Le navigateur Alain Gerbault |
En 1921, il change radicalement de vie. Il achète, en Angleterre, le Firecrest, un cotre de course, qui n'est plus de toute première fraîcheur. Néanmoins, il réalise en 1923, une première traversée d'est en ouest de l'Atlantique en solitaire. De Gibralta, il atteint New York en 101 jours. Une navigation longue et laborieuse où le manque d'expérience dresse dans son sillage de multiples erreurs. Loin d'être salué par ses pairs navigateurs, il sera traité en amateur "ayant su se faire valoir par ses écrits et sa cote auprès des médias".
Alain Gerbault le précurseur |
En juillet 1931, le firecrest trop vieux, coule lors d'un remorquage. Le navigateur construit un autre voilier, qu'il appellera "modestement", L'Alain Gerbault.
Il repart de France en 1932, pour les îles du Pacifique. Il atteint les Marquises en 1933, les Tuamotu en 1934, Tahiti en 1935. Il choisit comme port d'attache, Bora Bora "l'île aimée entre toutes". D'île en île, il passe son temps à défendre la cause polynésienne contre le colonialisme qui tue sa culture. Les intellectuels gardent de lui, l'image du défenseur des traditions locales, des chants, et des danses interdites par les Eglises et l'administration. Il tente aussi de combattre l'alcoolisme chez les jeunes en instaurant le culte du sport. A Bora, par exemple, il fait couper des flamboyants centenaires de la Place Matai pour que les jeunes y jouent au football.
Dessin du navigateur |
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il prend le parti de Pétain. Les choses se dégradent alors réellement entre lui et les Polynésiens. Il quitte l'archipel, pour une errance dans le Pacifique qui le conduit jusqu'au Timor. « Usé, très maigre, les cheveux entièrement blancs", il s'échoue sur sur le récif. Son bateau perdu, Alain Gerbault est emmené à l'hôpital, il y mourut, de la malaria, le 16 décembre 1941 à l'âge de 48 ans.
Timbre hommage à Alain Gerbault |
La stèle d'Alain Gerbault est toujours en place non loin des quais de débarquement de Vaitape. Il faut la chercher, presque cachée dans un recoin du marché des artisans. A son abord, on ressent comme un désoeuvrement, une indifférence non loin de l'oubli.
Sources:
www.tahitiheritage.pf
J'ai presque peur de pénétrer dans son lagon et de briser son magnétisme en l'approchant de trop.