C’était en effet, jusqu’à l’avènement récent des moyens sophistiqués de télécommunication, la seule façon d’informer les navires rencontrés ou la terre de la nationalité de l’équipage ou du navire et de prévenir de son éventuelle détresse. Au mouillage on pouvait être informé de la présence de l’équipage à bord et du moment des repas (moment de tranquillité du capitaine à préserver). De nos jours ces usages sont hélas (surtout pour le moment de tranquillité durant le déjeuner) tombés en désuétude, néanmoins les pavillons restent obligatoires et leur usage est toujours réglementé.

Quelques règles sont à retenir si l’on ne veut pas manquer de respect pour le pays visité, certaines pratiques sont d’ailleurs considérées comme injurieuses. Mieux vaut connaître et respecter quelques règles élémentaires. Question d’étiquette !

- Un pavillon s’envoie et se rentre, il est hissé à 8h le matin et rentré au coucher du soleil (ou au plus tard à 20h en France).
- Un pavillon s’envoie toujours à fond de drisse au plus haut.
- En dehors des pavillons du code international, 2 pavillons ne doivent jamais être envoyés sur une même drisse, c’est insultant pour celui placé au dessous (considéré comme pavillon de prise).
- L’étiquette navale voudrait que les pavillons (hormis le pavillon national) s’envoient ferlés, pour n’être déployés qu’une fois hissés.
- Si l’on croise un navire de guerre il convient de le saluer en abaissant son pavillon national à 3 reprises, normalement le navire de guerre devrait vous rendre votre salut en amenant à mi-drisse son pavillon national.

Il faut avant tout distinguer différents types de pavillons : Les « couleurs » ou pavillon national, le pavillon de propriétaire, le pavillon de courtoisie, le pavillon de compagnies ou guidon de club, les pavillons de signaux du code international destinés à communiquer, et enfin le grand pavois.

C’est le plus grand des pavillons arborés, il s’envoie à l’arrière à tribord sur une hampe légérement inclinée ou à défaut sur le pataras. C’est le seul pavillon à pouvoir être envoyé non ferlé. Sa dimension doit toutefois rester en rapport avec la taille du bateau. Il n’est pas rare de voir certains navires de plaisance arborer un pavillon national trop grand et baignant dans l’eau en l’absence de vent (ce qui devient insultant). Une taille maximale de battant (dimension la plus grande du pavillon, par opposition au guindant égal aux 2/3 du battant) devrait se situer vers 1/10 de la longueur du bateau (1,2m pour une unité de 12m).

On hisse ce pavillon rectangulaire aux couleurs de la nationalité du propriétaire (lorsqu’elle est différente de la nationalité du navire) sous la barre de flèche babord ou à la place du guidon de club. Ce pavillon ne doit battre qu’en présence du propriétaire à bord.

C’est le pavillon du pays abordé, il est plus petit que le pavillon national. Il se hisse à tribord sous la barre de flèche lorsque l’on est dans les eaux territoriales ou dans les ports et lorsque l’on a effectué les formalités d’entrée. A défaut on hisse le pavillon Q (jaune) de demande de libre pratique pour signifier son arrivée en attendant d’avoir effectué les formalités réglementaires.
La plupart des pays comme la France n’ont qu’un pavillon national (si l’on excepte les pavillons régionaux qui n’ont d’ailleurs aucune signification maritime légale, leur usage est une tolérance à l’étiquette), néanmoins attention à ne pas « blesser » certains pays qui disposent de plusieurs pavillons. Les Britanniques, pour simplifier les choses, disposent de 4 pavillons différents, l’Union Jack, le White Ensign ou le Blue Ensign selon qu’il s’agit d’un navire de guerre en action ou en réserve et enfin le Red Ensign (rouge avec l’Union jack en haut à gauche) qui est le seul à pouvoir saluer les îles britanniques.

Il se porte en tête de mât. C’est le signe de reconnaissance d’un groupe, d’un club ou d’une communauté. Le pavillon de Compagnie est un emblème il peut donc disposer de toutes combinaisons de formes et de couleurs. Il est néanmoins souvent de forme triangulaire et il est admis (de par sa position) qu’il puisse rester à demeure.

 


Les pavillons alphabétiques sont de formes plus carrées, ou en forme de flamme pour les pavillons numériques. Ils ont des couleurs normalisées pour chaque lettre de l'alphabet qui ont des significations bien particulières. On les emploie seuls ou avec d'autres en combinaison sur une même drisse. Le pavillon "Q" jaune est utilisé pour signifier son arrivée et demander la libre pratique des côtes abordées: détail de l'alphabet.

Hisser le « Grand Pavois » consiste à établir une drissée de 40 pavillons allant de l’étrave à la poupe en passant par les têtes de mats. On se doit de respecter un ordre établi pour obtenir une distribution harmonieuse des couleurs et des formes. Cela s’effectue au port pour les grandes occasions ou fêtes, à ce moment l’on « pavoise ».
Ordre des pavillons :
De la proue au haut du mât: E, Q, 3, G, 8, Z, 4, W, 6, P, 1, I, Apercu, T, Y, B, X, 1er substitut, H, 3ème substitut
Du haut du mât à la poupe:
D, F, 2ème substitut, U, A, O, M, R, 2, J, 0, N, 9, K, 7, V, 5, L, C, S

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