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Le Taro

 

La racine de taro

Le taro est un tubercule, tout comme l'ufi (variété d'igname), l'umara (patates douces). Il fait partie de l'alimentation de base des Polynésie, au même titre que des fruits-légumes comme l'uru (fruit de l'arbre à pain) ou le fei (banane plantain). Ces féculents accompagnent les poissons, poulets, couchons et chèvres.

L'importation de ces plantes alimentaires date d'avant la venue des Européens. Les Maohis originaires de l'Indo-Malaisie, emportèrent sur leurs pirogues doubles ces plantes qui s'acclimatèrent facilement au sol des îles Polynésiennes. Seule la patate douce ne viendrait pas de l'ouest, mais de l'est et donc du continent sud-américain. (voir la carte des apports végétaux en Polynésie issue de l'excellent livre édité par Natan "Terre et Civilisation polynésienne de Guy Guennou, François Merceron, Michel Lextreyt et Pierre Yves Toulellan)

La cuisine traditionnelle polynésienne a tenu bon contre celle importée par les métropolitains. Sur les marchés locaux, on trouve plus de légumes locaux que ceux importés. Quelques choux chinois en plus... Mais la nature est ici assez généreuse pour ne pas avoir envie de changer pour des produits qui finalement semblent moins goûteux aux papilles des Polynésiens. Il en est ainsi du "fafa", épinard tropical, qui a bien plus de goût que celui qui est cultivé dans les zones tempérées. Les féculents locaux sont bien plus savoureux que la très "fade" pomme de terre que nous connaissons.

Le taro est en bonne place dans les plats traditionnels. Il se cultive facilement dans les terrains marécageux ou tarodières. Pour créer son potager de taro, il suffit de couper de jeunes pousses sur de vieux pieds, de les piquer dans des trous de vases, profonds de 20 cm et d’attendre que la nature fasse son oeuvre.

Le taro fait partie de la famille des Aracées, il s'apparenterait, "de loin", au radis noir. La racine est utilisée en tant que telle, mais on consomme également les jeunes feuilles, appelées pota. Les Marquisiens conservent le taro en le cuisant et en le réduisant en une pâte fermentée et assaisonnée qu’ils appellent le popoi. Ils enterraient le popoi dans d'énormes cylindres de pierre semi-enterrés. Cette pratique remonte aux temps anciens où les Marquises très isolées devaient faire face à 6 mois de sécheresse annuelle.

Dans les îles de la société, le taro est omniprésent dans tous les ahimaa (fours tahitiens). Il servira également de base au poe (dessert sous forme de purée) très apprécié, grâce à son arrière-goût sucré.

Je vous parlais plus haut du "fafa" ou épinard tropical. Sa feuille au goût suave est issue d'une variété spécifique de taro. Les Polynésiens n'en utilisent que les feuilles délaissant le tubercule. Riches en sels minéraux, fer et calcium, le fafa s'accommode particulièrement bien au poulet.



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