CULEBRA

Nos 17 mouillages préférés de la Caraïbe

ILES VIERGES ESPAGNOLES : CULEBRA

Niveau de stress au-dessous de zéro

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La palme du no-stress-land revient incontestablement à Culebra. Petite île à la lisière de Porto Rico, sous tutelle américaine, elle défend pourtant farouchement sa culture hispanique.

La population y vit à un rythme qui pourrait devenir la référence des médecins qui luttent contre les maladies cardio-vasculaires.

Nous y trouvons une paix si réelle qu'elle paraît palpable, une authenticité si sincère qu'on a envie de s'y arrêter.


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A l'entrée Est de l'archipel, une passe entre Cayo Norte et Culébrita s'ouvre comme une porte. Culébrita nous tend les bras. Nous logeons seuls au creux d'une plage en forme de croissant de lune. Le sable semble inviolé depuis des siècles tant l'endroit paraît désert. Lors de nos balades à terre, le capitaine se prend pour Robinson et il se construit la cabane idéale. Des chemins de randonnée existaient autrefois. Aujourd'hui, ils nous mènent jusqu'où ils peuvent avant de nous barrer la route par des épineux. Sur le sommet de l'île trône un phare désaffecté. Autrefois, l'armée américaine jouait à la guerre sur l'île. Des panneaux signalent que tous les obus n'ont peut-être pas encore été trouvés. L'endroit paraît si sauvage que nous croyons au canular ! À l'est de la baie, une curiosité appelée jacuzzi nous attire. L'image est évocatrice ! Un effondrement de la colline offre des étages de bains bouillonnants à la houle. Nous nous étonnons qu'un tel endroit soit si peu fréquenté.

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Plusieurs mouillages ceinturent l'île principale de Culébra. Nous avons une préférence pour Baya Al Modovar, petite enclave protégée de Puerto Del Manglar qui se situe à 5 milles de Dewey, le chef-lieu.

L'entrée est mal signalée, les balises sont montées sur des piquets rouillés et présentent en taille et forme toutes les caractéristiques de cartes à jouer. Pourquoi se plaindre ? Ce curieux balisage adopte malgré tout les couleurs internationales : vert et rouge! À l'entrée, on trouve trois mètres de fond à marée haute.

À l'intérieur, c'est le paradis ! Nous trouvons ici, ce pour quoi nous sommes partis. Une tranquillité si vaste qu'elle emplit tout l'esprit. Nous sommes seuls, mais, nous ne nous sentons pas isolés. Nous vivons dans la simple contemplation du lagon. Nous logeons dans une piscine naturelle qui se finit par deux petits îlots. Nous n'imaginons plus rien de plus beau.

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Les jours passent, un rythme adapté au lagon s'installe à bord. Dom lors d'une de ses baignades, découvre d'étranges "bêbêtes" qui rôdent autour de l'échelle. Je sors le dictionnaire de la faune aquatique. Et nous identifions nos compagnons, ils ne sont pas gros, mais ils font partie de la famille des requins. Dom attend qu'ils s'en aillent et il me propose une baignade... "Heu... pas là!!!" Il va donc seul explorer le récif. Je reste sur la plage arrière, guettant nos étranges compagnons de lagon. Ils reviennent et tournicotent autour de l'échelle. Je leur trouve un regard espiègle. Mue par la curiosité, je vais chercher des biscuits et je commence à nourrir les petits requins. Ils sont vifs. Je m'amuse de leurs facéties. À un moment, j'entends un drôle de bruit.

"Tiens, on dirait un capitaine pas content qui peste dans son tuba !"

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Les petits requins alléchés par les biscuits nagent maintenant frénétiquement autour des oreilles du capitaine. Ils sont de plus en plus excités et je pense qu'il vaut mieux arrêter de les appâter... Débarrassé de leur présence insistante, le capitaine remonte à bord en me faisant de gros yeux noirs!

Un soir après le coucher du soleil, nous entendons comme un souffle autour du bateau. Nous comprenons ! Un dauphin est venu se reposer dans notre antre. Il tourne autour de L'Etoile de lune. Compagnie magique ! Il restera toute la nuit à veiller sur nous. Au lever du jour, nous cherchons notre ami. Il a repris sa liberté emmenant les petits requins à sa suite...

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Pour l'avitaillement nous nous rendons au village principal. À Dewey, il ne se passe rien, jamais. Niveau de stress au-dessous de zéro ! Pas de pauvreté, pas de richesse, pas d'extravagances, peu d'animation... Tout y est simple. Dans la petite rue sur laquelle débouche le quai où nous laissons l'annexe, un panneau écrit à la main nous signale à l'entrée d'une maison : "se vende hielo" (vente de glace). Sous une terrasse ombragée à côté de la porte d'entrée grande ouverte, un vieil homme dort dans une chaise à bascule. Nous n'osons le réveiller et nous repasserons pour la glace. Nous faisons un petit tour de la ville. Un bar se nommant le Dighy Dock sert d'énormes hamburgers faits maison. Tout l'apanage de la cuisine américaine est réuni à cette table : ketchup, mayonnaise, frites, pain mou, viande hachée... Nous y goûtons. Verdict calorique : à manger avec modération !

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Au retour vers l'annexe, le petit vieux a fini sa sieste. Il est toujours dans sa chaise à bascule. Nous lui demandons s'il vend bien de la glace. Nous lui parlons en anglais, pensant que... Mais, pas un mot ne sort! Dom tente son espagnol. Visiblement ce retraité préfère un espagnol anorexique à un anglais fourni ! Il est affable, il comprend qu'on ne comprend pas grand-chose, mais on lui sourit, on sait dire buenos dias, por favor, gracias, hielo... Et ça lui suffit. Il nous entraîne dans sa maison, nous traversons tout : son séjour, sa cuisine, sa chambre... et nous arrivons sous une véranda face à de gros congélateurs qu'il ouvre en grand. Nous nous servons. Nous lui payons quelques malheureux dollars. Visiblement, il ne fait pas cela pour l'argent. Pendant notre séjour, nous nous rendons plusieurs fois chez le vieil homme. A la fin, il remet carrément les clés de sa maison à Dom pour qu'il aille se servir lui-même. Ensuite, Dom dépose les clés à côté de la chaise à bascule ainsi que ce qu'on lui doit...

Plus simple, c'est difficile!

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Carte d'identité de Culebra
  • Position du chef lieu de l'île: 18°18 Nord 65°20 Ouest
  • Distance : 20 milles de Saint Thomas, 15 milles de Porto Rico, 320 milles de Martinique
  • Dépendance de Porto Rico sous tutelle américaine
  • Superficie : 30km²
  • Chef-lieu : Dewey (avitaillement, fruits et légumes de Porto Rico, eau, fuel, formalités, laveries, restaurants, Internet, téléphones, Poste, aéroport, distributeurs de billets et banque)
  • Population : 2000 habitants
  • Langues : majoritairement l'espagnol (une communauté de Nord-Américains vit à Culebra. Ils sont bilingues espagnol - anglais; les douaniers parlent anglais aussi)
  • Monnaie : le dollar américain
  • Formalités : Très bon accueil des autorités. Les formalités se font à l'aéroport. Lorsqu'on présente un visa américain le coût forfaitaire pour l'équipage et le bateau est de 19 dollars. Un droit de navigation valable dans les eaux américaines est délivré pour 6 mois. Pour information un équipage se présentant sans visa mais avec des passeports biométriques devra payer 265 dollars par personne (et 3000 dollars d'amande à payer plus tard mais qu'il pourra faire annuler)
  • Position du mouillage : (entrée de Puerto de Manglar) : 18°19.9 Nord - 65°14.7 Ouest
  • Saison : à fréquenter hors saison cyclonique de décembre à juin
  • Attention : En raison de présence de salines, par temps calme et humide le mouillage de Culébrita peut être rendu difficilement praticable en raison d'une population abondante de moustiques frénétiques!