Le fou compagnon du marin

Observation

Après le pélican qui reste mon préféré, j'aime le fou. Sa technique de pêche est impressionnante. Il tombe littéralement du ciel, comme une pierre. Il s'enfonce dans l'eau et capture le poisson qu'il a repéré de là haut. Il plonge en eau si peu profonde qu'on a peur parfois qu'il se rompe le bec... Il pêche également au large. Sur les côtes du Venezuela nous avons vu des concentrations importantes de fous et de pélicans. Ils choisissent en général les mêmes zones de pêche. En général, les dauphins sont également de la partie. De sorte que les bans de poissons repérés par ces trois prédateurs n'ont aucune chance, car ils sont à la fois attaqués par le dessus et le dessous. Les fous forment des bandes et souvent se placent en ligne pour fondre littéralement sur les bans de maquereaux ou de harengs.

Je le trouve sympathique. Souvent je le fréquente dans mes randonnées en kayak le long des falaises. Il sent ma présence. Il tourne la tête, expression presque nonchalante. L'oeil lointain, il me regarde passer. Il est rare qu'il s'envole à mon arrivée. Il se contente de me suivre du regard. Parfois, j'ai la chance de faire du kayak dans leur zone de pêche. Ils volent presque à toucher ma pagaie du bout de l'aile.

Ils sont marrants, on dirait qu'ils font du snorkeling. Quand ils nagent à la surface de l'eau, ils enfoncent leur bec jusqu'aux yeux dans l'eau, comme pour observer leur plat de résistance. Ils sont débonnaires aussi. Les frégates le savent bien. Nous avons vu certaines d'entre elles les harceler tant et tant qu'ils finissent par lâcher leur propre pêche au bénéfice des vilaines frégates sans gène! Ils sont très copains avec les pélicans. Ils partagent souvent leur rocher d'observation avec leur cousin palmipèdes.

Au plus chaud de la journée on le voit sur son rocher, face au vent. Il a le bec légèrement entrouvert. Il semble haleter. En fait il a la climatisation intégrée! Pas si fou! C'est une méthode efficace pour se rafraîchir. A le regarder de plus près, on voit bien au frémissement de sa gorge que l'air circule parfaitement. Lorsqu'il se manifeste, il cancane comme le canard... Ou plutôt, je dirait qu'il nasille... Oui, son cri ressemble à celui du canard qui aurait un rhume...

Autre observation toute personnelle. Parfois, à voir certaines espèces, j'ai la sensation que fous bruns et fous de bassans se mélangent. Mais c'est une simple observation personnelle encore à démontrer???

Description

Le fou est le nom courant donné à un groupe de grands oiseaux de mer palmipèdes, qui forment le genre Sula. Les fous comptent neuf espèces. Ils habitent les îles tropicales et subtropicales. Le fou de Bassan est une espèce réputée des régions tempérées, cependant j'en ai observé au Venezuela. Leur surnom leur vient des marins, car les fous se posaient sur les bateaux et se laissaient facilement attraper. Cependant, il est si vif, qu'il n'est pas un sujet facile pour l'objectif de l'appareil photo... Le pélican est bien plus facile à photographier.

Ce sont des oiseaux de mer, mais non pélagiques : ils ne s'éloignent guère des côtes. Ils sont puissants et aérodynamiques, très adaptés au vol en piqué. Certains d'entre eux se laissent tomber du ciel verticalement sur plus de 45 mètres de hauteur.

Les fous nichent en grandes colonies sur les rivages et se nourrissent de poisson. La plupart construisent des nids rudimentaires à même le sol, et élèvent un ou deux oisillons par saison. Le fou de Bassan a les ailes blanches bordées de noir. Le fou que nous avons le plus souvent croisé est le fou à ventre blanc ou fou brun. Il a le dos brun chocolat, le ventre blanc et les ailes ourlées de blanc. Il mesure 75 cm. Il paraît plus léger, plus fin que le fou de bassan. Sa queue est plus longue aussi. Le fou brun à pieds bleus se trouve surtout sur la côte Pacifique de l'Amérique centrale et aux Galapagos. Les fous que nous rencontrons dans les Antilles ont les pieds jaunes. Les yeux clairs. Les juvéniles n'acquièrent leur robe adulte qu'au bout de 5 mues annuelles. Pendant leur première année ils ne revêtent donc pas la livrée caractéristique de leurs parents. Mais un plumage plus terne, uniformément couleur chocolat.

L'exploitation par l'homme de l'anchois - nourriture préférée du fou, avec les merlans et autres harengs - a contribué à la forte diminution de cette population.

Classification

Les fous constituent le genre Sula de l'ordre des Pélécaniformes. Le fou à ventre blanc ou le fou brun a pour noms scientifique Sula leucogaster . Le fou de Bassan se nomme Sula bassana

Sources : Encarta, Universalis
Photos : L'Etoile de Lune