L'HOMME ET LA NATURE

Minorque

Mariage d'amour entre l'homme et la nature

Une architecture discrète et soignée

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Nous n’avons relevé aucune faute de goût architecturale grave… Sauf… peut-être, un hôtel énorme qui défigure la Cala Galdana dans le sud de l’île. Un monstre ! Mais il a si honte de lui que tel Quasimodo il se terre tout au fond de la baie derrière les falaises qui l’entourent. D’autres complexes touristiques existent autour de Ciutadella, mais ils restent souvent discrets et se fondent du mieux qu’ils le peuvent dans le paysage. Les Minorquins se sont rapidement rendu compte des dégâts irréversibles que causait l’expansion des projets immobiliers. Ils ont donc géré avec sagesse les implantations touristiques nécessaires à l’économie de l’île et la conservation de leur patrimoine naturel.
Ainsi, Minorque est le symbole de l’intégration réussie de l’homme dans son milieu naturel. Des campagnes aux rivages, des villages aux maisons isolées partout règne un style harmonieux. De plus, les maisons sont intelligemment conçues pour lutter, à la fois, contre la chaleur estivale et les frimas hivernaux accentués par les vents violents.

Blancheur éclatante et style mauresque

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Difficile de visiter un village sans voir au moins un habitant armé de son pinceau en train de repeindre la façade ! Elles sont pourtant propres et nettes… Peu importe, ils la blanchiront quand même ! Un visiteur illustre laissa jadis cette phrase : « Les Minorquins aiment badigeonner les maisons à la chaux jusqu’à l’exaspération. »
Précisons que ce n’est pas là une manie, mais une nécessité ! En effet, les maisons traditionnelles sont construites en grès (le marès), cette pierre ainsi que le bois d’olivier sauvage (ullastre) étaient les seuls matériaux de construction disponibles sur l’île. La chaux accroît la longévité des demeures, en les protégeant contre l’action érosive du soleil, de la pluie et du vent. Quelques carrières de grès existent encore, nous en visiterons une à Cala Mitjana.

Un maître mot : le respect !

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Je ne peux clore ce chapitre sans parler de la propreté. Ici règne le culte à l’hygiène publique !
Fornells par exemple, ville immaculée aux maisons basses blanchies à la chaux. Nous pouvions nous y balader à toute heure, pas un papier, pas une saleté sur les trottoirs ou dans les rues.
Autre exemple, nous avons mouillé à Isla Colom un week-end, c’était la cohue. Des dizaines de bateaux s’agglutinaient dans la baie. Les autochtones pique-niquaient sur la plage le jour, ils y campaient la nuit. Le lundi, alors que l’endroit était devenu désert, nous avons voulu jouer les Robinson. balearesNous sommes restés admiratifs (peut-être même envieux) : pas un papier, pas un plastique, rien. Ils avaient rapporté leurs poubelles, laissant la plage vierge comme au premier jour de la création.
Vous allez me demander : « cela est normal, pourquoi tant d’étonnement ? »
Nous voyons des pays, que nous aimons (je ne les citerai pas, je ne suis pas un indic !), où l’on voit sans cesse des balayeurs et la voirie s’acharner. Malgré tout, les détritus, éternels rebelles jonchent le sol des rues, des plages… Bref, de tout espace public ! Ce n’est peut-être pas une question de moyens mais de comportements (?)

Exemple magistral …

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Je ne peux résister à l’envie de partager mon admiration pour les égards dont témoignent les Minorquins pour leur île. Sans exagérer, l’on pourrait presque parler d’un culte voué à leur nature. Cet état d’esprit a-t-il un lien avec une observation qui nous a ravis ? Nous n’avons pas assisté à un seul départ de feu. La hauteur des pins témoigne de leur longévité. Les forêts du sud sont épaisses et riches. Les seuls paysages arides le sont à cause d’un contexte climatique ou de la nature du sol. Nous n’avons pas vu un seul paysage dévasté ou roussi. Pourtant en cette année 2003 qui vit de nombreux incendies ravageurs dans le Var, en Corse, au Portugal, en Espagne, Minorque ne fut pas non plus épargnée par la sécheresse. Y aurait-il là-bas des leçons de respect du patrimoine à prendre ?

Un titre de noblesse

Grâce au caractère profondément respectueux du Minorquin pour les espaces naturels de son île, l’UNESCO a récemment octroyé le titre de RÉSERVE DE LA BIOSPHÈRE à l’île. Des lois ont été promulguées afin de préserver les espaces naturels englobant près de la moitié de l’île.