PANAMA: Comarca de Kuna Yala

LES SAN BLAS : 365 îles dont 60 habitées

Pays d'insulaires : où le cocotier est roi

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FORMALITES A PORVENIR

Panoramiques

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Article 3/4

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Les San Blas

Comarca de Kuna Yala

1) A Porvenir vous devez passer dans trois bureaux : la « Migration », la douane, et le secrétariat du tourisme.

2) Vous pouvez laisser vos poubelles à Porvenir, il suffit de laisser un dollar au secrétariat du tourisme "congresso kuna" (bureau central).

3) N'oubliez pas, avant de quitter le Kuna Yala, pour Linton, Porto Bello, Colon ou toute autre région du Panama, de demander un zarpé de sortie. Si vous vous présentez à Colon sans zarpé vous serez susceptibles de payer une amende. Le montant varie selon les témoignages que nous avons reçus. (Fourchette large de 20 à 200 dollars ???)









4) Laissez-vous quelques minutes pour visiter le minuscule musée kuna. L'entrée coûte 2 dollars par personne. Cela vous donnera un aperçu des outils et des fêtes traditionnelles chez les kunas.

5) Une corporative de mollas vend de l'artisanat local.

6) Des paquebots et grands voiliers de croisières font escale à Porvenir certains jours de la semaine. Si vous vous postez à Lemon Cays la veille des formalités, vous aurez l'occasion de voir passer les éventuels bateaux de croisière, le matin têt. Vous reporterez alors, vos formalités au lendemain, car le douanier n'aura pas le temps de s'occuper des voiliers de plaisance.

7) A Porvenir il n'y a aucune « tenir » pour faire l'approvisionnement. Par contre sur les deux îles au sud de Porvenir, soit Wichubhuala ou Nalunega, vous POURRIEZ trouver quelques vivres. J'ai conjugué le verbe au conditionnel et c'est avec beaucoup de précautions que je vous donne cette info. Les tiendas sont approvisionnées de manière aléatoire via des lanchas et petits avions. Ne comptez pas trouver d'épicerie ou l'équivalent de super marchés dans le coin. Il faut donc aborder les San Blas avec un gros chargement de vivres. Les choses changent cependant et depuis Carti (seule ville kuna reliée par la route au reste du pays) l'approvisionnement se fait de plus en plus facilement chaque année (voir rubrique approvisionnement qui suit)

8) Tarifs d' entrée
Entre 2007 et 2010, les tarifs du Panama n'ont pas augmenté. Que vous fassiez l'entrée à obaldia ou à Porvenir, les tarifs seront également les mêmes. Il est important de savoir que vous avez le choix à l'entrée de demander un permis de navigation de 1 ou 3 mois de navigation dans l'archipel des San Blas.
- Tarif du permis de navigation : 20 dollars par mois.
- Tarif pour les timbres nationaux : 8 dollars
- Tarif des services de documentation et de délivrance de Zarpe : 4,20 dollars
- Impot annuel : 6 dollars
- Contribution aux affaires maritimes : 7,5 dollars
- Frais pour le Congresso du Kuna Yala : 24 dollars (20 dollars s'ils viennent le réclamer au bateau (?))
Amende pour dépassement de délais entre pays de sortie et le Panama : 30 dollars (ce tarif est susceptible de changer. On vous le réclamera ou non, selon le cas. En général, si le douanier vous demande quoique ce soit de ce type, ne rechignez pas, cela vous coûtera plus cher d'aller voir son chef!)

9) Pour ceux qui entrent par Obaldia (voir lien en cliquant ICI°. Certains locaux à la sortie des douanes vous interpellent et vous demandent (carnet de bordereaux en main) de payer le droit de mouillage devant Obaldia. Comme vous ne restez pas pour la nuit (car là, aussi, le mouillage est intenable), ne vous laissez pas piéger, ce n'est pas légal.
Rappel :
Les premiers mouillages après la frontière colombienne, Puerto Perme, Caretto, ou même Escoses, sont payants. Les Kunas viendront vous demander le droit de mouillage, et même si vous avez payé l'addition aux douanes, vous devrez vous soumettre au droit d'ancrage. Ce droit est répandu partout dans le sud de l'archipel et à chaque changement vous acquitterez entre 5 et 10 dollars. Dans l'ouest de l'archipel (autour de Porvenir), certains mouillages sont gratuits (Lemon cays, coco bandero, Chichime), d'autres sont payants (Hollandes...)

10) Si vous avez omis de passer dans le bureau du Kuna Yala lors des formalités à Porvenir. Vous serez rattrapé "au vol" par les responsables du bureau du tourisme qui font régulièrement le tour des mouillages en lancha. Ils vous demanderont une vingtaine de dollars et vous remettront le bordereau d'acquittement.

Toutes les informations sont à prendre comme « une carte postale » de la situation à un moment donné. Elles sont susceptibles de changer et dépendent (cela paraît risible, mais c'est trop vrai !) de l'humeur et de la bonne volonté des interlocuteurs.



APPROVISIONNEMENT AUX SAN BLAS :

Nouvelle donne pour les plaisanciers

Autrefois, légumes, fruits et denrées diverses étaient extrêmement difficiles à trouver dans l'archipel. Il y a deux ans, nous avions mangé comme les Kunas : cocos, langoustes, crabes, poissons, et racines telles que les ignames. Cette année quelle ne fut pas notre surprise de voir des barques chargées de fruits, de légumes, de vins, de bouteilles d'eau... se présenter à notre bord. Un marché flottant s'organise et par sa présence augmentera la fréquentation des voiliers qui ne seront plus seulement "de passage". Les voiliers charters se comptent par dizaine dans les mouillages... Vous l'aurez compris, les San Blas ont complètement perdu leur caractère originel. L'archipel est bel bien implanté dans l'aire du dollar, ce mariage est une réalité consommée.

Partout dans l'archipel, les pêcheurs proposent des langoustes d'une belle grosseur. C'est devenu rare, dans la plupart des îles des Caraïbes, la langouste a été tant pêchée qu'il ne reste que les bébés de la taille de grosses crevettes. Nous ne les apprécions pas, d'un point de vue écologique et gustatif. Aux San Blas, une langouste de grosseur moyenne vaut 5 dollars (en 2010).

Pain
Sur certaines îles des familles proposent le fameux pain kuna. Il ne faut pas hésiter à aller à terre et à demander aux familles.

Eau
Il pleut tant aux San Blas que le dessalinisateur est concurrencé par le ciel. Cependant, entre janvier et mars, le pluie peut faire défaut. Dans ce cas, il est possible de faire le plein dans certaines îles, comme à Ustupu dans le Sud ou à Soledad dans l'ouest de l'archipel.

Livraisons à domicile

L'approvisionnement dans les archipels de l'ouest (autour de Porvenir, des Hollandes... ) est facilité par des livraisons "à domicile". Des lanchas vendeuses de fruits et légumes passent dans les mouillages autour de Porvenir et jusqu'aux Hollandes (s'il leur reste quelque chose).
- En principe elles viennent une fois par semaine. Mais il faut s'attendre à ce qu'ils passent en fonction de l'approvisionnement et que leur rythme de passage soit très irrégulier.

Les marchands s'approvisionnent à Carti.
Carti est très pratique, car une route qui démarre à Panama City relie ce premier village continental de l'archipel. Les bus mettent 3 heures (ou plus) à rallier Carti. Cette route permet, entre autres, un approvisionnement régulier en fruits et légumes. Cette facilité permet aussi de pratiquer des prix tout à fait "alléchants " (pour trente dollars vous aurez une cargaison de fruits et légumes qui vous rendra autonome pour plus d'un mois). Attention la route s'arrête à Carti, il n'y a plus moyen de circuler en voiture dans le reste de l'isthme qui se prolonge dans le sud.
Au-delà de Carti l'approvisionnement se fait de deux manières :
- Par petit avion, mais, les prix flambent et l'approvisionnement est beaucoup moins régulier, car lorsque l'avion est trop chargé la cargaison de fruits et légumes reste à Panama City.
- Par lanchas : en général ce sont des lanchas qui viennent de Colombie. Elles remontent de village en village et se vident au même rythme. Les villages en dernière position n'ont plus un choix formidable, voire plus de choix du tout.

Conseil pour les plaisanciers :

Evitez de vous faire avoir par Apio (autour de Nargana et Coco Bandero) et toute personne se présentant à votre bord, et vous demandant de l'argent à l'avance vous promettant un approvisionnement le lendemain ou autre jour.

Gardez les canettes

Sur certaines îles, les Kunas récupèrent les cannettes de soda. Ils les revendent sur Colon. C'est, par exemple le cas, de Hernando sur Uchutupu Pipigua, l'île au nord de l'entrée de Chichime. N'hésitez donc pas, à mettre les boîtes d'aluminium de côté. C'est un moyen facile de rendre service aux Kunas.




UNE CULTURE EN PERIL

Le mystère kuna reste inaccessible à la plupart des Occidentaux. Mais, la culture kuna sans l'avoir percée devient peau de chagrin sous l'influence du tourisme qui s'empare des valeurs de ce peuple. Les Kunas ont pourtant résisté vaillamment aux affres de la colonisation, mais ils sont sans défense contre l'invasion du dollar. Ce tableau n'est pas uniformément peint de la même couleur sur tout l'archipel. Le sud reste peu fréquenté par les voiliers de plaisance et les touristes par manque d'accessibilité y sont rares. Ces villages préservent encore leur mode de vie.

Pour combien de temps?
Cela dépendra du niveau de discernement des sahilas et du degré de respect des futurs visiteurs. Espérons que dans les années à venir, il ne reste pas seulement de cette culture, des figurines en bois exposées dans le petit musée de Porvenir.

Contrairement à ce que tenteraient de croire les touristes d'un jour, déversés par les paquebots, la culture kuna ne se résume pas à la fabrication des mollas. Cette phrase paraît assassine pour le tourisme de masse, mais il semblerait que les visiteurs ne retiennent que ça. Il est probable que ces morceaux de tissus matérialisent une énigme. Que les touristes en acquérant un molla aient l'illusion de pénétrer les arcanes des us et coutumes.

Les femmes sont en général les "faiseuses de mollas". Mais dans le Kuna Yala, certains hommes se sont rendus experts dans le domaine. Leurs mollas sont d'une telle qualité que leur réputation les précède partout où ils passent. Lisa et Venancio sont les deux vedettes de l'archipel des San Blas. Attention ! Ils ne forment pas un couple ! Lisa et Venancio bien que partageant les mêmes tendances s'évitent soigneusement ! L'important, hors potin mondain kuna est de comprendre le culte kuna pour les travestis.



LA GENESE DES TRAVESTIS

La famille kuna fonctionne selon un mode très spéciale. L'autorité est détenue par les hommes. Les chefs de villages sont tous des hommes nommés sahila. Dans les familles c'est le patriarche qui dirige femmes et enfants. Mais, en pays kuna la possession est féminine. Ainsi lorsqu'un homme se marie, il ne fonde pas un foyer à lui, mais il entre dans sa belle famille. Là, il devient, en quelque sorte, l'ouvrier de son beau-père. Qui en profite pour relâcher la bribe sur son travail personnel...
Hé ben oui! De la main-d'oeuvre est arrivée!
Du fait que la maison, appartient à la femme, il faut savoir que si elle ne veut plus de son bonhomme, elle pose son baluchon sur le pas de la porte, et c'est au tour de Monsieur de se trouver un arbre confortable pour aller dormir et y tester son autorité sur les oiseaux. Cette possession féminine a fait dire à tous les sociologues que la société kuna était une société matriarcale. Ce qui est vrai et faux à la fois, car dans la plupart des foyers, c'est l'homme qui commande quand même ! Les biens ne se limitent pas à la hutte en bambou et en palme. Tout argent est transformé en or et celui-ci est porté par la femme sous forme de bijoux.
(De plus en plus nous voyons des hommes en porter aussi, mais je ne vous parle pas de l'évolution, mais de la tradition!)
Donc la femme munie de ses bijoux en or et de sa hutte joue un rôle important au sein de la famille. Si important que les familles qui n'ont fait que des fils finissent par choisir parmi leurs enfants, celui qui sera éduqué comme une fille. Pour une raison simple : la mère cèdera ses biens à sa nouvelle « fille ».

Cet enfant mâle apprendra tout ce qu'une femme est censée savoir : coudre les mollas, cuisiner... En réalité, les travestis bénéficieront d'un statut particulier. Leur travail est porté aux nues, dans leur déplacement, ils seront toujours accompagnés, ainsi ils ne conduisent jamais le Ulu (barque taillée d'un seul tenant). Ils sont respectés par le reste de la population.

Pour les Occidentaux débarquant avec leurs valeurs moqueuses sur le sujet, ils prennent ici une leçon de tolérance des plus salutaires
.




LA VALEUR DES MOLLAS

Ce qui fait le plus effet (broderies et superpositions de motifs) n'est pas ce qui est le plus difficile à réaliser. Toutes les formes en zigzags demandent beaucoup de travail. Et le nec plus ultra c'est le travail de tissus en profondeur, voir au travers des couches de surface le tissu de fond. Il faut en plus que les coutures ne se remarquent pas. Et finalement si vous avez un molla dans les mains, comptez les couches de tissus, plus il y en a, plus la valeur est importante.




QUEL AVENIR POUR LES SAN BLAS ?

Montée des eaux

Aux San Blas, le guide de Eric Bahaus est excellent, sans doute l'un des meilleurs guides de la Caraïbe. Ce qui le rend extrêmement lisible, ce sont ses cartes et ses photos vues d'avion. Rien de plus pratique pour se frayer un chemin au travers du labyrinthe de récifs coralliens. Plus nous potassons ce guide, et plus nous le comparons à la réalité, plus nous sommes obligés d'admettre que les îles rapetissent.

Sur les photos, tous les îlots sont sertis d'une large plage. Mais aujourd'hui, celles-ci sont presque inexistantes. A marée haute, il est impossible de se balader à pieds secs. A marée basse, un fin filet de sable doré nous laisse parfois gambader. La partie au vent des îles est jonchée de troncs, de cocotiers déracinés ou couchés. Rien de plus photogénique que le mythique cocotier penché au-dessus de l'eau turquoise, me direz-vous. Et vous avez raison, c'est très beau. Mais lorsque l'inclinaison est telle qu'il finit par faire le grand plongeon, et à se noyer, là, ça me fend le coeur.

Surpris de nos constatations, nous avons interrogé les bateaux présents depuis plusieurs années, ou ceux qui sont venus il y a 3 ou 5 ans et qui reviennent. Nous avons aussi discuté avec les Kunas. Et en fin, nous comparons nos photos de 2007 à ce que nous observons en 2009. Nous sommes forcés d'admettre que la physionomie de l'archipel est en train de changer. Je ne suis pas là pour rabâcher des conclusions pessimistes ou culpabilisantes. Je ne fais qu'observer, rapporter des images et des commentaires glanés dans les différents pôles de pensées.

Quelle est la cause de tels bouleversements?

En tout premier lieu, la mécanique des fluides autour des îles a toujours engendré la perte des cocotiers au vent et la naissance de cocotiers sous le vent.

Les îlots des San Blas sont de type corallien. Sur un sol de sable, bas sur l'eau, des cocotiers prennent racine dans peu de sable, et donc ne stabilise pas le sol autant que le feraient des arbres à racines profondes. Il est donc facile aux vagues de grignoter un morceau d'île. La mer qu'elle monte ou qu'elle se met en colère, pousse des gros rouleaux de vagues sur la partie au vent des îles. Le sable par les courants autour de l'île est emporté de l'autre côté de l'île, donc sous le vent. Cette mécanique explique pourquoi, au vent des îles, des cocotiers sont déracinés et sous le vent de jeunes cocotiers trouvent un nouvel espace. L'île rongée par les coups de boutoir se déplace à la façon d'un mille-pattes. Elle pousse sous son vent tandis qu'elle se rétracte au vent.
Pourquoi des grands cocotiers déracinés ?
Vous l'aurez compris, c'est que lorsque la mer mange une partie d'île, celle-ci est fort ancienne, c'est celle qui a un moment donné était sous le vent, puis au centre, puis en première ligne face à la mer. C'est donc là que sont les cocotiers les plus anciens.

Deuxièmement
Des Kunas nous ont affirmé que le phénomène de montée des eaux était cyclique. Tous les trente ans, leurs huttes pataugent, paraît-il?

Troisièmement
Il y a deux ans, au mois d'août, l'archipel a été frappé par des vents d'une violence inhabituelle. Ces vents ont déraciné de nombreux cocotiers (ceux-ci ne possèdent pas de racines suffisantes pour résister aux tempêtes). Les vagues ont dévoré le sable des plages pour ne plus jamais le restituer.

Voici déjà trois raisons qui expliquent la disparition d'un socle de sable par essence fragile.

Loin de moi l'idée de faire la grande scientifique. Je ne le suis pas. Je ne suis pas sourde et j'entends les voix culpabilisantes, parler de montées des eaux. Je ne suis pas assez inculte pour ignorer que des changements climatiques ont secoué notre belle planète, et ce, de manière cyclique et depuis des millénaires.

Que pouvons-nous faire si notre Terre a décidé de se réchauffer?

Le climat est-il seul responsable de la montée des eaux?

L'homme est-il capable d'engendrer de tels changements, à lui tout seul ?

Et si c'était une combinaison de facteurs qui en étaient la cause?

Je suppose que chacun de nous a son opinion et sa connaissance en la matière. Je suppose aussi que les grands industriels du monde entier possèdent sur leur bureau des données précises sur le sujet. Ils ont en main toutes les clés et sans doute les remèdes à mettre en place d'ici peu pour redresser la situation si cela était possible.

A vrai dire, dans ce dossier délicat je me range du côté des Kunas, qui ne posent pas la question de « c'est à qui la faute ?». Qui observent leur milieu se transformer. Qui se disent qu'à leur échelle, ils ne peuvent rien changer et qui envisagent des positions de replis, des solutions...

Le résultat de tout cela?

Les îles au vent sont les premières touchées et les Kunas ont parfois dû quitter leur hutte et chercher d'autres îles moins touchées. Certains îlots qui abritaient, il y a cinq ans, dix familles sont réduits aujourd'hui à de minuscules tas de sable, où il ne subsiste plus que quelques planches et un tronc de cocotier pour rappeler leur existence. D'autres huttes sont jour après jour plus exposées à la mer. Des familles de East Lemon cays, avaient si bien les pieds dans l'eau qu'elles ont dû reconstruire leur hutte, plus loin à l'intérieur de l'île. Mais aujourd'hui, il ne reste de leur île qu'une bande de sable et à nouveau ils sont envahis par l'eau. Elles nous racontaient que pendant l'été, où l'eau était plus haute qu'au mois de décembre, ils vivaient au rythme des marées. L'eau était si haute, qu'elles devaient attendre la marée basse pour allumer le foyer et se faire à manger. En décembre, leur qualité de vie s'est "améliorée" puisque la hutte n'était plus sous eau, elle était très très très près de l'eau.

Quoi qu'il en soit. Quelles que soient les raisons de ces changements de niveau d'eau. Nous voyons les Kunas, résignés faire, défaire et refaire leurs huttes... Ils trouvent chaque fois le moyen de se reloger et pensent que ce n'est là qu'une manifestation de plus de mère Nature. Cette nature qui est au coeur même de leurs croyances et de leurs traditions. Et si la mer devait réellement monter trop et faire disparaître leurs îles, ils se retrancheraient dans la montagne. Ils possèdent, heureusement, une bande d'une vingtaine de kilomètres de large sur 270 km de long, de quoi loger au milieu d'une forêt généreuse en fruits, racines et gibiers les 34 000 âmes du peuple kuna.

Espérons que les habitants, d'autres archipels aux mêmes configurations, trouvent, eux aussi, des positions de replis, s'il le fallait...


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