Cette balade est physique, les pieds glissent sur les épines des arbres. J'ai beau lever la tête je ne vois pas de pins parasols comme il en existe chez nous, et pourtant leurs épines en jonchent le sol (?) Le sentier grimpe sans façon la colline, nous nous faufilons tantôt entre les arbustes serrés, les roches lisses, les hautes herbes et ... les toiles d'araignées. Elles sont dodues, colorées, aux longues pattes fines et tissent leur fil entre les arbres, se balançant dans l'alizé qui leur apporte leur mets préféré. Incroyable travail de ces araignées! Comment font-elles pour envoyer si loin leurs fils? Nous baissons la tête pour éviter de casser malencontreusement un aussi beau travail.
Au fil de la balade, des trouées dans la végétation nous offrent des vues sur l'horizon, des bouts d'île et des coins de turquoise égrenés de chamois, teinte caractéristique des hauts fonds récifaux. Nous atteignons le manguier, ses fruits ne sont pas encore mûrs, mais, à l'ombre de son énorme manteau végétal, nous découvrons un paysage tout en perspective sur les îles du sud des Yasawa, et surtout sur la silhouette que je préfère entre toutes, celle de l'île de Waya.
Nous sommes à la cime de la colline à l'heure où les teintes sont à leur paroxysme. L'air est clair, l'horizon dégagé. Notre regard porte "presque" à l'infini. Nous discernons les hauts fonds, les atolls qui filent vers l'Est et ravivent le bleu outremer de ces belles couleurs d'eau que nous affectionnons tant!
Après cette belle balade, il nous reste à nous baigner dans la baie de Korovou, et ... au moment du coucher du soleil, quel délice que de jouer avec les palmes de cocotiers afin de capturer des instants aussi éphémères que magiques.