La légende des dauphins


Depuis huit ans que nous vivons avec l'océan, ses caprices, mais également tous ses moments de bonheur, il nous est impossible de vous dire combien de dauphins nous avons croisés.


A la sortie du canal de Panama

Cadeau de bienvenue dans le Pacifique

Chance, hasard?


Notre étrave a souvent, très souvent suivi des hordes de dauphins joueurs. A chaque fois, c'est la fête à bord. Ces rencontres décidées par eux seuls sont parmi les plus beaux cadeaux du voyage. Ceux qui nous lisent depuis longtemps savent que nous avons eu la chance de nager avec eux. Nous étions seuls aux Aves, archipel du Venezuela, et pendant quatre heures, ils nous ont acceptés dans leur environnement. Ils tournaient autour de nos palmes, nous entendions leurs chants tandis que nous nous amusions de leurs facéties, les observant au travers de nos masques. Quatre heures inoubliables que je n'ai jamais pu partager en images, car à l'époque nous étions très peu équipés. Puis dans la même année, après avoir acquis un petit appareil "amphibie", nous les avons retrouvés, dans un mouillage désert de Curaçao. Là aussi, ils nous ont acceptés parmi eux, n'hésitant pas à nous faire remarquer à quel point nous étions des hydrophiles patauds!


Là enfin, j'ai eu la chance d'immortaliser ces moments !


Depuis que nous avons passé le canal de Panama, nos amis ont changé de comportement. Nous les trouvons rarement au large, par contre, ils nous rendent, très souvent, visite au mouillage. Malheureusement, dès que nous nous mettons à l'eau, ils disparaissent.


Les dauphins du Pacifique partagent avec les bateaux, les aires de repos incomparables que sont les lagons. Au temps des Maohis, ce devait déjà être le cas, puisque les anciens racontent une très jolie légende, qui explique la familiarité des dauphins envers les humains:


"Après avoir donné cins beaux enfants à son mari, Moevai mourut. Rainui éleva seul ses enfants. Ils étaient la prunelle de ses yeux, et Rainui passait tout son temps avec eux. Une nuit, le dieu Tmatoa, et sa femme Moevai lui apparurent en rêve. Sa femme lui dit à quel point ses enfants lui manquaient, et qu'elle ferait tout pour les récupérer. Rainui, oublia ce songe étrange. Il continua sa vie. Il se remaria, et il eut à nouveau cinq enfants.


Dans le lagon, en eau peu profonde

Deux silhouettes familières

Par une belle journée ensoleillée, Rainui proposa un concours de plongée aux cinq de ses plus jeunes enfants. Ensemble, ils ramassèrent des "pahua, ma, vana" (burgaus et oursins), et ils pêchèrent quelques poissons, des "paihere, roi, hi" et "ume" (carangue, loche, rouget et nason).


Content de la journée, Rainui proposa un concours de plongée : - Le gagnant aura la plus grosse portion de "Poe" au repas du soir. (le Poe est une purée de fruits servie comme légume ou en dessert)


Les six enfants plongèrent ensemble. Rainui commença à compter les secondes : - hoê, piti, toru, maha ... (un, deux, trois, quatre...).


Plus les secondes s'alignèrent, plus la fierté du papa grandissait : - Mes enfants sont les meilleurs, ils sont tous de bons plongeurs !


Mais l'attente se prolongea tant que Rainui s'inquiéta: - Ah! Mes enfants, où êtes-vous ? Vous restez trop longtemps dans l'eau !


Mort d'inquiétude, il plongea à son tour. A bout de souffle, il remonta à la surface. Il se mit à pagayer dans tous les sens pour tenter de les apercevoir. Il pleura parce qu'il était impossible aux humains de rester si longtemps sous l'eau. Il se sentit mourir de douleur, quand, soudain, six animaux qu'il n'avait encore jamais vus jaillirent hors de l'eau ! Ils exécutèrent des taviriviri (pirouettes) et ils retombaient dans l'eau avec de gros "ploufs". Ils nageaient autrement que les poissons, et ils respiraient en surface. Rainui décela de grands sourires sur leur bec. Rainui se souvint du message du Dieu Tamatoa. Ses enfants étaient devenus des animaux de l'océan, aux côtés de Moevai. Ils étaient si beaux et si gracieux. Les larmes continuèrent de rouler le long de ses joues.


Nous nageons pendant 4H avec

les dauphins des Aves (Venezuela)

Morale maohie: Parce que les dauphins étaient auparavant des humains, ils aiment les hommes. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, ils veulent jouer avec eux, rester auprès d'eux, leur donner un peu de joie. Ils sont les dauphins, "te mau ôuà" (le poisson qui saute)


Légende racontée par notre ami de Moorea Tehuri a Vero (ce qui signifie "détourner les ouragans"). Tehuri a Vero était guide au musée de Tahiti, il est passionné de l'histoire maohie et la partage avec une générosité sans pareille. On trouve également cette légende sur le site de :

www.coeurpolynesie.com

Mais il faut toujours se méfier des "on dit que". En réalité nous en avons observé des quantités, de l'infiniment petit aux tailles moyennes. Ce gros mollusque bivalve ou "Tridacna gigas" a été surnommé bénitier, en raison de son utilisation première dans les Eglises. Cette espèce comestible a été mise sous haute surveillance, car elle a frôlé de près la voie de l'extinction. Aux vues des quantités observées, il semble que ces précautions fonctionnent.


 
© Droits réservés 2012 : etoiledelune.net | Article rédigé par Nathalie - Mise en page de Dominique