En chemin nous croisons des couples qui vont et viennent dans les Fidji. La plupart des voyageurs sont Australiens, Néo-zélandais. Les Fidji leur font office de Côte d'Azur en plein hiver (le printemps est pour bientôt : le 21 septembre!). Nous croisons beaucoup de jeunes Européens, comme je vous l'ai déjà dit, et quelques Américains. Toutes ces rencontres sont l'occasion pour moi de pratiquer l'anglais que j'avais presque oublié à force de vivre en Amérique latine et Polynésie ces six dernières années. Je ne compte pas le Vanuatu, car nous y trouvons toujours de bonnes âmes parlant le français(heureusement pour Dom toujours aussi peu enclin à sortir son dico d'english). Donc voici que mon anglais refait surface. Et j'avoue que je souffre! Non pour m'exprimer, car là... j'ai de la ressource, mais pour passer d'un accent à l'autre : Américains, Australiens, Néo-Zed n'ont pas, exactement, la prononciation de Shakespear! Moi qui étais si fière de mon "perfect english" appris à Brighton ou London. Il est vrai que dès mon plus jeune âge j'ai été confrontée aux accents, car ma prof d'anglais était Polonaise.
Bref tout cela fait que je suis facilement repérable et qu'on me dit : " You are French obviously" (notez le "obviously" et la pointe de distance mise dans ce terme). A quoi j'aimerais répondre d'un saut d'humeur : "Non Belge!" Cela dit, Sandra, une jeune "honneymooner" venant tout droit de son Uta, m'a décomplexée. Elle ne comprenait pas non plus tout ce que l'Australien en question disait, et lorsqu'il lui a demandé d'où elle venait, à sa réponse : "Unitated States" il a répondu "Oh, I'm sorry"!
"1" partout, je renvoie la balle à qui?
Pendant ce temps, les Fidjiens regardent l'oeil amusé toute cette faune s'envoyer les balles et comptent les points, surtout, ceux écrits sur leurs jolis billets que les touristes leur apportent. Une manne qu'ils ne sont pas prêts de lâcher et qu'ils gèrent au mieux afin qu'elle perdure.
Après ce voyage linguistique, nous arrivons dans la baie de Korovou, sur Naviti. La pension vient de subir la tempête de plein fouet, les toits sont abîmés, les parasols en bois ont été détruits... Mais le personnel garde sa coutumière bonne humeur. Déjà, les hamacs sont en place, et prêts à nous accueillir pour assister au coucher du soleil.