Message 63 – écrit en aôut 2007
Nombres de milles parcourus : 9883 milles
Zone de navigation : L’Arc antillais

Au revoir à nos "chères îles"

"Le trajet est long de l’intelligence au coeur." Leibniz


Infos du mois

Pour le mail 63, la barre des 500 inscrits à la lettre de L'Etoile de Lune a été dépassée. Vous êtes actuellement cinq cent quinze lecteurs. Nous vous remercions de votre fidélité, elle est la récompense de notre assiduité.

La revue "Voiles et Voilers" a eu la gentillesse dans son numéro 438 de mentionner l'existence du "Briseur de Chaînes", conte rédigé par la plume de L'Etoile de Lune. Nos remerciements renouvelés à la rédaction de Voiles et Voiliers pour cette délicate attention.

À la suite du mail vous trouverez :
La photo du mois :
"L'aventurier de la Godasse perdue"
L'astuce du mois :
Suite de l'astuce “Confiance aveugle en votre cartographie électronique???”


Résumé du mail

Cet été, L’Etoile de Lune a quitté l’Arc antillais infléchissant sa route vers l’ouest. Nous avons parcouru plus de 900 milles, soit 1670 kilomètres, à une vitesse moyenne de 5 noeuds (moins de 10 kilomètres / heure), autant dire qu’un vélo sur terre va plus vite qu’un bateau sur la mer! Mais, la vitesse fait-elle partie des paramètres de notre voyage? Bien sûr que non! Les plus fidèles d’entre vous savent que nous prenons notre temps. Bien que nous nous baladons dans l'Arc depuis plus de 3 ans et que nous en avons bien profité, nous avons ressenti comme un pincement au coeur en laissant toutes ces îles dans notre sillage. Chaque fois que nous quittions l'une d'entre elles nous avons eu la sensation de fermer une porte. Il faut avouer que les Antilles constituent un bassin de navigation exceptionnel, facile, accessible, où chacun peut trouver ce qu’il cherche. Alors en guise d'au revoir, nous avons eu envie de rendre hommage à "nos chères îles". Ainsi, nous avons concocté pour vous un palmarès. Celui de nos mouillages préférés. Un recensement des endroits où l'on ne rêve plus au paradis. On y est!


Bonjour,

Comment se retrouve-t-on aux îles?
Un jour de 1990 mon capitaine de coeur m'emmène en Martinique. Je découvre la vie insulaire, les cocotiers et l'alizé. Je suis conquise et je déclare candidement que je veux y revenir, mais cette fois, en traversant l'Atlantique en bateau! A cette époque, mes faits d'armes en matière de nautisme se limitent à de grandes randonnées en planche à voile et à des balades côtières sur le voilier familiale de 5,5 mètres! Dom ne se décourage pas devant mon ignorance déterminée et il entreprend patiemment de m'apprendre à naviguer. Nous voici donc après plusieurs années de dur labeur à ce projet, nous, "transatlandes" de retour aux Antilles. Nous rentrons de plein pied, en décembre 2004, dans notre idéal d'évasion. Mais en même temps, quelle n'est pas notre surprise de rencontrer, disséminées dans toute la Caraïbe, des petites troupes de marins aigris? Ce sont les désabusés du rêve antillais, les adeptes du "c'était mieux avant !"

Il est vrai qu'en 10 ans, beaucoup de choses ont changé. Comme les Tobago Cays dont le mouillage est devenu payant. On ne trouve plus à Bequia le paisible mouillage d'autrefois. Régulièrement, les habitants cèdent au mirage des décibels et abrutissent leurs hôtes de passage au rythme de rave parties nocturnes. Question nature, le corail est mal en point et les poissons se font rares à certains endroits. Les langoustes, les lambis ont presque disparu dans certaines zones de surpêche... Les exemples comme ceux-ci font grincer des dents. D'ailleurs, il est souvent de bon ton, parmi les circumnavigateurs, d'éviter l'arc antillais : "trop fréquenté", "trop touristique", "pas assez sauvage"...

Pour nombre de plaisanciers se baladant dans la mer des Caraïbes le mythe des Antilles s'écroule. Pourtant de Saint Martin à Grenade, il aurait été ahurissant de voir une seule île échapper à l'envie de se développer en profitant de la manne touristique. Depuis plusieurs années la mutation est en marche. Et, les navigateurs voient s'envoler leur rêve de paradis tandis que les insulaires gagnent, à juste titre, leur liberté économique.

Sur L'Étoile de Lune, nous n'avons pas voulu céder au découragement ambiant. Nous nous sommes réellement demandé s'il était encore possible de trouver l'Éden outre-Atlantique? Pendant trois ans, L'Étoile de Lune a sillonné l'Arc antillais en quête de ces lieux, où le temps, entre un matin parfait et un coucher de soleil féerique, perd toute notion économique. Partis en quête de l'essence de nos rêves d'évasion, nous nous sommes rapidement aperçus qu'il ne faut prêter qu'une oreille distraite aux grincheux. L'Arc antillais est si vaste, qu'il y a de la place pour tout le monde : rêveurs et entrepreneurs. Il suffit de changer son angle de vue et de sortir des routes tracées par les guides et par les sociétés de charter.

Mais quelle zone géographique recouvre cet Arc si célèbre? A vrai dire, chacun peut le voir à sa façon. Pour nous, le point de départ de l'Arc se situe dans les Vierges espagnoles à Culebra et finit sa courbe au Venezuela à la Tortuga. Quel merveilleux tracé ! Deux îles hispaniques, à l'aplomb l'une de l'autre, séparées par un arc de cercle où s'égrainent un chapelet de plus d'une cinquantaine d'îles aux nationalités différentes. Admirez la diversité des peuples unis sous la bannière d'une communauté créole forte et respectueuse de ses traditions et de son histoire. Elle vit au sein de ce croissant de lune parfait où s'éparpillent de véritables petits bijoux scintillants qui ne demandent plus qu’à se faire cueillir. Contemplez ces paysages coralliens, volcaniques, désertiques ou croulant sous l'exubérance d'une forêt tropicale. J'en veux pour preuve cette réflexion de mon capitaine un jour que nous étions à Barbuda. Le soleil se couchait, une tortue passait dans le faisceau que les rayons traçaient sur la mer. J'ai demandé songeuse à mon capitaine :
"Tu crois que c'est comment le paradis par rapport à ici?"
Il me répondit :
"Ho... Ce doit être beaucoup moins bien!"

Vous l'aurez compris, choisir, parmi des centaines de mouillages, ceux qui feront partie de notre palmarès, fut un réel crève-coeur. Toutes les îles méritent d'y figurer. Il a donc fallu opérer un choix chirurgical et douloureux. Nous vous proposons dans ce dossier, 17 escales incontournables de l'Arc antillais.

Nous avons nommé ces endroits particulièrement chers à nos coeurs, les "no stress lands". Nous avons classé ces petits coins de paradis en fonction de leur coefficient de quiétude. Pour établir ce palmarès, nous avons fait appel à des critères subjectifs. En effet, pour qu’un endroit paraisse paradisiaque, il faut une conjonction de circonstances qui permet de percevoir tout le côté positif d’un site, en occultant tout ce qui peut être négatif. Un même endroit pourra paraître génial à l’un et détestable pour l’autre. En poussant le raisonnement plus loin un même équipage pourra trouver qu’un mouillage est exceptionnel tel jour et ne retrouvera pas les mêmes sensations lors d’une autre visite.

Nous l’avons expérimenté à Ballast Bay. La première fois que nous nous présentons au mouillage du Sud de Saint Kitts, nous tombons très mal. En effet, nous y sommes le jour de la conférence au sommet des fourmis volantes. Tout faisceau lumineux émanant du bateau les attire immanquablement ! Fiasco dans les deux camps ! De nombreuses disparitions sont à déplorer dans le camp des conférenciers et les nerfs de la Pitaine sont à vif ! Nous fuyons l’endroit. Puis nous rencontrons des amis, qui nous parlent des singes de Ballast Bay. Nous avons donc manqué une balade en leur compagnie. Nous y retournons et ce jour-là ce mouillage se dévoile sous son meilleur jour.

Plus sérieusement, le mouillage d'Heradura sur l'île de la Tortuga répond parfaitement à tous les critères du No Stress Land. Une plage interminable dessine un arc de cercle doré au bord d'un lagon émeraude. L'eau est si limpide qu'on voit les poissons et le corail sans même mettre de masque de plongée. L'Etoile de Lune est restée seule, ou quasiment, au mouillage pendant plusieurs jours. Une paix parfaite accentuée par un climat idyllique. Mais un jour, des yachts venus du fin fond de l'horizon ont jeté leur dévolu sur notre antre. En quelques heures, 70 bateaux de plus de 60 pieds ont envahi le mouillage déversant pour l'occasion de la fête de Bolivar des décibels enragés sur notre tranquillité. Seule parade à ce type d'événement sporadique, devenir philosophe et se dire qu'après tout, le paradis, tout le monde en rêve, alors quand nous le trouvons, il ne tient qu'à nous de le partager...

Dans ces conditions, on se demande donc comment on peut établir un palmarès d'endroits si convoités? Outre l’aspect strictement subjectif, nous nous sommes efforcés de rassembler des critères qui le sont moins. Les mouillages choisis offrent une grande chance de s’y retrouver seul ou presque. Hors-saison cyclonique, l'ancrage y est de bonne tenue et généralement bien abrité. La nature y est belle et préservée, la population accueillante, les pirates exclus. La seule notion de temps acceptée est celle du pendule solaire. Aucune pollution et aucune nuisance d'ordre sonore ou visuelle n'y sont admises. Connaissant cette grille de références vous serez peut-être étonnés de trouver dans cette liste, une ville telle que Deshayes. Là encore, c'est le coeur qui parle. Voici aux yeux de mon capitaine l'archétype du petit coin tranquille, mais... civilisé! Le village trouve sa place dans notre palmarès car il est représentatif d'une ambiance et d'une tradition créole tout en préservant sa tranquillité.

Hé oui, cette liste est à l'image des Antilles : belles et ambiguës, touristiques et tranquilles, identiques et à la fois dissemblables.

Certains nous diront : "Mais quand on en a vu une, on les a toutes vues!"
Faux, rien de plus faux!
Il suffit d'écouter Marcel que nous avons rencontré à Marie Galante, pour s'en convaincre. Marcel est né à Terre de Bas dans l'archipel des Saintes. Il travaille sur Marie Galante qui n'est séparée de son île natale que de 15 milles. Un matin lors d'une conversation avec lui, nous lui disons notre admiration pour Marie Galante. Nous lui disons à quel point nous trouvons l'île paisible... Mais Marcel nous contredit avec vigueur :
"Moi, j'arrive à stresser sur Marie Galante, alors que chez moi sur Terre de Bas, je laisse ma maison ouverte, le scooter avec les clés sur le contact devant la porte. C'est si calme qu'un jour j'ai prêté mon scooter à un touriste qui avait laissé ses "Nike" sur la plage et qui devait reprendre la navette. Il est revenu me voir tout étonné que je puisse lui prêter mon scooter et qu'il retrouve ses "chères" chaussures!"
Comment après cette comparaison de degrés de stress... Ho pardon... Comment, après cette mesure très sérieuse de niveau de quiétude au sein de la tranquillité ne pas avoir envie de partager ces endroits que l'on croit désormais impossible en ce 21ième siècle?

Chaque île couve en elle un trésor. Une identité empreinte de son passé, de son présent et de ses espoirs pour l'avenir. Il faut passer du temps dans l'Arc pour comprendre que les Créoles portent en eux une souffrance profonde liée à leur histoire qui est l'une des plus bouleversantes qui soient. Mais il ne faut pas croire que les Antillais soient tristes. Il suffit de les regarder et de les entendre rire. Il suffit de surprendre une conversation au troquet d'un village. Comment rester indifférent à ces jeux de dominos entre anciens qui font vibrer les tables tant ils y mettent du coeur. Il suffit d'écouter ces éclats de voix, cette manière de parler fort, cet accent rond et chaud pour être conquis par leur manière d'être. Ils ont cette manière de vivre fiers et droits. En outre, jamais personne qui est passé aux Antilles ne peut oublier l'allure des femmes créoles. Elles ont ce déhanchement gracieux, une élégance naturelle qui fait tourner les têtes. Les tenues traditionnelles sont de réels bijoux. Il y a leurs coiffes suggestives qui traduisent leur humeur... et les madras flamboyants. Quel régal à la sortie des églises et aux manifestations traditionnelles de voir ces tenues riches en broderies et hautes en couleur ! Et puis il ne faut pas oublier qu'aux Antilles tout un chacun sait se libérer par la fête. Les musiques des Antilles sont de vrais baumes pour le coeur. Rythmes entraînants aux paroles espiègles, ils cachent souvent une pudeur de coeur qui rend les gens des îles attachants. Les fêtes créoles portent en elles le sens de l'oubli qui pardonne même à la nature d'être parfois si cruelle. Dans la ronde du carnaval qui s'éparpille d'île en île on trouve tous les motifs d'aimer les îles, tous les motifs d'oublier que les volcans peuvent se réveiller, qu'un cyclone peut tout ravager ou que la terre peut trembler. L'humour salutaire fait partie de leur vie. Effectivement, ils sont parfois moqueurs à l'égard du voyageur. Mais pour qui sait rire avec eux, leurs taquineries ne sont qu'une manière bien à eux d'ouvrir la porte.

Tout comme cette doudou qui un soir à Sainte-Rose, en Guadeloupe, nous capture par le regard. Son appel est teinté d’humour. Elle parle sans embarras. Elle nous raconte la vie de son village, qu’elle ne reconnaît plus. Nous ne comprenons pas tout, ses explications sont enluminées d’expressions créoles qu’elle s’efforce de gommer. Pourtant, son accent, son «palé kwéyòl », tout nous pousse à l’écouter des heures. Elle a 87 ans, elle profite de la vie, au milieu d’une famille garnie de petits enfants et d’arrières petits enfants. Et puis au cours de la conversation elle laisse tomber cette phrase qui me marquera à vie :
« La mort est trop longue ! »
Jamais nous n’avons entendu phrase plus sensée ! Décidément, nous ne voyons pas la chose sous le bon angle… Elle ajoute pour remplir le silence laissé par notre perplexité :
« Tant qu’on ne fait pas de mal, faut en profiter ! »

Voilà toute la philosophie créole réunie dans ces paroles de sagesses.

En retour du cadeau énorme que nous ont offert "nos chères îles" pendant ces trois années, nous avons envie de leur dire dans cette langue créole qui sait gommer toutes les aspérités : MESI ANPIL ! (merci beaucoup !) . Merci de nous avoir accueillis avec tant de générosité. Merci de ce bonheur vécu au quotidien au creux de vos lagons. Merci des rencontres avec vous de Deshayes à Sainte Luce, de Marigot à Union, de Culébra à Tortuga. Merci à vous, les gens des îles Créoles: Portoricains, Vénézuéliens! Nous n'oublierons personne et nous couverons dans notre mémoire chaque paysage comme un fabuleux trésor. C'est donc pour vous que nous dressons le palmarès des No Stess Lands.

Alors, en piste!
Amateurs de lagons, venez donc vous régaler dans les 17 mouillages les plus sereins de la Caraïbe ! Dix-sept clichés de paradis, des icônes de voyageurs :

N°1 : Culebra, no-stress-land des Vierges espagnoles : Niveau de stress au-dessous de zéro 
N°2 : Saint John, no stress land des Vierges américaines : Une large enclave aux parfums suaves de la tranquillité
N°3 : Blanquilla, no stress land du Venezuela: Une leçon de la nature pour une âme d'ermite
N°4 : Saline Island, no stress land de Cariacou: Couleurs-lagon
N°5 : Cocoa Point, no stress land de Barbuda : En compétition avec le Paradis...
N°6 : Fregate Island, no stress land d'Union - Grenadines : Amitié et chaleur pour accueillir le voyageur
N°7 : Chattam, no stress land d’Union - Grenadines : La plage de James, le sculpteur de bois flotté
N°8 : Ballast Bay, no stress land de Saint Kitts : La baie des singes et le rayon vert
N°9 : Los Testigos, no stress land du Venezuela : Ambiance rurale et essence de simplicité
N°10 : La Tortuga, no stress land du Venezuela : L'île vacances par excellence
N°11 : Five Island, no stress land d’Antigua : Les aventuriers en maillot de bain
N°12 : Terre de bas et îlet cabrit des Saintes – Guadeloupe : Si j'étais un oiseau de paradis, je m'installerais ici...
N°13 : Marie Galante no stress land de la Guadeloupe : L'Elixir du voyageur...
N°14: Chaudière, no stress land de Martinique : Un mouillage à la campagne
N°15 : Ti Tè (Petite Terre), no stress land de la Guadeloupe : Un cliché de paradis
N°16 : Deshayes, no stress land de Guadeloupe : La coqueluche de ces dames...
N°17 : Désirade, no stress land de Guadeloupe : Ne rien en attendre, pour tout y voir

Pour retrouver les descriptions complètes, les photos et toutes les informations utiles concernant ces 17 mouillages veuillez cliquer sur le lien ci-contre : no_stress_land

 

Amitiés marines
Nat et Dom de L'Étoile de Lune


La photo du mois

"L'aventurier de la Godasse perdue"

Sur l'île d'Espenki aux Roques, nous trouvons sur les dunes cette étrange sculpture qui réunit toutes les chaussures trouvées sur la plage. Vous retrouverez les Roques dans le mail 64 qui sera édité prochainement.


L'astuce du mois

A la suite de notre astuce du mois de juillet “Confiance aveugle en votre cartographie électronique???” L'équipage de l'Obione nous fait part de son expérience. Nous vous communiquons son courrier qui pourra sans doute éclairer la plupart d’entre vous.

"Juste une petite remarque. Dans votre dernière mise à jour sur Ti Té vous écrivez: "Un report GPS manuel sur une carte papier est sans faille ".

C'est souvent bien pire que la lecture directe sur l'écran du GPS car de nombreuses îles sont décalées cartographiquement par rapport à leur latitude et longitude réelles. (Cartes réalisées à partir de points sextants.) Certaines sont décalées de plus d'un demi mille. La prudence reste toujours de mise et l'observation visuelle irremplaçable.

A Vieques (Vierges espagnoles) devant Ensenada Honda au large de Punta Conejo nous nous sommes plantés. La caye se trouve à 500 ou 600 mètres au large de cet abri au niveau de la côte des 13 mètres. C'était le matin, vers 7 heures et le soleil ne permettait pas de voir les différences de couleurs du fond et la mer était calme donc pas de déferlantes ni d'agitation sur le banc. Nous revenions de St Domingue et nous étions déjà passés par là. Je ne me souvenais plus que la carte indiquait de rester au delà des 20 mètres et je n'avais pas ré-étudié de près les instructions nautiques.
Bref, pas d'excuses: le capitaine a fait sa boulette.

Nous avons talonné pendant 20 minutes arrachant l'hélice, déboîtant l'arbre et faisant eau par le passe-coque du lavabo de la salle d'eau. A force de gîter nous avons pu nous dégager seuls et sommes partis vers St Croix à 45 nautiques de là, pour que la gîte diminue au maximum l'entrée d'eau. Les pompes et un seau ont permis de limiter le niveau dans les fonds. Heureusement il s'agit d'un Trismus en alu, donc solide, et à part quelques bosses et de nombreuses griffes la coque a parfaitement résisté. (La traversée en pompant, et sans connaître réellement l'importance des avaries, m' a paru très longue) Nous avons réparé à Christianstedt, sans sortir le bateau de l'eau. La marina a commandé par internet à une entreprise du Minnesota la fabrication par coulée d'une nouvelle hélice d'après les cotes que j'avais relevées en plongée au pied à coulisse . (Pas d'hélice de ce modèle à la Martinique ou à St Martin). Dix jours après, l'hélice était là, livrée par l'hydravion pour la somme globale de 500 US$ soit moins cher qu'une hélice en France. ( j'avais replacé l'arbre en plongée à l'aide d'un madrier en bois emprunté sur le port). L'hélice s'est emboîtée sur l'arbre et sa clavette sans problème et j'avais pu resserrer le passe coque .

J'en profite pour signaler à tous la compétence, la patience et surtout la gentillesse, de tout le personnel de cette marina. Nous sommes restés 21 jours à l'ancre à St Croix et nous n'avons vu passer que quelques voiliers américains et danois. La ville est très belle, (la plus belle des petites Antilles d'après les guides) les habitants sympathiques, l'eau est propre, les plages accueillantes: je recommande vivement la visite : pas la peine de talonner pour cela.

Encore bravo pour votre site bien agréable.
Bon vent à L'Etoile de lune et peut-être à bientôt dans un mouillage
L'équipage de l'Obione."

Retrouvez l'astuce du mois de juillet qui traitait de cet épineux sujet dans le mail 62

Texte écrit par Nathalie Cathala et mis en page par Dominique Cathala en août 2007 - Tous droits réservés
Pour toute utilisation de cet article ou des photos contactez-nous à l'adresse suivante :
etoiledelune@
gmail.com
Si vous ne souhaitez plus recevoir ces messages périodiques, merci de vous désinscrire dans la rubrique "Nos Messages". Pensez par ailleurs à nous signaler vos éventuels changements d'adresse. Bonne navigation à bord du site de l' Etoile de Lune