurs s'éclipsent à l'intérieur des terres jusqu'à la tombée de la nuit. Pendant toute la journée les pélicans et les fous nous tiennent compagnie. Parfois, les pélicans s'enhardissent et viennent se poser sur notre annexe. L'un d'eux particulièrement familier a passé de longs moments à se baigner avec le Cap. Une sorte d'adoption mutuelle... Je ne sais pas ce qu'ils se sont dit, mais j'ai eu la ferme impression que ces deux là ce sont compris!

Blanquilla

Autre mouillage de la Blanquilla, Playa el Americano. Un couloir pas très long pas très large, proportionné comme il faut pour loger deux bateaux, se termine par deux petites plages vierges. Blanches... si blanches. Préservées de tout! Pas l'ombre d'une trace de pollution. Devant cette plage je songe que lorsque la nature est seule maître du jeu, elle se débrouille plutôt mieux que lorsque l'homme y met son grain de sel. Ici pas un déchet, rien. La nature gère, les caracaras et autres rapaces sont là pour veiller à la propreté des lieux. Rien ne traîne, pas une odeur, tout est sauvage. C'est simplement et naturellement beau.

Du granit sort du sable pour donner du relief et rendre la plage encore plus belle!!! L'eau est idyllique de couleurs et de température... En surplomb de la baie, une maison abandonnée. C'est une ancienne posada créée par un américain d'où le nom. Dans son jardin une arche... Superbe, tel un pont naturel au-dessus de l'eau. Les couleurs de la roche se marient aux reflets de d'eau. Plus beau panorama de sa terrasse eût été impossible! L'homme qui a vécu ici était heureux c'est certain! Vivre là, au milieu de la nature, simple où ne vivent que des ânes, des pélicans, des fous, des lézards et des perroquets... Que demander de plus à la vie? Jamais je n'aurais cru que l'on puisse se sentir si loin des hommes, si près de la nature. Pas loin du Paradis en somme... Juste à côté, il suffirait de peu, de très peu de choses pour en ouvrir la porte.

Blanquilla

Lorsque la nuit vient, nous mesurons, par l'absence totale de lumière, l'ampleur de notre solitude. C'est cela aussi la liberté. Celle de vivre sans les lumières rassurantes des hommes. Sous les étoiles, en attendant que demain, la vie et les couleurs étincelantes reviennent...

Tout à fait au Nord-Ouest de l'île trois superbes plages déchirent le paysage de savane. Il faut largement arrondir la côte lorsqu'on passe du mouillage de l'Américain à ceux du Nord. En effet, quelques écueils se trouvent sur la route, en bordure de falaise. A l'approche des plages du Nord, une carte postale s'ouvre devant nos yeux. Ce genre d'endroit correspond exactement à l'image de robinsonnade rêvée avant de partir. Nous voyions notre Etoile, seule, ou quasiment, loger face à une plage blanche, un cocotier, la nature, la mer... Rien d'autre. Ici, c'est exactement ça. Sur un large horizon le soleil se couche. Sur une plage vierge, les rouleaux d'écume se cabrent et ronflent.

L'une des plages du Nord abrite des cabanes sommaires de pêcheurs. Cet endroit porte le nom funeste de « la muerta », la mort... Dieu seul sait pourquoi...

Blanquilla

Les pêcheurs ont planté des cocotiers qui ombragent ce que certains nomment pompeusement le « village de pêcheurs ». En fait la seule qui y vive en permanence, c'est la vierge. Une petite cabane de la taille d'une niche abrite une stèle où les pêcheurs posent leur sainte patronne. Outre cette petite chapelle, des baraquements faits de tôles et de bois ont été dressés en front de mer. La paroi extérieure de l'une des cabanes a servi d'exutoire par le dessin. Des matelas sont entassés à l'abri de la pluie. Même si, ce rassemblement de cabanes ne peut être qualifié de village, il y règne néanmoins une sorte d'organisation qui semble avoir l'unique but de tromper l'ennui. Il faut imaginer leur vie. Seuls au bout de cette île. Sur cette plage, ils ne peuvent attendre la visite de personne. Seuls les iguanes et les ânes s'approchent d'eux... Il faut avoir une âme d'ermite pour vivre ici... C'est sûr!

Blanquilla
Carte d'identité de la Blanquilla
  • Position de la base militaire de l'île : 11°57 Nord 64°36 Ouest
  • Distance : 57 milles de Margarita Juan Griego, 96 milles de Puerto la Cruz, 65 milles de Tortuga
  • Dépendance : Venezuela
  • Superficie : 75 km²
  • Population : une quinzaine de gardes-côtes
  • Langues : espagnole
  • Monnaie : bolivar
  • Formalités : Il faut impérativement avoir effectué son entrée à Margarita, Cumana voire Porto La Cruz avant d'aller sur la Blanquilla. Le poste de garde n'a aucun moyen d'effectuer les formalités et ne laisse pas les bateaux rester sur l'île s'ils ne sont pas en règle.
  • Position des mouillages : (Playa el Yake) 11°50.4 Nord 64°38.8 Ouest
    (Playa el Americano) 11°52.2 Nord 64°37.9 Ouest
  • Saison : L'hiver les mouillages peuvent être rouleurs par forts alizés car l'île est ronde. L'été il faut surveiller les éventuels phénomènes cycloniques qui passeraient au sud de l'Arc antillais, ils peuvent occasionner une houle désagréable. Cependant, il est possible de séjourner de longues semaines sans subir aucun désagrément météorologique. Les mouillages du Nord, en face du campement des pêcheurs sont particulièrement inconfortables par alizés de Nord Est. A vrai dire ils ne sont praticables que par temps calme.
  • Attention : Aucun avitaillement possible. La pêche au fusil harpon est interdite. La pêche à la langouste et aux lambis est prohibée d'avril à novembre. Pêche à la ligne ou à la traîne permise.