La côte sud de Raiatea
Un zeste de Paradis assaisonné d'une paix divine
La côte sud
Après la route traversière, nous arrivons au fond de la baie de
Faatemu, au PK50.
La route du tour de l'île
|
Les PK sont les repères kilométriques des îles de Polynésie. Ici, il
n'y a pas vraiment d'adresse du type : Mosieur x, 5 rue du bougeoir, 83
xxx Ville les bains. Les adresses ont un cachet tout polynésien.
Lorsqu'une famille habite en dehors de la route principale qui ceinture
l'île, son adresse sera un vrai poème du style : Madame Y, Maison rouge
en face de Julien au PK 21.5, Raiatea PF. Si Julien déménage, le
facteur s'adapte... Lorsque les maisons se trouvent sur la route,
l'adresse est simplement faite du kilomètre auquel elle se trouve par
rapport à la ville. La route de Raiatea faisant exactement 100
kilomètres, au PK 50 nous nous trouvons exactement à l'opposé de
Uturoa, "la capitale".
Je vous disais combien la ville était paisible. Et bien, plus on se
rapproche du sud, plus la route est déserte. Elle est si peu fréquentée
que dans certains villages, les enfants oublient que des voitures
pourraient passer et ils jouent au foot sur le bitume, se fabriquant
avec des filets de pêche le "but". Mieux vaut rouler au pas, pour ne
pas rompre l'insouciance ambiante. De toute manière, la vitesse ne rime
à rien, elle nous empêcherait de profiter des paysages qui à chaque
virage se révèlent enchanteurs!
La vie est si tranquille dans le sud de Raiatea, qu'il m'est venu cette
idée : "toute personne qui naît ici, est inadaptable dans la plupart
des grandes villes de ce monde". Vous vous souvenez cette chanson de
Michel Sardou "dans ces villes de grande solitude"... Cette expression
si triste, si grise pour une ville. Ici, la solitude règne aussi, mais
elle revêt sa plus belle étoffe! Elle donne une incroyable densité à la
tranquillité. Le silence n'y est pas lourd, il est synonyme de liberté
soulignée par le chant aigu des oiseaux, le clapotis du lagon,
l'imperceptible chuintement des palmes de cocotiers dans la brise aussi
légère qu'une caresse.
... Je m'arrête, inutile de vous abreuver de descriptions, car
finalement, un seul mot résume tout cela : le paradis !