Message 66 – écrit en novembre 2007
Nombres de milles parcourus : 10 160 milles
Nombre d'inscrits à la lettre du mois : 555
Zone de navigation : Aves de Sotaventon - Bonaire - Curaçao - Klein Curaçao

Le "petit coeur" de Pierre

"Il faut se réserver une arrière-boutique tout nôtre, toute franche, en laquelle nous établissons notre vraie liberté et principale retraite et solitude." Montaigne, Essais


INFO DU MOIS

Vous avez été nombreux à nous écrire à la suite des derniers mails que nous vous avons envoyés. Merci de vos encouragements et de votre fidélité. Laissez-nous le temps de vous répondre. Mais sachez, dès maintenant que nous traiterons les questions qui reviennent le plus souvent dans la rubrique "astuce du mois" des prochains mails. Entre autres, quelques sujets à suivre à votre demande : "examen de radioamateur", "la gestion des cartes à bord", "une vie de chien aux Grenadines", "le dessalinisateur", "l'utilité d'un ordinateur à bord"...

Résumé

Nous vivons nos dernières heures de liberté à Sotavento dans l'archipel des Aves. L'accueil cordial des gardes-côtes et des pêcheurs finit de nous laisser une impression magique de cet archipel du Venezuela. Cette année, nous nous sommes régalés à partager 117 jours entre la Blanquilla, Tortuga, Roques et Aves. Mais l'heure de la rentrée a sonné et nous devons reprendre la route vers l'Ouest. Première île civilisée sur la route : Bonaire. Le charme de cette île se trouve sous l'eau... Nous passons rapidement notre chemin et nous nous rendons à Curaçao. En entrant dans le mouillage de Spanish Water, L'Etoile de Lune vient grossir une flotte déjà fournie de bateau en transit. Très vite, nous nous en échappons pour ce que nous nommons à bord le "Petit Coeur de Pierre". Car c'est Pierre Belisle qui lors d'une vacation BLU a eu la gentillesse de nous traduire "Klein Curaçao" (Petit coeur). Cet îlot nous donne l'occasion de faire une fois de plus une rencontre inoubliable.

En fin de mail vous trouverez
La photo du mois : "Touche pas à ma tortue!"
L'astuce du mois : fiche pratique de Bonaire et de Curaçao

Dans le site venez découvrir nos nouveaux albums photo


Bonjour,

Nous terminons notre robinsonnade vénézuélienne par les Aves de Sotavento. Nous y passons la dernière semaine de notre douce retraite en marge du monde. Mais, déjà, le temps se réduit comme peau de chagrin. J'avoue que mon coeur se serre en pensant au retour à "la civilisation".

Pour profiter de ces derniers moments, où seul le bruissement de l'écume sur la plage d'à côté vient souligner la paix environnante, Dom part à la pêche, il me promet du poisson pour midi... Et... Il part sans fusil. Je reste seule au bateau et j'entends une barque. Elle s'arrête tout à côté de l' Etoile de Lune. Nous sommes encore au Venezuela, et les anciens réflexes de sécurité me reviennent. Mais je vois simplement 5 grands gaillards un peu édentés qui me sourient. Ils font de grands signes. Et me lancent des "buenos dias amiga". Ça me rassure plutôt. Surtout que s'ils étaient mal intentionnés je ne vois pas vraiment ce que je ferais, puisque Dom a la tête sous l'eau à l'autre bout de l'île...

L'un des pêcheurs me demande en tenant deux cigales à la main, si j'ai des piles. Je me précipite dans le bateau pour trouver ce qu'ils demandent. La confiance prend le dessus, et en même temps je me souviens qu'un vieux pêcheur m'a dit :
"Nathalie, toi tu aimes la langouste, mais tu ne sais pas ce que c'est que la cigale... Tu verras, c'est le mets le plus fin que la mer puisse t'offrir. Mais hélas, on n'en trouve plus..."

Je remonte sur le pont et me voici à échanger quatre grosses piles contre 2 cigales tant convoitées. En donnant les piles, les gars me demandent des cigarettes. Je m'exécute, pensant que le marché de 4 grosses piles contre 2 cigales, n'était peut-être pas équitable. Mais en revenant, les pêcheurs remplissent mon seau d'une langouste supplémentaire. Ils ont un énorme sourire, et je pense que le mien l'est autant... Un échange simple et des rapports humains transparents, que demander de plus à la vie?

Je pense que les Aves ont trouvé là une bien jolie manière de dire '"au revoir" à L' Etoile de Lune. Je n'oublierai jamais cet échange. Je n'oublierai pas non plus les fous que nous avons vu couver puis la naissance des bébés telles des peluches blanches. Que dire de la baignade en tête à tête avec les dauphins au beau milieu du mouillage de Barlovento? Des jours entiers de BONHEUR !!!

Merci aux Aves, merci au Venezuela qui a su nous montrer cette année ses plus beaux côtés.

Le 23 octobre, nous partons pour Bonaire. Au Sud de notre route, sur le continent sud-américain, les orages offrent un spectacle pyrotechnique. Les éclairs se relayent sans interruption, c'est la ZIC : la zone intertropicale de convergence. Depuis ces dernières semaines le Venezuela et la Colombie voient défiler leur cortège d'orages au rythme ou ce serpent météorologique avance le long des côtes. Aujourd'hui, la bête est facétieuse, elle vient nous titiller. Nous sommes seuls dans l'étendue gris-anthracite. L'orage passe enfin, mais il nous laisse du vent de sud-ouest, bizarre... La mer et le courant viennent d'Est, le vent vient du sud-ouest ce qui nous donne l'occasion de surfer sur les vagues au près serré. Une sensation délirante! Le dernière de l'Etoile se soulève et fait de la luge sur des vagues molles.

L'arrivée sur la première des îles néerlandaises est mitigée. Rien ne nous emballe. Dans la large baie de Kralendijk, la "capitale" de Bonaire, deux cargos déversent leurs produits sur les quais. Plus loin, une cinquantaine de bouées, réservées aux bateaux de passage, sont alignées en deux rangs parallèles devant une berge. Lorsque nous arrivons, il ne reste que 3 bouées, toutes sont disposées à une trentaine de mètres d'une route relativement fréquentée par des camions et des voitures. Ce sont les premiers objets bruyants et polluants que nous voyons depuis quatre mois. Les bateaux sont garés en rang d'oignons devant la route comme des voitures. La nuit, une boîte à musique envahit l'espace sonore du mouillage, les sirènes des voitures se déclenchent sporadiquement, les voitures qui passent sur la route semblent rouler sur notre étrave...

Je ne discerne pas le charme de Bonaire. Le choc est trop grand et nous ne lui laissons pas la chance de nous séduire. Nous y restons la nuit et repartons avant le lever du soleil pour Curaçao...

Une jolie navigation, très simple sur mer plate et avec des vents portants nous conduit droit dans Spanish Water. Le choc est tout aussi virulent. L'antre est si bien protégé de la mer, qu'elle n'y a plus droit de cité. L'horizon disparaît derrière de hautes collines. L''eau translucide et émeraude devient opaque et brune. Nous pénétrons dans l'enceinte par un chenal non balisé, mais d'abord facile. A l'intérieur du mouillage, les bateaux sont placés en quarantaine dans des aires de mouillages définies. Ne vous hasardez pas hors des limites des bouées, vous vous feriez tenser par les "coast guards". Finie la récréation vénézuélienne où les réglementations sont assujetties à l'humeur des douaniers. Ici, tout ce qui est écrit est appliqué! Il nous faudra nous recadrer, pour nous adapter!

Nous arrivons la veille d'un week-end. Après tous ces jours de silence absolu, quelle n'est pas notre surprise de découvrir les moeurs de fins de semaine à Spanish Water!!! Vous imaginez, l'espace... Cela ressemble à un lac coincé entre des collines. Les collines font le bonheur de mon capitaine qui ne résiste jamais à une bonne grimpette. Les reliefs alentour sont tapissés de jolies maisons. Au bord de l'eau de plus belles maisons encore, agrémentées d'un jardin qui finit par un ponton auquel est amarré un bateau. Carènes fuselées, plusieurs moteurs qui affichent 3 chiffres. Dès le samedi matin, l'activité récréative des autochtones se limite à traverser "le lac" le plus rapidement possible. Un bruit d'avion qui décolle. Des vagues qui claquent sur la coque et qui passent par-dessus le franc bord de L' Etoile de Lune. Les bolides zigzaguent à fond les manettes entre des véliplanchistes et des petits canots à voile. Je n'ose imaginer le spectacle si l'un d'eux manquait son virement de bord à l'approche d'une de ces fusées nautiques... De la folie furieuse!

Mais à voir la nonchalance des habitants, je m'offusque sans doute un peu vite (????) Car, au milieu du brouhaha et de cette agitation permanente, un objet non identifié flotte voire même navigue!!! Il entraîne une joyeuse bande hilare de danseurs, qui se trémoussent au milieu de l'eau sur des "booggy wooggy".

Mélange de genres et d'insouciance...

Ainsi, confinés dans Spanish Water nous nous résignons, le temps d'une escale que nous qualifions d'alimentaire! Curaçao est le dernier point de ralliement des Européens en mal des produits de leur patrie d'origine. En effet, ici, nous retrouvons toutes les denrées que nous avions oubliées et dont nous nous passions fort bien! Cependant, au détour d'un rayon, lorsque je tombe par hasard sur le chocolat de mon enfance... Aie, aie, aie, ça fait mal!

Mais aujourd'hui tout se consomme avec modération, alors sortons du supermarché et de Spanish Water pour aller à la rencontre des habitants. Comment se nomment-ils au fait? Curaçaiens, Curaçoens, Curaciens???
"N'en jetez plus, ils se nomment tout bonnement "les Enfants de Curaçao".
Très jolie expression, représentative de l'âme qui règne au sein des nombreuses communautés qui s'éparpillent sur l'île. Le cosmopolitisme est le ciment d'une population de plus de 173 000 habitants qui regroupe près de 50 nationalités différentes. Européens, peuples d'Amérique du Sud, d'Asie, d'Europe de l'Est se mélangent autour d'une langue bien particulière qu'est le papiamento : un mélange de néerlandais, d'espagnol, d'anglais et de créole. La sonorité de cette langue est cristalline. Les mots rebondissent comme l'eau qui cascade au fil d'une fontaine rafraîchissante. "Bon Bini", "bon dia", "tanki", "por fabor", "Aïo", "mira" alschublief... (Bienvenue, bonjour, merci, s'il vous plaît, au revoir, regarde, s'il vous plaît) voilà quelques mots faciles à apprendre et qu'ils aiment entendre. Ne vous inquiétez pas, ils vous laisseront poursuivre dans une langue avec laquelle vous serez plus à l'aise. Mais ce clin d'oeil couleur local permet de faire un bout de chemin vers eux. Le plus souvent, ils vous ouvriront la porte en grand! Fait remarquable, ils parlent tous au moins trois langues. Outre le papiamento, les Enfants de Curaçao parlent le néerlandais, l'espagnol et l'anglais. Nous avons trouvé quelques personnes qui nous ont souhaité la bienvenue en français. Vous l'aurez compris, ces polyglottes avertis sont charmants. Si l'escale n'est pas géographiquement intéressante, elle l'est à coup sûr sur le plan humain.

Pendant notre séjour, nous nous rendons souvent à Willemstad qui est la ville principale. Il y règne une ambiance bon enfant, une gentillesse spontanée, une simplicité agréable. La ville vit au rythme de son chenal qui la coupe en deux. Un pont en bois flottant et amovible permet aux piétons de se rendre d'une rive à l'autre. Ce trafic piétonnier est interrompu à la demande des navires quelque soit leur tonnage : de la plus petite annexe au plus gros des cargos. Le pont se rabat sur la rive d'otrabanda, et laisse passer les bateaux de tout tonnage. Quel spectacle étonnant que de siroter une boisson sur l'une des terrasses de café du bord de chenal tout en regardant un cargo passer à quelques mètres de nous! Lorsque le pont est ouvert, les Enfants de Curaçao, troquent la marche à pied contre une traversée mouvementée du canal. Des navettes assurent gratuitement le lien entre les deux rives.

Willemstad est une ville colorée. Personne ne ménage son coup de pinceau, elle semble peinte de frais en permanence. La ville, bien qu'appuyée sur des usines de raffinage, garde un charme particulier. Les façades de couleur se reflètent dans le chenal. Parfois, vous apercevrez une ombre d'aileron... Oui! Nous avons été stupéfaits de voir des dauphins déambuler au milieu de la ville. A la surface, les couleurs se mélangent au petit bonheur. Même sous la pluie les rues de la ville préservent leur luminosité.

Quel style architectural? Tout le monde le qualifierait de colonial. Mot fourre-tout utilisé partout dans la Caraïbe. Cependant, je n'ai vu nulle part ailleurs qu'aux ABC (Aruba, Bonaire, Curaçao) ce type d'architecture. Imaginez plutôt Willemstad comme une petite Amsterdam Créole, troquez les briques rouges de la cousine européenne contre des façades lisses et peintes en couleurs vives, ajoutez-y un air baroque et vous aurez un tableau assez ressemblant de Willemstad. Pour compléter la ressemblance, le Fort Amsterdam défend la ville contre les assauts de la mer.

Cependant, l'âme caraïbe reprend rapidement ses droits. Au sein d'un agencement de rues pavées et de maisons bien alignées, la mafia du fruit sévit! Dans un joyeux désordre rangé, les lanchas venues du Venezuela s'amarrent aux quais de Willemstad. Deux ou trois grandes familles détiennent le marché du fruit. Le patriarche garde en ses mains des liasses impressionnantes de guilders, la monnaie locale. Nous nous rendons souvent au marché flottant, l'ambiance y est agréable. Les étals de fruits et légumes sont si bien agencés qu'ils attisent l'appétit! Les prix sont raisonnables, les produits sont en général de bonne qualité. Les marchands, sont sympathiques et ils ont l'esprit commercial.

Un des moments forts de notre séjour est la visite du "Seaquarium". Idée saugrenue que d'aller voir les animaux en captivité alors que nous avons eu la possibilité de nager avec les dauphins en liberté?
Pas si sûr!
Nous prenons comme prétexte à cette excursion le test de notre nouveau matériel photographique. Un réel matériel de "paparazzi" et du coup je me prends au jeu. Je prends plus de 250 clichés très compromettants d'Annie et de Copan... Les stars incontestées du "dolphin show" de Curaçao. Seul bémol de la journée, alors que nous étions parmi nos amis à l'académie des dauphins, Dom a catégoriquement refusé que je me glisse dans l'eau avec eux... Il m'a dit et je le cite :
"Si je te laisse faire, tu vas leur montrer la porte de sortie!".

C'est vrai, je préfère voir tout ce petit monde en liberté. Sur L' Etoile de Lune il n'y a qu'à demander. Mon capitaine a pitié de moi, et il me sort de ce que j'appelle sans fard : "la mare aux canards"... Nous sortons de Spanish Water, et nous rebroussons chemin, puisque nous nous dirigeons droit dans l'Est vers l'île de Klein Curaçao.

Klein Curaçao signifie "Petit Coeur", comme Pierre nous l'a si gentiment signalé lors d'une vacation radio avec Montréal. L'île est minuscule et située dans le sud-est de Curaçao. Paysage simple qui se résume à une côte au vent tapissée d'épaves et à une côte sous le vent qui abrite une superbe plage de sable blanc agrémentée de petites churuatas qui offrent des ombrages ventilés aux touristes qui viennent ici à la journée. Au centre de l'île un phare trône. Il attire les quelques curieux qui viennent jusqu'ici. Il faut dire qu'il est de construction originale. Une haute tour blanche est enchâssée au creux de deux bâtiments de briques rouges aux toits pointus. Les murs sont encore en bon état, mais à l'intérieur les planchers vacillent. Peu importe, mon capitaine aime atteindre des sphères toujours plus hautes. Il grimpe le petit escalier en colimaçon, je le suis. Mais les escaliers s'arrêtent aux trois quarts de la bâtisse... Pour atteindre le sommet, il faut agripper un bout, glisser son pied dans la boucle d'un noeud de chaise et se hisser à l'étage supérieur tout en se dandidant au-dessus du vide qu'offre les 4 étages du dessous! Très peu pour moi, merci! Mon capitaine beaucoup plus courageux atteint l'antre lumineux du phare... C'est beaucoup dire, il ne fonctionne plus depuis 5 ans! De là-haut : vue imprenable sur l'horizon.

Après tant d'efforts sous le soleil de plomb, nous revenons au bateau. L'originalité de Klein Curaçao réside dans ses fonds sous-marins. Une bande d'eau peu profonde longe la plage sous le vent de l'île. Sur une largeur de 60 mètres, les fonds de sable sont de 3 à 4 mètres, puis sans crier gare, la profondeur tombe d'un coup à plus de 30 mètres. Il suffit de mettre la tête sous l'eau à l'arrière du bateau, pour être conquis. L'eau est translucide, voir la déclivité s'enfoncer dans la noirceur bleutée donne presque le vertige. Envoûtés par ce grand trou noir, nous comprenons l'image de fin, du film "le grand bleu"!

A l'orée du tombant, nous sommes au coeur d'un réel aquarium. Toutes les tailles et toutes les variétés de poissons sont là. Le corail est vivant à cet endroit. C'est prodigieusement beau.

Nous pensions passer ce moment d'apnée à regarder oisivement les petits poissons, quand une tortue passe devant notre masque. Dom et moi, on n'y croit pas! Elle bat des nageoires tranquillement, à quelques dizaines de centimètres de nous, comme si elle voulait chatouiller nos tubas. Jusqu'à présent nos rencontres de tortues marines ont été fugaces. Dès qu'elles nous repèrent, elles fuient et en quelques battements de nageoires elles sont hors de portée du regard. Mais là, notre tortue caret nage le plus sereinement du monde. Nous décidons de la suivre, elle nous entraîne dans les eaux peu profondes. Elle nage lentement. Elle se pose de temps à autre sur le sable, elle farfouille le sable, elle se promène sur son "plat de salade", je dirais presque distraitement. Si insouciante qu'à un moment donné, je suis obligée de reculer, miss tortue a décidé de remonter à la surface pour prendre une goulée d'air frais à la surface. Et, je suis tout bonnement sur son passage. Je la vois, si je tends mon bras, je la touche. Dom s'amuse avec elle, une copine ou une cousine de notre tortue vient nous voir elle aussi. Dom plonge avec elles, à un moment l'une d'elle est si proche qu'il peut la prendre par la taille... (Heu, pardon, par le plastron!) Elle se débat à peine, il la lâche, car nous ne voudrions pas la traumatiser. Dom passe sous elle, et voici notre tortue qui nage sur le dos elle aussi. Est-ce du mimétisme? Je pense plutôt que miss tortue a du goût, elle veut plonger son regard dans les beaux yeux bleus de mon capitaine!!!

Amitiés marines
Nat et Dom de L'Etoile de Lune


La photo du mois

"Touche pas à ma tortue!"

Fiche pratique de Curaçao
(infos recueillies en novembre 2007)

Distance :
33 milles des Ave de Sotavento, 35 milles du continent vénézuélien, 43 milles d'Aruba, 23 milles de Bonaire, 400 milles de Cartagène, 13 milles entre Curaçao et Klein Curaçao
Météo :
- L'hiver les alizés sont souvent costauds dans la région. Ceux-ci ne facilitent pas les navigations de retour vers l'Est. La mer est réputée courte et cassante au-delà de 20 noeuds de vent.
- L'été, les phénomènes cycloniques qui passent très au sud dans la mer des Caraïbes peuvent affecter le bien-être des navigateurs qui séjournent dans l'archipel. Il faut garder un oeil sur les cartes météo ou écouter le Réseau du Capitaine sur la BLU à 7 H 45 heure de Montréal vous obtiendrez une météo tropicale sur le 14 118KHZ.
Drapeau :
Le fond bleu symbolise le ciel et la mer. La bande jaune représente le soleil. Les deux étoiles représentent Curaçao et Klein Curaçao, leurs cinq branches faisant référence aux cinq continents dont sont originaires les habitants de Curaçao.
Dépendance :
Territoire autonome du Royaume des Pays-Bas le 1er juillet 2007 (suite à la dissolution de l’ancien État autonome de la fédération des Antilles néerlandaises dont elle faisait partie). Le changement complet de statut sera achevé le 15 décembre 2008 après le transfert des compétences de l’État fédéral autonome vers celui de Curaçao).
Superficie : 450 kilomètres carrés
Chef-lieu : Willemstad
Population :
173 400 habitants (densité de population 385hab./km²)
La population rassemble une grande diversité ethnique et culturelle : Indiens d'Amérique, Africains,Asiatiques, Néerlandais, Espagnols, Portugais, etc. Néanmoins, l''héritage néerlandais est très présent dans le système judiciaire, l'éducation, l'alimentation. La majorité de la population est d'origine africaine. La communauté juive est également très présente.
Langues :
Il est facile de se faire comprendre à Curaçao: tout le monde est polyglotte.Le Papiamento est parlé par plus de 100 000 personnes sur l'île.C'est un mélange d'espagnol, de néerlandais, de portugais, de français, d'anglais, de langues africaines et de langue arawak. Bien que la langue officielle de l'île soit toujours le néerlandais, les habitants se battent pour que le papiamento devienne la langue qui sera enseignée à l'école.Tout le monde parle donc les deux langues, et souvent l'espagnol et l'anglais sont également pratiqués.
Monnaie : Le guilder.
Un euro pour 2,4 guilders
Un dollar pour 1,75 guilder
Les ABC ne sont pas passées à l'euro. Le florin des Antilles néerlandaises est la monnaie locale (nafle). Le dollar est accepté partout, mais le change est moins bon en magasins qu'à la banque.
Formalités :
- Les formalités sont gratuites.
-Elles se font à Willemstad dans trois bureaux différents. Les "customs" sont au bord du canal côté Punda (côté où vous arrivez en bus depuis Spanish Water; immeuble qui forme le coin entre le marché flottant et le bord du canal). L'immigration se situe de l'autre côté du canal (côté otrabanda).Depuis les Customs traversez le pont en bois "de la Reine Emma" ou prenez la navette si le pont est ouvert. Dirigez-vous vers les raffineries, en longeant le quai d'otrabanda. L'immigration est sous le grand pont routier. Après l'immigration, il faut se présenter à la capitainerie. C'est immeuble est situé à côté de l'immigration. Au premier étage, vous signalerez à quel endroit se situe votre bateau. Si vous désirez changer d'ancrage (par exemple pour Klein Curaçao ou pour le nord de l'île), il vous faudra revenir à la capitainerie et signaler ce changement. (voir la carte des zones de mouillage de Spanish Water)
- Pour la sortie, vous ferez le même parcours à l'envers.
- Il faut savoir que les contrôles de douanes sont relativement fréquents. Un hélicoptère survole tous les jours les zones de mouillages. Des patrouilles inspectent très régulièrement les mouillages. Il vaut donc mieux se conformer à la loi.
Sécurité :
Le niveau de sécurité sur Curaçao, est bon. La population possède un niveau de vie élevé par rapport aux pays environnants. Le niveau de délinquance est relativement bas.
Approvisionnement :
- Depuis le mouillage de Spanish Water :
- Bus du supermarché Centrum : 9 h devant le bar Sarifundy's
- Bus du supermarché Vreugdenhill : 10 h devant le bar Sarifundy's
- Vous disposez d'une heure sur place.
- Vous trouverez de tout d'un point de vue alimentaire : conserves, condiments, pain, frais (légumes, fruits, fromages, viandes, beurres, yaourt....), vins, alcool. Produits d'entretien. Linge de maison, et même des décorations de Noël si vous passez en cette saison.
- Shipshandler Budget à 2 minutes à pied de Vreugdenhill. Vous n'y trouverez certainement pas ce que vous cherchez, ils sont très mal achalandés, mais ils peuvent commander ce que vous voulez auprès du Budget de Saint Martin. C'est livré par DHL, en trois jours les pièces arrivent sur l'île, ce sont les formalités de douanes qui sont plus longues. Armez-vous de patience.
- À willemstad, vous trouverez des pharmacies, des petits supermarchés, des parfumeries, et nombre de magasins de souvenirs, de vêtements et chaussures. Mais également d'électronique ou de matériel photos.
Prix :
À vue de nez, un caddy standard vous reviendrait aux 2/3 du prix de ce qu'il vous coûterait en Europe. C'est donc plus cher qu'au Venezuela, mais bien moins cher qu'en France ou que dans les Antilles françaises.
Facilités :
Mis à part les navettes de bus instaurées par les deux centres commerciaux, il n'y a pas de grandes facilités mises à disposition des marins.
- Pas de loueur de voitures. Il y a un système de location de voitures de particuliers. La disponibilité est aléatoire. Prix 35 dollars par jour.
Les loueurs réputés se trouvent loin de l'ancrage, Budget est à plus d'une heure de marche au nord de Spanish Water.
- Transports en commun : quelle que soit la distance parcourue un trajet en bus coûte 1,35 guilder. Un bus part toutes les heures de Caracas bai, l'un des premiers le matin est à 8 H 50, il vous conduira à Willemstad sur Punda. De punda vous prendrez d'autres bus pour vous rendre dans les autres parties de l'île. Armez-vous de patience, le plus court chemin n'est pas la règle, que du contraire!!!
- Une machine à laver (eau froide) est à disposition pour 10 guilders la machine. Lorsque le mouillage est bondé, il faut s'y rendre avant l'heure de démarrage pour ne pas avoir à attendre son tour... Machine disponible de 11 h à 17 h.
- Eau : un robinet est a disposition aux pieds du bar de 11 h à 17 h
- Gasoil : une station essence avec appontement se trouve dans l'entrée de Spanish Water.
- Gaz : possibilité de remplir les bouteilles avec du propane.
- WIFI : gratuit au Sarifundy's, en emmenant votre ordinateur au bar. Payant chez SOL, 10 dollars la semaine. Débit laborieux, coupures nombreuses. Service peu satisfaisant et à améliorer!
- Pas de café internet à haut débit à proximité.
Médical :
Un centre hospitalier de très bonne réputation. Les médecins et spécialistes hollandais viennent souvent finir leur carrière à Curaçao.
Retour sur Europe :
Possibilité de rentrer via Amsterdam sur la France. Via KLM
Indicatif téléphonique : 599-9
Fuseau horaire : UTC -4
Courrier :
Le système de poste fonctionne relativement bien. Rendez-vous à la poste centrale de Punda, elle est facile d'accès en une demi-heure de bus depuis Spanish Water. Tous nos courriers nous sont arrivés dans un délai relativement raisonnable. Cependant cela met un certain temps. Il faut savoir que tout transitera par la Hollande quelque soit la destination du courrier ou des colis. Par courrier normal, un colis venu du Québec a mis 2 semaines, dans le sens inverse un colis a mis 10 jours ouvrés. Des lettres parties de Curaçao pour la France ont mis plus de 3 semaines (mais c'était en temps de grèves sur la France)
Courrier rapide :
DHL fonctionne bien depuis la France ou depuis Saint Martin vers Curaçao. En trois jours les colis arrivent sur zone. Par contre une fois arrivés, il faut veiller au grain, et appeler très fréquemment DHL pour qu'ils activent les formalités de douanes.
N°tél. DHL : 7370122 poste 262 ( le numéro de tél seul vous aiguille sur un répondeur sans fin, donc les numéros de postes sont importants à garder en mémoire). Au poste 268 vous trouverez le responsable des passages en douanes : Erwin Vanboven
Autre compagnie TNT qui fonctionne bien aussi.
Adresse d'expédition :

Sarifundy's Marina
"nom de bateau" SAILYACHT IN TRANSIT
"votre nom"
Brakkeput Aribas 5
Curaçao

Attention il faut impérativement mentionner "SAILYACHT IN TRANSIT" sans cette indication vous seriez soumis aux droits de douane.
Pour le courrier normal, lettres et enveloppes sans frais, vous retrouverez votre courrier dans une boîte placée en permanence sur le bar du Sarifundy's. Cela paraît un peu léger au départ, mais en fait tout le monde respecte cette boîte et le courrier ne disparaît pas.
Pour les colis, malgré qu'il n'y ait pas de droits de douane, vous aurez à payer les droits de tampons, ceux-ci sont de l'ordre de 38 guilders. Lorsque le livreur vient au Sarifundy's, et si vous n'y êtes pas les serveuses remballeront le colis. Vous aurez une notice comme quoi le livreur est passé, et à partir de là il est important d'appeler rapidement le livreur, de lui fixer une heure de livraison le lendemain et de l'attendre. Personne au sarifundy's ne prendra d'argent pour payer à votre place.


















Texte écrit par Nathalie Cathala et mis en page par Dominique Cathala en novembre 2007 - Tous droits réservés
Pour toute utilisation de cet article ou des photos contactez-nous à l'adresse suivante :
etoiledelune@
gmail.com
Si vous ne souhaitez plus recevoir ces messages périodiques, merci de vous désinscrire dans la rubrique "Nos Messages". Pensez par ailleurs à nous signaler vos éventuels changements d'adresse. Bonne navigation à bord du site de l' Etoile de Lune