Puffin de Méditerranée
A vrai dire, avant de naviguer en Méditerranée, je n’avais jamais entendu parler de cet oiseau. Ma curiosité fut attisée par des rencontres à la dérobée, au large des îles d’Hyères. En mer, lorsque le bateau est bien réglé, que le vent fait son office, il reste beaucoup de temps pour bailler aux corneilles… Alors, pendant que le Cap devise sur la métaphysique des chiffres, moi, je regarde l’horizon. A la moindre irrégularité, les jumelles viennent assouvir ma curiosité. Ce jour, là, loin des côtes, j’étais étonnée de trouver cette colonie d’oiseaux sur notre route. C’est mon fidèle bouquin d’ornithologie qui me renseigna : « pas de doute, ce sont des puffins ! » Lançais-je au Capitaine, qui ne me demandait rien… J’étais pourtant heureuse de ma trouvaille. Ca fait toujours intello de lancer un mot que personne ne connaît à bord…

Je me demandais pourquoi je n’en avais jamais entendu parlé avant… En cause, des chats harets qui les dévorent, en période de reproduction, comme une simple friandise, une population en déclin, peu d’intérêt de la part des naturalistes ( ?), et une observation difficile due à son mode de vie pélagique. QUI EN PRENDRA SOIN ?

Ma découverte sonnait tel un tocsin. A peine, identifiés ces petits êtres étaient-ils voués à disparaître ? Je ne peux jamais me résigner à une fin imparable. Alors, à chaque sortie, c’est une lubie, il faut que j’en voie. Ça me donne de l’espoir pour les générations futures de Puffins.

Je nourris pour le Puffin, une tendresse particulière. C’est un oiseau discret et timide. Il me paraît délicat. Non comme un mets de premier choix, pauvre bête… Mais, subtil, raffiné, à part en somme. Sans doute, trop, pour que les humains tentent de le comprendre ? Et puis, j’ai un tantinet l’impression, qu’il est l’oiseau des marins. Un peu comme l’albatros sous d’autres latitudes… Le puffin ne se mérite-t-il pas, lui aussi, en mer ?

 

Classification
Puffinus yelkouan est le nom vernaculaire donné aux oiseaux pélagiques, endémiques du bassin méditerranéen. Proche du célèbre puffin anglais, il est cependant considéré comme une espèce à part entière. Le puffin yelkouan se décline en deux sous-espèces, le puffin yelkouan mauretanicus (Puffin des Baléares) et le puffin Yelkouan yelkouan que l’on retrouve dans les îles d’Hyères.

Pour le repérer
Un bec relativement long, puissant et crochu.
Son plumage, brun foncé ou noir pour le dos et blanc pour le ventre.
Les parties supérieures, les côtés de la poitrine, le dessous de la queue ont une teinte brunâtre
Zones très sombres sur les dessous des ailes, notamment aux aisselles
Sa taille varie entre 30 et 53 cm.
En Méditerranée, la plus grande espèce est le puffin cendré, gris-brun

Localisation
Les puffins sont des oiseaux pélagiques : ils passent leur vie au large, ne revenant sur le littoral qu’en période de reproduction. Le puffin se disperse jusqu’en Sicile, et peut-être jusqu’en mer Egée ou mer Noire. En Corse, il n’était pas rare dans les îles Lavezzi du quatorzième au dix-huitième siècle. Les recensements peu suivis dans la région, ne mentionnent pas de chiffres exacts de population. Je peux simplement vous dire que par simple observation, nous avons rencontré quelques couples au large de la côte Ouest de la Corse. En règle générale, c’est au large des îles d’Hyères que nous les avons le plus souvent rencontrés. Ils sont présents également au large de l’Estérel. Il paraîtrait qu’il reste à peu près 300 couples dans les parages. Mais partout, sa population est en déclin.

Reproduction
Au mois de mai, ils reviennent vers la terre. Les puffins nidifient dans des terriers, des crevasses rocheuses ou au sol sous une épaisse couche végétale. Les cavités occupées présentent des couloirs profonds et sinueux, favorisant la dissimulation et l’inaccessibilité vis-à-vis des prédateurs. Ils pondent un parfois deux grands œufs blancs.

Prédation
Les chats harets, sur les îles d’Hyères, s’en prennent à la population de puffin, pendant la période de nidification.

Vol
Quelques battements d’ailes amples et rapides, suivis d’une longue glissade à la surface des vagues. Les ailes typiquement immobiles et légèrement courbées vers le bas, sont maintenues basses au cours du vol glissé. Par fort vent, ils ne battent pas des ailes, mais glissent et se dressent au-dessus de la crête des vagues. Il vit en colonie. Il ne suit pas les navires. Ils parcourent de très longues distances d’un site de pêche à l’autre.

Nourriture

Ils se nourrissent de petits poissons et de crustacés.

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