LE QUEBEC : Nos amis se transforment en guides

Les îles de la Madeleine : Les falaises rouge

Le fleuve St Laurent : Croisière découverte

   

Message 80 – écrit en septembre 2009
Nombres de milles parcourus : 12 142 milles
Nombre de personnes inscrites à la lettre : 791
Position de L'Etoile de Lune : A-B-C
Position équipage : Québec 3/3

Québec, je t'aime!

"Il aura fallu déterrer les mots parce que chez nous, comme dans tous les villages, il existe des milliers d'histoires tenues au silence. Des anecdotes en cachette, des souvenirs à retrouver pour en goûter l'ampleur légendaire. Des secrets."
Fred Pellerin (Le conteur québécois revient en France, à Paris pendant un mois, au Théâtre du Rond Point en Octobre 2009 !)

Infos magasine
Vous trouverez un article, signé de la plume de L'Etoile de Lune, dans le numéro 453 de septembre chez Loisirs Nautiques.

Infos Site Internet : www.etoiledelune.net
Voici le message de clôture sur notre voyage au Québec. J'aurai résumé le Québec en trois messages (78- 79 - 80) Un tour de force, il faudrait un livre entier! Pour les plus curieux, qui aimeraient prolonger le plaisir des grands espaces, n'hésitez pas à aller sur notre site internet, nous avons ouvert la page "Québec", régalez-vous!

Nos vidéos et diaporamas les plus récents:
Les pêcheurs de homards (vidéo)
Le cirque du soleil (vidéo)
La terre des bisons (vidéo)
Les copains d'abord (diaporama musical)
La ville de Québec (diaporama musical)
Album général (diaporama musical)

Supplément du mois : le lexique des expressions savoureuses du Québec
Photo du mois : une visite au père Noël

Résumé
Nous quittons la Gaspésie pour rejoindre le point le plus septentrional de notre voyage : les îles de la Madeleine. Nous y rencontrons des marins québécois revenus d'un tour du monde et accueillis par les médias. Puis, retour, par le fleuve, via la route des sentinelles de la mer vers la capitale. La ville de Québec... Surtout ne manquez pas la ville de Québec! Suspendue au château Frontenac, c'est une pure merveille. Après un bain cosmopolite dans l'atmosphère trépidante de Montréal, nous partons en direction des Terres Promises des bisons. Puis nous gravissons les montagnes du bouclier québécois. Nous finissons notre voyage en apothéose, il aura conjugué toutes les passions du voyageur : un écosystème riche, la mer, la montagne, la forêt, le nautisme, la randonnée, des rencontres inoubliables!


Bonjour,

Nous quittons la Gaspésie tard le soir. Nous embarquons à bord du CTMA-Vacancier, navire québécois qui offre des croisières sur le Saint-Laurent. En une courte nuit, nous atteignons les "îles de la Madeleine". Depuis notre arrivée au Québec, nos amis nous parlent des "îles". "Les îles"... De simples lettres qui, lorsqu'elles sont prononcées avec l'intonation qu'il convient, sont auréolées d'une atmosphère de rêve. A l'approche des îles de la Madeleine, un grand rideau de brume cache les contours de ce morceau de terre, au milieu du golfe du Saint-Laurent. Les îles tissent un écheveau de dunes et de falaises autour d'un coeur sauvage et rebelle. Pousses de falaises friables, cette forteresse de sable ne s'ouvre qu'à ceux qui l'aiment.

Mais rien, pas même ce climat aux accents gris, ne brise la bonne humeur de notre petit groupe. Sur les îles, dans le village de Havre Aubert, nous avons rendez-vous. Il a fallu des miracles pour que nous puissions rencontrer, Richard, Martial, Loupito, Réjane et Denis. Imaginez plutôt... Depuis des mois, nous parlons à la radio avec Richard qui est parti, un an plus tôt, faire le tour de l'Atlantique avec son adorable petit chien Loupito, sur Isobare, un dufour de 29 pieds. Depuis plus d'un an, nous parlons également à Réjane et Denis. Ils sont partis du Québec en 2003, ils ont traversé les océans, notre premier contact radio s'établit, lorsqu'ils sont au Mozambique et moi en Colombie. Depuis, nous les "entendons" remonter l'Atlantique : Cap de Bonne Espérance, Brésil, Guyane, l'arc Antillais, les Etats-Unis... Une longue route pour converger vers le même point, au même moment (!): le Havre Aubert. S'y retrouver est une joie innommable! Nos amis sont accueillis en héros. Les médias montent à bord de leur bateau "Ciel et Mer" et diffusent un reportage au journal télévisé. (aller voir leur vidéo!)

De son côté, Richard, les yeux teintés d'embruns, le visage buriné, parle de la mer sans même qu'il ait besoin de l'évoquer. Il me fait cadeau de son livre, tout simplement intitulé "Isobare", comme son bateau. Une boucle atlantique racontée d'une plume envolée par la brise: une poésie de la mer, son expérience. Puis, il nous fait les honneurs du village. Il nous raconte qu'il y a sur les "îles de la Madeleine", beaucoup d'Acadiens. C'est pour cette raison, que fleurissent un peu partout des drapeaux "bleu-blanc-rouge" rehaussés d'une étoile jaune dans le coin supérieur gauche.

Richard nous initie au langage des "îles". Un beau parler empreint d'histoire qui escamote les "r", car les Acadiens, en désaccord avec le Roi de France, ont décidé de ne plus jamais prononcer cette lettre. Le résultat est charmant, un accent qui chante et danse, une prononciation si douce... des mots nouveaux... Un vrai plaisir à l'ouïe.

Autre merveilleux cadeau de Richard. Quand je lui dis que j'ai eu du mal à voir les phoques, car lors de nos excursions nous étions gênés par le brouillard, il m'entraîne vers l'aquarium de Havre Aubert. Un couple de jeunes phoques, qui était en mauvais état, a été récupéré par l'équipe. Ils sont nourris, logés... Les phoques, de leur côté, offrent une présence éducative pour la population qui a l'occasion, au travers de leurs jeux espiègles, de se rendre compte de leurs moeurs douces et débonnaires. Voilà une bien jolie façon de recueillir des jeunes en difficultés et de les rendre tout dodus, à la fin de l'été, à la vie vers les eaux libres du Golfe Saint-Laurent.

Toute cette bonne humeur et ces bonnes intentions ont réveillé le ciel. Lorsque le brouillard, enfin se lève, il nous laisse groggy au beau milieu d'un ciel limpide. Etourdie par la clarté de l'air, subjuguée par les couleurs et l'espace... mon coeur s'emballe pour ces perles du grand nord. Ce rêve d'îles, qui a réinventé la couleur originelle. Les falaises du cap Fatima sont si rouges, qu'elles semblent sorties des entrailles de la terre. Sous la caresse de l'érosion, elles se plient, ondulent et vibrent. Leurs courbes douces dégagent quelque chose de féminin. Une tendreté à fleur de peau qui façonne leurs rondeurs gracieuses offertes, pour l'éternité, à l'océan. Sauvage, il soumet cette nature fragile à ses caprices. Ici tout est franc et rien ne se fait dans la nuance. C'est beau en maudit ! L'air est si pur, que je n'ai plus l'impression de respirer, je ne vis plus, je ne suis plus moi... Dématérialisée dans le paysage, en apesanteur dans l'azur infini.

Nous fêtons ce festival de couleur avec un autre grand trésor des îles: de beaux gros homards pêchés du jour. Tous nos amis attendent la comparaison:
"Homards ou Langoustes?"
Que préférons-nous? Et bien je vous dirais que le homard c'est très bon. C'est charnu, le goût est fin... André conclut impartial :
" Tout ce qui vient des mers froides est meilleur que ce qui a macéré dans les mers chaudes ! "
Vous serez prévenus!

Nous profitons du ciel clément pour nous balader, sur les routes des îles, le nez en l'air, le front joyeux en quête de rencontres impromptues. A l'île de la pointe aux Loups, les pêcheurs entrent au port après avoir cueilli les homards au large. Ils sont contents, la pêche est bonne. La pêche au homard s'étale sur deux mois. Les nasses sont jetées dans 80 à 90 pieds d'eau, à 5 milles au large. Les pêcheurs partent vers 3 heures du matin et reviennent avant midi. Dans les casiers nous admirons des homards qui affichent plus de 30 et 40 ans au compteur. Ceux-là ont des pattes aussi grosses que les avant-bras du capitaine Poppey! Saviez-vous que le homard peut vivre jusqu'à 100 ans, qu'il est carnivore et à son heure nécrophage?

Les pêcheurs, bien que très occupés, nous consacrent du temps. Ils nous parlent de la pêche aux crabes des neiges. Ils sont adorables, ils traduisent et nous disent que "pour les Français ce sont les araignées". Ils nous enseignent les amours singulières de cet étrange animal. Les femelles sont si rares que lorsqu'un mâle en trouve une, il se l'accroche sur le dos. Il la coince avec Dieu sait quoi et il se déplace avec elle jusqu'à tant qu'elle soit fertile. Mais, ce beau ténébreux à pattes velues a l'instinct du territoire. Et donc, lorsqu'il croise un autre mâle, il n'hésite pas à utiliser sa femelle comme "planche à clous" pour taper et taper encore plus fort sur son adversaire. Je vous le dis, un gars aussi galant et prévenant, il n'y en a pas d'autres !
Heureusement !

Les Madelinots sont accueillants et généreux. Attention! Ils nous mettent en garde sur le bon vocable à utiliser : si l'ont dit un "Madelinot", n'aller pas chercher à dire "une Madelinotte"... Non, non, non! C'est bien comme nous l'avons appris : un Madelinot, une Madelinienne ! Vous l'avez compris, avec humour et patience, les habitants des îles de la Madeleine consacrent aux visiteurs un bout de leur temps, pour expliquer un pan de leur île et les guider. Ce n'est pas de la fierté, ce n'est pas du chauvinisme, juste une âme belle qui laisse des souvenirs impérissables.

André et Louise ont raison: "les îles" sont des rêves en couleurs.

Pour remonter le fleuve et retrouver la belle capitale de Québec, nous empruntons la route des phares... par le fleuve! Quelle belle route! Quarante trois phares émaillent les rives du Saint-Laurent. Gardiens indispensables, ils sont automatisés depuis 1970. Les sentinelles de la mer ne se présentent pas, au Québec, comme un seul édifice qui surveille le fleuve du haut de ses lumières. Autour du phare, se regroupent des maisonnées, toutes assorties aux couleurs du phare. Murs de bois blanc, volets rouges, toits rouges... Des petites merveilles de maisons et je ne m'étonne pas que certains sites aient été transformés en restaurants ou chambres d'hôtes. Quel plus beau panorama que celui qu'il offre à fleur d'eau ? Dressés droits et fiers au bord des falaises, à flan de cap, battu par les vents, lâtis, là où la forêt recule devant la puissance de l'élément marin, les phares sont parfois les témoins de tragédies, mais ils sont avant tout, les anges gardiens des marins attentifs.

La liste des phares serait longue. Citons, parmi les plus beaux, celui qui marque l'entrée du parc Forillon, au cap des Rosiers. Sa première lumière a jailli en 1858, il est, avec ses 37 mètres, le plus haut phare du Canada. J'ai aussi un faible pour le phare du cap Gaspé, ainsi que celui de l'entrée du Saguenay ou encore l'ensemble très réussi du Cap Saumon et l'inaccessible phare du Cap à la tête au chien. Enfin, mentionnons le tout premier phare du fleuve, celui de l'île Verte, qui fête cette année ses 200 ans, puisqu'il fut construit en 1809.

Avant de retrouver la capitale de Québec nous découvrons, l'île d'Orléans. J'ose à peine vous en parler, tant Félix Leclerc l'a décrite avec verve dans sa si belle chanson : "le tour de l'île". Sa voix nous accompagne de la chocolaterie de Sainte Pétronie au Parc maritime de Saint-Laurent, en passant par les délicieuses fraises de Léonce. L'île est toute proche de la capitale, mais jamais elle ne s'est laissée envahir par le stress. Elle préserve au fil des saisons son atmosphère bucolique. Les insulaires ne sont pas influencés par la proximité de la capitale et vivent dans un monde où les fraises prennent le temps de rougir au soleil et où les pommes se gorgent de sucre dans les vergers.

A un jet de pont de l'île, il est facile de revenir vers le continent. Là, nous attend la plus célèbre cascade de la région : les chutes Montmorency. Quatre-vingt quatre mètres de cataractes d'eau. Moi, j'adore ce spectacle, je le trouve hypnotique. Les aménagements conçus tout autour de la cascade nous gâtent. Nous pouvons en une promenade aisée, voir l'eau se jeter vers le fleuve depuis la rive gauche puis en passant par-dessus, depuis la rive droite. Photographiée sous toutes ses coutures, je la trouve trop belle!
"Je suis aux petits oiseaux!"

Notre croisière sur le fleuve, s'achève en apothéose, car je tombe littéralement sous le charme de la ville de Québec.

La ville, par ses ruelles en cascade qui dévalent les rives du fleuve, dégage une atmosphère féerique. J'y retrouve un condensé de l'humeur joyeuse et généreuse rencontrée tout au long de ce voyage. Les chanteurs de rue sont accompagnés de choristes de choix que sont les geais bleus. Les enfants jouent dans les parcs, des calèches parcourent la ville et le pas des chevaux rythme la circulation. Partout, les équipages s'arrêtent aux fontaines de rue pour laisser se reposer les bêtes. Les portes de pierre, qui ouvrent la ville, dégagent un charme fou. Les fleurs transforment les rues en jardins suspendus. Les quartiers du bord de fleuve ne donne qu'une envie : déambuler, musarder, le nez en l'air durant tout l'été.

Au soir, nos amis nous emmènent au spectacle.

Guy Laliberté, un saltimbanque, cracheur de feu, de Baie-Saint-Paul dans la région de Charlevoix, monte, en 1984, une troupe et crée les "cirques du soleil". Aujourd'hui, les spectacles montés par Guy Laliberté voyagent à travers le monde. Les grandes places aussi renommées que Las Vegas, Chicago, New York, Tokyo ou Monaco se disputent ses spectacles. Les Cirques du Soleil emploient, aujourd'hui, plus de 4000 personnes. L'artiste fondateur possède l'une des fortunes les plus colossales du Québec et utilise une partie de son argent à pourvoir les pays déshérités en eau potable.
Quelle belle réussite!
Quelle preuve de générosité!

Nous avons de la chance, lors de notre passage à Québec, la ville offre pour les cinq étés à venir, cinq jours par semaine, un spectacle de rue mis au point par l'équipe des Cirques du Soleil. Ils sont considérés comme les plus flamboyants au monde... Après le spectacle, je vous assure qu'ils sont à la hauteur de leur réputation! Nous y assistons en famille, avec Mona, Edouard, Louise et André, la magie est au rendez-vous.

Pour la visite de Montréal, nous changeons de guides-amis. Roger et Adriana nous accueillent dans leur jolie maison au coeur des Montérégiennes. Montréal ne se décrit pas en quelques lignes. Impossible d'en faire le tour en une journée, mais nos amis, nous conduisent à l'essentiel. Ils nous dévoilent son ambiance, partagent leurs sentiments pour cette ville verte qui décline un camaïeu de parcs, de jardins, de pelouses tondues et d'arbres dont la frondaison domine les maisons. Nous traversons une ribambelle de rues, les maisons ne dépassent pas trois étages. Surprenant agencement des habitations où il n'y a pas une seule porte extérieure conduisant à un vestibule commun qui dessert un escalier intérieur pour rejoindre les appartements, mais bien un enchevêtrement d'escaliers extérieurs, un ordonnancement de portes extérieures conduisant savamment à chaque niveau.

Le coeur historique de la ville revêt un charme particulier. Eglises, grosses maisons cossues, anciennes auberges aux réputations légendaires, calèches et cochers habillés d'époque, tout un cachet que les artistes de rue mettent en émois en réalisant des peintures au bord des trottoirs. Dans le quartier des affaires, le mélange d'architectures, me permet en un seul clicher de capturer une église ancienne, un immeuble du début du vingtième siècle et un immeuble moderne. Montréal se prépare aux fêtes qui jalonneront tout son été. De nombreux festivals sont organisés, nous reviendrons dans la ville, pour assister au festival de jazz. Bain de foule assuré, dans une bonne humeur et une ambiance jazz qui prennent possession des rues de la ville.

Le tour s'achève par un repas indien dans le quartier latin où il règne une ambiance baba-cool et estudiantine. Une belle journée, où le soleil et l'amitié franche nous ont tenu compagnie... Un beau souvenir, que nous chérirons longtemps au contact d'Adriana et de Roger qui ont écrit une autre belle page dans notre livre déjà bien plein sur le Québec.

Dernière semaine au Québec...
André et Louise reprennent leur bâton de pèlerins et nous entraînent à leur suite, en Terre des bisons. Ça c'était LA grande promesse de nos amis : m'emmener voir ces grosses bêtes! Pour remplir son contrat, André nous conduit dans la région de Lanaudière.

Pour aller à la rencontre des bisons, les plus grands animaux terrestres du continent américain, nous partons dans la région de Lanaudière. Pour tout vous avouer, personne ne passe par hasard en terre de bisons ! Elle se situe dans un fin fond de recoin de forêt vallonnée du côté de Rawdon. Il faut traverser la région de Lanaudière. Ce n'est pas une punition, les routes, si elles sont sinueuses, sont belles, bordées de forêts d'érables et de bouleaux, émaillées de chalets en bois entourés de rosiers en fleur. Je me régale de cette verdure généreuse, l'été est bien là. Le soleil brille et nous dévoile des pièces d'eau et des cascades qui se faufilent dans les sous-bois. Nous respirons à pleins poumons la belle âme de Lanaudière !

La forêt s'ouvre sur une clairière, une maison ancienne sertie de granges nous ouvre ses portes. Josée et Alain Toupin nous accueillent. Voici encore deux grands coeurs ! Aidés d'un ami retraité, Paul, ils ont fondé un élevage de bisons en 1992. Ils sont partis de rien, ils étaient Montréalais, travaillaient dans la finance et ont tout plaqué pour un bout de terre dans Lanaudière.

Partir de zéro dans l'agroalimentaire, il faut avoir en sacré tempérament !

Josée est passionnée, elle aime ses bisons. A tel point que lorsque Buffy voit le jour alors que sa mère meurt, Josée prend le relais. En voici une drôle d'idée ! Devenir la maman d'une bisonne de 400 kilos ! Belle réussite, belle preuve d'amour et de persévérance, car depuis trois ans, Buffy est la mascotte de la « Terre des Bisons ». Elle se laisse balader à travers le pays dans les foires et les festivals. Elle prête une patte lourde et pesante au travail de Josée, sa belle maîtresse.

Notre rencontre avec Buffy est fusionnelle. André a l'idée de ramasser le gros biberon qui est posé près d'un poteau de sa prairie. Buffy accourt, elle tète goulument. André me passe le flambeau. Donner le biberon à une bisonne de 3 ans, c'est inoubliable ! Elle est si gloutonne, qu'elle va m'aspirer le bras ! Ça tire... elle roule de gros yeux gourmands. Je vous rassure, Buffy fait partie de la famille, au même titre que Charlotte, leur gros chien et ne sera jamais utilisée comme bête à manger...

Alain n'avait pas prévu de faire un tour de son domaine, mais devant notre enthousiasme, il attèle son tracteur, il dresse une échelle devant une voiture à foin, et nous voici trimbalés dans un « rac à foin » au travers des champs de Lanaudière... Personne, en se réveillant le matin, n'aurait osé imaginer une balade aussi bucolique !

Merci à vous tous : Josée, Alain, Paul... toute l'équipe et même Charlotte et Buffy. C'était une merveilleuse journée !

En quittant Lanaudière, nous partons sur les chemins des Laurentides. Nous nous arrêtons à Saint-Jovite. Quelle belle petite ville ! Ici aussi, les habitants pratiquent le temps de vivre. A tel point que, c'est sans doute le seul endroit au monde, où l'on voit des policiers déguster un cornet de glace au beau milieu de la circulation. Les maisons sont si mignonnes que je verrais sans peine ce village au premier rôle d'un film, où des Dames en chapeaux et robes longues attendent la diligence.

Sur les contreforts du Mont-Tremblant, nous sommes accueillis par Denise et Robert, des amis navigateurs du Réseau du Capitaine. Ils vivent en bordure du lac. Nous découvrons une forêt épaisse lacérée de rivières et de torrents. Un téléphérique, nous élève par-dessus le lac Tremblant, la montagne révèle ses courbes sensuelles. Le soleil est de la partie, ses rayons caressent le galbe des monts. D'un clin de lumière, il transcende toute la nature qui s'adonne au printemps. La magie est là, dans ce monde qui allie le nautisme à la montagne. Sur le lac, un voilier vent debout, bien calé sur son aire de gîte, navigue au pied des descentes de skis.

Au retour sur la terre ferme, je ne peux résister à un petit détour chez le père Noël. Ce n'est pas de saison, mais nous sommes tout près de son antre... et je m'assure que sa liste est bien à jour... Après tout... ce voyage a été si plein de belles surprises, que j'ai fini par croire aux contes de fées.

Il est temps pour nous de préparer nos bagages. Le coeur lourd de quitter nos amis du Québec, nous reprenons l'avion vers notre Etoile de Lune. Elle attend à Curaçao, que nous la préparions pour un autre voyage, celui vers l'ouest où l'aventure continuera, pas sans emmener dans nos coeurs et nos têtes, l'affection et les souvenirs impérissables amassés au coeur même de l'amitié.

A bientôt sur d'autres chemins du monde
Amitié marine
Nat et Dom de L'Etoile de Lune

Lexique des expressions savoureuses du Québece

Un conseil sage : "Prends pas de chance!"

Avant de vous lancer à corps perdu par dessus le pont, "ne prenez pas de chance" et vérifiez que l'élastique qui vous retiendra sera bien accroché... au pont! Ça vous aura quand même coûté 100 piastres (dollars) pour sauter. Pendant la haute saison, les touristes se font enfirouapés (avoir) par les vendeurs de rêve. Vous vous consolerez au bar avec une broue (bière). A moins que l'estomac bien accroché vous ayez le goût de manger su’l pouce ou du manger du jun'k et de prendre une liqueur (!soda!).

Vous verrez passer un ami avec sa blonde. Lui, il a gossé sur internet toute la sainte journée. Elle bourrasse (chiale) depuis des heures, pour qu'il arrête de perdre son temps et de regarder de tout sur Internet... Car là! Son chum, il ambitionne! (exagère) Maintenant, c'est plus le temps de se promener, y mouille à boire deboutte! En fait, il pleut des clous... Il pleut à siaux! C'est plus le temps de se balader en costume de bain.

Ils se réfugient dans un dépanneur. Elle y achète des gommes. Y a rien d'autre à faire, sinon que de chiquer la guenille!(bougonner) Son dimanche est complètement raté. Le lendemain, elle ira dans toutes les vêteries de la ville, et là, elle se vengera de son chum en achetant des habits en masse. Elle videra la carte de crédit... de quoi établir un magasin dans sa penderie! C'est déjà mieux que de lui faire payer en sautant la clôture... (tromper)

Un conseil... Ne prenez pas de chance! Dimanche prochain, au lieu de vous laisser déborder par un programme de broche à foin, (nul) organisez-vous une sortie entre filles...

Et puis voici en cadeau quelques expressions offertes par André et Hélène :

Québec:Quand je serai sur le piton, j'irai à la rencontre de Roger pour trouver une solution.
France: Quand je serai rétabli...

France: On dirait bien que le Québec est en train de vous avoir !
Québec: On dirait ben que le Québec est train de t'pogner raide !

Quand quelqu'un est trop excité ou trop actif on lui dit :'' Prend vent".
C'est une belle expression maritime qui dit d'ouvrir les voiles et de se laisser voguer. Donner du leste, prendre le vent.

Ne mets pas ta tuque trop loin...faut pas qu'a mite (qu'elle soit rongé par les bêtes !) !

Je ne voudrais pas que tu te couches ''nounoune'' !! (nunuche)

Nous ici pour dire qu'il a la pêche on dit: ''Qu'il est encore vert '' ou ''Qu'il a du cataraqui''.

"Pour ma fin de semaine, ce n’était pas les chars’’ (ce n’était pas super !)
Je pense que ce soir j’vais prendre ça mou (je vais relaxer) !

À part de ça, le retour au travail est pas si pire...
Je te jure que je suis sortie de là STONE, ben raide !

Attention... quand vous souhaiterez un bon anniversaire à vos amis du Québec... Dites-leur "Bonne fête"...

Les cuisines d'été d'Hélène:
"Nous au Québec on a l'histoire de pièce à l'ouest, prévu pour cuisiner sur les poêles à bois sans réchauffer la maison durant la belle saison. C'est la que nos grand-mères faisaient les conserves, les confitures...Une pièce chargée de souvenir et de bonnes
odeurs. Cette pièce était toujours pleine de monde, des rires, des chaises
berçantes, tes tabourets pour être au premières loges à lécher les chaudrons.
Je ne garantis pas le poêle à bois mais je garantie les bonnes odeurs et les
''chouéneux''(mot de Charlevoix pour définir les placoteux, les mémêres
etc).

Placoter... voilà encore un joli mot!
On se placote, on se jase... "J’aimerais vous placoter des lettres d'Hélène... c'est tout un poème!".

Merci à Hélène, André, Roger, et tous les amis du Québec car ce ne sont pas seulement des leçons d'expressions, ce sont aussi des notions de vie, des cartes postales, des images si bien ciblées du moment présent... un partage, une générosité qu'ils emmitouflent dans chaque mot.

 

Photo du mois

"Je ne peux résister à un petit détour chez le père Noël. Ce n'est pas de saison, mais nous sommes tout près de son antre... et je m'assure que sa liste est bien à jour... Après tout... ce voyage a été si plein de belles surprises, que j'ai fini par croire aux contes de fées. "

 
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