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Aujourd'hui
19 décembre 2004- Message 31
Position du bateau: Martinique – Anse Caritan - Sainte Anne
Point GPS : 14°25.940N 60°53.259W
Vent ENE 15 à 20 nœuds – mer peu agitée
à agitée entre les îles
Temps ensoleillé, nuages épars, grains isolés
-
Baro = 1014 - T° eau = 28° - T° air =32.5°
Nombre de milles parcourus : 4829 milles
Bonjour à tous,
Petit retour en arrière
:
Ce matin du 14 décembre, au sortir de son quart j’entends
le Cap pester : « La visibilité est sûrement
faible…On est à 45 milles des côtes et on ne
voit toujours rien ! »
Nous sommes d’accord, il y a mieux
comme réveil !
Je me lève donc péniblement
de ma bannette. Moment inique de la journée, que celui où,
à la fin d’une nuit saucissonnée par les quarts,
il faut reprendre son poste. Le sommeil est si profond, que d’un
coup tout revient : les bruits, les mouvements. Les muscles endoloris
semblent avoir livré bataille contre le bateau tout entier
! A ce moment précis, je donnerais l’Océan contre
une nuit de sommeil ! Et pourtant… les idées se remettent
en place. La même magie opère chaque matin. Un tour
d’horizon, la conscience d’être sur le plus formidable
espace de liberté qui existe sur cette Planète efface
la fatigue et offre ce plaisir unique de se dire : Je traverse l’Océan
!
L’œil embrumé, je scrute
l’horizon aveuglant en ce petit matin de décembre.
Le grand disque bleu qui nous accompagne depuis 21 jours étincelle.
Les rayons du soleil prodiguent une constellation d’étoiles
qui ricochent sur les vagues. Du coup, je repense à cette
dernière nuit passée en mer : « Tu as vu cette
nuit, les étoiles filantes ? » Le Cap me confirme que
je n’ai pas été la proie d’hallucinations.
Nous avons assisté à un spectacle fascinant. Nous
avons navigué sous une pluie d’étoiles filantes.
Au début, je faisais un vœu, comme il est d’usage.
Puis, pour la famille, et les amis…Mais, je ne parvenais plus
à suivre. Je pense que j’aurais eu un stock de souhaits
pour l’humanité entière.
Aujourd’hui encore, nous avons
la sensation de naviguer au centre d’un macaron de ciel bleu
cerné de nuages. Les grains s’éparpillent sur
l’horizon et nous évitent. La houle est disproportionnée
au vent. Des creux de plus de 4 mètres (5 à 7 mètres
annoncés par RFI) mais très étendus, nous secouent.
Le génois bat lamentablement. Nous n’osons plus tangonner.
La pièce qui relie le tangon au mât est fissurée
et les chocs occasionnés par les vagues n’arrangent
pas sa situation. L’océan nous prend pour un cocotier…
Du coup, il nous secoue tant qu’il peut pour qu’une
noix tombe ! « Abruti, elles ne sont pas mûres ! »
… Pardon, je m’égare…
Dom s’use les yeux, et les jumelles
à scruter l’horizon. Je pense que les marins de la
Santa Maria, n’étaient pas moins impatients de découvrir
un signe qui leur dévoilerait la terre. Mais, eux, ils ne
savaient pas !
Dix milles plus tard, il y a sur l’horizon,
comme la forme d’un morne. Bien rond, dodu et gris plus sombre
que les nuages qui tapissent l’horizon. Attention, pas de
faux espoirs ! Jumelles, attente, non… les nuages ont bougé
et pas lui ! « La Martinique, droit devant ! ». Heureusement
que nous n’étions pas quelques 502 ans plus tôt,
l’île aurait eu bonne mine de s’appeler Natalia…
(La Dominique est déjà prise…).
A bord les spéculations vont bon
train !
« C’est la Pelée ! »
« Tu crois ? Elle me paraît bien dodue… Je la
voyais plus… moins… »
Quelques milles plus loin, la montagne
mythique apparaît. Majestueuse, elle dessine ses contours
à force de milles gagnés sur le petit temps. L’horizon,
l’Océan disparaissent peu à peu. Nos préoccupations
s’impatientent. Je soupire en regardant notre Etoile se lamenter
dans la houle.
« A ce rythme là on arrivera quand ? »
« Vers 18h30… »
« Ha non ! Traverser l’Océan et arriver de nuit…
Non ! Je veux la voir ! »
Il est des caprices comme ça…
Au bout de l’Océan… Ce doit être l’eau
salée… le contexte ( ?) En tout cas le Cap ne se laisse
pas convaincre… Du moins tout de suite… Un voileux,
finir la traversée au moteur. En voilà une ineptie
!
Les soupirs, et les complaintes d’un
moussaillon au supplice auront raison de sa détermination.
N’en vaut-elle pas le coup ? L’île grandit. Les
mornes apparaissent un à un. Ses formes sensuelles ondulent
sur l’horizon qui s’éclipsent peu à peu.
Il n’y a plus qu’elle. Sans cesse, je répète,
les yeux rivés sur elle. « Qu’elle est belle…
mais qu’elle est belle ! » On n’en voyait que
ses contours, mais à quelques milles les reliefs se drapent
de couleurs. Comme une étoffe précieuse, un vert soyeux,
profond habille les massifs montagneux … Du vert ! Nous réalisons
que cette couleur vitale nous a fait défaut depuis trop longtemps
! L’Océan lutte encore pour sa suprématie, et
l’écume déchire les falaises ocres.
Une émotion indicible. Des sentiments
mélangés me font pleurer et rire en même temps.
Les paradoxes se bousculent : nous étions heureux en mer,
nous sommes impatients de retrouver la Terre. Pas n’importe
quelle terre : LA MARTINIQUE !
Que de caprices assouvis ! En 1990, en
débarquant pour la première fois en Martinique, je
lance un cri du cœur : « Je reviendrai par mes propres
moyens ! » La réponse ne se fait pas attendre, laconique
et logique : « Ben, maintenant, tu vas apprendre à
naviguer ! » Quelle patience lui a-t-il fallu ! Mais quel
résultat ! Le Capitaine de l’Etoile de Lune a gagné
ses galons. Quel panache, quelle efficacité !
Merci à toi
Amitié tropicale
Joyeux Noël à tous,
Que le bonheur soit un convive de ces fêtes de fin d’année
!
Nat, Dom et Lune
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Aujourd'hui
10 Décembre 2004- Message N°30
Position du bateau: à 520 milles nautiques de la Martinique
Point GPS : 15°39N 51°52W à 12 TU
Vent Est 3 à 5 - Mer agitée à forte –
houle 3 à 4 mètres-
Temps ensoleillé, grains rares - Baro = 1013 - T° eau
= 27° - T° air =30°
Nombre de milles parcourus : 4327 milles
Bonjour à tous
Quand nous avons quitté Ténérife,
il était question d’aller au Sénégal
via le Banc d’Arguin. Est-ce la fenêtre météo
qui s’ouvrait devant nous ? Est-ce l’appel du large
? Ou alors, le chant des palmes des cocotiers sous l’alizé
? En tout cas, à la sortie du Banc d’Arguin (le 23
novembre) l’étrave n’a eu de cesse de pointer
sa figure de proue vers l’ouest.
Au bout de 3 jours de navigation, l’archipel
des îles du Cap Vert n’était qu’à
40 milles au sud de notre route. Peu importe… nous n’avions
qu’une envie : traverser l’océan !
Il nous accueille chaleureusement. Durant
11 jours, nous avons suivi un couloir météo exceptionnel.
Un vent de 3 à 4 bf. nous propulsait vers l’ouest sur
une houle régulière et facile à gérer.
Le 12ème jour, petite frayeur. RFI nous annonce une tempête
tropicale par 29.8°N et 49°.9W. Elle se nomme OTTO, et se
dirige plein sud. Nous avons peine à y croire… Nous
sommes le 2 décembre, la période des cyclones devrait
être finie. De plus, l’incongrue se trompe de direction
: aller au Sud… Quelle drôle d’idée ! Elle
nous fonce dessus la vilaine ! Si elle suivait les règles
de bonne conduite de l’hémisphère nord, sa trajectoire
la mènerait au NE, du moins c’est ce que font toutes
ses petites copines… Nous ne voulons pas prendre de risque,
et donc nous piquons au sud, et passons du 17°N au 15°N
. Résultat : une journée de perdue ! Otto se dégonfle
sur place et nous revenons dans notre couloir. Mauvais perdant,
Otto, nous laisse un souvenir sous forme de mer formée, de
houle grincheuse et de ciel mal luné. Pendant 48 heures,
les grains nous narguent. Pourtant, ils resteront tous à
l’écart de notre route. L’un d’eux, était
bien parti pour nous rattrapé, puis sans doute découragé,
il s’est essoufflé, nous offrant des bribes d’arc-en-ciel.
Nous savourons notre chance.
Plus tard, les conditions redeviennent
clémentes. Sous génois tangonné, nous nous
laissons bercés sur un champ d’écume.
Pendant notre traversée, nous
nous mêlons aux mondanités océanes. Nous saluons
une tortue qui passe le long de notre flanc tribord. Deux baleines
se laisseront surprendre avant de sonder. Un espadon hypnotisé
par la pale aquatique d’ET (le régulateur d’allure)
passe de longs moments à la suivre. Des cliquetis dans la
coque : ce sont des globicéphales ! Ils discutent autour
de nous. Sont-ils en pâmoison devant notre carène ?
Ils sont connaisseurs alors ! Quasi quotidiennement, des bancs de
dauphins nous rendent visite. Un matin, ils étaient plus
de 50 à flirter avec l’étrave. Nous avons assisté
à une chorégraphie improvisée de sauts, de
loopings, et de cabrioles. Tout au long de la traversée nous
avons été escortés par des escadrons de poissons
volants. Plus étonnant, les oiseaux pélagiques…
Je pensais qu’au-delà de 300 milles des côtes,
il n’y aurait plus d’oiseaux. En fait, les puffins ne
connaissent pas de frontières et l’océan est
leur terrain de jeu. Et puis, je ne peux passer sous silence un
spectacle qui se renouvelle chaque nuit sans lune. Des myriades
de lucioles illuminent les moustaches d’écume de l’étrave.
Elles tissent le long de la coque de magnifiques guirlandes scintillantes.
En dehors de la faune marine, observée
avec intérêt par l’équipage, nous croisons
très peu de bateaux. En 20 jours, nous n’avons vu que
2 cargos, et 5 voiliers. Dans cette solitude au milieu de l’immensité
notre vie affranchie de toute contrainte découvre la maîtrise
du temps et de l’espace.
A 5 jours de l’arrivée,
alors que nous passons le 50°W, une onde tropicale sévit
sur le 42°W. Elle se déplace vers l’ouest, comme
nous et à une vitesse de 5 à 10 nœuds. Une course
poursuite s’est engagée entre elle et nous. Elle pousse
devant elle, une houle qui transforme l’océan en montagnes
russes. La nuit, nous la voyons éparpiller ses éclaires
sur les confins de l’horizon. Mais, elle ne parviendra pas
à ses fins car l’Etoile de Lune sous génois
tangonné maintient une assiette relativement confortable.
Il est évident que chaque transat
est différente. Après les péripéties
des 5 premiers mois de croisière, l’océan nous
a redonné le goût de naviguer. Il a été
à la hauteur de toutes nos attentes. En fait, cela faisait
10 ans que j’em…bêtais le capitaine avec une idée
fixe : passer mon anniversaire au centre de 360° d’horizon.
Ce rêve a été réalisé à
la perfection par : 16° 04 N et 51°12 W
Bien sûr, au départ, des
appréhensions insidieuses, des doutes sournois s’immiscent
à bord. Mais au fur et à mesure de notre progression,
ces vilains démons quittent le navire. L’océan,
dernier bastion de la liberté absolue, est un jardin d’écume
où l’on apprend à cueillir chaque matin une
part de soi.
Amitié pélagique
Nat, Dom et Lune
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Aujourd'hui Mercredi 01 décembre
2004- Message 29
Banc d’Arguin (Mauritanie) point de départ de la
Traversée
Vent est-nord-est 3 à 5 bf - Mer agitée –
houle de nord est 3 à 4 mètres
Temps passages nuageux - Baro = 1015 - T° eau = 27° -
T° air =29°
Nombre de milles parcourus : 2144 milles
Bonjour à tous
Grande nouvelle ! Nous avons accueilli
un équipier supplémentaire à bord !
Un jour d’automne décevant
sur Ténérife, je vis mon capitaine plonger dans
le fond du coffre arrière tribord. Mu par les mêmes
motivations qu’un fox terrier qui découvre l’antre
de sa proie, il semblait vouloir déterrer les vestiges
d’un trésor enfoui. De ces fouilles jaillirent un
engin étrange qu’il entreprit aussitôt de fixer
à l’arrière du bateau. Ce jour là,
marquait le début d’une longue collaboration avec
LE régulateur d’allure.
Jusqu’à présent
nous ne barrions qu’au pilote automatique. Mais, pour suivre
un cap constant, celui-ci menait grande vie et dilapidait l’énergie
du bord. Le régulateur quant à lui ne réclame
que du vent pour mener le bateau. En revanche, il trace un sillage
qui serpente, au gré des caprices d’Eole, autour
du cap demandé. Avec lui, nous perdons en précision,
mais nous gagnons en énergie. Donc, pour qu’il ne
s’écarte pas de notre route, il faut le surveiller
ainsi que les changements de direction du vent.
Aussitôt installé à
bord, nous quittons le port poussiéreux et bruyant de Santa
Cruz de Ténérife. L’Etoile de Lune délaisse
les îles de l’Atlantique pour le continent africain.
En effet, nous pointons notre étrave vers la partie la
plus occidentale du continent : le Banc d’Arguin, en Mauritanie.
Pendant quatre jours de navigation sans faille « ET »
a gagné ses gallons d’équipier à part
entière. « ET » est le surnom du régulateur
d’allure, il a vraiment des airs d’extra terrestre.
Imaginez plutôt un axe vertical affublé d’une
pale à chaque extrémité. L’une aquatique,
sert de gouvernail, l’autre aérienne ressemble à
un doigt qui scrute l’univers. Pour parfaire sa ressemblance
avec le héros de Spielberg, il couine et grince laissant
échapper dans l’effort une voix chevrotante qui répèterait
inlassablement : « ET phone home »
Cette navigation là est sans
conteste la plus belle que nous ayons vécue depuis notre
départ de Port Camargue en juin dernier. La météo
nous a offert des conditions exceptionnelles. Ceci dit, ce n’est
pas le fruit du hasard, mais la résultante d’une
analyse quotidienne des infos météo. En effet, après
les 3 coups de vent subis en 5 mois, il était grand temps
que nous mettions au point une stratégie qui éviterait
ces mêmes désagréments. C’est ainsi
qu’à bord de l’Etoile de Lune, la météo
est devenue une affaire de famille. Chapeaux bas pour Nanie, Mimi
et Phil qui se sont mobilisés pour dénicher sur
Internet les infos utiles à notre voyage. Ils nous les
communiquent quotidiennement via le réseau satellitaire
iridium. Ces messages se font sous forme de sms qui sont gratuits
à l’envoi et là la réception.
Durant cette navigation nous avons
battu un record : parcourant 165 milles en 24 heures. Bon, OK
pas de quoi rendre jaloux les skippers du Vendée Globe,
mais pour un bateau de voyage ventripotent, c’est pas mal
du tout !
Autre nouveauté : nous avions
pris l’habitude de lancer la ligne de traîne et d’amuser
les poissons qui regardaient, goguenards, nos leurres passer.
Hasard, ou métier qui rentre ? Un thon a mordu à
l’hameçon ? Il était drôlement bon !
A l’approche des côtes
de la Mauritanie, nous traversons une zone infestée de
chalutiers. Ils sont plus d’une centaine. A la VHF nous
sommes surpris d’entendre des conversations en russe ou
en chinois. Ne parlent-ils pas arabe en Mauritanie ? A Nouadibou,
nous trouverons l’explication : les bateaux usines, pour
la plupart russes, viennent faire leur marché dans les
eaux réputées les plus poissonneuses du monde. Chaque
bateau extrait environ 14 tonnes de poissons par jour. Les Mauritaniens,
quant à eux, assistent depuis leur barque vétuste
au pillage de la principale ressource du pays.
Découvrir la lagune du banc
d’Arguin se mérite. En effet, elle est protégée
de l’océan pour une immense péninsule de sable,
sur laquelle se trouve la deuxième ville du pays : Nouadibou.
La langue de sable démarre, au Nord, à la frontière
du Sahara Occidental et se finit au sud par le Cap Blanc. C’est
ce Cap qu’il nous faut contourner pour pénétrer
à l’intérieur du Banc. L’endroit est
dangereux, car parsemé de hauts fonds. Tous ne sont pas
répertoriés. Depuis l’infortune de «
La Méduse », frégate française qui
n’atteignit jamais Dakar et dont le naufrage a été
illustré par le tableau de Géricault, de nombreux
navires ont été pris au piège du labyrinthe
qui se cache sous une eau glauque. Ainsi, comme comité
d’accueil, nous découvrons un cargo échoué
au pied du Cap Blanc. Ses flancs, offerts au ressac, attendent
que la rouille fasse son œuvre. Plus loin, aux abords de
la ville de Nouadibou, nous comptons les épaves par dizaines.
L’infortune des uns profite aux
autres. En effet, les autorités mauritaniennes encouragent
les autochtones à cultiver l’art de la récup.
De ce fait, le contenu des épaves est recyclé dans
le quotidien des Mauritaniens.
En s’enfonçant dans le
Nord de la lagune, nous perdons toute trace de civilisation. Seuls
restent pour décor des dunes de sable et l’eau verte
qui n’offre pas plus de dix mètres de profondeur.
Une colonie de dauphins souffleurs s’est sédentarisée
dans les eaux poissonneuses du banc. Ils viennent voir les nouveaux
arrivants que nous sommes. Ils cabriolent, jouent et chassent
à longueur de journée. Le banc est leur royaume,
qu’ils partagent avec la tribu des Imraguens. Ce peuple,
situé plus au sud, vers le Cap Timiris, vit une osmose
totale avec son environnement et se fait régulièrement
aider par les dauphins qui repoussent les mulets dans leurs filets.
Pour qui rêve de devenir ermite
des mers et de vivre dans une autonomie totale, le Banc d’Arguin
est idéal. Nous sommes trois bateaux amis, à venir
cueillir au banc, la solitude totale. Sensation étrange
de liberté absolue mêlée à la conscience
qu’il faut absolument protéger ces fiefs où
seule la nature a droit de cité.
Au bout de quelques jours de
Robinsonnade, nous levons l’ancre. La fenêtre météo
ne s’est pas refermée et le Capitaine, ensorcelé
par le chant des sirènes, laisse les voiles se gonfler
par l’alizé qui nous portera à l’ouest,
vers l’autre côté de l’Atlantique.
Salutations marines
Nat, Dom et Lune
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Aujourd'hui
Mardi 16 Novembre 2004 - Message 28
Position du bateau: Marina de Atlantico (Santa Cruz de Ténérife-Canaries)
Point GPS28°28.077 N 16°14.478W
Vent est-nord-est force 4 à 6 - Mer forte – Passages
nuageux
Baro = 1022hPa (en hausse) - T° eau = 20° - T° air =22°
Distance parcourue : 1670 milles
Bonjour à tous,
Déjà, les contours insolites de Lanzarote se miroitent
dans notre sillage. Nous laissons sur ces rivages des visages amis
et un bonheur de vivre à l’heure de cette île
particulière. Mais, la mer et le vent se coalisent pour empêcher
la nostalgie de s’installer à bord. A la sortie du
chenal qui sépare Lanzarote de Fuerteventura, nous naviguons
sur un tapis roulant. Pendant quelques heures, nous nous laissons
convaincre béatement que la navigation idyllique existe.
Mais très vite, le dispositif s’emballe, le tapis se
transforme en escalier mécanique aux hauteurs de marche aléatoires.
Le bateau devient insolent et secoue l’équipage sans
vergogne.
La nuit vient et comme les étoiles
dans le ciel, les lumières des cargos, apparaissent une à
une à l’horizon. Elles grossissent peu à peu
et viennent titiller les nerfs de la Pitaine, qui n’aime décidément
pas ces monstres terrifiants. La plupart d’entre eux sont
illuminés comme des sapins de Noël. Il devient dès
lors difficile, à nous pauvres marins du ras des vagues,
de distinguer dans un halot aveuglant le feu rouge ou vert (ou de
voir les deux et c’est inquiétant !) qui nous permettrait
de définir la direction qu’ils prennent. Suggestion
aux affaires maritimes : « Cantonnez de grâce, ces dragons
d’acier dans des rails, comme les trains ! Qu’ils laissent
enfin les petites embarcations inoffensives se balader librement
sur les Océans. » … « Pas possible ? »...
« Quel dommage ! »
Au petit matin, les lueurs de Santa Cruz
de Ténérife s’imposent devant l’étrave.
La perspective de nouvelles découvertes efface bien vite
les petits désagréments d’une navigation trop
populeuse. De plus, des globicéphales s’amusent tout
autour du bateau. Ils font leur cirque, devant le port de commerce,
indifférents au trafic des humains.
Ténérife, nous offre deux
options de mouillages. L’une au Sud, à Las Galletas
où nos copains de Mangaïa se sont réfugiés;
l’autre au Nord, à la marina Atlantico de Santa Cruz
de Ténérife. Nous choisissons la deuxième solution.
Heureusement, car, lors d’une visite au Sud, nous nous rendons
compte que notre situation aurait été peu reluisante.
En effet, Las Galletas est un port si petit, que Mangaïa (bateau
de 50 pieds) réincarne avec brio le rôle de «
la Sardine » à Marseille !
Tout est bien, notre Etoile de Lune est
à l’abri des dépressions d’automne qui
commencent à coloniser la zone canarienne et à éclipser
les Alizés.
Le port de Santa Cruz de Ténérife
est très actif, et nous change beaucoup de la sérénité
de Rubicon. Quotidiennement, nous voyons défiler cargos,
ferrys et bateaux de croisière. Trois mondes se croisent
et s’ignorent totalement. La ville, trépidante vit,
dans son bruit, sa cohérence terrienne. Le port de commerce
avale et régurgite son lot de containers. Et puis, au milieu
de tout cela, Atlantico, une enclave … Nous avons l’impression
de loger dans le port de plaisance de Paris Bastille. Atlantico
est le bastion des bateaux en attente d’autres horizons. Chaque
équipage, prépare, bichonne, avitaille son bateau
en vue des futures navigations. La majorité des bateaux préparent
une traversée de l’Atlantique vers les Caraïbes,
d’autres feront escale en Afrique où il pénètreront
dans les fleuves, avant d’infléchir leur route vers
le Brésil. Les plus zélés partiront vers le
Sud, la Patagonie… ou même le Horn ! D’autres,
indécis, repoussent à plus tard, le départ…
Certains équipages prennent le
temps, malgré les préparatifs et l’échéance
qui approche, de visiter l’île.
C’est ce que nous avons fait. Ténérife
n’est pas une île à regarder du bord de mer.
Il faut, pour l’apprécier, s’enfoncer dans ses
forêts laurisylves ou gravir ses pinèdes à l’assaut
des crêtes montagneuses. Approcher le Mont Teide, est une
expérience inoubliable, véritable toit des îles
de l’Atlantique il culmine à 3718 mètres. Le
cœur de Ténérife recèle des paysages prodigieux,
capables d’attiser des passions dévorantes. Vous l’aurez
compris, l’intérieur de Ténérife est
un trésor, que les hommes ont su remparer contre les ambitions
immobilières qui dévorent inexorablement le littoral.
A présent, nous nous mêlons
à l’effervescence des préparatifs de croisière,
afin de préparer l’Etoile de Lune pour ses prochaines
navigations. Nous laisserons au passage défiler la prochaine
dépression qui amène son lot de vents contraires.
Puis, nous dirigerons notre étrave vers le Banc d’Arguin
en Mauritanie, d’où nous vous enverrons les prochaines
nouvelles.
Salutations marines
Nat, Dom et Lune
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Aujourd'hui
Lundi 11 Octobre 2004 - Message 27
Position du bateau: Marina de RUBICON (Lanzarote-Canaries) Point
GPS: 28°51.533 N 13°48.828W
Vent ENE 3/4 beaufort - Rafales 20/25 nœuds - Mer agitée Temps
ensoleillé - Baro = 1018 - T° eau = 22° - T°
air =25°
Nombre de milles parcourus : 1538 milles
Bonjour à tous,
Vous avez été nombreux,
après la tempête subie fin août, à nous
écrire (65 nœuds de vent… on peut dire tempête…).
La plupart d’entre vous, s’inquiétait pour la
chienne, pour le bateau et pour l’équipage… Tout
cela dans l’ordre de vos préoccupations bien entendu
! Nous ne pouvons répondre à chacun en particulier,
ainsi nous profitons de ce mail mensuel pour vous donner une réponse
globale.
Lune va bien et est très fière
de sa nouvelle notoriété. A son grand âge, la
flatterie est une gourmandise… Vous serez heureux d’apprendre
également que l’Etoile de Lune a retrouvé après
des soins attentifs, sa ligne Garcia, sauf pour un pied de chandelier
tribord, un balcon arrière bâbord peut-être aussi
le rail de fargue. Ceci dit, il faut un œil exercé pour
déceler les affres infligées par notre « crash
partenaire » (les Anglais ont décidément un
sens imparable de la formule !). Nous avons remplacé le panneau
solaire qui avait été perforé par le-dit «
crash-bateau », ainsi que l’annexe qui a cru faire la
star en se prenant pour un tapis volant et que nous avions perdue.
Bref, nous avons œuvré à la remise en forme du
bateau et de l’équipage.
En ce qui concerne les autres bateaux
qui étaient au mouillage de Graciosa cette nuit là.
Ils ont presque tous pu réparer les dégâts.
Seuls deux bateaux restent encore sur des bers. La rapidité
d’intervention des pêcheurs de l’île de
Graciosa a grandement aidé les équipages. Grand merci
à eux. De plus, la leçon a porté ses fruits,
car Calima ce courant saharien, d’où émane un
vaste nuage de sable rouge et qui génère un vent d’Est
pouvant souffler à force de tempête, s’est à
nouveau manifesté en septembre. Cette fois, les vents sont
restés raisonnables, il n’empêche que les pêcheurs
ont averti tous les bateaux au mouillage, et tous ont pu regagner
à temps le port le plus proche.
Vous vous souvenez que l’Etoile
de Lune avait, cette nuit là, choisi de prendre le large,
pour échapper aux violents coups de boutoirs de ce bateau
qui dérapait sur elle. Après une navigation musclée
nous découvrions au petit matin la tranquillité de
la Marina Rubicon. Celle-ci n’est pas indiquée sur
les cartes. Toute neuve, il est facile d’y choisir sa place.
Manquant de notoriété, nous avons eu la chance, de
voir appliquer d’emblée, une ristourne sur des prix,
déjà raisonnables. La qualité des prestations
est incomparable ! C’est un endroit reposant et particulièrement
accueillant.
Nous avons mis à profit ce mois
de septembre, pour découvrir l’île de Lanzarote.
L’île est légèrement excentrée
de la route habituelle des nombreux bateaux qui s’élanceront
d’ici à début décembre pour la traversée
(ARC 214 bateaux sur Gran Canaria, Rallye des îles du soleil
21 bateaux sur Ténériffe et 330 bateaux attendus pour
je ne sais quel autre rallye à la Goméra). Ainsi,
à l’abri de ce gros rush nautique, nous avons pu tirer
parti d’une île où la vie est agréable.
De plus, Lanzarote présente de nombreux avantages pour les
navigateurs soucieux d’équiper ou de réparer
leur bateau en vue de la traversée océanique.
Les paysages de Lanzarote sont insolites
et grandioses ! L’île toute entière semble s’être
décrochée de la Lune pour atterrir dans l’outremer
de l’océan. Au cœur de l’île, les
Montanas del Fuego sont une succession insensée de cratères
volcaniques. Les vents qui soufflent en permanence attisent une
forge gigantesque qui révèle des reflets incandescents
sur les sommets des montagnes. Entre les cratères, une mer
de lave soulève des vagues de scories refroidies aux formes
hallucinantes.
Qui va à Lanzarote grave à
jamais sa mémoire de l’expérience du dépaysement
absolu !
Ici, tout l’équipage s’est
ressourcé ! Tant et si bien, que de nouvelles idées
vagabondes fusent quant à la suite du voyage… Mais
chuuut, nous vous raconterons cela lors de notre prochain mail…
Bon vent à tous
A Bientôt
Nat, Dom et Lune
PS : Vous trouverez dans le site
nos pages consacrées à Graciosa,
Rubicon
et Lanzarote,
ainsi que les albums photos s’y référant. |
Aujourd'hui Jeudi 9 septembre
2004 - Message 26
Position du bateau: Marina de RUBICON (Lanzarote-Canaries)
Point GPS: 28°51.533 N 13°48.828W
Vent NNE 4/5beaufort – localement 6 Bf - Rafales 25/30 nœuds
- Mer agitée à forte
Temps ensoleillé - Baro = 1017 (stationnaire) - T°
eau = 25° - T° air =31°
Nombre de milles parcourus : 1538 milles
Bonjour à tous,
Le mail dernier vous donnait des nouvelles
du Cap traçant notre route sur la carte entre Porto Santo
et l’archipel des Canaries. Jimmy Cornell dans ses «
Routes de Grande croisière » parle d’un «
passage rapide en vent arrière ». Nous avons obéi
à la règle couvrant les 268 milles qui nous séparaient
de Graciosa en moins de 44 heures. A ce rythme on pourrait presque
croire que nous faisons des infidélités à
notre credo maritime : « battre un record buissonnier ».
Les alizés sont décidément des vents frais
laissant peu de temps aux rêves de navigation tranquilles
sous les étoiles. Mais les conditions musclées sont
très vite oubliées et nous ne gardons en mémoire
que ces longs moments passés à observer huit dauphins
flirtant délicieusement avec l’étrave de notre
Etoile de Lune.
Au petit matin de ce début de
mois d’août, nous pointons notre étrave vers
Graciosa, à l’extrême Nord-Est de l’archipel
des Canaries. Nous contournons son flanc ouest balayé par
la houle océanique pour trouver un mouillage abrité
au Sud-Est de l’île. Playa Francesa nous éblouit
instantanément ! Les reflets émeraude de la mer
et une plage resplendissante de blancheur nous accueillent. Un
avant goût des tropiques, les cocotiers en moins ! L’équipage
n’a pas besoin de se parler. En un clin d’œil
nous décidons de nous installer dans ce mouillage forain
pour plusieurs semaines. Autour de nous quatre autres bateaux
semblent avoir planté leur ancre depuis un « certain
» temps ! Nous ne nous gênons pas, laissant la place
à chacun pour un évitage probable…Seul petit
bémol : un grille pain (catamaran de tourisme) vient déverser
ses vacanciers braillards sur la plage sur l’heure du midi.
Mais très vite, ils repartent emportant avec eux l’effervescence
et ne laissant autour de nous qu’un calme contemplatif.
Le paysage est magnifique à
Graciosa. Tout, autour, n’est que lumière et relief.
A l’Est se dressent les falaises vertigineuses de Lanzarote.
Elles sont dominées par le volcan de la Corona aux formes
sensuelles. A l’ouest l’île est désertique,
ses sables aveuglants renvoient une lumière prodigieuse
sur trois dômes volcaniques peu élevés mais
présentant des curiosités géologiques fascinantes.
La végétation est presque absente de ce décor
vraiment dépaysant.
Petit à petit, au cours de ce
mois d’août nous avons vu le mouillage se remplir
et contenir plus de bateaux qu’il n’aurait dû.
Plusieurs fois, j’ai failli dire à notre voisin qu’il
était un peu trop près et que… Mais, on n’ose
pas et puis … peu importe, nous trouvions sympa de côtoyer
toutes les nationalités organisant des « drink »
sur la plage entre Australiens, Hollandais, Suédois, Autrichiens,
Allemands, Anglais et Français… Inventant une langue
commune teintée d’anglais, d’espagnol, de français
et une aide précieuse des mains pour se comprendre. Tout
était pour le mieux…
Jusqu’à cette nuit, …
Depuis plusieurs jours, une atmosphère lourde chargée
de sable brûlant ne présageait rien de bon. A 1H30
du matin, le vent s’est levé, dévalant les
pentes du volcan en y puisant une accélération monstrueuse
et s’abatant à 65 nœuds établi (130km/H)
sur le mouillage. Lune a été la première
à nous avertir. D’un aboiement rauque, elle nous
prévenait que notre voisin en acier avait dérapé
et nous fonçait dessus. D’un bond nous étions
sur le pont, tentant de protéger notre coque des assauts
furieux de notre voisin poussé à la fois par le
vent et la mer qui se démontait. Peu maître de son
voilier, il nous a heurté violemment par trois fois, créant
de nombreux dommage. Nous n’avons eu qu’une idée,
fuir et trouver notre salut au large. Ce qui ne s’est pas
fait sans mal, car notre ancre à nous, tenait TROP bien
!
Alors que nous étions poussé
à une vitesse vertigineuse plein ouest par une minuscule
bout de génois, dans une mer que l’on imagine…
nous avons vu l’un des bateaux au mouillage lancer une fusée
de détresse. Sous la lumière rouge, nous distinguions
clairement le beau bateau rouge tout neuf de 54 pieds, arrivé
la veille. Il s’était installé très
près du rivage… Son ancre a dérapé
dès le début du coup de vent, il présentait
un angle de gîte plus qu’inquiétant, en moins
de cinq minutes nous l’avons vu disparaître. Toute
la famille a pu se réfugier rapidement sur le rivage. Quatre
autres bateaux se sont percutés, et ont subi des dégâts
tels qu’ils ne pourront pas repartir de si tôt. Que
faire ? Personne n’a pu les aider. Chacun a dû sauver
son propre bateau ! Le lendemain matin, les pêcheurs de
Graciosa se sont mobilisés pour aider les équipages
des bateaux échoués sur le rivage.
Les dégâts matériels
d’une telle nuit sont impressionnants. Heureusement, les
seuls dégâts corporels sont des bosses, des contusions
spectaculaires et… un choc moral qui laissera la plupart
d’entre nous pantois pour un moment.
Nous sommes les seuls à avoir
choisi le large comme solution de fuite. Et nous ne le regrettons
pas. Au petit matin, le sud de Lanzarote nous offrait la sécurité
de la marina toute neuve de RUBICON. Peu connue, elle offre des
avantages d’un service 5 étoiles pour un prix abordable.
Nous resterons ici le temps de réparer notre vaillante
Etoile de Lune.
Bonne rentrée à tous,
A bientôt
Nat, Dom et Lune
|
Aujourd'hui mercredi 4 Août 2004 - Message 25
Position du bateau: Ile de Porto Santo (Madère) Point GPS:
33°03 600 N 16°19 E
T° eau = 24° - T° air =27° - Vent NNE 15 Noeuds
- Rafales 20/25 noeuds - Temps ensoleillé, passages nuageux
- Mer belle - Baro = 1020 (en hausse)
Nombre de milles parcourus : 1232 milles.
Bonjour à tous,
Que le temps passe vite! Déjà un mois que
nous sommes à Porto Santo!
Cette escale a été mise à profit pour découvrir
l'archipel de Madère. Nous avons choisi de laisser L’étoile
de Lune à la Marina de Porto Santo et de prendre le ferry
pour rallier Funchal la capitale de Madère. En effet, les
possibilités de mouillages sur Madère sont relativement
réduites. Vous pourrez découvrir l’île
de Madère en consultant la page qui lui est réservée
dans la rubrique -Voyage-Escales-IlesAtlantiques. Une autre page
a été consacrée à Porto Santo, île
volcanique et quasiment désertique. Mais quelques paysages
valent un détour vers l’album photos.
Il n'y a pas grand chose à faire à Porto
Santo. Un hyperactif y périrait d'ennui. Pourtant, quelques
pépins techniques ont vite fait de nous occuper. En effet,
lors de notre précédente navigation, et alors que
nous étions au large d’Alicante, un bruit avait attiré
notre attention. Nous avions cru alors, qu’un bout s’était
épris de notre dérive, et qu’il manifestait
sa fougue en cognant notre coque. Drôles de mœurs que
voilà…
Une plongée d’inspection, nous révéla
l’ampleur des dégâts ! Deux vis qui fixaient
l’anode d’embase avaient préféré
les profondeurs de la Méditerranée avant même
de découvrir ce qu’il y avait au-delà de Gibraltar…
Quel dommage ! Mais, l’anode étant circulaire et placée
autour du l’arbre d’hélice, celle-ci tournait
et vibrait de plus en plus risquant de créer une usure de
l’arbre. Un plongeur est venu voir s’il pouvait nous
aider (à 100 euros la plongée, est-ce vraiment de
l’aide ?). Mais il se révéla obligatoire de
démonter l’hélice Max Prop. Donc, comme Porto
Santo dispose d’un travel lift, nous l’avons testé…
Et voici, notre Capitaine endossant la casquette de mécano.
Car à Porto Santo, il y a bien la grue, mais rien d’autre.
Les mécaniciens et les pièces de rechange sont aux
abonnés absents ! Point extrêmement positif : le Cap
connaît maintenant tous les petits secrets des dessous de
son bateau ! Nous pourrons désormais nous débrouiller
seuls lors des carénages. Dans ce type de voyage, c’est
indispensable.
Comme les soucis détestent être seuls, celui-ci
en a amené un autre… Notre iridium, technique de pointe
dans le domaine des communications, a préféré
lui aussi quitter notre bord. Décidément, tant que
l’équipage restera au complet, tout ira bien ! Néanmoins,
c’est dommage, car ce système nous permettait d’avoir
la météo à bord, grâce aux sms de nos
météorologues en herbe, Bruno et Phil. Et, puis, nous
recevions, gratuitement, des nouvelles de la famille et des amis.
Par ailleurs, nous pouvions, par mail, envoyer des nouvelles depuis
le large. C’est vraiment un moyen de communication génial
pour ce type de voyage, du moins quand ça fonctionne…
espérons que tout cela se résolve très vite…
N’hésitez pas à consulter les nouvelles
pages du site sur Madère, Porto Santo, ainsi que l’album
photos. Nous avons également mis à jour la rubrique
archives des mails envoyés.
Il est temps pour nous de dire au revoir à l’archipel
de Madère. Déjà le Capitaine trace la route
sur la carte pour notre prochaine escale : les Canaries.
A bientôt
L'Etoile de Lune (Nath & Dom) |
Aujourd'hui mercredi 7 Juillet 2004 - Message 24
Position du bateau: Ile de Porto Santo (Madère) Poin GPS:
33°03 N 16°18 E
T° eau = 24° - T° air =21° - Vent E 25 Noeuds Rafales
- Temps ensoleillé - Mer belle à peu agitée
- Baro = 1025
Nombre de milles parcourus en 10 jours: 1232 milles.
Bonjour à tous,
Nous avions choisi le mois de Juin... (!)
Dans les Pilot Charts, le mois de juin nous paraissait
idéal, pour descendre la Méditerranée et joindre
l'Atlantique par un véritable "temps de jeune fille"!
Hé, bien nous allons devoir réviser nos tablettes
en matière de force de vents! Tandis que nos diverses météos
nous annonçaient des vents "monotones" de 20 noeuds,
nous avons subi 3 coups de vents à forts coups de vents!
Tout d'abord dans les zones météo nommées
Carbéra et Palos, au Sud le l'Espagne, nous avons goûté
au lévanter (vents de secteur Est équivalents au sauts
d'humeur du Mistral). La veille une houle incroyable secouait le
bateau alors que nous n'excédions pas 10 noeuds de vent.
Nous avions oublié nos classiques : "Houle d'Est annonce
coup de vent en Méditerranée!" La sanction ne
s'est pas fait attendre, quelques heures après, nous rencontrions
une mer formée et des vents établis de force 7 avec
des rafales de 38 à 40 noeuds (soit force 8)! Nous avons
subi ce régime pendant une vingtaine d'heures! A l'approche
du Cap Gata, à l'extrème Sud Est de l'Espagne, les
vents, la mer se calment. Mais, nous entrons dans le domaine réservé
des cargos. Ils se suivent, en ballet incessant. De plus lorsque
nous doublons le Cap Gata pour entrer dans la mer l'Alboran, nous
rencontrons des vents d'Ouest : pleine pomme! Ca fait beaucoup pour
un seul jour!
Heureusement Eole a pitié de nous, il modère
le ventilateur! Zut, nous passons de la position forte à
éteinte! Décidément, un marin, ce n'est jamais
content! Nous traversons la Mer d'Alboran au moteur. GIBRALTAR!
GIB, pour les intimes, approche enfin! Mais c'est le brouillard
qui se mêle à la partie. Un rideau épais entoure
le bateau. Le radar épuisé par les échos du
rocher ne nous aide pas beaucoup, et nous ne voyons surgire les
monstres d'acier qu'à un mille et demi devant nous! Stressant!
Après le golfe d'Algésira qui ne nous donne aucune
envie d'escale, le voile se déchire. Le vent revient. Il
réjouit l'équipage. Nous relançons le génois.
Prêts à envoyer la GV??? Non, le vilain fraîchit,
en peu de temps, nous passons à 47 noeuds de vent établi!
Est-ce la Méditerranée qui nous salue, ou l'Atlantique
qui nous accueille? Pas le temps de philosopher! Les cargos pointent
leurs étraves en tout sens. Nous sommes dans le rail qui
entraîne les cargos vers le Portugal. Nous regardons éberlués
notre carte. Ils ne devraient pas être là, mais plus
au Sud!!! Réalité oblige, le Cap surfe avec un bout
de génois au milieu de ces masses d'acier insensibles à
la météo et au minuscule point que nous sommes! Un
léger répis pris entre le rail ascendant et descendant,
et nous reprenons notre veille. Ils sont Six! Six partout autour!
A une encablure de notre belle étrave jaune! On gère...
Ils passent, mais une autre fournée nous entoure à
nouveau à la tombée de la nuit...
Il faut imaginer que nous n'avançons pas plus
vite qu'une mobilette rouillée, même par grand vent.
Et qu'à cette vitesse nous devons traverser, en sens inverse,
une autoroute qui serait parcourue de voitures de courses! Voilà
ce que représente GIB pour un voilier. Et on appelle ça
la plaisance!!! Finalement avec beaucoup d'attention, un zeste de
chance, et quelques cheveux blancs, ce rail se traverse. Nous comptions
dès lors, ne plus être sous l'influence météorologique
déplorable du détroit. Nous fixions l'anémomètre
avec une détermination stoïque attendant de le voir
afficher des valeurs plus modestes!
Hé bien NON! L'Atlantique nous accueillait en
pleine forme! Résolue à garder un régime de
croisière autour des 40/45 Noeuds, nous assommant des bases
d'un force 9 et s'y cantonnant pendant quatre jours! Le vent taquin,
entraîne l'Océan dans ses frasques et ses humeurs joueuses....
Bref, grosse mer, claques en tout genre sur notre pauvre coque qui
résonnait comme la cloche de Notre Dame un 15 août!
Les paquets de mer ne se privaient plus, pénétrant
dans le carré si nous avions le malheur d'ouvrir le hublot
d'accès au cockpit. De pauvres calamars se sont vus projetés
sur le pont et dans l'annexe, sans espoir de rémission. Tandis
que nous effectuiions une veille radar dans la seule position possible
: allongés sur la bannette. Position non choisie par effet
de mal de mer, heureusement inexistant à bord, mais pour
cause de Kao sur un close combat livré, sans pitié,
par le bateau à son équipage!
Voilà le programme d'une croisière fin
juin vers Madère!
Le côté positif de tout cela, c'est que
nous voyons Porto Santo au bout de notre étrave! Notre bateau
nous a mené avec une détermination tranquille. Le
pilote, le radar ont été nos alliés... L'équipage
finissait même par s'habitué aux conditions. Pour les
nombreux admirateurs de Lune, elle s'est retrouvée calfeutrée
au milieu de coussins confortables et n'a subi aucun stress de l'expérience,
réclamant ses gamelles et ses câlins... Pourquoi changer
les bonnes habitudes?
Au bout de 9 jours et 20 heures de navigation depuis
Port Camargue, nous trouvons une île caillou que nous prendrons
le temps de découvrir.
N'est-ce pas mérité?
A bientôt
L'Etoile de Lune (Nath & Dom)
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Aujourd'hui vendredi 25Juin 2004 - Message 23
position du bateau: entre Espagne et Majorque Poin GPS: 39°57.100N
1°51.500 E
T° eau = 22° - T° air =30° - Vent E 10/20 Noeuds
- Temps ensoleillé - Mer belle à peu agitée
Nombre de milles parcourus en 48 heures : 225 milles.
Bonjour à tous,
Nous avions promis que le prochain coucou serait en «
direct life » depuis le large… Et voilà ! Nous
sommes au large… de … l’Espagne. Seulement !!!!
S’exclameront les esprits chagrins ! Hé oui, en matière
d’horaires de départ, nous avons été
aussi précis qu’un chef de gare en période de
grèves SNCF. Au lieu de partir le 15 juin comme annoncé,
nous avons largué les amarres le 23 Juin à 15h30.
Des broutilles administratives et techniques ont eu raison de notre
détermination ! De plus, il faut avouer que ce départ
fut fêté ! DIGNEMENT ! Pour ça, l’ambiance
de Port Camargue est incomparable. D’ailleurs, avant de vous
donner des nouvelles du large, vous aller avoir droit, une fois
encore à la liste des remerciements…
Comment oublier Jean-Marie qui nous a offert les cartes
marines des îles de l’Atlantique. La Pacane (Alpha Pub)
qui a méticuleusement confectionné les marquages de
l’Etoile de Lune. La famille Margal grâce à laquelle
nous nous abritons du soleil, de la pluie et des fraîcheurs
humides de la nuit. Elle nous a également offert l’indispensable
nectar qui étalonnera le GPS ! Nous regretterons les petits
plats du Cabanon et l’accueil…INOUBLIABLE de cette famille.
Et bien sûr, les enfants du KIM… Nous penserons souvent
à vous !
Pour l’heure, nous bénéficions de
conditions météo idéales. Un grand largue de
10 à 20 nœuds qui nous pousse tout droit vers la sortie
de la Méditerranée ! Bon vent, belle mer donc, malgré
un petit épisode orageux entre Mallorca et Espagne, que nous
avons évité à coups de ruses. Bilan, quelques
grosses gouttes qui rincent le pont et des rafales de 32 nœuds
qui ont eu la bonne idée de nous pousser encore plus vite
vers le Sud !
Ce matin, au bout de 48 heures d’abstinence, Lune
a compris ce qu’on lui demandait de faire dans le cockpit
! Pour fêter l’événement, le Cap a ouvert
sa réserve personnelle de carambar ! Pendant que nous rincions
le pont, nous avons aperçu deux gros thons. Dom n’a
pas eu le temps de lancer sa ligne, des dauphins sont venus nous
rejoindre en sautillant sur les vagues. Ils ont joué avec
l’étrave un moment, puis d’un bond en signe de
salut ont disparu vers le grand horizon. Sur ce temps, les thons
avaient disparu…
Un fait nous étonne. Nous rencontrons très
peu de bateaux. Nous passons en effet de longues heures, seuls au
milieu de 360° d’eau. Je ne sais si cette solitude pèse
le Cap., car par deux fois, il est passé plus que près
des cargos… Décidément, les lectures de Moitessier
ont une mauvaise influence sur lui !!!
Si le vent persiste à nous être favorable,
nous pensons passer Gibraltar d’ici 3 jours. Aimerions pousser
d’une traite jusqu’à Madère, d’où
nous vous redonnerons d’autres nouvelles.
A bientôt
L'Etoile de Lune (Nath & Dom)
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03 juin 2004– Message 22- Position : 43°31'190N 04°08'092E
- Port Camargue Languedoc Roussillon
Bonjour à tous,
Un article du magazine « Voiles et Voiliers »
titrait il y a quelques années : "ils vont partir, ils
partent... ils sont partis". Nous vous tenons en haleine depuis
quelques semaines déjà. Et bien, nous voilà
dans les starting blocks !
Nous venons de boucler une préparation que nous n'imaginions
pas. Et pourtant... notre voyage, cela fait dix ans que nous y pensons!
Quelques "petits détails" nous avaient échappés
dans l'engouement de l’idéal général!
Par exemple, la pharmacie... PHARAONIQUE, la pharmacie!
Beaucoup trop, à l'aune de notre jugement peu entraîné!
Mais comment savoir ce qui ne servira pas? De toute manière,
nous préférons partir optimistes, et nous dire que
tout cela est superflu pour nous... Après tout en mer les
microbes sont inexistants!
Cependant le surplus sera bien venu dans les pays qui en ont besoin...
Première escale du genre : le Cap Vert. Nous vous en reparlerons
en temps utiles...
Autre "détail" l'avitaillement : nous
nous sommes adressés "au vieux campeur", qui nous
a livré une caisse ENORME de lyophilisé. Nous ne savons
pas si c'est bon, en tout cas c'est volumineux. Rassurez-vous :
nous ne mangerons pas que du déshydraté! Il y a tout
le reste aussi. Et le Capitaine crise en voyant sa ligne de flottaison
s'enfoncer. J'essaye bien de le rassurer en lui disant que ce type
de bateau est prévu pour affronter un hivernage en Antarctique.
Nos amis du KIM avaient bien embarqué un an de victuailles
pour quatre gaillards naufragés volontaires des glaces du
Grand Sud. Ils emmenaient en plus un traîneau, des skis, et...et...
Et tout ce que nous n'emmenons pas. Je crois que l'Etoile de Lune
va devoir lui prouver qu'on peut affronter les vagues chargés...
Qui vivra verra!
Selon fenêtre météo, nous planifions
le vrai départ autour du 15 Juin 2004. (est-ce utile de préciser
l’année ?)
Mais pas avant d'avoir remercié tout ceux qui
nous ont aidés dans cette entreprise.
Un grand merci à notre famille : Phil qui a largement contribué
au lest du bateau, par une boîte à outils tous usages.
Nous sommes parés en matériels et en conseils! A lui
aussi, merci d'avance de bien vouloir passer de ses fonctions de
mécanicien à celles de Routeur météo.
Activité de haute voltige, lorsqu'on y met tout son coeur
comme lui! Merci aussi à Bruno, notre deuxième routeur
météo (nous ne pourrons pas nous perdre!). Il est
également, notre magicien concernant l'informatique embarquée.
Impatient de venir nous seconder dans une transat, il se porte dès
aujourd'hui volontaire, ainsi que Kribou, à passer le Canal
de Panama! Je ne peux oublier Mimie, qui nous a confectionné
un grigri, nommé Jumie aux normes du bateau! Nanie, courageuse,
qui nous a GRANDEMENT facilité le départ. Je n'oublierai
pas notre Médecin généraliste, le docteur H.
Allard, qui a consacré son temps à débroussailler
le champ des ordonnances. Elaguant le superflu pour laisser l'essentiel.
Ainsi qu'Aurore à la Pharmacie de L'Estérel qui a
passé son week-end à nous fabriquer un mode d'emploi
à notre portée! Je pense aussi aux chantiers de Port
Camargue auxquels nous avons consacré une page spéciale
(Proelec, Marijon..). Bien évidemment, un coucou tout spécial
à ceux qui sont devenus nos amis : les enfants du KIM chez
Sun Marine.
Pardon si j'en oublie, une telle solidarité s'est créée
autour d'une coque en alu. Il est difficile de tous vous citer.
Sachez que tous, vous resterez dans nos coeurs et serez porteurs
de l'aventure.
A très bientôt pour d'autres nouvelles depuis
le grand large.
L'Etoile de Lune (Nath & Dom)
05 mai 2004– Message 21- Position : 43°31'190N 04°08'092E
- Port Camargue Languedoc Roussillon
Bonjour à tous,
Vous êtes de plus en plus nombreux à
visiter notre site et à nous encourager. Nous vous en remercions.
Certains médias se sont intéressés à
notre projet puisque désormais nous sommes référencés
sur le site de la revue "Loisirs Nautiques" dans laquelle
nous espérons pouvoir publier certains de nos récits
de voyage, nous avons été également élus
site du jour par la radio Belge "Radio Contact" et nous
avons été contacté par la chaîne de télé
"Planète Thalassa".
Nous vous donnons aujourd'hui quelques nouvelles
de l'équipage, du bateau et nous vous tenons informés
des dernières nouveautés mises en ligne sur le site
Internet depuis notre dernier message.
Le départ est toujours prévu pour
début Juin soit dans 5 ou 6 semaines, d'ici là, il
y a encore du pain sur la planche!
L'équipage se prépare activement: les séances
de piqûres sont bouclées il ne reste plus que quelques
rappels à effectuer avant le départ. Nous avons constitué
notre impressionnante pharmacie du bord avec l'aide d'un médecin
en espérant ne pas avoir à l'utiliser. Les dernières
formalités administratives sont bouclées avec la banque,
les impôts, les assurances... Nous attendons juste le renouvellement
de nos cartes d'identité.
Le bateau a séjourné quelque temps sur
le chantier de Marijon à Port Camargue où il a reçu
de nouveaux aménagements intérieurs très bien
réussis qui s'intègrent parfaitement avec notre intérieur.
Courant avril un grand carénage avec sablage de la coque
a été effectué par le chantier Sun Marine car
nous avions trouvé quelques traces de début d'electrolyse
provoquées par une fuite électrique (court-circuit
d'une électrovanne dans le moteur). Le moteur est révisé,
quelques vannes ont été changées et l'imposant
parc de batteries renouvelé. Les voiles sont encore en cours
de révision. Nous avons ajouté un téléphone
par satellite Iridium avec lequel nous continuerons à donner
de nos nouvelles par mail.
Le site a encore évolué:
- sa page d'accueil comprend maintenant un
cadre dynamique dans lequel défile un texte que nous pourrons
mettre à jour directement depuis le bateau pour les nouvelles
"fraîches"
- un espace dédié aux
rencontres a été ouvert où nous parlons actuellement
de l'équipage de KIM et de son fabuleux voyage en Antarctique,
- de nombreuses pages sont venues s'ajouter au site (santé,
animations) le coin de Nath s'est enrichi d'un coin bricolage (travaux
manuels)
Bref, le site contient maintenant plus de 500 pages Html, 3000 fichiers
et "pèse" plus de 60 M.octets. Il est référencé
dans la plupart des moteurs de recherche
(google, voila, francité...).
A très bientôt pour d'autres nouvelles avant
le grand départ.
L'Etoile de Lune (Nath & Dom)
19 mars 2004– Message 20- Position : 43°31'190N 04°08'092E
- Port Camargue Languedoc Roussillon
Bonjour à tous,
Vous avez été nombreux
à visiter notre site et à nous laisser un mot d'encouragement.
Nous vous en remercions. Aujourd'hui nous vous donnons quelques
nouvelles de l'équipage, du bateau et nous vous tenons informés
des dernières nouveautés mises en ligne sur le site
Internet.
Le départ est toujours prévu
pour fin Mai ou début Juin soit dans 10 semaines, d'ici là,
il y a du pain sur la planche!
L'équipage se prépare activement:
séance de piqûres (vaccins et rappels) pour tout le
monde (Lune comprise) prévue les semaines à venir,
constitution de la pharmacie, formalités administratives
à boucler avec la banque, les impôts, les assurances...
Les semaines défilent et les tâches s'amoncèlent...
Le bateau est sur le chantier de Marijon
à Port Camargue pour quelques aménagements intérieurs
(équipets supplémentaires pour ranger nos nombreux
livres, changement des surfaces de travail abimées...). Fin-mars,
les travaux intérieurs devraient être terminés
et le bateau regagnera sa place de port pour attendre le grand nettoyage
de coque planifié en avril durant les "Nautiques"
de Port Camargue. Les derniers grands travaux sont programmés
pendant cette période (révision des voiles, changement
du parc de batteries, ajout d'un téléphone Iridium,
changement des vannes, révision moteur, nettoyage des réservoires
etc.)
Le site a évolué, il accueille
quelques nouveautés: des animations pour ceux qui ont un
navigateur internet acceptant le Java (puzzles, test de résistance
au mal de mer, effets sur textes...), nous avons mis en ligne un
livre d'or que vous avez déjà été nombreux
à remplir. De nombreuses pages sont venues s'ajouter au site
(météo, pavillons, récits, photos) les coins
de Nat et du Cap ainsi que l'album photos de la Corse se sont également
enrichis. Bref, le site contient maintenant plus de 500 pages Html,
2900 fichiers et "pèse" plus de 55 Moctets.
A trés bientôt pour d'autres
nouvelles avant le grand départ.
L'Etoile de Lune (Nath & Dom)
13 février 2004– Message 19 - Position : 43°31'190N
04°08'092E - Port Camargue Languedoc Roussillon
Bonjour,
Nous ouvrons notre mailing liste à tout public… En
effet, jusqu’à présent, nous ne diffusions nos
mails réguliers qu’à nos proches. Vu le succès
du livre d’or, et les encouragements reçus de toute
part, nous avons décidé de créer une liste
de diffusion plus large. Si cela vous intéresse, abonnez-vous.
Nous avons créé, une page spéciale
à cet effet. Nous vous garantissons également l’anonymat.
En effet, personne ne pourra voir ou utiliser votre adresse mail.
Afin, que vous puissiez vous rendre compte de ce que
vous recevrez, nous vous invitons à consulter les archives
des mails que nous envoyons depuis juin dernier, date de notre premier
départ.
En vous abonnant, vous recevrez, une à deux fois
par mois un mail, qui vous donnera notre position. Ainsi, vous suivrez
nos aventures en direct.
Bonne navigation à vous tous, sur notre
site, et merci pour vos témoignages de sympathie.
Nat et Dom
2 février 2004 – Message 18 - Position : 43°31'190N
04°08'092E - Port Camargue Languedoc Roussillon
Bonjour,
Ca y est ! Nous avons bouclé, sur notre site, les pages concernant
les 110 jours passés en mer en 2003. Nous espérons
que les textes et les photos seront à votre goût. Nous
n’avons pas voulu remplir dès aujourd’hui, les
pages consacrées aux petites Antilles, seules les Vierges
sont déjà traitées. En effet, nous préférons,
vous en parler avec un nouveau regard… celui de bohémiens
des mers… Par contre, n’hésitez pas, si vous
aimez vous instruire sur la faune et la flore
tropicales, ces pages là sont déjà prêtes…
Un petit mot, encore… Petit à petit, le
coin de la Pitaine se peaufine. J’y ai rajouté tout
récemment, mes dessins. Vous y trouverez, des récits
de voyages et les textes qui ont été élaborés
pour les pages du site...
Bon, le mieux est que vous veniez faire un petit
tour par le site… Et naviguez à votre gré…
Vous y serez toujours bienvenus !
22 janvier 2004 – Message 17 - Position : 43°31'190N 04°08'092E
- Port Camargue Languedoc Roussillon
Bonjour,
Le ventilateur cette année encore ne connaît que deux
positions : éteint ou pleine puissance. Nous venons de voir
les statistiques pour ce début d’année, ils
sont édifiants ! Pour 22 jours, nous comptabilisons 12 jours
de Mistral et 16 jours de tramontane. Je sais, ça fait plus
de jours que nous n’en avons vécu… Mais parfois,
ils se marient… De quoi devenir fou !
Tout cela nous a permis de nous concentrer sur
l’avancée du site. Ca y est, vous trouverez dès
aujourd’hui, une grande partie de notre croisière 2003.
Il manque quelques pages sur la Côte d’Azur. Nous y
travaillons d’arrache pied pour que tout soit à votre
disposition le plus rapidement possible. Le coin du Cap est prêt
également… Attention les yeux, et les neurones…
Y a de quoi en faire bouillir quelques uns… Amateurs de maths
vous allez vous régaler ! Venez nous rejoindre, également,
dans les pages qui concernent Minorque, la Sardaigne et la Corse…
Un peu de soleil en hiver, cela fait toujours du bien. Même
s’il est virtuel…
5 janvier 2004 – Message 16 - Position : 43°31'190N 04°08'092E
- Port Camargue Languedoc Roussillon
Bonjour,
Meilleurs vœux à tous ! Que cette année
soit une GRANDE année pour vous tous !
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