Mail 59– écrit en avril 2007
Nombres de milles parcourus depuis le 23 juin 2004: 8850 milles
Zone de navigation : USVI (Vièrges américaines)

Le Feuilleton des Vierges
Episode n°3 
Au pays des mouettes gourmandes

"La constance des Sages, n'est que l'art de renfermer l'agitation dans le coeur."La Rochefoucauld


LA NOUVELLE DU MOIS
Vous avez été nombreux à encourager la "plume" de L'Etoile de Lune. Aujourd'hui, Nat publie, aux Editions du Cygne, son premier livre dans un registre qui vous surprendra. Pour en savoir plus, retrouvez
"Le Briseur de Chaînes" sur le site de l'étoile de lune.


Résumé :
Nous sortons des BVI pour pénétrer sur le territoire américain. Saint John revêt une ambiance particulière au sein des Vierges. L'île consacre 80 pour cent de son patrimoine à une réserve naturelle sillonnée de sentiers pédestres où s'ébattent les ânes, les iguanes et les oiseaux. On y découvre aussi la flore tropicale typique des zones sèches. Plus à l'ouest, Saint Thomas ne nous séduit guère et nous passerons rapidement notre chemin en route pour Culébra qui fera l'objet du quatrième épisode sur les vierges.

Episodes précédents :
Mail 57 : Vierges... Croyez-vous qu’elles le soient encore ?
Mail 58 : Pendant que ce pauvre lion dort, le Cap est comme un poisson dans l'eau !

En fin de mail vous trouverez :
La photo du mois : une mouette au BBQ
L'astuce du mois : prévoyez des appareils jetables !


Bonjour à tous,

Il n'y a pas plus d'un mille entre Soper's Hole et Saint John et pourtant un monde les sépare. Nous venons d'effectuer les formalités de sortie des BVI qui dépendent du Commonwealth. En toute rigueur, nous devrions nous rendre à Cruz Bay, la "capitale" de Saint John, pour effectuer les formalités d'entrée officielle. La paresse nous gagne et juste en face de la sortie de Soper's Hole, Leinster bay nous tend les bras. Nous ne pouvons refuser une telle invitation. A peine le temps de sortir le génois et de le rentrer et nous contournons déjà le petit récif de Leinster Point.

Leinster bay est l'heureuse surprise de ce séjour. Nichée au creux de mornes qui nous abritent des vents dominants et remparée de la houle derrière un petit récif, comment rêver être mieux installés ? Les collines tout autour de nous sont tapissées de végétation. Seules les ruines d'un moulin témoignent de la culture de la canne aujourd'hui abandonnée dans ces îles. Merci Monsieur Rockefeller! Nous lui devons l'un des plus beaux souvenirs dans ces parages ! En effet, en 1954, L.S Rockefeller acheta l'île. Il y établit un hôtel de luxe et décréta que plus de 80% du reste du territoire serait classé réserve naturelle. Puis, il fit don de l'île au gouvernement américain. La grande classe!

De nos jours, les coast guards circulent très régulièrement dans les eaux territoriales de Saint John. A peine, sommes-nous installés qu'une embarcation aux armoiries de l'oncle Sam vient à nous. Nous pensons immédiatement aux formalités. Nous avions hissé le pavillon américain et le pavillon Q. Ces deux pavillons signifiant que nous étions bien en territoire américain, mais que nous n'avions pas effectué les formalités. Avec beaucoup de civilité les coast guards nous demandent si nous voulons bien changer de bouée d'amarrage. Changer? C'est tout??? Nous nous attendions à ce qu'ils nous envoient illico aux douanes. Non, en fait, ils veulent vérifier la bouée sur laquelle nous sommes et ils nous souhaitent un bon séjour à Saint John ...

Waouh!!! Dédouanés! C'est le cas de le dire... Pendant deux semaines, nous alternons baignades et randonnées ! (OK, en toute rigueur le pavillon Q nous permet de rester 3 jours et de rester strictement à bord)... Cela dit, les réglementations ont parfois plus d'un tour dans leur sac. C'est bien pour cela qu'on parle "des" douanes! Tout est une question d'interprétation.

A terre, nous visitons le moulin. Mais, nous empruntons aussi les sentiers de randonnées qui sont innombrables. On peut sillonner tout l'est de Saint John par ces sentiers. Nous découvrons ainsi le trou à cyclone le plus réputé des Vierges : Coral Bay. Certains antres creusés dans les mornes paraissent bien abrités en effet. Cependant, nous préférons largement ne pas être sur zone pendant la mauvaise saison ! Sur les sentiers nous ne rencontrons personne. Seuls quelques ânes nous accompagnent parfois. Nous pouvons à loisir, au gré des chants des oiseaux, palper cette flore particulière qu'est la forêt tropicale sèche. Agaves et leur fleur gigantesque, Cotoniers et leur sève poison, lantanas de toutes les couleurs, cactus en tout genre... A vrai dire, nous nous extirpons à grand-peine de ce havre.

Nous contournons la pointe Mary, et... nous trouvons Francis Bay. Large enclave aux parfums suaves de la tranquillité. A peine amarrés, des mouettes viennent nous voir. Une envolée piaillante entoure le bateau. L'une d'elle prend nos filières à témoin. Elle nous lance un oeil si déterminé que nous prenons ses désirs pour des ordres! Nous partageons notre déjeuner. Là, c'est la porte ouverte à toutes les extravagances. Ces demoiselles nous envahissent littéralement. Chacune réclamant son dû! Ces volatiles à la sociabilité intéressée nous accompagneront tout au long de notre séjour dans les Vierges.

Dans les jours qui suivent, Dom lie connaissance avec une dame aux atours avantageux. En faisant une de ses parties de snorkeling, il trouve sur sa route de baignade une langouste. Pas n'importe quelle langouste! C'est le plus gros spécimen que nous ayons vu. A croire qu'elle sait qu'elle est protégée, elle se montre sans vergogne et vit sous un rocher à quelques brasses de la plage d'un petit hôtel de luxe. Chaque matin, Dom lui rend visite... Je pense que quelque chose le démange. Mais, chaque matin également, les coast guards rendent visite à la belle. J'imagine leur tête si Dom devait la ramener à la surface sous leur nez... Arriverait-il à les convaincre qu'il la ranimait après une tentative de suicide par noyade ???

Plus loin, en poursuivant notre route, vers l'ouest nous ne résistons pas à l'envie de nous arrêter à Canneel Bay. Nous sommes dans l'antre des honneymooners comprenez ceux qui viennent passer leur lune de miel dans l'hôtel de Rockfeller. Une plage parfaite, des bungalows parfaitement isolés et ombragés, un jardin parfait, un plan d'eau parfait. Vous l'aurez compris, ici le client est roi. A la nuit tombée un yacht jette l'ancre devant nous. Il est si imposant qu'on pourrait poser notre bateau au beau milieu de son salon, les hôtes continueraient de siroter leur thé sans même s'apercevoir de notre présence. Discrètement, nous nous éclipsons le lendemain matin.

Direction Saint James, îlot qui offre une escale reposante entre Culébra et Saint John. Il dépend de Saint Thomas qui ne nous enthousiasme guère. En effet, couverte de béton, nous ne décelons pas son charme décrit dans les revues de tourisme. Par contre, Saint James reste vierge de tout béton. Mais pour combien de temps encore? Lorsque nous approchons, une énorme pancarte indique que l'île est à vendre. Nous logeons dans une petite crique divisée en deux par un récif. La physionomie de l'île n'est pas exceptionnelle, pourtant nous y avons des souvenirs marquants.

Tout d'abord, le spectacle des raies. Une tribu fournie de raies peuple la baie. Elles font des bonds de 1 à 2 mètres au-dessus de la surface de l'eau. Les pourtours du bateau sont animés d'énormes "ploufs". Evidemment, leur saut n'est pas signalé à l'avance. Impossible de les prendre en photo. Mais quel spectacle! Puis, à la nuit tombée nous assistons à un spectacle féerique. Nous voyons défiler tout le long de la coque des filaments fluorescents. Ceux-ci s'enroulent au gré du courant et sont entraînés vers le large. Ils ont la taille d'un poing et tournoient en jetant un éclat vert luisant. Si quelqu'un peut nous éclairer sur cet étrange organisme qui a animé le plan d'eau pendant toute la nuit? Mais il est temps de prendre du repos, demain nous attend une longue navigation vers Culébra.

A suivre...

Amitiés marines
Nat et Dom de "L'Etoile de Lune


La photo du mois
Une mouette au BBQ


L'astuce du mois


Prévoyez des appareils jetables!
Nous vivons à l'heure du numérique. Pour les photographies c'est l'idéal. On peut sans se priver faire des centaines de clichés sans être pénalisé par le coût de la pellicule, par le développement des photos et par le stockage de celles-ci. Avec les photos numériques le tri est facile. De retour au bateau après une orgie de clichés, les meilleures photos seront sélectionnées et enregistrées sur disques durs ou CD. Cependant, que fait-on lorsque cette merveille de la technologie tombe en panne??? Frustrés, nous enregistrons les images dans nos cervelles. L'âme en peine je peaufine mes descriptions textuelles, sans pouvoir vous fournir la moindre image... Alors, nous avons décidé que désormais, nous aurions toujours à bord deux appareils jetables. (soit un back-up d'une cinquantaine de photos à scannériser au besoin!) L'investissement n'est pas énorme et au moins nous pourrons figer nos souvenirs sur un support en attendant la réparation de l'appareil numérique. Attention, ces appareils doivent être mis à l'abri de l'humidité qui endommage la qualité des pellicules. Il vaut mieux les conserver sous vide et dans un endroit le plus frais possible.


Texte écrit par Nathalie Cathala et mis en page par Dominique Cathala en Avril 2007 - Tous droits réservés
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