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Message 90 – écrit en décembre 2010
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Récit sur les Marquises Nord : Nuku Hiva, Ua Pou
Position actuelle de L'Etoile de Lune : Tahiti
Eloignez les âmes sensibles...
- Deuxième épisode - |
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« Les indigènes sont en général peu causeurs(...) J'étais de plus en plus frappé par l'insoucieuse allégresse qui régnait de toutes parts. Tout leur plaisir, du reste, semble fait des petits incidents futiles de l'heure qui passe (...) »
Herman Melville dans « Les mers du Sud. »
Nouveauté sur le site etoiledelune.net :
- Un nouvel album photos sur la plus marquisienne des îles Marquises : Nuku Hiva
Dans le journal
Vous vivrez, au jour le jour, notre navigation vers Tuamotu et les impressions sur les premiers atolls que nous visitons.
En fin de message :
Le bon moment pour partir vers la Polynésie...
Photo du mois : Viril Tiki
Résumé
Après une navigation tranquille, Nuku Hiva, s'offre à notre étrave. Nous pensons y trouver le « meilleur mouillage des Marquises ». Nous devrons le fuir, tout comme les autres. Entre le 28 octobre et le 21 novembre nous ne compterons que trois nuits où il fut possible de dormir relativement « à plat ». Malgré ce désagrément, nous nous obstinons à visiter les îles du nord des Marquises.
Nuku Hiva souffre d'une sécheresse qui ne la révèle pas sous son meilleur jour. Pourtant, nous y dénichons une oasis : Atiheu. Une merveille de la nature. Nous finissons ce séjour par une randonnée vers les fameuses chutes (sans eau) d'Hakaui. Des paysages inoubliables, si étranges qu'ils paraissent irréels. Si extravagants, qu'ils méritaient encore un peu de patience.
Enfin, nous quittons les Marquises sans pouvoir jeter l'ancre à Ua Pou. Les houles de nord et de sud encerclent l'île et la rendent inaccessible. Nous profitons du panorama sur ses cimes insolites, en passant au large.
Direction : les Tuamotu!
Mais ceci est une autre histoire, bien moins agitée...
Bonjour,
Heureux terriens! Vous vous pelotonnez dans votre lit! Vous posez votre tête sur un oreiller moelleux. Songez-vous, avant de sombrer dans un sommeil solide, à ces milliers de marins qui se font brasser sur tous les océans de la planète? Combien de nuits ai-je disputé un tournoi de ping-pong ? Combien de nuits, me suis-je sentie l'objet de revers, renvoyée à l'adversaire telle une vulgaire balle à la merci de pongistes au plus haut de leur condition physique? Néanmoins, je refusais la défaite. Je cherchais avec âpreté le point stratégique, un centre de gravitation salutaire, où je pourrais enfin sombrer dans les nimbes hypnotiques qui m'offriraient l'illusion de la stabilité!
Ô, archipel ennemi !
Ne suis-je venue jusqu'ici que pour voir s'enfuir mon sommeil à jamais ?
Fin de lyrisme! Vous l'aurez compris, après Ua Huka, nous n'avons pas trouvé le sommeil à Nuku Hiva. Dans la baie d'Anaho, « le meilleur mouillage des Marquises », nous avons dormi « à plat » une nuit. Puis, la houle nous en chasse dès le lendemain. A Taipivai, vallée chérie de Melville, nous résistons moins de 24 heures. Dans la capitale, de Taioahé nous abdiquons au bout d'une semaine, pour trouver refuge à Hakaui. Mouillage si fermé qu'il ressemble à une prison de pierre et qui, pourtant, laisse rebondir la houle et s'infiltrer le perfide mouvement qui trouble tant nos nuits.
Nulle part... Nulle part il n’est possible de trouver le repos aux Marquises. Bien que le mousse du bord supplie, sur tous les tons, le capitaine de fuir, et de trouver ailleurs la tranquillité, il reste quelques curiosités inassouvies à voir. Et nous prenons patience pour finir le tour des Marquises en beauté. Après tout..., nous n'y reviendrons pas! Cédons leur quelques nuits supplémentaires...
Dans notre sillage, Ua Huka s'efface et Nuku Hiva grandit sur l'horizon. Une silhouette aux contours vagues se dérobe dans la brume. La côte est apparaît comme un éboulis volcanique taillé au lance-pierre. Rien n'accroche le regard. Le soleil, au zénith, dévoile une côte chaotique, monochrome et aride. La sécheresse est cause de désolation. Les Marquises ne s'apprécient que sous son manteau de verdure. Pourtant, me reviennent en mémoire des phrases lues dans le livre de Dominique Agniel « Aux Marquises ». Contrairement à nous, elle est tombée en période diluvienne. « La pluie ici est une prison. Elle nous enferme à l'abri des tôles, interdit toute activité. Elle rend inaccessible les autres vallées, impraticables les pistes de montagne transformées en torrents. (...) Sous le déluge, le paysage luxuriant des Marquises devient désolé, misérable. Dans ces moments-là, le désespoir nous gagne. La nature menace. Des dizaines de cascades furieuses surgissent des crêtes. L'océan déchaîné fait trembler les falaises, des vagues mauvaises nous emprisonnent au port. La montagne, muraille infranchissable, est terrifiante. Toute l'île vibre comme un vaisseau grinçant sous la bourrasque. »
Un point commun entre périodes sèches ou pluvieuses, l'océan est toujours aussi démonté.
Quel drôle de pays!
Archipel des extrêmes, enchaîné dans ses montagnes, malmené par les assauts de l'océan, soumis à la violence de pluie interminable, ou tributaires d'un climat si désertique que le paysage déshydraté ne livre plus que des cascades asséchées, des agrumes rabougris, des bananiers sans régimes, des cultures avares...
L'Etoile se faufile au vent de la côte nord. Au détour d'un rocher noir, en forme de tikis, un golfe profond s'insinue au coeur du rivage. L'aridité cède la place à une variété extraordinaire de perspectives et de nuances. Les parois roussies, calcinées par le soleil de plomb s'ouvrent, tel le rideau d'une scène de théâtre qui dévoile un tableau majestueux. Un dôme verdoyant s'élève par paliers vers le ciel, il s'appuie sur des piliers de basaltes. Ces éperons surgissent hors de la végétation.
Si parfois la montagne engendre le vertige, à Anaho, elle donne envie de s'envoler.
Nous pénétrons dans la dernière vallée épargnée par la sécheresse. Une oasis au coeur du désert. Une avancée rocheuse cache le mouillage, au fond de la baie, des plages lascives se baignent dans les rouleaux d'écume. Les falaises s'érigent en pans de mur successifs. Les détours, les élévations tortueuses évoquent le mur de Chine. Nous contournons l'avancée, et... Oh! Surprise. Deux voiliers sont déjà à l'ancre. Nous avons perdu l'habitude de partager les mouillages. Mais rien d'étonnant à cela, ici, le bateau s'arrête de danser. Ici, dans ce petit lac intérieur, au creux d'un décor unique, la mer se calme!
Après une bonne nuit de repos, nous nous lançons dans une nouvelle randonnée. Anaho, la baie où nous sommes mouillés est séparée du village voisin par une montagne. Celle-ci est sillonnée par un chemin de chevaux. Le sentier franchit un col et retombe de l'autre côté, dans la vallée la plus renommée de toute l'île : Atiheu.
Anaho est le bout du monde. Aucune route ne conduit ici, la baie n'a jamais vu la moindre voiture. Les habitants (non permanents) rallient Atiheu à cheval. Nous croisons quelques insulaires qui à chaque fois, nous souhaitent bonne chance et bon courage. Il est vrai que nous avons devant nous, une bonne journée de marche. Celle-ci, malgré le dénivelé, n'est pas difficile. Sur la route, des cairns nous servent de guide et de distraction, ils sont tous plus originaux les uns que les autres. Nous avons de la chance qu'il ne pleuve pas, le sentier se transformerait rapidement en torrent.
Nous cheminons dans les sous-bois, les oiseaux chantent et les arbres ouvrent quelques fenêtres sur des panoramas enchanteurs. De l'autre côté du col, Atiheu est une merveille! Un village-jardin ! Il croule sous les fleurs, les flamboyants sont à leurs débuts, ils couronnent les maisons d'une auréole rouge incandescente. Ils offrent un premier plan parfait pour le décor somptueux... majestueux de la baie d'Atiheu. Des pics de basaltes, nommés Adam et Eve, surplombent le village, où l'ambiance champêtre règne, malgré les quelques voitures qui amènent de rares touristes. Les ruelles de sable ou de terre battue sont agencées avec un goût exquis. Toutes les fleurs tropicales sont représentées. Des tikis sculptés sont disséminés partout dans le rivage. Parfois, à l'ombre d'un arbre, ils offrent un clin d'oeil narquois lancé aux clochers de l'église qui les dominent...
Nous trouvons en bord de mer, le merveilleux havre de Yvonne. Un restaurant réputé, sans doute le meilleur des Marquises. Nous y dégustons le « plat gastronomique » rassemblant toutes les spécialités locales : arbre à pain, banane cuite, coco, poisson cru, chevrettes (écrevisses), poissons cuits... Pendant le repas, nous voyons la houle se lever. Elle roule de grosses vagues de surfeurs sur la plage. Nous sommes heureux de n'avoir pas mouillé notre Etoile à Atiheu, nous serions incapables de rentrer au bateau. Nous l'oublions, il nous reste du chemin à parcourir...
Sur le versant opposé à la montagne dont nous venons, deux lieux de cultes ont été restaurés. Celui de Hikokua et celui de Kamuihei. Ce sont les plus beaux me'ae de toutes les Marquises. Restaurés dans un site majestueux, dominé par les pics de basalte, ils ont été agrémentés de tikis récents, mais fidèles à la tradition. Ce sont les lieux de cultes les plus parlants pour les néophytes. Nous cherchons en vain les pétroglyphes... Sans guide, nous ne pouvons les débusquer et l'heure avance. Il nous faut redescendre la montagne, gravir celle qui est en face pour la redescendre et tenter d'arriver avant la nuit au bateau...
Nous avons passé une excellente journée. Ce fut la plus belle randonnée des Marquises. La tête pleine d'images, nous rentrons au bateau. Le bruit caractéristique, sourd qui gronde sur le rivage nous signale que demain, il sera temps de lever l'ancre.
La houle est forte à la sortie d'Anaho, mais le vent reste faible. Notre Etoile a pris l'habitude de se faire rouler, elle courbe l'échine et nous mène sans broncher vers le sud de Nuku Hiva. La déception est cuisante en pénétrant dans la baie tant décrite par ce cher Melville. Nous n'y décelons pas la moindre originalité, de vastes collines dénudées, des bras de mer rocailleux, pauvres. En jetant l'ancre, nous sentons l'odeur caractéristique du feu... Une vallée brûle, les flammes gravissent les parois de la montagne. Il n'y a rien ici pour éteindre l'incendie. Nous regardons tout un versant partir en fumée durant toute la journée... Quelle tristesse! La fumée s'arrête au sommet, là où la végétation avait déjà disparu quelque temps plus tôt dans un autre foyer involontaire.
Nous ne restons qu'une journée dans la baie de Taipivai. Le temps d'aller rendre hommage aux Maohis qui laissèrent un me'ae de petite dimension, mais complètement encerclé de tikis. Il y en a plus de dix défendant l'accès à la plate forme sacrée.
Prochaine étape, Taiohae : la capitale administrative des Marquises. Une dizaine de bateaux roulent au mouillage, les équipages ont, presque tous, trouvé un « job » à terre. Une petite communauté de marins très sympathique s'établit autour de la crêperie montée sur le quai par une Allemande de l'est, Nadia. Une femme au caractère trempé, à la détermination travailleuse qui mène à la baguette ses deux petits garçons. Le mari, un tatoueur de l'île, a su la retenir dans les parages pour qu'elle ne revienne plus jamais au pays natal... Nous retrouvons une ambiance nautique, des collègues rencontrés à Curaçao, à Panama. Brèves retrouvailles d'une petite semaine où nous partons à la découverte d'autres sites archéologiques. L'un d'eux mérite d'être mentionné. Au centre du Tohua (l'aire des réjouissances) trône le siège sacré du dernier couple royal maohi, le roi TeMoana et sa reine Vaekehu. Non loin, une reproduction de Moai de l'île de Pâques a été offerte par des Pascuans venus célébrer le passage de l'an 2000 sur Nuku Hiva.
La houle, encore elle (!) nous chasse de Taiohae. Nous partons vers la dernière curiosité immanquable de Nuku Hiva : Hakaui. Jacques, que nous avions rencontré à Ua Huka, nous avait persuadés de ne pas partir des Marquises sans voir cette cascade spectaculaire, certifiant que jamais elle ne s'assécherait, criant les grands dieux que si Hakaui manquait d'eau, l'heure était grave!
Du large, impossible de repérer le mouillage. La vaste baie de Hakaui cache deux baies plus petites, calfeutrées derrière un promontoire. Une porte s'ouvre en pointant l'étrave sur la falaise. Nous conduisons notre Etoile dans une prison de pierre. Partout autour s'érigent des à-pics insensés. Les deux baies aveugles s'enfoncent sous des échafaudages titanesques, des amas de roches volcaniques monumentaux. Une trace de calcaire gravée dans la roche laisse imaginer le saut, jadis, vertigineux de l'eau. L'une des vallées semble morte, tandis que sa voisine laisse présager de beaux restes.
Depuis le mouillage, nous nous dirigeons vers la seconde. Nous pénétrons avec le dinghy dans une rivière, nous le laissons sous la bonne garde des quelques rares habitants, moins d'une dizaine. Autrefois, la vallée d'Hakaui était l'une des plus fertiles de toute l'île. Elle comptait plus d'un millier de personnes. Elle fut la dernière à se soumettre à l'envahisseur colonial (l'amiral Dupetit-Touars). L'histoire de cette vallée laisse un goût amer dans les gorges des descendants des valeureux guerriers qui défendaient leur territoire. Elle est si terrible, qu'elle est encore « tapu » et que personne sur l'île ne s'épanche sur la fin tragique de ce peuple. C'était au temps où Nuku Hiva était peuplée de plus de 10 000 personnes. Au temps, où l'île appartenait aux Maohis, où chaque vallée abritait une communauté solidaire, régie par des croyances et des « tapu » qui maintenaient la cohésion du groupe. A cette époque, les affinités unissaient certaines tribus et l'antipathie déclenchait des guerres entre les autres. La tribu d'Hakaui était ennemie acharnée des grands guerriers Taipis dont Melville ne tarissait pas d'éloge sur leur invincibilité. C'était au temps où les combats se terminaient par des kaikai enana (manger des hommes). Etait-ce plus condamnable que toute la suite colonialiste qui faillit causer la perte définitive de tout un peuple? Les nouveaux venus ont déstabilisé un ordre établi, par leurs lois foncières inadaptables au milieu ambiant. Ils ont généré une confusion telle dans le fonctionnement des insulaires, que ceux-ci furent dépossédés de leurs terres. Des vallées entières, abandonnées par les premiers possesseurs, ceux qui ont su les rendre fertiles. Tel fut le drame de Hakaui.
Voilà pourquoi, ici plus qu'ailleurs, l'ambiance est lourde, les paepae (anciennes demeures) abandonnés. Seule la rivière chante. Elle coule entre les parois des montagnes environnantes, roussies par le soleil. Le village s'entortille autour des méandres de ses rives où l'eau diffuse sa richesse, donne à la végétation ce vert luisant, aux fruits le suc généreux, aux fleurs l'éclat de leurs teintes.
Dans la forêt un me'ae oublié, un tiki ancien à la croisée des chemins, et une multitude de témoignages d'une époque faste. La randonnée nous fait traverser plusieurs lits de rivières. Plus nous pénétrons dans le fond de la vallée, plus l'eau est présente et s'échappe des sources souterraines. La vie est là. Les oiseaux chantent. Au pied d'un écriteau mettant en garde contre les chutes de pierres, Dom me tend un casque. Nous nous faufilons entre deux falaises et pénétrons dans un canyon. Nous cheminons dans un décor hallucinant.
Le bruit de l'eau s'arrête. Seuls les pailles-en-queue crient au-dessus de nos têtes. Lorsque nous regardons vers le haut, le vertige donne la sensation que les falaises parallèles s'avancent l'une vers l'autre et tendent vers le bas, vers nous... Moins de deux cents mètres séparent les parois de 600 mètres d'altitude. Ici, il n'existe plus qu'une seule dimension, celle de la verticalité.
Le bruit de l'eau me manque... Nous allons vers l'une des cascades réputées les plus hautes (350 mètres), et... rien... Nous n'entendons rien. Les murs immenses, noirs, se referment sur nos êtres minuscules. Ils étouffent tous les bruits. Nous passons d'un versant à l'autre, le silence, lourd, nous engloutit dans un sentiment opaque. Au bout du labyrinthe, la cascade, n'est plus qu'un filet d'eau. Mais nous ne sommes pas ici pour voir chuter l'eau. Il y a autre chose ici. Ce n'est peut-être pas la plus grande cascade, mais c'est certainement la plus étrange configuration rocheuse que j'ai vue dans ma vie.
C'est inimaginable. Indescriptible. Des encorbellements de falaises noires, des amoncellements de roches aussi hautes que les pyramides, et puis un couloir vertical. On s'y enfonce dans l'ombre, sans plus d'horizon. Il faut lever les yeux, par-dessus la nuque, et trouver très haut par-dessus les hauteurs, un bout d'azur rassurant. Tout est si encaissé, si haut que le soleil ne pénètre pas dans cet endroit. Puis, chose jamais vue, la cascade est comme un rideau de théâtre très épais. Elle coule dans un entrelacs de roches, mais elle vient d'un arrière-plan, encore plus haut, qui démarre très en arrière de tout ce décor... Un tout insolite si gigantesque qu'aucun cliché ne peut l'englober.
Nous croyons avoir tout vu... Et pourtant, notre séjour aux Marquises s'achève par les pics fantasmagoriques de Ua Pou. Nous traçons notre sillage, au large de campaniles immenses, ils s'élancent du fond de vallées vers le firmament. Des monolithes si fabuleux qu'ils ne pouvaient être le fruit d'aucune imagination humaine. Plus de 1200 mètres sortent d'un bloc et s'engouffrent dans les nuages. Les vallées s'enfuient du centre hérissé vers des rivages calcinés.
Une brise de 25 noeuds pousse notre Etoile vers l'horizon. Elle garde longtemps dans son sillage l'allure inexplicable des reliefs de Ua Pou. Puis... tout s'efface, nous sommes seuls, pour six jours au milieu du vaste disque océanique. Nous pointons l'étrave vers de nouvelles aventures : Les Tuam's!
Cela sonne comme Diam's!
Amitié marine
Nat et Dom de L'Etoile de Lune
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