POLYNESIE : Terre des Hommes

Au quotidien : Départ pour la chasse

Tikis et Marae. Danseur en tenue traditionnelle

Pirogue, moyen de transport traditionnel

Au bord du lagon. Tatouages et coquillages

Spectacle sur l'eau pour le touriste

Polynésie... et tourisme de luxe

Base de l'économie polynésienne




















Escale au pays des Hommes


Nombres de milles parcourus : 18626 milles
Nombre de visiteurs sur le site : 616 900
Nombre de personnes inscrites à la lettre : 1077
Position de L'Etoile de Lune : Bora Bora


"(...) Bougainville soigne les chapitres où il décrit sa découverte. (...) Avant de livrer quoi que ce fût à l'imprimeur, il a revu et corrigé ses notes, et nullement dans le sens de l'exactitude. Ce délicat travail de faussaire fut inconscient autant que conscient. Si souvent (...), Bougainville avait eu l'occasion de ruminer, de refaire toute son arrivée dans l'île étonnante. (...)"

Henri Queffélec, La Boudeuse ou le tour du monde de Bougainville


Noël sous les tropiques non conventionnel

BONNES FÊTES
Nous vous souhaitons de bonnes préparations, ainsi que de merveilleuses fêtes de fin d'année. Qu'elles réunissent les familles, les amis, dans une ambiance chaleureuse ! Nous vous retrouvons en début d'année prochaine pour les vœux traditionnels.


NOUVEAUTES SUR LE SITE :
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EN FIN DE MESSAGE :
Des nouvelles du concours de Blogs

Les photos du mois : Huit Noëls sur l'eau



Résumé


Ce mois-ci notre lettre d'escale n'est pas inspirée par un lieu en particulier, mais plutôt par un échange d'idées, celles que nos amis polynésiens ont bien voulu partager. Ils s'expriment toujours avec réserve et pudeur, pour autant, lorsque la confiance s'installe, nous comprenons qu'ils soient « fiu* » d'entendre des propos ressassés depuis la venue des premiers navigateurs occidentaux. Sans avoir la prétention de rétablir une « vérité » que personne ne connaît, j'aimerais ouvrir une porte, vers une autre manière de voir, ou d'aborder nos amis des Mers du Sud.


*Fiu : terme polynésien qui signifie, las, fatigué...



Bonjour,


Toute personne s'intéressant à la Polynésie tombera inévitablement sur des phrases telles que :

« Tahiti fut découverte en 1767 par Samuel Wallis »

« Samuel Wallis découvrit de nombreuses îles et atolls du Pacifique Sud, Pinaki (...) ainsi que Tahiti, le 19 juin 1767 »

« Il y a surtout trois navigateurs associés à la découverte de Tahiti : Samuel Wallis, Louis Antoine de Bougainville ainsi que James Cook. »

La « découverte » des îles Marquises, quant à elle, est attribuée à l'Espagnol Álvaro de Mendaña de Neira.


STOP!!!!

Arrêtons ces billevesées!


Loin de moi l'idée de minimiser les exploits des premiers navigateurs occidentaux! Magellan, Wallis, Cook, Bougainville, Lapérousse, voilà de vrais aventuriers! Ils partaient sur des océans, peu ou pas cartographiés. Ils ne connaissaient pas l'étendue de notre planète, et pourtant ils se lançaient sur des navires « qui n'avançaient ni de l'avant, ni de l'arrière » (comme dirait Kersauson). Ils emportaient dans leurs cales veaux, vaches, cochons qui ne résistaient pas au premier roulis et mourraient de dysenterie, accentuant la puanteur d'un équipage nombreux, mal payé, mal nourri, confiné dans les entreponts. Ces hommes-là ont tous les mérites. D'abord, celui d'être parti, d'avoir fait avancer la science, d'avoir poussé plus loin les frontières de notre géographie, d'avoir inventé une nouvelle manière de voir le Monde. Oui, ils sont de vrais aventuriers, ils ont tous les mérites, sauf celui de la découverte des îles des Mers du Sud.


Car les terres nouvelles ne sont « découvertes » que si elles sont désertes. Or, les premiers à mettre le pied sur les îles du Pacifique Sud sont les Maohis. Je vous ai déjà raconté l'épopée de ce peuple qui traversa le plus grand océan du monde sur des pirogues doubles (ancêtres de nos catamarans actuels), lors même que les Occidentaux n'osaient pas encore s'aventurer sur l'Atlantique, pensant qu'au bout de l'horizon il n'existait qu'un néant dans lequel tous ceux qui s'y engageaient périraient.


Pourtant, les premiers navigateurs occidentaux ignorent cet exploit et débarquent à Tahiti en considérant ce peuple comme « sauvage », à leurs yeux ce ne sont rien d'autre que des « naturels ». Pour les nommer, ils utilisent aussi des termes impropres comme « Indiens ». En somme, ils englobent, les gens, au même titre que les îles, dans le lot de leur découverte. Ce comportement ne se limite pas aux premiers découvreurs. Melville en 1842 parle de ses hôtes dans ces termes : «  Ces insulaires n'étaient que des païens! Des sauvages! Voire des Cannibales! »


Les navigateurs occidentaux sont-ils des inconditionnels de la « génération spontanée »? Personne ne s'est demandé comment tout un peuple était parvenu dans ces îles éloignées de tout? Le premier à soulever la question de leur origine est Thor Heyerdahl, en 1947, soit plus de deux cents ans après que le premier Européen ait posé le pied à Tahiti. Il en faut du temps pour accéder à une curiosité impartiale!


D'emblée, Maohis et Occidentaux nouent des relations ambiguës.


Dans les premières heures, de leur irruption dans le Monde maohi, Wallis et Mendaña, sans se poser la moindre question sur la légitimité de leur présence, tirent tous les deux, à boulets rouges, sur les « Indiens ». Mendaña, encerclé par 200 pirogues « trouve sa sauvegarde » dans l'usage de ses canons, allongeant au passage des pères et leurs fils devant les yeux effarés des femmes qui ne comprennent pas comment après un bruit effroyable de détonation leur mari et fils se vident de leur sang. Wallis en fait autant, pour des raisons mal expliquées dans son propre carnet de voyage.


Qui sont donc les « sauvages »?


Panique, manque de sang-froid, incapacité à se mettre à la place d'autrui ou de se remettre en question, inaugurent les relations entre le peuple maohi et les visiteurs étrangers. On peut ajouter à cette liste, la subjectivité des témoignages. Les Maohis ne disposent que d'une tradition orale, pour perpétuer les faits dans le temps. Tandis que les étrangers maîtrisent l'écriture, et consignent pour l'éternité, leur version des faits. Les carnets de voyage sont rédigés par des hommes soucieux de laisser dans l'Histoire le meilleur souvenir de leurs agissements au cours de leur expédition. Il s'en suit une pléiade de descriptions, toutes plus blessantes les unes que les autres, pour un peuple, qui tout simplement les accueille et leur offre des victuailles fraîches.


Oublions un instant, les images véhiculées par les navigateurs d'antan, germes des stéréotypes d'aujourd'hui. Et passons de l'autre côté du miroir. Regardons arriver ces étrangers au travers des yeux d'un peuple, libre, qui vit sur des rivages balayés par l'alizé. Ils se sont installés, sur des îles à la forêt inextricable, ils ont dompté la nature et comptent le temps en nombre de lunes.


Les Maohis avaient, jadis, traversé le grand océan en quête du soleil levant. Les pirogues étaient chargées de femmes, d'hommes et d'enfants, ainsi que de cargaisons de fruits, de racines et d'animaux. Leur progression d'île en île, vers l'est, leur permettait de faire souche sur chaque nouvelle terre, puis de repartir, les « cales » pleines vers d'autres horizons. Ils investirent des terres naines disséminées sur une surface océanique équivalente à un tiers de notre planète. C'est ainsi que des Vanuatu, à Hawaii, en passant par l'île de Pâques, la Nouvelle-Zélande, la Polynésie, les Fidji, les Tonga, les Samoa... un peuple d'une même origine propagea, sa culture, ses croyances, son mode de vie.


Imaginez ce peuple, qui depuis des centaines d'années vit sur des territoires lilliputiens. Imaginez ce qu'il a pensé lorsqu'il a vu sur l'horizon se dresser d'immenses voiles blanches. Il les voit grandir. Ça y est, elles sont là, au bord du lagon. Ces voiles sont aux Maohis ce que les OVNIS seraient à l'homme du vingt et unième siècle? Quel être peut-il manoeuvrer de tels bâtiments?


Les Tahitiens ne craignent pas cette rencontre insolite, car ils ne se retranchent pas dans le fin fond de leur vallée, offrant l'image d'une île déserte. Au contraire, ils se jettent dans leurs pirogues, et ils affluent vers les nouveaux venus. Les Tahitiens, découvrent des hommes comme eux. Ils ont la peau cuivrée, des bras, des jambes, des cheveux, une tête, des yeux clairs, une bouche d'où émanent des mots sonores, une langue gutturale, teintée de nombreuses consonantes qu'ils n'utilisent guère. ...


« Ces vaisseaux sentent les épices et les excréments » (Queffélec). À leur bord, des hommes lâchés dans l'immensité océane souffrent de scorbut, de maladies inconnues. Ils emportent dans leurs soutes des animaux morts, faisandés. Ils traînent dans leur sillage une odeur pestilentielle. Et de funestes contaminations pour un peuple sans défense. Semblables et différents, les visiteurs portent des vêtements nauséabonds.


Les Maohis, quant à eux, ne cachent leur pudeur que sous de simples pagnes végétaux. Ces derniers offrent spontanément des fruits, des légumes, des denrées qui remettent d'aplomb les équipages anéantis par le scorbut. Ils reçoivent des clous, de la verroterie, des bonnets, des mouchoirs...


Futiles objets que les étrangers rendront indispensables à la vie des Maohis.


L'histoire ne s'arrête pas là. Sans pour autant exprimer leur gratitude, comme si la guérison des scorbutiques était un dû, les navigateurs d'outre-mer agrémentent leurs carnets de voyage de détails croustillants. Ils affirment que les « femmes leur sont offertes » nues et consentantes.


On lit dans les carnets de Bougainville : « Les pirogues étaient chargées de femmes (...). La plupart de ces nymphes étaient nues, car les hommes et les vieilles qui les accompagnaient leur avaient ôté le pagne dont ordinairement elles s'enveloppent. »...


Tandis que je partage ces citations avec vous, se dresse devant moi le visage médusé de Tehuri a Vero. Son nom signifie « chasseur d'ouragan », il a étudié l'histoire de son peuple, il se passionne pour celle-ci, il a été guide dans l'un des plus prestigieux musées des îles. Lorsqu'il a un peu de temps, il se confie... et s'insurge. Il me dit :  « Tu crois sincèrement qu'un seul homme sur cette terre échangerait sa propre femme contre des clous? »


Combien d'étrangers naviguant dans les parages ont véhiculé cette image?

Des dizaines! Des centaines? Combien?


Elle est si incrustée dans les mémoires que la réputation des vahinés en est entachée jusqu'à aujourd'hui. Pourtant, lorsqu'on déroule le film des premières rencontres. On ne peut croire que les Maohis ont utilisé leurs femmes comme monnaie d'échange.

En échange de quoi?

De la peur de l'inconnu?

C'est peu probable, les Maohis auraient choisi d'aller se cacher dans les vallées profondes de leurs îles. Elles sont denses et inextricables. Cette année, encore, un Américain randonneur, s'est perdu à Tahiti pendant plusieurs semaines. Inutile de préciser qu'au temps de James Cook, il eut été facile aux insulaires de se retrancher à l'intérieur des terres, et de laisser le rivage aux intrus jusqu'à ce qu'ils s'en aillent. Leurs séjours n'étaient jamais très longs. Bougainville qui a laissé derrière lui, à jamais le goût de la « nouvelle Cythère », n'est guère resté plus de dix-huit jours à Tahiti. Moins de vingt jours pour tisser à jamais le portrait des vahinés des Mers du Sud!


Quant à prouver que les Tahitiens offraient leurs femmes en échange de clous! L'argument est de peu de valeur. Les Maohis en étaient à l'industrie de l'âge de pierre, au moment de l'arrivée des premiers observateurs occidentaux. Certes... Ils ne connaissaient donc pas les métaux. Mais, ils n'en avaient pas besoin. Ils possédaient l'art de façonner des hameçons de nacres, des outils ingénieux qui leur permettaient de construire des navires dont la performance ne cessait d'étonner James Cook en personne.


N'y aurait-il pas tout simplement méprise entre les moeurs et le mode vestimentaire? Les hommes du froid arrivent sous les latitudes tropicales, ils ont coutume de voir leurs femmes vêtues de tissus lourds et encombrants.

« Cachez ce sein que je ne puis voir »...

Ils débarquent au pays du corps qu'ils voient nu pour l'époque. Ils sont pourtant plus vêtus que n'importe quel vacancier actuel sur une plage de Saint Trop! Les pagnes en matière végétale couvrent ce qu'il faut. Mais, ils se dévoilent sans malice, ni arrière-pensée à des esprits englués dans une pudibonderie vestimentaire, qui ne calme pas pour autant les ardeurs de marins en mal d'affection. Les rapporteurs n'auraient-ils pas, un tant soit peu, confondu leurs agissements, leurs désirs, et la réalité plus simple, tout bonnement plus élémentaire et essentielle à un mode de vie adapté à une latitude tropicale dans l'hémisphère sud?


J'ai du mal, tout comme notre ami, Tehuri a Vero, à croire cette généralisation du « don de sa propre soeur, fille, ou épouse » à l'étranger. Il suffit de vivre en Polynésie, pour comprendre à quel point ce peuple est pudique, respectueux, et profondément choqué par tout ce qui a pu être dit sur lui... Tout est une question de nuances. À l'époque, tout comme aujourd'hui, le peuple maohi aimait danser, faire son Heiva, haut en couleur, en mouvements de corps. Mais ces mouvements, que Cook qualifiaient de « par trop éloquents »... étaient-ils pour autant libertins? Il suffit de se rappeler du déhanchement de Elvis Presley qui n'était pas filmé en 1960, pour cause de « Oh ça me choque de trop ! »... J'imagine Cook, Bougainville ou n'importe quel Européen à peine sorti de sa sacro-sainte couronne protestante ou catholique débarquant en plein Heiva, manifestation des plus païennes qui soit!


Les premiers visiteurs ne se détachaient pas de leurs valeurs prudes et monothéistes de la seconde moitié du dix-huitième siècle, pour observer objectivement leurs hôtes des Mers du Sud. Ils étaient issus du Siècle des Lumières, certes, mais aussi de celui, très obscure, des révolutions les plus sanglantes, les plus barbares de l'époque. Faut-il rappeler que nous tranchions les têtes et que nous les baladions au bout de piques en fer dans les rues de Paris? Les têtes couronnées d'outre-Manche, ne divorçaient pas, mais se débarrassaient férocement de leurs épouses... Que dire, si l'on remonte le temps, des inquisiteurs? ...


Nul besoin de dresser une liste exhaustive!

Quelle boucherie!


Et ce sont ces yeux-là qui jaugent, jugent et rapportent les « sauvageries » des peuples du bout du monde?


Aujourd'hui, les livres d'Histoire (ou d'histoires) ne reprennent que les particularismes, les phénomènes et le sensationnel des Maohis. Ils s'étalent sur les méthodes expéditives concernant les premiers-nés de la secte des Arioi. Je ne cautionne pas ce genre de faits. Je signale simplement que toute société a toujours compté dans son giron des « sectes », des « groupements à part » qui ne sont pas le reflet de ce qui se passe au sein de la majorité. Pourquoi, ne parle-t-on que de cela? Et non des NOA ( les communs, les gens simples en tahitien). Aucun récit ne parle de leur mode de vie.


Je vais tenter ici, un anachronisme explicatif. Imaginez que d'un coup, tous les Noa du monde actuel (nous les communs des mortels sans voix devant nos télévisions) nous ne laissions aucun témoignage. Que nos descendants, dans deux ou trois cents ans ne récupéraient de notre mode de vie que les « certitudes » des journaux d'information écrits, télévisés, bref uniquement l'audiovisuel d'aujourd'hui ce qui équivaut aux carnets de voyage des navigateurs d'autrefois (une seule voix). Quelle image de notre monde auraient-ils?

Ces gens seraient persuadés que nous passons TOUS notre temps à être racistes, sanguinaires, suicidaires, violents, complètement inconscients de notre environnement, proxénètes pour les hommes et filles de joie pour les filles, cupides, voire cannibales, infanticides... et j'en passe.


Qui parmi vous se reconnaît dans cette liste? Pourquoi ne parle-t-on jamais du « Noa »? Celui qui dans son quotidien vit de ce qu'il travaille, vit en aidant sa famille, vit en aimant son prochain, en lui rendant service, et en ajoutant quelques pièces dans l'escarcelle de celui qui a faim?


Il faut donc être très prudent !

Quelque chose d'écrit n'est pas forcément vrai!

Comment la vérité peut-elle être contenue dans ces seuls carnets de voyage tandis qu'ils sont écrits par des personnalités qui n'ont à aucun moment maîtrisé les langues insulaires?


Combien de temps vous faut-il pour maîtriser une langue étrangère? La pratiquer si bien que vous seriez capable d'en comprendre les moindres finesses et du même coup de déchiffrer les moeurs d'un autre peuple?


Lorsqu'ils communiquent entre eux, Tahitiens et Européens le font par gestes. Lorsque Bougainville négocie avec l'ari'i nui, la durée de son séjour à Tahiti, « Il a fallu qu'il assiste coup sur coup à trois conseils de "sauvages". Mieux vaudrait dire trois micmacs, de soupirs, de cris, de gestes. Les regards jouent un rôle considérable dans ce désert langagier. » (Queffélec, La Boudeuse...)


Comment les premiers navigateurs sont-ils capables de ramener un rapport précis sur ces populations, leurs moeurs et leur mode de vie? Reprenons le récit de Bougainville, il demeure moins de 20 jours aux abords d'une île. Il ne connaît pas un mot de la langue tahitienne. Et pourtant, il en parlera comme si tout lui était apparu aussi clairement qu'un livre d'histoire. « La fureur de la sincérité qui allait saisir officiellement les auteurs de mémoires autobiographiques ne sévissait pas encore. Certains aveux restaient dans l'encrier.  (...) » Ce comportement perdure, jusqu'à Melville qui après avoir traité ses hôtes de « sauvages » exprime néanmoins son étonnement sur l'organisation de la société maohie : « Tout se passait dans les vallées avec une harmonie et une douceur sans égales. Comment donc arrivaient-ils, sans le secours d'aucune loi établie, à faire preuve, à un degré si éminent, de cet ordre qui est le plus grand bienfait et la fierté d'un état social? »


Bonne question, qui démontre que les Maohis jouissaient d'un ordre social, qu'ils ne vivaient pas dans une anarchie libertine comme tant de navigateurs ont tenté à le faire croire. Monsieur Henri de Queffélec a cette phrase ô combien essentielle! « En face des récits composés par les visiteurs, il eût été combien utile de mettre les témoignages écrits de leurs hôtes. »


Il faudrait dans cette longue Histoire d'histoires d'outre-mer rajouter un adage, celui de la ville de Gouda en Hollande : « Ecoute aussi l'autre partie ».


Mais sa voix ne portait pas jusqu'en Europe, cette autre partie du bout du monde n'avait aucun poids aux yeux des navigateurs qui désiraient briller à leur retour. Elle ne pesait pas lourd non plus, contre l'impérieuse nécessité de justifier les dépenses royales qu'exigeait ce genre d'expédition. Si à l'époque ces récits ont bien arrangé le monde occidental, il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, les livres d'Histoire les perpétuent sans que personne ne tente de renouer avec l'impartialité. Celle qui permettrait de donner la parole aux Tupuna (aux ancêtres).


A bientôt

Nat et Dom



Le Golden Blog Awards


Nous vous donnions dans le mail dernier les résultats intermédiaires du nombre de votants pour notre site. Vous vous souvenez que malgré notre inscription tardive nous avions amassé, grâce à votre mobilisation, au 24 octobre, 1818 suffrages nous plaçant à la seconde place du top 10. Il restait au jury parisien (deux fonctionnaires et le lauréat de l'an dernier) de départager les 10 premiers d'une longue liste de 150 blogs de la catégorie voyage.


Le 16 novembre la cérémonie parisienne a vu la consécration du dernier du top 10. Quant aux autres participants, aucune communication n'a été faite les concernant. Félicitation donc au vainqueur de la catégorie tourisme (la dénomination voyage n'ayant pas été conservée pour la cérémonie).


À nos yeux, chers lecteurs, vous restez les meilleurs, puisque vos témoignages inscrits sur la page du concours ont été les plus nombreux toutes catégories confondues. Et ne parlons pas du nombre de mails que vous nous avez envoyés ! C'était un réel tsunami de courriels ! Ce concours nous a rapprochés de vous, par les émotions que vous avez voulu partager.


Pour clôturer le sujet, voici une petite anecdote qui nous a beaucoup fait rire : « De passage à Londres, Charlie Chaplin voit dans le journal qu'un concours de sosies de Charlot est organisé dans le quartier de son hôtel. Il s'y rend anonymement, fait sa démonstration... et finit classé 27e ! »


Il nous reste donc l'espoir d'être classés en bonne place dans vos cœurs ! Et c'est bien là le principal.


Photos du mois

Nous fêtons notre huitième Noël sur l'eau, voici en images une rétrospective.


 
© Droits réservés 2019 : etoile-de-lune.net | Article rédigé par Nathalie - Mise en page de Dominique