ATLANTIQUE EST

Les premières Iles
voilier

DEPART POUR NOTRE TOUR DU MONDE

La mise en jambes

Un départ pour un tour de planète par les océans se prépare longuement à l'avance. Il nous aura fallu plusieurs années pour concrétiser ce grand projet.

Finalement c'est parti !

Nous voici sur les océans, en route pour réaliser enfin nos rêves de voyageurs.

Nous quittons Port-Camargue, le port d'attache de notre voilier, pour une petite mise en jambes de 9 jours de mer consécutifs. atlantique est
Façon pour nous de tester le matériel et l'équipage avant de nous lancer dans de grandes traversées océaniques. Sachant que nous longeons durant plusieurs jours les côtes de France et d'Espagne avec la possibilité de faire rapidement escale si un problème se présentait.

Finalement nous passons le détroit de Gibraltar qui nous ouvre les portes de l'Atlantique.

Notre première escale se fera sur l'île de Porto-Santo, dépendance du Portugal. Nous aurons droit à un repos bien mérité car les forts vents nommés les Alizées Portugais nous ont propulsés hors de la Méditerranée et poussés à toute vitesse sur cet archipel.

Les deux premiers articles extraits de notre journal

Aujourd'hui vendredi 25Juin 2004 - Message 23

position du bateau: entre Espagne et Majorque Point GPS: 39°57.100N 1°51.500 E
T° eau = 22° - T° air =30° - Vent E 10/20 Noeuds - Temps ensoleillé - Mer belle à peu agitée
Nombre de milles parcourus en 48 heures : 225 milles.

Bonjour à tous,

atlantique est

Nous avions promis que le prochain coucou serait en « direct life » depuis le large… Et voilà ! Nous sommes au large… de … l’Espagne. Seulement !!!! S’exclameront les esprits chagrins ! Hé oui, en matière d’horaires de départ, nous avons été aussi précis qu’un chef de gare en période de grèves SNCF. Au lieu de partir le 15 juin comme annoncé, nous avons largué les amarres le 23 Juin à 15h30. Des broutilles administratives et techniques ont eu raison de notre détermination ! De plus, il faut avouer que ce départ fut fêté ! DIGNEMENT ! Pour ça, l’ambiance de Port Camargue est incomparable. D’ailleurs, avant de vous donner des nouvelles du large, vous aller avoir droit, une fois encore à la liste des remerciements…

Comment oublier Jean-Marie qui nous a offert les cartes marines des îles de l’Atlantique. La Pacane (Alpha Pub) qui a méticuleusement confectionné les marquages de l’Etoile de Lune. La famille Margal grâce à laquelle nous nous abritons du soleil, de la pluie et des fraîcheurs humides de la nuit. Elle nous a également offert l’indispensable nectar qui étalonnera le GPS ! Nous regretterons les petits plats du Cabanon et l’accueil…INOUBLIABLE de cette famille. Et bien sûr, les enfants du KIM… Nous penserons souvent à vous !

Pour l’heure, nous bénéficions de conditions météo idéales. Un grand largue de 10 à 20 nœuds qui nous pousse tout droit vers la sortie de la Méditerranée ! Bon vent, belle mer donc, malgré un petit épisode orageux entre Mallorca et Espagne, que nous avons évité à coups de ruses. Bilan, quelques grosses gouttes qui rincent le pont et des rafales de 32 nœuds qui ont eu la bonne idée de nous pousser encore plus vite vers le Sud !

Ce matin, au bout de 48 heures d’abstinence, Lune a compris ce qu’on lui demandait de faire dans le cockpit ! Pour fêter l’événement, le Cap a ouvert sa réserve personnelle de carambar ! Pendant que nous rincions le pont, nous avons aperçu deux gros thons. Dom n’a pas eu le temps de lancer sa ligne, des dauphins sont venus nous rejoindre en sautillant sur les vagues. Ils ont joué avec l’étrave un moment, puis d’un bond en signe de salut ont disparu vers le grand horizon. Sur ce temps, les thons avaient disparu…

Un fait nous étonne. Nous rencontrons très peu de bateaux. Nous passons en effet de longues heures, seuls au milieu de 360° d’eau. Je ne sais si cette solitude pèse le Cap., car par deux fois, il est passé plus que près des cargos… Décidément, les lectures de Moitessier ont une mauvaise influence sur lui !!!

Si le vent persiste à nous être favorable, nous pensons passer Gibraltar d’ici 3 jours. Aimerions pousser d’une traite jusqu’à Madère, d’où nous vous redonnerons d’autres nouvelles.

A bientôt

L'Etoile de Lune (Nath & Dom)

Aujourd'hui mercredi 7 Juillet 2004 - Message 24

Position du bateau: Ile de Porto Santo (Madère) Point GPS: 33°03 N 16°18 E
T° eau = 24° - T° air =21° - Vent E 25 Noeuds Rafales - Temps ensoleillé - Mer belle à peu agitée - Baro = 1025
Nombre de milles parcourus en 10 jours: 1232 milles.

Bonjour à tous,

voilier

Nous avions choisi le mois de Juin... (!)

Dans les Pilot Charts, le mois de juin nous paraissait idéal, pour descendre la Méditerranée et joindre l'Atlantique par un véritable "temps de jeune fille"! Hé, bien nous allons devoir réviser nos tablettes en matière de force de vents! Tandis que nos diverses météos nous annonçaient des vents "monotones" de 20 noeuds, nous avons subi 3 coups de vents à forts coups de vents!

Tout d'abord dans les zones météo nommées Carbéra et Palos, au Sud le l'Espagne, nous avons goûté au lévanter (vents de secteur Est équivalents au sauts d'humeur du Mistral). La veille une houle incroyable secouait le bateau alors que nous n'excédions pas 10 noeuds de vent. Nous avions oublié nos classiques : "Houle d'Est annonce coup de vent en Méditerranée!" La sanction ne s'est pas fait attendre, quelques heures après, nous rencontrions une mer formée et des vents établis de force 7 avec des rafales de 38 à 40 noeuds (soit force 8)! Nous avons subi ce régime pendant une vingtaine d'heures! A l'approche du Cap Gata, à l'extrème Sud Est de l'Espagne, les vents, la mer se calment. Mais, nous entrons dans le domaine réservé des cargos. Ils se suivent, en ballet incessant. De plus lorsque nous doublons le Cap Gata pour entrer dans la mer l'Alboran, nous rencontrons des vents d'Ouest : pleine pomme! Ca fait beaucoup pour un seul jour!

Heureusement Eole a pitié de nous, il modère le ventilateur! Zut, nous passons de la position forte à éteinte! Décidément, un marin, ce n'est jamais content! Nous traversons la Mer d'Alboran au moteur. GIBRALTAR! GIB, pour les intimes, approche enfin! Mais c'est le brouillard qui se mêle à la partie. Un rideau épais entoure le bateau. Le radar épuisé par les échos du rocher ne nous aide pas beaucoup, et nous ne voyons surgire les monstres d'acier qu'à un mille et demi devant nous! Stressant! Après le golfe d'Algésira qui ne nous donne aucune envie d'escale, le voile se déchire. Le vent revient. Il réjouit l'équipage. Nous relançons le génois. Prêts à envoyer la GV??? Non, le vilain fraîchit, en peu de temps, nous passons à 47 noeuds de vent établi! Est-ce la Méditerranée qui nous salue, ou l'Atlantique qui nous accueille? Pas le temps de philosopher! Les cargos pointent leurs étraves en tout sens. Nous sommes dans le rail qui entraîne les cargos vers le Portugal. Nous regardons éberlués notre carte. Ils ne devraient pas être là, mais plus au Sud!!! Réalité oblige, le Cap surfe avec un bout de génois au milieu de ces masses d'acier insensibles à la météo et au minuscule point que nous sommes! Un léger répis pris entre le rail ascendant et descendant, et nous reprenons notre veille. Ils sont Six! Six partout autour! A une encablure de notre belle étrave jaune! On gère... Ils passent, mais une autre fournée nous entoure à nouveau à la tombée de la nuit...

Il faut imaginer que nous n'avançons pas plus vite qu'une mobilette rouillée, même par grand vent. Et qu'à cette vitesse nous devons traverser, en sens inverse, une autoroute qui serait parcourue de voitures de courses! Voilà ce que représente GIB pour un voilier. Et on appelle ça la plaisance!!! Finalement avec beaucoup d'attention, un zeste de chance, et quelques cheveux blancs, ce rail se traverse. Nous comptions dès lors, ne plus être sous l'influence météorologique déplorable du détroit. Nous fixions l'anémomètre avec une détermination stoïque attendant de le voir afficher des valeurs plus modestes!

Hé bien NON! L'Atlantique nous accueillait en pleine forme! Résolue à garder un régime de croisière autour des 40/45 Noeuds, nous assommant des bases d'un force 9 et s'y cantonnant pendant quatre jours! Le vent taquin, entraîne l'Océan dans ses frasques et ses humeurs joueuses.... Bref, grosse mer, claques en tout genre sur notre pauvre coque qui résonnait comme la cloche de Notre Dame un 15 août! Les paquets de mer ne se privaient plus, pénétrant dans le carré si nous avions le malheur d'ouvrir le hublot d'accès au cockpit. De pauvres calamars se sont vus projetés sur le pont et dans l'annexe, sans espoir de rémission. Tandis que nous effectuiions une veille radar dans la seule position possible : allongés sur la bannette. Position non choisie par effet de mal de mer, heureusement inexistant à bord, mais pour cause de Kao sur un close combat livré, sans pitié, par le bateau à son équipage!

Voilà le programme d'une croisière fin juin vers Madère!

Le côté positif de tout cela, c'est que nous voyons Porto Santo au bout de notre étrave! Notre bateau nous a mené avec une détermination tranquille. Le pilote, le radar ont été nos alliés... L'équipage finissait même par s'habitué aux conditions. Pour les nombreux admirateurs de Lune, elle s'est retrouvée calfeutrée au milieu de coussins confortables et n'a subi aucun stress de l'expérience, réclamant ses gamelles et ses câlins... Pourquoi changer les bonnes habitudes?

Au bout de 9 jours et 20 heures de navigation depuis Port Camargue, nous trouvons une île caillou que nous prendrons le temps de découvrir.

N'est-ce pas mérité?

A bientôt

L'Etoile de Lune (Nath & Dom)

L'aventure ne faisait que commencer. De nombreuses lignes allaient encore être écrites.
Bon voyage sur notre site pour suivre notre périple qui finalement va occuper 10 ans de nos vies !