Nos voisins !
Couple soudé, chaque séance d’accouplement est signalée à hauts cris bestiaux. Inséparables malgré de nombreuses disputes, ils veillent avec jalousie sur leur petit. Maladroits, souvent gauches dans leurs attitudes, ils finissent par se rendre sympathiques, malgré que, souvent, le matins ils nous réveillent de leurs cris longs et sonores.

Depuis plusieurs années, ils squattent le toit de la cage d’ascenseur de l’immeuble voisin. Ils surveillent tout ce qui passe, et défendent leur territoire à grands cris quand un congénère passe. Ils épient aussi, leurs voisins : nous et surtout la gamelle du chien. Si Lune a le malheur de laisser des croquettes sur le côté, ils ne traînent pas et s’invitent aussitôt au festin ! Alors, à mon tour je joue les voyeuses, et j’observe leur comportement. Le couple est fidèle. La femelle est un peu plus petite que le mâle. J’ai souvent la sensation qu’ils utilisent un langage élaboré pour communiquer.

Dans le couple, un rituel de geste est très présent. Ils se frottent le bec l’un contre l’autre. Le mâle va souvent chasser et régurgite aux pieds de la femelle sa pitance. Quant à la femelle, elle semble souvent lui demander « des trucs » ou le houspiller. Elle lance des petits cris en renversant la tête en arrière.

J’ai pu observer aussi la relation parents-enfant à Port Camargue. Les parents protègent leur petit farouchement. Au mois de juin dernier, un petit s’était jeté à l’eau prématurément. Ne pouvant regagner le nid, il logea pendant plus d’un mois sous les quais. Il passait le plus clair de son temps à barboter entre les bateaux. Il interpellait ses parents et réclamait, éternel affamé, sa pitance. Ses cris étaient aigus et plaintifs, à vous déchirer le cœur. Au début du mois de juin, tout semblait se passer normalement autour de la petite famille. Un parent toujours présent, en hauteur surveillait le petit. Dès qu’une embarcation approchait de trop prêt, l’adulte signalait au petit qu’il fallait se cacher, et il obéissait, disparaissant instantanément sous les quais. Mais, bientôt le printemps laissait la place à l’été, et le flot d’estivants vint gâter le tableau. Alors, les parents décidèrent d’appliquer LEUR loi dans le chenal où s’ébattait leur petit. Ils attaquaient en piqué toute embarcation qui s’y aventurait. Les barreurs étaient obligés de se munir d’un balai ou d’une gaffe qu’ils agitaient au-dessus de leur tête, pour écarter les intrépides.

Parfois, le petit se fait vertement réprimander aussi. On le voit alors rentrer la tête dans les épaules et pédaler jusqu’au bercail. Pour un temps, le chenal redevient calme. Car, il faut se le dire, cette communication est incessante, créant un vacarme ornithologique incomparable.

Trop souvent confondu avec sa cousine la mouette, le goéland est le symbole auditif des bords de mer. En effet, sans ses ricanements répétés tout au long du jour, les côtes perdraient une partie de leur ambiance symphonique.

Oiseau lariforme.
Le goéland est un oiseau de mer, palmipède, cousin de la mouette. Il fait partie de la famille des laridés, de l'ordre des Charadriiformes. Oiseau à longues ailes et à bec en ciseaux. Non pélagique, il ne s’éloigne pas loin vers le large, préférant rester près du littoral.. C’est un oiseau piscivore.

Pour repérer le goéland argenté (Larus Argentatus)

Le goéland adulte mesure 56 cm à 67 cm
Envergure de 130 à 158 cm
Poids de 750 à 1250 g
Il a une tache rouge remarquable sur un bec jaune
Ses pattes sont jaunes et palmées
La tête, le cou et son ventre sont blancs d’une texture soyeuse
Le dos des ailes est gris argenté
Le bout des ailes est noir sur le dessus
Sa queue se termine par des plumes noires

Le goéland juvénile
Il a un bec massif et noir
Jusqu’à l’âge d’un an et demi, il porte sa « tenue de camouflage », un plumage moucheté de blanc et de brun
Dès la sixième semaine il sait voler
Le cou et la tête s’éclaircissent dans la première année
Il faut attendre le 2ème hiver pour que son dos devienne gris
Il mettra quatre ans à acquérir sa livrée adulte

Localisation
Présent le long des côtes, il niche en colonie sur les falaises, les îlots rocheux. Sa population est abondante à l’intérieur des ports. Il est également familier des villes côtières. Et des décharges publiques, qui par leur seule présence ont permis l’augmentation sensible de la population des goélands.

Nourriture
Les goélands argentés se nourrissent de toutes sortes de matières organiques : poissons, mollusques, mais il se prend souvent pour un éboueur, se délectant de déchets abandonnés par les bateaux, etc. Il leur arrive souvent, également, de dévorer les œufs ou les jeunes d'autres oiseaux nichant sur les rivages, voire ceux des autres membres de la colonie.

Nidification
La femelle pond en général deux à trois œufs qu’elle incubera pendant 26 jours. Opportuniste, il se satisfera du toit d’un immeuble ou d’une dépression dans le sol. Jamais on ne verra, un goéland, construire avec minutie son nid, Tous matériaux le constituera : algues, herbes, coquilles, bois, c’est un véritable bric à braque de récupération…

Le poussin, est nourri par les deux parents. Pour réclamer de la nourriture, les petits goélands doivent savoir très rapidement à qui adresser leurs cris. Lorsqu'un adulte revient au nid avec la nourriture, il abaisse le bec et le balance devant les oisillons. Pour cela un repère : le point rouge ! Les petits frappent du bec la tache rouge située au bout du bec des parents, qui régurgitent alors le repas. La reconnaissance du parent dépend exclusivement du signal de stimulation que constituent la ligne verticale du bec et le mouvement du point rouge. Des expériences ont prouvé, qu’une aiguille à tricoter munie d’un point rouge, attirait aussi bien le petit, qui leurré, tapait l’objet pour en recevoir son repas.

Le jeune goéland argenté, qui ne deviendra adulte qu'à l'âge de trois à cinq ans, quitte le nid dès le 50ème jour et est capable de voler. Les parents continue cependant l’éducation du petit, et le nourri encore après qu’il ait quitté le nid.

Longévité
32 ans

Chant
Le goéland, pleure, raille, ricane, et hurle. Son cri est rauque et strident.

Vol
Il pratique le vol à voile, très haut dans le ciel, dans une formation de V ouvert.

Protection
Espèce protégée en France

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