VANUATU: Port Vila sur l'île de Efate

EFATE: Au nord de l'île

VANUATU: Jeune chaîne volcanique

Des îles volcaniques toujours en activité

Population mélanésienne

Ni-Vanuatu: Enfants de l'île Pentecôte

Traditions et coutumes encore trés présentes

Couleurs nationales très rasta...

Ambrym: Masques traditionnels

Nord-Est de Efate - Accueil des enfants

Espiritu Santo - Côte est

Ile de Pentecôte - Sourires des enfants

Ile de Pentecôte: Saut du Naghol

Fleur tropicale qui donne le bonnet d'évêque

Espiritu Santo: Baie de port Olry

Port Olry: Restaurant Little Paradise

Santo : Port Olry - Ile dauphin

Port Olry... et sa baie déserte

Espiritu Santo: Danseurs de Matantas

Santo : Ile Malo - Pose des enfants de l'école

Crabe des cocotiers et étoile bleue

Des îles volcaniques encore trés actives

Coutumes et traditions trés respectées

Maquillage aux couleurs du Vanuatu

Tanna: Fête de la circoncision

Le mont Yasur et sa coulée de cendre

Villages traditionnels aux coutumes entretenues

Ecoles des îles,
Deux poids, deux mesures

 


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Sur les îles les plus reculées, les écoles sont souvent tenues par le prêtre catholique dans les villages francophones et par le pasteur dans les villages protestants et anglophones. Certaines écoles sont très rudimentaires comme vous pouvez vous l'imaginer. Par contre, à Randawi, sur le centre de la côte est de Pentecôte, nous avons visité une école, qui nous a surpris par son équipement.


Les classes de physique, de chimie étaient particulièrement bien dotées, celles de mécanique ou d'ébénisterie étaient aussi bien outillées que celles qu'on trouve dans les écoles professionnelles d'Occident. Les classes pour les filles, "technologie de la cuisine ou du textile", étaient nanties d'ustensiles que l'on ne voit pas même dans la cantine de l'école.


Nous avons le fin mot de l'histoire. Sila, notre hébergeur, était le principal de cette école pendant plusieurs années. Il s'est démené pour lever des fonds australiens de solidarité. Il a reçu l'équivalent de 80 millions de Vatu soit 650 000 euros. Une somme énorme, qui a permis de créer un internat pour jeunes filles et garçons, des classes dans plusieurs bâtiments solidement implantés sur une colline qui surplombe l'océan. Une librairie nantie de nombreux livres.


Les bâtiments sont propres, bien entretenu, les infrastructures nous paraissent presque luxueuses, tant le reste des villages est basique. Silas avait reçu tant d'argent qu'il eut l'idée de ne pas tout dépenser dans une seule école. Il a réparti les sommes vers des écoles particulièrement démunies d'îles voisines comme Ambaé, ou d'autres écoles nécessiteuses du nord de Pentecôte.


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Dans tout "ce luxe" éducatif, nous sommes surpris de découvrir la "cantine". Les élèves apprentis cuisiniers disposent dans leur classe de cuisinières à gaz, et de tout ce qui existe dans une cuisine basique "chez nous". Mais la cantine reste à la "mode locale". Un feu de bois à même le sol sur lequel on pose d'immenses gamelles où cuisent taro, ignames et légumes locaux, pour les 300 élèves internes à l'école. A côté, chaque jour, un "boulanger" cuit 60 pains au feu de bois.


Ces choix ne sont pas surprenants. Après tout, les enfants doivent apprendre à gérer des outils "modernes" afin de trouver un travail dans l'hôtellerie ou la restauration destinés aux touristes. Par contre, ils n'oublient pas le mode traditionnel de cuisiner et cette nourriture, riche, à laquelle ils sont habitués est leur quotidien.


Aujourd'hui, Silas a été "limogé" par ses supérieurs de Port Vila. Son coup d'éclat, la gestion admirable de l'école, a fait des jaloux politiques qui craignaient qu'il ait des arrières pensées. Finalement, ils lui en ont donné "des idées", et au mois d'octobre, il se présente pour les élections parlementaires. S'il gère aussi bien la politique qu'il a géré cette école. Et bien, je pourrais affirmer que pour la première fois de ma vie, j'aurai rencontré un politicien digne d'être élu!


Cela dit, tout n'est pas rose...


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Nous sommes également allés dans une école de Efate, l'île principale qui porte la capitale et les centres administratifs du Vanuatu. Et visiblement, toutes les écoles ne bénéficient pas des mêmes avantages. Nous n'étions qu'à 60 kilomètres de Port Vila. La route qui fait le tour de l'île est bitumée de neuf. Certaines parties offertes par les Américains, certaines autres par les Japonais. Une très très belle route. Notre guide, Peter, ironise en chemin. Il nous dit que la partie la plus cabossée est celle qui était sous la charge du gouvernement du Vanuatu. Il l'appelle "where's the money" en début de journée, et en fin de soirée alors qu'il se sent à l'aise avec nous, il la débaptise et la surnomme la "corruption road".


Partout au monde les histoires se répètent lorsqu'il s'agit de mélanger le pouvoir, l'argent et la politique.


Dommage que dans ce lot nauséabond, les enfants en souffrent. L'école dans laquelle nous nous arrêtons est démunie de tout. Les enfants ont de larges sourires dans des vêtements, trop grands, des chaussures de 7 lieues, ou carrément des "loques dépenaillées. Nous étions arrivés, heureusement, avec des cahiers, des crayons, des livres et vêtements (c'est fou ce que notre bateau peu contenir!). Le maître d'école était si heureux de ces présents, qu'il a réuni les enfants sous un arbre, à l'ombre pour nous chanter des petites chansons. J'avoue ne pas avoir compris la moindre parole de ces chants criés avec une telle verve, et des voix si aigües que mes pauvres vieux tympans vibraient autant que leurs cordes vocales. Mais quels sourires, sur les visages. Au passage, entre deux chants, un plus grand se retient de justesse de chopper le pou qui court sur la tête de son cadet. Que ça gratte ces pauvres têtes!!!! La prochaine fois, il faudra que je pense à leur amener les shampoings capables de traiter ce désagrément (!)


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Avant de partir, le maître d'école nous montre une classe, où il a dressé sur le mur la liste des "nécessités" pour faire fonctionner son école. Il nous demande de la photographier et de faire passer le message. Peut-être aura-t-il autant de chances que Silas à l'île de Pentecôte? Qui sait. En attendant, nous glissons des billets dans la "donation box". C'est le moins qu'on puisse faire. Mais en même temps, notre coeur est lourd. Nous nous sommes arrêtés ici, et tout au long des îles, il y a encore, et encore des écoles qui ont besoin d'aides extérieures, car les directeurs des établissements savent très bien qu'ils ne peuvent compter sur l'état.


Au retour, à Port Vila, grosse ironie. Les professeurs français envoyés par la France au lycée de Port Vila ont été sollicités afin de réduire les charges. Leurs salaires qui sont "très élevés" par rapport au salaire moyen du Vanuatu seront diminués de quelques euros. Ils font grève et choquent la population locale, qui ne compte que sur des revenus allant de 200 et 500 euros par mois.


Ainsi va la vie... Et je me rends compte qu'à voyager de pays en pays, nos valeurs changent complètement. Nous ne sommes plus dans un cocon dicté par une quelconque société. Nous sommes des électrons libres et nos yeux s'ouvrent, s'ouvrent, s'ouvrent!



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© Droits réservés 2019 : etoile-de-lune.net | Article rédigé par Nathalie Cathala - Mise en page de Dominique Cathala