CULEBRA

Iles Vierges Espagnoles

CULEBRA

Comment une île finit par vivre sa vie ?

Les archives trouvent cette île sous de nombreux surnoms : « Isla Chiquita » (la petite île) ; « Ultima virgen » (l’ultime vierge) ; mais aussi « îlsa Pasaje », puis « Isla de San Ildefonso », pour enfin trouver son nom de baptême : Culébra

Si les deux premiers noms se comprennent d’eux mêmes, le troisième mérite qu’on s’y arrête un moment : L’île du passage.

Les cartes anglaises répertoriaient l’île sous ce nom. Pourquoi un si joli paradis n’était-il considéré que comme une retraite temporaire ?

Vierges Espagnoles
Vierges Espagnoles

Avant le dix-neuvième siècle, l’île ne compta jamais d’habitants permanents. Du temps des indiens Taïnos et Arawaks, l’île était considérée comme zone de campements pendant la période d’une chasse marine, les tortues en particuliers. En 1511, les Taïnos de la région se révoltèrent contre les espagnols qui voulaient les asservir. Les Taïnos s’allièrent à leurs ennemis séculaires et se réfugièrent sur l’île de Culébra. De là, ils lancèrent des raids éclairs sur les haciendas espagnoles. Mais en fin de compte, quelques expéditions suffirent aux colonisateurs européens, pour expulser définitivement les rebelles des îles les plus proches de Porto Rico. Les îles restèrent dès lors inhabitées de manière permanente pendant des siècles. Durant cette périodes seuls les pirates et les boucaniers y trouvèrent un repère excellent pour leurs navires et leurs butins. La passe de Ensenada Honda était très prisée par cette population. On dit que le Capitaine Morgan lui-même vint y cacher son bateau et le fruit de ses « activités ».

En 1875, la couronne espagnole exprima son désir de peupler l’île de Culébra. En 1880, elle édita un décret en ce sens. Le 27 Octobre 1880 un contingent de dix habitants sous les ordres de Don Cayetano Escudero, représentant le gouverneur de Vièques, quittèrent Vièques l’île voisine, et s’installa à demeure sur l’île. Cette communauté se baptisa « San Ildefonso de la Culebra », et nomma l’île « Isla de San Ildefonso » en l’honneur de l’évêque de Tolède San Ildefonso de la Culebra. L’emblème de l’île représente ce digne héritage par la crosse et le sceptre qui fait face au serpent : la couleuvre (Culébra). La couleuvre qui finira par donner son nom à l’île.

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En 1887, l’île fut divisée en lots et répartie sur les familles qui voulaient bien y résider de manière permanente et y cultiver la terre. Deux ans plus tard, l’église fut édifiée. C’est aussi lors de cette année, que le gouvernement de Vièques envoya un premier gouverneur sur l’île : Stevens, un homme noir de nationalité anglaise. Il devait se charger de protéger l’industrie de la pêche des étrangers. En 1891 la ville de San Ildefonso de la Culébra ne comptait que quelques demeures faites de paille, la maison du gouverneur, et des réservoirs d’eau douce où les habitants allaient s’approvisionner. En 1894, un rapport indique que la population se montait déjà à 519 habitants vivant en cinq communautés : San Ildefonso, Flamenco, San Isidero, Palaya Sardinas, Frayle. Les habitants vécurent de l’exploitation de bois tropicaux, de l’exportation d’huile et de carapaces de tortue, de poissons salés, de bétail…et de l’agriculture de tabac, bananes plantains, potiron, haricots, patates douces, ail, tomates, oranges …(on a presque du mal à croire à tant de richesse lorsque l’on voit l’île aujourd’hui !)

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En 1898, lors du Traité de Paris, mettant fin à la guerre hispano-américaine, les Etats-Unis reçurent Porto Rico, Vièques, et Culébra. Les Etats-Unis acceptèrent de respecter les titres de propriétés acquis par les colons espagnols pendant la guerre.

En 1901, les américains exproprient les habitants de San Ildefonso et les déplacent vers un nouveau lieu, au fond de la baie de Ensenada Honda, qu’ils nomment Dewey. En l’honneur de l’amiral Dewey qui coula la flotte espagnole pendant la guerre hispano-américaine. (Le moins qu’on puisse dire, c’est que la diplomatie et la délicatesse coulaient dans les veines de ces ricains là !!!!). On ne s’étonnera pas que les locaux préfèrent appeler leur « capitale », « El Pueblo »… Pendant ce temps, les nouveaux occupants essayaient leurs nouveaux joujoux guerriers sur le reste de l’île.

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Tout est bien qui fini bien, en 1976 Kissinger prôna le retrait des troupes américaines, et le champ de tires préféré des marines devint une paisible retraite pour les oiseaux, et les poissons qui oseraient après les manœuvres militaires repasser par là ! Il paraît que les américains s’étonnent des séquelles psychologiques laissées par près de 70 années d’essais en balistique et bombardements divers sur ce territoire. Bizarre !!!! Quant à la faune, la flore, et le récif… tout cela paraît des années plus tard complètement dévasté. On ne peut parler de désert. Mais de paupérisation de la nature qui ne supporta pas les expériences humaines… Etrange !!!

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Les relations entre la population locale et l’armée américaine n’ont jamais été simples. C’est une ambiance qui est palpable sur place. Bien que nous soyons sur un territoire américain, personne ici ne se donne la peine de parler l’anglais. Leur langue est l’espagnol, n’en déplaise à l’étranger, il a qu’à se débrouiller pour se faire comprendre. Le seul être que nous ayons entendu parlé anglais, c’est le douanier… Quand on le trouve. Mais, lui non plus ne fait aucun effort pour se faire comprendre. En anglais, c’est un accent ricain de la plus pure merveille. Mais l’on sent bien que c’est en espagnole qu’il s’éclate le plus, lui aussi. Cet état d’esprit n’est pas exprimé violemment ou avec une quelconque amertume, comme c’est souvent le cas dans les pays à philosophie séparatiste. Non, ici, l’on traite l’étranger avec une indifférence placide, sans état d’ âme. Si le voyageur apporte des dollars, c’est bien. Si, il faut faire trop d’efforts pour partager les flux de capitaux, alors, ils préfèrent regarder déambuler le visiteurs en toute quiétude dans les rues plombées de chaleur de LEUR ville. Et tout est bien ainsi ! (Pour combien de temps encore ???)

Les mouillages de Culebra

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Baie profonde (comme son nom l'indique) qui aprés un gymkhana entre de nombreuses bouées en suivant deux alignements successifs, permet d'atteindre par vent arrière un mouillage prés du centre ville (Dewey) où se trouvent toutes (et les seules) commodités de l'île.
La clearance se fait au bureau de douanes de l'aéroport que l'on atteint, aprés avoir laissé l'annexe au ponton ou au bar "le dinghy", en suivant la route principale (compter une petite marche de 20 mn sous un soleil de plomb). Il est préférable de téléphoner avant de s'y rendre pour s'assurer de la présence de l'officier, car comme cela nous est arrivé à plusieurs reprises vous risquez de trouver porte close, car le personnel ne semble présent qu'à l'occasion d'arrivée ou départ d'avions. Lors d'un passage à Culebra nous avons trouvé porte close à 3 reprises, puis nous sommes repartis finalement au bout de plusieurs semaines aprés avoir silloné les environs sans avoir effectué la moindre formalité et sans avoir été inquiété outre mesure.
Quelques boutiques permettent de refaire l'avitaillement, et quelques écritaux apposés sur des maisons de particuliers annonçant "se vende hielo" assurent de trouver de la glace en glaçons ou en bloc pour conserver ses vivres fraiches.
Il est possible de s'approvisionner en gas-oil à la station située à l'intérieur du chenal. Mais elle n'est accessible qu'en annexe (ou en voiture!). Une fois l'avitaillement effectué, nous allons mouiller à l'entrée de la baie sur la droite en sortant, juste derrière la barrière de corail en prenant une bouée (attention la première rangée de bouées est réservée au bateaux à moteur à faible tirant d'eau).

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C'est notre mouillage préféré sur l'île, à chacun de nos passages nous y restons plusieurs jours en plein isolement. Seule la venue le week-end de quelques bateaux à moteurs portoricains vient troubler le calme du lagon.
Le mouillage est protégé par une double barrière de corail et l'on est quasiment face à l'E donc face au large (et protégé des moustiques). La ville Dewey est au fond de Ensenada Honda à une heure de navigation, c'était notre sortie une fois par semaine pour l'avitaillement en denrées fraîches.
L'entrée du lagon se fait en se positionnant sur un WayPoint puis en visant par 325° une maison au toit rond. Avec un peu de chance vous verrez 2 piquets aux couleurs incertaines, balisant le chenal. Ensuite il faut bien avancer dans la première baie (Puerto de Manglar) jusqu'à avoir un petit ponton sur sa droite, à ce moment l'on peut viser le lagon "Bahia Almodovar" en tenant un cap 245° et en navigant à vue car la seconde paire de piquets n'est pas toujours présente. La passe offre 10 pieds de profondeur.
Vous êtes arrivés, on mouille dans 3m d'eau prés de la barrière, ou à l'une des quelques bouées installées depuis peu. Le fond est de sable de bonne tenue. Nous avons eu droit un jour à un alizé de 35/40 noeuds sans bouger et sur une eau quasiment plate. Une autre année nous avons observé un dauphin solitaire venu faire le tour du lagon à la tombée du jour probablement pour chasser car nous avons observé à plusieurs reprises de beaux barracudas et des petits requins (shark suckers).
Le fond de la baie est occupé par une mangrove habitée de nombreux oiseaux (pélicans, aigrettes).

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Petit îlot à l'W de Culébra, Cayo Luis Pena dispose d'un mouillage au nord entre des têtes de coraux. Ce mouillage offre des bonnes possibilités de snurkeling.
Nous n'avons pas osé trop nous approcher pour jeter l'ancre aussi durant la nuit nous avons été roulés d'un bord sur l'autre. A côté de nous était venu s'installer un tout petit bateau à moteur avec 4 ou 5 portoricains à bord venus profiter du week-end sur Culébra mais ils ont dû beaucoup plus souffrir que nous, quoique, sérés comme des sardines peut-être que la houle est plus supportable.
Quoiqu'il en soit le lendemain matin nous avons rejoint le lagon de Almodovar pour jouir des effets protecteurs d'une barrière de corail.

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Ce mouillage prés du centre ville (Dewey) où se trouvent toutes (et les seules) commodités de l'île est accessible de nuit, alors que l'entrée par Ensenada Honda est plus périlleuse.
La clearance se fait au bureau de douanes de l'aéroport que l'on atteint, aprés avoir laissé l'annexe au ponton ou au bar "le dinghy", en suivant la route principale (compter une petite marche de 20 mn sous un soleil de plomb). Il est préférable de téléphoner avant de s'y rendre pour s'assurer de la présence de l'officier, car comme cela nous est arrivé à plusieurs reprises vous risquez de trouver porte close, car le personnel ne semble présent qu'à l'occasion d'arrivée ou départ d'avions. Lors d'un passage à Culebra nous avons trouvé porte close à 3 reprises, puis nous sommes repartis finalement au bout de plusieurs semaines aprés avoir silloné les environs sans avoir effectué la moindre formalité et sans avoir été inquiété outre mesure.
Quelques boutiques permettent de refaire l'avitaillement, et quelques écritaux apposés sur des maisons de particuliers annonçant "se vende hielo" assurent de trouver de la glace en glaçons ou en bloc pour conserver ses vivres fraiches.
Il est possible de s'approvisionner en gas-oil à la station située à l'intérieur du chenal. Mais elle n'est accessible qu'en annexe (ou en voiture!).
Le mouillage n'est pas trés agréable en raison de la proximité du ferry dock, qui en journée accueille les navettes de Vieques.

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Baie située au N de Culébra, elle offre une magnifique plage très prisée des portoricains. Le mouillage est rouleur dès qu'il y a un peu de N dans l'alizé, ce qui arrive assez souvent. Mais si les conditions s'y prêtent l'endroit est de toute beauté. Sinon si c'est trop rouleur vous pouvez descendre à terre pour un pique-nique, des endroits sont prévus à cet usage.
L'accès à la baie est aisé à partir du WayPoint, il faut viser plein S et mouiller près de la jetée en ruine sur fond de sable.