Cambodge : le temple d'Angkor

Siem Reap : vestiges de la grandeur Khmer

Bouddha, mille fois représenté

Déesse Apsara, omniprésente

Angkor Vat l'illustre temple de Siem Reap

Toute l'histoire racontée en bas-relief

Le travail des noix de palmiers

La campagne cambodgienne: transport rustique

Vestiges du passé: orfévrerie sur pierre

Un moyen de transport optimisé

Visiteur peu farouche

Partage du déjeuner, apprécié du petit curieux

Costumes et danses traditionnels

Ouvières agricoles, une pause par 40°C

La campagne cambodgienne



























Le Cambodge : Pays des Khmers.



Lettre de voyage 108– écrite en mai 2013
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Nombre de personnes inscrites à la lettre d'escale: 1220



Le charme de l'Asie

"Il n'y a rien au monde comme Angkor. Les monuments grecs et les cathédrales parlent à l'intelligence. Angkor touche ta peau et ton sang. Angkor se respire autant qu'il se voit." Loup Durand, Jarai, 1989



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En fin de lettre :

Photo du mois : Livraison de viande des plus originales.




Résumé


Nous quittons la Thaïlande par la route afin de rallier Angkor qui restera notre souvenir le plus éblouissant de notre incursion en Asie. Impossible de visiter ce pays le nez en l'air et la conscience tranquille. Trop de sourbressauts de l'Histoire ont fait vasciller le socle de ce peuple! Malgré un destin impitoyable, les Cambodgiens accueillent l'étranger avec générosité et affabilité. Au-delà de l'émerveillement pour Angkor, nous garderons à jamais un souvenir ému pour ce peuple.




Bonjour,


Sur les traces Khmer

Il nous a fallu près de 12 heures pour passer de Bangkok à Sam Riep (Angkor) par la route. Je ne reviendrai pas sur l'attitude des chauffards endémiques, je vous l'ai décrite dans la précédente lettre d'escale. Les chauffeurs, pour augmenter leurs heures de travaille, se "gavent" de substances qui ont le pouvoir de les garder éveillés, mais qui radicalisent drastiquement leur comportement au volant. Passer de la Thaïlande au Cambodge par la route demande une vigilence qui permet non seulement de temporiser le chauffeur fou, mais également de déjouer les plans des arnaqueurs, qui tirent des revenus substenciles du trafic de visas.


A l'approche de la frontière, nous débarquons du minibus "de la mort" pour franchir deux portes clinquantes. La première, flanquée de dragons humanoïdes se veut une réplique du faste du Palais royal de Bangkok, l'autre arbore des tours en épis de maïs symboliques de l'art khmer. Chacune de ces deux portes semblent se regarder... s'épier, se défier. Elles sont représentatives de l'atmosphère qui règne entre les deux pays. Tandis que nous franchissons à pied les deux postes de douanes, un camion très particulier nous double. J'aurais pensé, sans y prêter attention à un transport de bétail. Mais en réalité, des hommes, des femmes, des enfants, serrés à ne plus pouvoir respirer, se tiennent debout sur la benne grillagée. Je n'en reviens pas! Comment peut-on traiter des voisins de la sorte, fussent-ils "clandestins"?


La frontière Thaïlande/Cambodge

Désespérés, les Cambodgiens tentent par tous les moyens d'atteindre la Thaïlande, qui fait figure pour eux, d'Eldorado. Au Cambodge, tout le système est corrompu, tous les postes sont verrouillés, et il faut jouer de ses appuis pour obtenir le moindre travail. Les salaires sont moins élevés, pour un coût de la vie plus élevé qu'en Thaïlande. On comprend aisément pourquoi, tant de familles tentent leur chance au périle de leur vie.


Tandis que ce camion disparaît dans la brume de chaleur, nous piétinon dans une fil d'attente infinie. Nous croisons les destins d'autres voyageurs venus de partout, et tentons tous d'oublier la chaleur écrasante! Il fait 40 degrés à l'ombre, sans un souffle d'air. Tous les dix mètres, dans un couloir sombre, un ventilateur brasse l'air chaud. Quatre douaniers climatisés prennent "un certain temps" à observer les passeports de chacun. Le mien prendra 20 bonnes minutes, tandis que derrière moi s'agglutinent des centaines d'aspirants à visiter les temple d'Angkor. Je reste "cool", j'attends et j'observe ces curieuses charrues menées à bras d’hommes qui circulent sans faiblir d'une frontière à l'autre.


Transport frontalier d'un autre temps

Je les regarde évoluer, sourire aux lèvres trimbalant des charges impensables. La sympathie s'installe pour le peuple khmer dont j'ai eu tout le loisir de lire l'histoire dramatique pendant les 12 heures de route. Un peuple affable malgré les souffrances subies. Un peuple souriant malgré l'adversité. Un peuple pauvre, qui trimbale des charges à bout de bras sans aide ni de cylindrées ni d'animaux...


Plus d'un événement dans l'histoire du Cambodge a de quoi vous arracher toutes les larmes de votre âme. J'avais toujours entendu parler du Viêt Nam, des horreurs. Mais je pense que le Cambodge a beaucoup plus souffert. Car si le premier a lutté, le second a beaucoup plus "subi".


Après avoir été les maîtres de l'Asie, jusqu'au quinzième siècle, les Khmers ont été vaincus par les Siamois (actuels Thaïs), et ont payé et payent encore très cher leur suprématie d'antan. Nous découvrons en passant d'un pays à l'autre comme les peuples de la région se détestent. Les Cambodgiens craignent les Thaïs qui les méprisent et les considèrent encore aujourd'hui comme des "vassaux". Les Vietnamiens, quant à eux, ne rêvent (aujourd'hui encore) que de les annexer, et ce depuis 1623.


Phnom Penh: monument de l'indépendance

Depuis le 15e siècle le Cambodge est littéralement harcelé par ses voisins. Craignant de voir son pays envahi, en 1853, En 1863, la France intervient, non en tant que protectrice, mais elle colonise le pays.Les Cambodgiens ont coutume de dire que les Français ont fait deux choses pour le Cambodge : La première : maintenir les voisins chez eux, et les frontières à leur place, pendant 90 ans. La seconde : restaurer les temples qui attirent aujourd'hui 2,8 millions de visiteurs par an. Ce chiffre a contribué à offrir une croissance de 5,5% en 2012. Ecourageant, pour un pays réputé au même niveau de pauvreté que certains pays d'Afrique.


Le Cambodge devient indépendant en 1953 sous l'impulsion du roi Sihanouk. Mais le pays n'est pas au bout de ses peines. S'il connaît une dizaine d'années de développement et de paix, il est mis à mal par la guerre civile qui éclate en 1965 au Viêt Nam. Sihanouk donne sa préférence à la lutte du Vietcong. De ce fait, Sihanouk rompt les relations diplomatiques avec la Thaïlande, le Sud-Viêt Nam et du même coup avec les États-Unis.


En mars 1970, l'abolition de la monarchie est proclamée et le pays est rebaptisé « République khmère ». Sihanouk avait pu maintenir tant bien que mal son pays à l'écart du conflit vietnamien. Engagé maintenant aux côtés du nord Viêt Nam, le Cambodge bascule brutalement dans la guerre.


Le pays marche dès lors vers de tristes records!


Scène de rue à Phnom Penh

Dont celui d'avoir été le plus bombardé de toute l'Histoire mondiale. Entre 1965 et 1973, les B-52 américains larguent 2 756 941 tonnes de bombes, avec une intensification dans les derniers 6 mois. Le Cambodge est le pays le plus bombardé de l'histoire selon l'historien Ben Kiernan. En comparaison, le Japon a reçu 169 000 tonnes d'explosifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce record est dû à plusieurs facteurs, outre le fait des positions du Cambodge. Les Vietcongs venaient se réfugier au Cambodge, leurs poursuivants du Grand Continent outre-Atlantique bombardaient ceux-ci au-delà des frontières vietnamiennes. Un autre facteur est dû au fait que lors des bombardements sur le Vietnam, les bombardiers revenants sur leurs arrière-bases en Thaïlande ne pouvaient pas atterrir chargés des bombes. Ainsi ils larguaient "le surplus" sur la route du retour, soit le Cambodge.


Les Américains se retirent du "jeu" en 1973, lorsque le Congrès des États-Unis prend connaissance des destructions causées, et qu'il vote l'arrêt définitif des raids.


Vestige d'une époque: ancienne maison coloniale

En 1975, l'armée Vietcong (le nord communiste du Viêt Nam) et les Khmers rouges aidés par Sihanouk entrent victorieux à Phom Phen. Les Khmers rouges s'installent au pouvoir, commencent, alors, les années les plus noires de ce pays déjà sinistré. Les Khmers rouges qui craignent une "contre-révolution" ordonnent l'évacuation de toutes les villes. En quelques jours Phom Phen qui comptait 2 millions d'habitants devient ville morte. Les habitants sont "invités" à rejoindre la campagne. Tout ce qui évoquait la civilisation urbaine, l'industrie, les hôpitaux, les écoles, l'administrations, en un mot l'intellect est anéanti. Les Khmers rouges sont à l'origine d'un génocide dont on n'ose pas encore dénombrer les victimes.


Sur place, les Khmèrs nous affirment qu'à l'école (il est né en 1983) on lui enseignait que 6 millions de personnes avaient péri dans ce régime abject, à la fois fomenté par l'est, l'ouest et Sihanouk sponsorisé par la Chine. Tout le monde y a mis son grain de sel, pour conduire tout un peuple vers l'horreur la plus insoutenable. Aujourd'hui, les médias annoncent 2 millions de victimes. Notre témoin est certain que l'info a été érodée par le temps, et surtout par la peur de la réalité.


Campagne Cambodgienne: habitat traditionnel

Nous passerons trois jours avec Nop qui nous décrit tout ce qu'il a vu, vécu, entendu au travers de sa famille, des siens. Ma plume est incapable de vous retranscrire ce que j'ai entendu. Tout n'était que barbarie, cruauté, inhumanité. Jamais de ma vie, j'aurais cru me trouver à discuter de sujets aussi durs, moi qui évite les films d'horreur, je suis plongée, avec pour seule aide ma compassion (bien futile), au summum des atrocités dont sont capables les humains. Nous sont décrites les tortures infligées aux uns, aux autres... tant de vies détruites aveuglément sous le joug d'un tyran bourreau de son propre peuple. La terreur règne jusqu'en 1979, année où les voisins du Viêt Nam imposent à nouveau leur suprématie. Pendant 10 ans, la population repart dans des conflits sordides. Les enfants écoutant les fusillades pour savoir si au nombre de "shoot" ils pouvaient ou non se rendre à l'école. Les tortures entre Vietnamiens et Cambodgiens décrites transforment le mot "cruauté" en euphémisme. Je suis incapable de vous retranscrire ce que Nop nous a décrit.


En 1993, le Cambodge redevient une royauté et Norodom Sihanouk retrouve son trône jusqu'en 2004, date à laquelle il passe les rênes à son fils Norodom Sihamoni.


Le temple d'Angkor: joyau du Cambodge

Il est écrit que les Cambodgiens ne connaîtront pas la paix. De 2008 à 2011, la frontière que nous sommes en train de passer, n'aurait pu être envisagée, car la Thaïlande, pays riche, qui ne manque de rien, "petite Suisse" de l'Asie revendique un temple qui est de "l'autre côté de la frontière". Les tirs, les conflits sont quotidiens, pour un temple que la frontière dessinée par les Français pendant leur 90 ans de protectorat a placé du côté cambodgien.


Depuis plus d'un an les portes vers Angkor sont à nouveau ouvertes. Malgré une chaleur étouffante (38° à l'ombre, sans un souffle d'air), Angkor se visite avec fougue et bonheur. La capitale khmère jamais égalée depuis son déclin est aussi fascinante que les Pyramides d'Égypte. Malgré la chaleur, nous devenons boulémiques de "vielles pierres".


L'histoire d'Angkor débute au 9e siècle et s'achève au 15e siècle. La puissance khmère débuta vraiment avec le roi Indravarman Ier qui initia un système d'irrigation et de culture intensive du riz qui fit la puissance du royaume. L'oeuvre d'Indravarman Ier fut ensuite largement développée par son fils Yaçovarman Ier qui édifia entre 889 et 900 Lolei et Bakeng. Ces temples ont été dégagés de la voracité de la forête, mais n'ont pas été restaurés. Ils ne témoignent donc plus du faste dont nous serons témoins aileurs. Par contre, nous y faisons la rencontre de moines novices dans une école bouddhiste qui occupe les "sous-sols" ces temples très anciens (Lolei). Là, à l'ombre des "vielles pierres" Nous sommes invité à suivre un cours d'anglais, et dans la librairie nous réalisons le chemin qu'il reste à parcourir pour équiper l'école. Celle-ci a reçu de gentils "mécènes" des ordinateurs, mais l'école n'a pas l'électricité.


Vestiges de la grande période Khmer

Le célébrissime Angkor Wat fut construit sous Suryavarman II qui régna entre 1113 et 1152. On ne peut rester indifférent face à cette oeuvre magistrale. Je pense sincèrement qu'ici nous frisons l'attrait des pyramides d'Egypte, tant c'est grandiose. Le temps de quelques pauses à l'ombre de cette incroyable architecture, nous aimerions être transportés dans le temps et voir comment un temple aussi vaste, ses 1800 sculptures de la divine Apsara, ses galeries sculptées à l'infini de légendes khmères ont pu voir le jour. Il reste quelques Bouddhas et statues de Shiva, une seule est d'époque, les originaux sont pour la plupart exposés au musée national de Phnom Penh, et pour le reste pillés au travers des siècles et disséminées dans le monde.


Angkor restera la capitale royale pratiquement sans interruption (sauf entre 921 et 944) jusqu'en 1431, année où le royaume de Siam écrase l'empire Khmer et le dégrade en état vassal. Pendant six siècles, le royaume khmer étend son influence du Viêt Nam, au Laos, en passant par la Thaïlande actuelle, jusqu'aux frontières de Birmanie. Chaque roi devant créer sa propre capitale, les constructions se multiplièrent autour du site initial.


Siem Reap: la cité aux mille temples

Les palais étaient monumentaux, mais en bois et ne résistèrent ni au temps ni aux invasions dont les belligérants brûlaient tout sur leur passage. De cette époque de faste, il reste les édifices religieux, bâtis en pierre. Ces édifices étaient à la fois des lieux de cultes et des lieux de sépulture. Les cendres des rois et de leur famille étant réunies avec de nombreux objets précieux au coeur des piédestaux que recouvraient de monumentales statues dédiées à Shiva, Vishnou ou Bouddha.


Jayarvarman VII est l'un des rois les plus importants de la période khmère. Après une période d'affaiblissement du royaume, dû aux guerres livrées aux voisins et vassaux récalcitrants, Jayarvarman VII, accédant au trône en 1181, ranima la puissance et la gloire des Khmers. Il fut le plus grand roi bâtisseur du Cambodge. Sous son règne, les plus beaux temples virent le jour. Et si tout le monde connaît le nom de l'Angkor Wat, rendu sur place, nous tombons sous le charme : Bayon, le Preah Khan, le Ta Phrom, les portes d'Angkor Thom. Il créa 102 hôpitaux. Il fit établir de nombreux gîtes d'étape tout le long des routes qui sillonnaient le pays. La mémoire de cette époque est gravée sur les bas-reliefs qui ornent bon nombre de temples.


Conquérant émérite il annexe la Champa. Ce terme revient souvent dans la bouche des Khmers actuels, qui parlent plus volontiers de Champa que de Viêt Nam sud, pour eux l'ethnie Champa actuelle, bien que hors des frontières est toujours liée au Cambodge.


De la dentelle sur pierre

La mort de Jayarvarman VII sonna le glas de l'empire Khmer, après lui quasiment plus aucun temple ne fut construit. Le système d'irigation n'est plus entretenu. Sous la pression des nombreuses incursions siamoise, en 1431, la cour abandonne Angkor qui devient trop dangereuse.


Les temples d'Angkor n'ont pas traversé le temps dans l'état dans lequel nous les trouvons aujourd'hui. Ils étaient enfouis dans la forêt, rongés par l'érosion, détruits par les intempéries climatiques et enjambés par les puissantes racines des figuiers étrangleurs. Les Français pendant la période de colonisation découvrirent les principaux sites actuellement mis à jour. D'importants travaux de restauration furent entrepris. Mais les soubresauts de l'histoire cambodgienne interrompirent ces efforts. Entre 1960 et 1970, les sites furent l'objet de pillages, les documents aidant à la reconstruction d'Angkor furent brûlés ou disparurent... Pendant la période des Khmers rouges, des travaux de restauration ont repris, mais sans moyens financiers, sans connaissances archéologiques, ces restaurations furent plus préjudiciables à la conservation que si rien n'avait été fait.


Depuis la fin du 20e siècle, les Français et d'autres nations relancent la restauration des sites d'Angkor. On estime à plus d'un millier le nombre de temples sur le Cambodge, moins d'une centaine ont été réellement mis à jour.


Un amour d'éléphant...

La distance entre Angkor et Phnom Penh peut se parcourir soit en bateau, soit par la route. La voie fluviale n'est possible qu'après la saison des pluies. En période sèche, le niveau est si bas que les bateaux ne peuvent naviguer. Par contre, en période de pluie, il double de volume et change le paysage en mer intérieure. Les maisons jusqu'à plusieurs dizaines de kilomètres des rives en période sèche se rallient en barque à la saison des pluies. Ainsi, elles sont toutes bâties sur pilotis. Plus on approche du coeur du lac, plus les pilotis sont élevés. Ils atteignent dans la région de Poussaat, 8 mètres de hauteur.


A la saison sèche, le lac s'étant retranché dans ses quartiers, ces maisons sur pilotis, ces barques dans les jardins au milieu d'une campagne vaste et sèche donnent un caractère atypique, une ambiance étrange. Les Khmers ont dû s'adapter, non seulement au régime des pluies, mais également au Mékong, dont un bras inverse son cours chaque année pour s'emparer des champs et des risières. Ils ont ainsi adapté des variétés de riz qui supportent différente profondeurs de quelques centimètres d'eau jusqu'à 4 mètres.


Le musée national de Phnom Penh

Le Cambodge est un pays pauvre (au niveau de certains pays d'Afrique nous dit-on). En traversant la campagne, nous voyons à quel point les moyens sont limités. Les maisons de constructions précaires, les bottes de paille dans chaque parcelle de terrain pour prévenir de la sécheresse et nourrir le bétail en temps de disettes. Mais l'une des conséquences du flux et du reflux des eaux et de la pauvreté est la "pollution" par les matières non biodégradables.


Partout nous voyons de vastes champs couverts de plastiques. Nous nous doutons que ce n'est pas le fait exclusif de la consommation de ces familles. Mais que chaque année, les eaux du Mékong qui passent par plusieurs pays d'Asie avant de se jeter en mer de Chine, charrient des matières qui viennent s'échouer dans les jardins submergés des Khmers bien impuissants face à cette masse de détritus ingérable.


Sur 400 kilomètres, nous assistons à ce "spectacle", et nous ne voyons que de longues pleines aussi plates qu'un océan tranquille, interrompues de temps à autre par un arbre, survivant des forêts d'antan. Des centaines d'hectares de forêts disparaissaient chaque année pour trouver des terrains cultivables et éradiquer les animaux dangereux. Et si vous vous demandez, comme moi, quel sera l'avenir écologique de ce peuple. Lui, pense aujourd'hui à tout simplement à se nourrir.


La nature reprend ses droits

Phnom Penh, la capitale semble ne s'être jamais remise des soubresauts de l'histoire et garde aujourd'hui une ambiance alanguie et timide d'une ville de Province. Tout se passe dans la rue, elle est comme partout en Asie un immense restaurant-dortoire-nurserie-centre-commercial-salle de jeu à ciel ouvert. Les peuples d'Asie vivent littéralement dans la rue.


Dans le dédale de rues numérotées de la capitale, nous croisons "la débrouille" et les petits métiers. Les vélos "pousse-pousse" sont encore d'actualité. Tout ce qui roule et permet de véhiculer un peu de commerce et de nourrir la famille est bon à prendre. Aux coins des rues des "familles" (?) exposent sur des tréteaux à roulettes leurs éclopés de la guerre. C'est pitié de voir ces personnes exposées en plein soleil afin de faire la quête. Sont-elles encore conscientes? Ont-elles le choix de cette vie d'exposition?


Nous ne pouvons rien penser de tout cela. Ne pas juger. Nous sommes littéralement démunis de repères. En Asie, la motivation de première de toute personne est de "nourrir sa famille" et donc de "faire de l'argent". Tous les moyens sont bons et cela passe visiblement par l'exposition de mutilés de guerre. La morale? Nous ne possédons pas les mêmes critères et tout ce que nous pouvons dire ou faire choque nos hôtes, autant que nous le sommes par leurs pratiques.


Le palais royal de Phnom Penh

Pays très dur!!!! Et pourtant, les visages affables, la gentillesse des habitants sont tels que nous nous attachons à ce pays, quelle que soit notre incompréhension de ce qui nous entoure.


Quelques mètres plus loin, je m'émeus de voir des hirondelles "crever" au bord du Mékong. Un commerce sacré au bord du temple. Les croyants achètent des hirondelles qui ont été capturées. Elles sont en cage, par dizaines, effrayées, malmenées et assoiffées. L'achat d'une hirondelle, que l'ont sert fort entre ses mains le temps de faire un vœu est sacré... Pauvres bêtes, aucune ne survit, elles sont envoyées vers le ciel avec les voeux, les souhaits d'un avenir meilleur, elles retombent sur le sol et s'écrasent, emportant les croyances d'un peuple à la dérive...


A deux pas de ces scènes du quotidien khmer, les dorures du palais royal brillent sous le soleil. A coeur de la capitale, sur les rives du Mékong le palais royal, splendide, tombe comme un couperet sur le quotidien des Khmers. C'est beau, magnifique, ça brille! Nous découvrons des "temples", un trône tout en or, des statues aux divinités reconnues par l'État. Il se veut aussi rutilant que celui de Bangkok, bien que ses dimensions soient plus réduites. Tout le faste et l'apparat de la famille royale est là, jalousement gardé, car interdiction de photographier. Ont-ils honte d'exhiber tant de richesses? Où se trouve le secret?


Intérieur traditionnel

La visite se termine par une démonstration de la vie traditionnelle : une maison modeste abrite une charrue comme nous en voyons tant dans les campagnes. La maison sur pilotis loge dans son étage une pièce qui regroupe les nattes de couchages, le "coin cuisine" et celui où l'on mange, à l'asiatique : par terre. Contraste des classes acceptés par tous.


Après tant d'années de souffrances, de mise à l'écart du monde, les portes du tourisme sont largement ouvertes au Cambodge et en 2012 cette activité qui draine 1400 touristes par jour à l'Angkor Wat (le plus célèbre des temples du Cambodge) a favorisé la croissance de ce pays qui mérite de voir à nouveau fleurir des sourires joyeux, sans plus de marques de souffrance dans les yeux.


Nat et Dom

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Photo du mois

Livraison de viande des plus originales




 
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