Lune:
...le Moussaillon
Je me présente : Habéa de la Plaine du Jalma, Fille de Dax
de la Caverne des Rois, Petite fille de Nany de la Petite Flore, Duchesse
de mon état ! Mes compagnons de voyages me nomment souvent «
Princesse », qu’ils sont flatteurs … Et que j’aime
ça ! Mais ne vous laissez pas impressionnés par mes titres,
d’ailleurs, appelez moi Lune tout simplement. Lune, c’est
le surnom que le Cap m’a donné.
Notre histoire débuta bien loin de la mer. J’étais
née à la Saint Valentin de l’année 1992 au
cœur de la campagne française à Nogent sur Vernisson.
Au printemps qui suivit,(j'avais cinq semaines) la Pitaine et le Cap passèrent
dans ma région et m’emmenèrent avec eux. Je crois
que la Pitaine avait craqué pour ma petite sœur, plus noiraude.
Je me demande bien ce qu’elle lui trouvait. Moi, lorsqu’on
a ouvert le box je me suis ruée dans les jambes du Cap. Un vrai
numéro de charme, irrésistible ! Tout
de suite, je leur ai montré que je n’étais pas n’importe
qui. Ils tapaient dans leurs mains, et je les suivais en marchant, très
digne, comme une grande, jusqu’au bureau des adoptions. Après,
dans la voiture qui me conduisait à ma nouvelle demeure dans la
belle et verdoyante région de Bourgogne, ça s’est
un peu gâté, j’ai tout vomi mon quatre heures sur les
jambes de la Pitaine ! Cela dit j’ai tout de suite su que j’étais
tombée dans une bonne famille. J’avais de la chance, car
dans la région où ils m’emmenaient j’ai souvent
vu les chiens logés dehors, disposant d’un logis sommaire
peu étanche et non chauffé, pataugeant dans la fange de
septembre à juin. Moi, je fus traitée avec les égards
dus à mon rang ! Tout d’abord on m’installa dans des
couvertures douillettes près du feu. J’ai toute ma vie durant
eu le loisir de bénéficier de tapis épais. Mais,
mon pêché mignon ce sont les divans, les sofas, peu importe
comme ils se nomment pourvu qu’ils soient moelleux ! J’aime
les lits, et je ne rechigne pas non plus devant l’attrait d’une
cabine arrière. Par contre, je n’aime pas les partager !
Mes
maîtres non plus d’ailleurs… Alors, nous avons instauré
une règle dans la petite famille : j’attends qu’ils
soient partis pour en disposer… Heu, là je rigole, parce
qu’ils n’aiment vraiment pas que je leur laisse une partie
de ma belle fourrure dans leur paddock terrien ou marin. Ils ont eu la
gentillesse de m’offrir une chauffeuse confortable à souhait.
J’en dispose à loisir chaque nuit que le Dieu des chiens
m’accorde encore à mon grand âge. Que vous dire encore…
Oui, j’ai suivi mes maîtres dans bien des aventures, mais
je crois qu’ils ont un faible pour tout ce qui flotte. Pourvu qu’ils
m’emmènent et je suis heureuse. J’ai reçu le
titre honorifique de moussaillon du bord. Moi, du moment que je trouve
un coin où me caler pour faire la sieste… Ces virées
en mer ont agrandi mon vocabulaire, j’ai appris de nouvelles expressions.
Ainsi, lorsque j’entends « paré à viré
! », je sais toujours que je vais être dans le chemin que
je vais en entendre un des deux gronder. Alors, je me fais toute petite,
et je croise ma maîtresse dans le cockpit. Car moi je préfère
me caler à la gîte. Dans l’autre sens mes pattes glissent
et je me retrouve la truffe coincé dans la barre. J’aime
pas trop, non plus,les embruns. Ils sont inconvenants et souillent ma
fourrure ex abrupto ! Par contre, j’aime bien me retrouver au mouillage.
Là je suis la reine de mon cockpit. J’observe tout ce qui
bouge à la ronde et gare à tout ce qui approche de trop
prêt ! En même temps cela rassure mes maîtres…
Une dernière chose, j’ai bien failli ne pas les accompagner
dans leur aventure, car l’an dernier j’ai été
gravement malade. Heureusement ma maîtresse a décelé
les symptômes pour agir vite. Alors, je me suis accrochée
à la vie, car je n’aurais voulu raté cela pour rien
au monde… et je n’aurais pas, non plus, aimé leur faire
de la peine…
Lune s’est présentée
comme moussaillon lors de l’inauguration de ce site en 2003. Pendant
plusieurs années, Lune a assumé ses bons et loyaux services
de Mous’. C’était une chienne exemplaire, et la seule
chose que nous puissions lui reprocher, c’est de nous avoir quittés
à l’âge de 13 ans et demi, le 9 août 2005 à
Laguna Grande, Venezuela.
Elle gardera sa place, dans nos cœurs, et
jusqu’au nom du bateau qu’elle inspira. Nous ne désirons
pas effacer cette page, et restons à la disposition des futurs
candidats à quatre pattes au départ pour toute question
concernant la gestion du quotidien à bord.
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