Vous trouverez dans cette page, le lot d’infortunes
qui sèment le parcours d’un si beau voyage. A chaque début
de chapitre vous trouverez une rubrique « comment éviter
cela ?». Ce n’est pas une panacée, juste ce qui nous
semblerait judicieux de faire pour que vous ne vous trouviez, un jour,
dans les mêmes embarras que nous.
Comment éviter cela ?
Lors de l’achat d’un nouveau matériel, faire le tour
des pièces qui vous semblent faibles ou indispensables au bon fonctionnement
du-dit matériel, et acheter un lot de pièces de rechange.
A conserver dans l’endroit le plus sec du bateau. Les consigner
dans des sacs étanches, genre sacs de congélation.
La
petite histoire
Lorsque nous avons acheté l’Etoile de Lune, le bateau revenait
d’un tour du monde de quatre ans. On pouvait supposer qu’il
était prêt à repartir quasi dans l’heure où
le chèque était signé. En théorie …
oui.
Mais dans les faits, les nouveaux propriétaires
(en l’occurrence, nous) cèdent toujours au désire
de parfaire les équipements de son bateau. Ainsi, l’une des
premières questions que nous posâmes aux premiers propriétaires
était :
« Qu’ajouteriez-vous à votre bateau si c’était
à refaire. »
La réponse a fusé sans hésitation :
« Un dessale ! »
Justification :
« Du fuel vous en trouverez toujours partout. De l’eau, c’est
moins sûr… »
Nous laissons nos anciens propriétaires à leurs rêveries,
évoquant les regrettées Samoa, d’où ils ont
dû partir par manque d’eau. Et nous équipons EDL en
TDM+++ avec un dessale !
Nous avons choisi la marque dessalator, nous avons
été convaincus par le vendeur (bien sûr !), qui équipait
les AMEL. Il est vrai que ce constructeur n’équipe ses bateaux
qu’avec du solide.
Nous avons choisi un dessale qui produit 60 litres à l’ heures.
En réalité il débite 40 litres, mais nous étions
prévenus d’avance. Il est tout beau, tout propre, tout neuf
et à poste lorsque nous partons pour notre croisière Méditerranéenne
en 2003. Nous faisons dès le départ, le pari de rester plus
de trois mois (110 jours exactement) en mer et au mouillage forain, sans
hasarder le plus petit bout de notre étrave dans une marina, puisque
nous sommes désormais autonomes !
Oui, mais…
C’est sans compter une petite défaillance du côté
du relais…. Un faux contact a grillé le relais d’alimentation.
Nous sommes en Sardaigne. Nous contactons immédiatement
notre revendeur. Il s’étonne que ce genre de panne se produise.
Dans sa longue expérience pas un relais n’a court-circuité…
Le relais n’aime peut-être pas les Garcia, il aurait préféré
naviguer sur un AMEL ???
Quoi qu’il en soit, nous devions de toute
manière passer 3 semaines à Agay (notre fief familial).
Ainsi, nous avons pu donner comme adresse d’expédition, celle
de ma Môman. Nous n’osons imaginé ce qui se serait
passé, si la pièce était tombée en panne aux
Canaries… Voir chapitre sur « le courrier aux Canaries »
L’électrolyse
Comment éviter cela ?
Les heureux propriétaires d’un bateau en aluminium, doivent
impérativement installer, si ce n’est fait d’origine,
un testeur d’isolement. Une petite discipline à instaurer
: contrôler lors de la mise en marche des outils électroniques
et du moteur, l’isolement.
Pour
la petite histoire…
Nous voulons que tout soit parfait pour le grand départ. Nous ne
reculons devant aucun préparatif! Ainsi, nous décidons de
sabler la coque et de refaire à neuf couches d’époxy,
primaires et anti-fouling. Au moment, où le sablage est fini, nous
inspectons confiant, notre jolie coque alu.
Stupéfaction ! Nous décelons des traces d’électrolyse.
C’est plus spectaculaire que dangereux. Une fine couche d’un
micron de millimètre a fondu… comme un vulgaire morceau de
sucre mis dans l’eau. Nous n’osons imaginer ce qui se passe
lorsque la matière est attaquée de manière plus importante…
Nous contactons Garcia, pour savoir ce que nous
devons faire. Dans un premier temps, ne pas nous affoler, nous préconise
sagement l’un des frères constructeurs. En effet, la coque
titre plus de 10 millimètres d’épaisseur ! Dans un
deuxième temps, trouver l’origine de l’électrolyse.
C’est d’une logique !
Nous pensons à une cause chimique, car le
premier propriétaire, nous avait dit qu’il mettait de l’anti-fouling
au cuivre… Sur de l’aluminium, le cuivre fait l’effet
d’une pile. Mais Garcia ne pense pas à une telle chose. Ce
doit être une perte électrique.
J’ai donc vu mon Cap dans la splendeur de
la patience qui le caractérise passer en revue tous les circuits
électriques du bateau. Chaque fil, chaque contact électrique,
chaque recoin a été vérifié par le Cap.
Il a changé les feux de navigation à
l’avant. Qui, entre nous soit dit, son si mal placés (place
exigée par la réglementation française) qu’ils
ne peuvent que s’oxyder au contact permanent des embruns ! Tous
les fils suspects ou usés du tableau électrique ont été
changés. Le moteur a été l’objet de tous les
soins, car on constatait au démarrage une fuite de courant vers
la coque. Les cilents blocks s’étaient affaissés et
le moteur n’était plus isolé de la coque. Le Cap décela
aussi un défaut de masse. C’était un retour de masse
qui ne se faisait pas au moment de l’allumage et de l’arrêt
du moteur. Ce point fut résolu en nettoyant la cosse et en mettant
une masse supplémentaire.
Les
douanes
Comment éviter cela ?
Ne pas laisser les formalités administratives pour la dernière
minute. Contrôler le numéro du timbre de droit de navigation
et le comparer aux anciens.
Pour
la petite histoire
Nous étions prêts, le tour du monde n’attendait plus
que nous. Je gardais, aller savoir pourquoi, précieusement dans
une enveloppe le joli timbre qui attestait du paiement des droits de navigation.
Quelques jours avant le départ, j’ouvre le carnet orange
que tous les marins français connaissent, et…
Ô stupeur ! Le numéro du timbre n’est pas le même
que celui des autres années. Je pense un moment que ce n’est
pas grave… Mais en songeant à notre arrivée idyllique
en Martinique, je me ravise… Sachant que les douaniers ne nous louperons
pas.
Nous appelons Marseille dont nous dépendons,
et expliquons notre problème… Impossible de régler
cela par téléphone, bien entendu. Nous n’avons plus
de voiture, et 140 kilomètres nous séparent du bureau de
douane. Heureusement les copains de Sunmarine à Port Camargue sont
là. Dominique couvre les 140 kilomètres aller, pour se retrouver
devant une douanière conciliante, qui voit très bien sur
son ordinateur que nous avons payé. Le timbre ??? Ben c’est
un mystère… Un bon mouvement, et hop, un coup de tampon,
une signature… Et Dominique refait 140 kilomètres retour,
avec un carnet orange en règle…
C’est-y pas beau la vie ?
Des
vis qui préfèrent les abîmes.
Comment éviter cela ?
Lors de la mise en place des anodes, aider la fixation des vis par un
produit fixateur, c’est-à-dire, une colle frein filet. (Loctite
ou équivalent)
Pour
la petite histoire
Ca y est nous sommes partis. Nous avons à peine le temps de nous
rendre compte que les amarres sont larguées, que la première
nuit s’annonce sous un ciel clément rempli d’étoiles.
Je prends mon quart, il est 3 heures du matin. Et…. « Dang
dang dang »…. La coque résonne d’un bruit lugubre.
Nous avons heurté quelque chose. Je pense à ma phobie des
containers… Tout nous traverse l’esprit. C’est une horreur,
on se sent impuissant tout seul au milieu de l’eau en plein nuit,
avec un tel bruit dans les oreilles. La coque … que lui arrive-t-il
?
Dominique allume le moteur, il actionne la marche
avant, puis la marche arrière. Le bruit s’éteint…
Ouf, nous coupons le moteur.
« Un bout, c’est un bout que nous avons
traîné sur quelques milles et qui s’est détaché.
» Clame le Cap confiant… Une demi-heure plus tard, le bruit
remet ça… Cette fois, le Cap place simplement l’hélice
en marche arrière, et le bruit s’éteint à nouveau.
Nous parcourrons ainsi 1200 milles deux coup de vent à force 8/9.
Au moment de remettre le moteur en marche devant Porto Santo, le bruit
est au rendez-vous. Nous avançons, penauds, vers la darse du port,
nous avons l’impression que nous sommes en train de tout casser.
L’objet du délit :
Les vis qui maintenaient l’anode du self drive à la coque,
avaient préféré plonger dans les profondeurs méditerranéennes
plus tôt que de continuer le voyage avec nous. L’anode tournait
autour de l’axe et cognait contre la coque. Cela pouvait endommager
l’axe. Ainsi, à peine arrivés à notre première
escale, il a fallu sortir le bateau de l’eau. Dominique a appris
dans la foulée à monter et à démonter une
hélice max prop.
Un
alternateur anémié
Comment éviter cela ?
Si vous avez une solution écrivez-nous.
Pour
la petite histoire
L’alternateur est un véritable héros à bord
d’un bateau. Il est INDISPENSABLE ! C’est lui qui assure la
charge des batteries de servitude qui alimentent toute l’électronique,
le réfrigérateur, l’éclairage…, bref
il un organe essentiel à la vie du bateau. Avant de partir, nous
l’avions changé. Installant un alternateur plus puissant
que le précédent.
Oui, mais… après plusieurs heures
de moteur, le Cap constatait dépité que les batteries n’étaient
toujours pas chargées. Je le vis plonger dans le bloque moteur,
armé de sa boîte à outil et affublé de sa lampe
frontale. Je crois avoir entendu s’échappé de sérail
un certain nombre d’onomatopées imagées que je n’ose
transcrire ici. Il trouva le coupable : un porte-fusible du fil d’excitation
avait partiellement fondu suite aux vibrations du moteur, créant
un faux contact et un échauffement anormal du-dit fusible.
Solution palliative : court-circuiter le porte-fusible
en attendant son remplacement.
Catastrophe
nationale à bord…Iridium ne reçoit plus les sms quotidiens
!
Comment
éviter cela ?
Si vous le découvrez écrivez-nous !
Pour la petite histoire
Lors du choix d’un outil de communication à bord, Iridium
s’est imposé. Plus sûr, du moins pas aléatoire
comme la BLU, cela nous paraissait LA solution pour rester en contact
avec nos familles terriennes où que nous soyons sur les Océans.
Tout marchait très bien, nous étions
fort contents : réception gratuite de sms et envoi d’émail
(payant à la connexion au réseau satellitaire) et occasionnellement
téléphone pour toute urgence.
Aux
portes de Porto Santo, notre Iridium montra des premiers signes de faiblesse.
Nous recevions toujours des sms, mais l’envoi d’émail
s’est dégradé jusqu’à devenir totalement
impossible. Les voyants se mirent à battre la chamade, dans une
manifestation compulsive et incompréhensible au plus éclairé
des Caps. Finalement, l’alimentation rendit l’âme, et
ce fut décrété jour de deuil national sur l’Etoile
de Lune qui était privée de tout contact avec la terre.
« Allô la Terre ? Ici la Lune ! »
(oui, je sais c’est rebattu !)
Nous contactons notre revendeur, qui s’étonne
: une telle chose n’est jamais arrivée ! (C’est contagieux
! Voir article sur le dessale) Nous sommes inquiets car nous devons rapatrier
notre Iridium pour « hospitalisation » d’urgence ! De
plus, nous craignons qu’un service minimum soit assuré dans
ce beau pays de France, où au mois d’août tout fonctionne
au ralenti.
Pas chez GME, ils sont sur le pied de guerre avenue
de la Grande Armée, malgré les chaleurs estivales. Notre
IRIDIUM est remis d’aplomb en quelques jours. Ouf !!!
Il y aura un écueil pourtant… Et là,
GME n’y pourra rien ! Entre temps, nous sommes arrivés à
Graciosa… et la poste canarienne entre en piste… voir article
la concernant.
Une
tempête à Graciosa
Comment
éviter cela ?
Eviter les mouillages surpeuplés. Ne mouillez jamais trop près
des autres bateaux, laissez leur, la zone d’évitage nécessaire.
Si vous étiez là le premier, précisez au nouveau
venu la longueur de votre chaîne, et au besoin expliquez lui ce
que cela implique s’il reste à cet endroit. Face à
un irréductible, changez de place. Votre bateau vaut plus que son
voisinnage…
Etre toujours près à décamper
au moindre problème. Remonter l’annexe au portique tous les
soirs. Tout ranger sur le pont, pour lever l’ancre rapidement sans
être occupé, par masques, palmes, tubas, coussins de cockpit,
kayak, planche à voile, bout qui entraverait l’hélice…
Certains bateaux choisissent de laisser le mouillage
sur place plutôt que de le remonter. Dans ce cas, il faut oringuer
l’ancre. Dans le cas, où on le remonte, ne pas oublier dans
la panique de récupérer l’orin. De toute manière,
il faut que le cordage d’orin ne soit pas assez long pour se prendre
dans l’hélice… (pas facile parfois à concilier
avec la hauteur d’eau et la longueur du bateau)
Choisir le large peut-être une bonne solution
lorsqu’un mouillage devient dangereux.
C’est la nature en aluminium qui a sauvé
notre bateau. Nous aurions été en plastique, en bois…
nous aurions coulé vu la violence des chocs.
Nos panneaux solaires sont extrêmement mal
placés : sur les côtés des balcons arrières.
Mieux vaut les fixer sur un portique ou par-dessus le bimini.
Pour la petite histoire
Un Australien est venu se planter dans notre zone d’évitage.
Tout s’est bien passé pendant plus de quinze jours. Mais,
une nuit, une tempête d’Est s’est levée. Jusque
là, nous n’avions eu que des vents à dominance Nord.
Evidemment, l’Australien en plus de nous laisser trop peu de place
a dérapé. Il ne maîtrisait absolument pas son monstre
en acier munis de pare-chocs faits en bois et en métal, (un outil
à casser du bateau !) Il nous a heurté par trois fois, deux
fois côté bâbord et une fois côté tribord.
Bilan : Deux chandeliers tordus, rail de fargue
plié (il fait plus d’un centimètre d’épaisseur).
Coups de boutoirs sur les anneaux en bordure de coque, balcons arrière
et avant tordus, feux de navigation arrachés, filets troués
à multiples endroits, panneau solaire troué, annexe perdue…
Lorsque nous avons fui vers le large, les fixations
de l’annexe que nous traînions se sont arrachées par
les forces en présence : nous filions sous 65 nœuds de vent
arrière…
Arrivés au port, nous avons trouvé
un revendeur de panneaux solaires à Arrécife –Lanzarote
(Canaries). Il a commandé le panneau solaire sur Madrid. Celui-ci,
est arrivé en bien piètre état, car le container
qui l’emmenait à Lanzarote s’est cassé «
la figure » sur le quai de port Naos.
Mectoub, disent les Arabes… (c’est écrit)
Un autre panneau est arrivé par avion, et le revendeur a eu la
gentillesse de ne pas nous faire payer les frais de fret et en plus, il
nous a octroyé une réduction.
Quand a l’annexe, nous en avons commandé
une chez un spécialiste de l’annexe à Arrécife.
Nous l’avons attendue 4 semaines, elle ne désirait pas quitter
Madrid. Le revendeur a baissé les bras, nous disant que «
c’était impossible de travailler avec les Espagnols »…
(ceci est une considération qui lui appartient entièrement,
bien entendu !)
Des
vaccins à prix d’or
Comment éviter cela ?
Avant de vous faire administrer des soins à l’étranger,
renseignez-vous des tarifs du praticien. Nous oublions trop facilement,
que nous vivons dans un pays où les soins sont conventionnés.
Faites vous vacciner en France avant votre départ
!
Pour
la petite histoire
Nous avons décidé aux Canaries, d’infléchir
notre route vers l’Afrique. Pour entrer dans certains pays il faut
être vacciné contre la fièvre jaune, et le carnet
de vaccination devient plus important qu’un passeport lors de certaines
clearances. En France cela se fait généralement dans les
aéroports au service des « vaccinations contre les maladies
tropicales ».
Aux Canaries, il faut se rendre à l’immigration.
Malgré qu’il faille garder les vaccins entre 2 et 6 degrés,
la fonctionnaire nous remet les vaccins en main propre dans une atmosphère
frisant les 30 degrés. Elle nous explique qu’il faut que
nous nous rendions dans un centre médical. Mais nous ne comprenons
pas où il se situe. Tout se passe en Espagnol et nos connaissances
sont vraiment limitées. Ce n’est pas qu’elle soit débordée,
mais elle n’a pas toute la matinée pour nous faire un plan
de l’île et nous décrire où se trouve le «
salud… machin » où nous pouvons nous faire piquer.
Entre temps, la fonctionnaire certainement désireuse
de ne plus nous revoir, tamponne nos carnets de vaccinations comme si
nous étions déjà vaccinés contre la fièvre
jaune. Un moment, l’idée de ne pas faire les vaccins me traverse
l’esprit… Après tout, c’est invérifiable,
et nous sommes en règle administrativement parlant. Le Cap…
toujours raisonnable, me demande si je veux prendre le risque d’être
contaminée par le premier moustique venu…
Nous trouvons un premier centre médical,
il y a bien deux infirmières, mais elles ne veulent pas le faire
immédiatement. Ce soir, si on prend rendez-vous… L’heure
tourne et la température monte dans les flacons. Nous décidons
donc de partir en voiture, climatisation à fond, vers Playa Blanca,
où je me souviens avoir vu une belle affiche : « Deutsche
Doktor, english spoken ».
Nous arrivons chez le-dit docteur qui parle français
en plus. Il semble désolé de ne pouvoir nous aider, car
il ne lui est pas permis de faire les piqûres, ça ne serait
pas valable aux yeux des douanes. Lorsque nous lui montrons nos carnets
de vaccinations il est stupéfait.
Il décide donc de nous « piquer ».
Lors du paiement de la facture, il a failli devoir revenir pour double
malaise cardiaque : 75 euros LA piqûre… Notre petite virée
vaccinatrice nous coûtera la bagatelle de 150 euros !
Le
courrier aux Canaries
Comment
éviter cela ? Ne jamais… « ô
!» Grand jamais envoyer ou se faire envoyer quoique ce soit aux
Canaries
Du moins si vous comptez dessus...
Précision, à Porto Santo (archipel de Madère) l’envoi
de notre boîtier IRIDIUM vers la France a très bien marché
! Donc, avant de faire confiance aveuglément au service des postes,
renseignez-vous, sur l’état de son fonctionnement.
Pour
la petite histoire
Ou les tribulations d'un colis partant de France... pour
pour...
non pas la Papouasie
ni l'Antarctique
... tout simplement les Canaries
1400 milles des côtes européennes (à tout casser)
"ô rage... ô désespoirs,
n'ai-je subi tant d'infamies Pour..."
Je ne vais pas continuer comme ça, personne ne me reconnaîtrait.
En fait, je voulais exprimer ma .... colère (?), même pas!
Simplement expliquer qu’un colis devait arriver,
depuis, déjà, 5 semaines à Rubicon
Adresse simple, claire, et précise d’une marina dans le Sud
de Lanzarote.
Et pourtant, il a fallu que je remue tout ce que le ciel comptait comme
bonnes âmes à Lanzarote
pour trouver sinon la solution
du moins un paquet de 4 kilos...
Je
téléphone à prix d’or au service client de
la poste française qui répond à mes questions et
mes inquiétudes avec une désinvolture qui frise la raillerie
:
« Pour les Canaries… Soyez donc patiente »
« Patiente, oui, mais jusqu’à quel point ? Lors de
l’envoi on confirmait à mon expéditeur qu’en
4 jours le paquet serait là… Au bout de 5 semaines, patience
est un euphémisme d’héroïsme et de sang-froid
! Puis-je vous rappeler fin de semaine pour savoir où vous en êtes
dans vos « recherches » ? »
« Vous pouvez appeler fin de semaine, de toute manière, je
ne peux rien pour vous, quand une réclamation est déposée,
le pays destinataire a 90 jours pour répondre… ce sont des
convenances internationales… Madame »
Croit-elle bon de me répondre d’un ton outragé par
tant de détermination…
« Avez-vous un numéro en Espagne, où je peux me renseigner
? »
Et là, la réponse est une sommité de tout ce qu’on
peut imaginer dans nos administrations :
« Lorsque vous m’appellerez en fin de semaine, j’aurai
peut-être trouvé un numéro de contact en Espagne…
»
90 jours.... c'est le "deal", dès
qu'on cherche un paquet sorti de France !
Et une semaine entière pour trouver un numéro de téléphone
!!!!!!!!
Moi dans 90 jours je serai au Sénégal, via Ténériffe,
La Goméra et le Banc d’arguin en Mauritanie.
Je ne me décourage pas et tel l’indéfectible
rocket que je suis... j'espère encore..
Je retrouve le numéro de ce qui centralise les chronos postes sur
l’île. Je fais appeler la réceptionniste de la Marina,
mon espagnol étant trop peu fleuri pour attaquer la chose…La
poste espagnole ne reconnaît même pas la référence
que je lui donne.
La seule que je possède à vrai dire…
On me dit, toute fois, que ce n'est pas à Madrid;..ni à
Barcelone....points de passage obligés pour arriver aux Canaries
Que faire face à tant d'irresponsabilités
? Car pour personne... ce n'est SON problème !
Solution
: Devenir ZEN!!!!!
Zen, c'est le mot!!!
Le mot qui convient
A propos, c'est exactement ce que je cherchais
dans ce voyage
De quoi me plains-je?
Donc, dès les Canaries j'apprends la Grande Sagesse !
Je ne pensais pas l'atteindre avant...
avant...
l'Asie
Donc, finalement : merci la poste
Pas besoin de psychanalyse avec vous... Surtout à ce prix là!!!!
(476 euros la leçon ! Si, si.... ça porte ses fruits! Je
vous rassure tout de suite!!!!)
Petit calcul façon « la Poste »: le colis a une valeur
de 576 euros, il pèse 4 kilos, donc pour la poste il vaut 100,
60 euros, perte sèche = 476 euros. Pour être remboursé
intégralement il aurait fallu, dès l’expédition
déclarer la somme exacte, cela demande de souscrire une petite
assurance postale.
Nous vous rassurons tout de suite, ceci n’est
pas un cas unique sur les Canaries, parmi nos amis, tous ceux qui ont
été tributaires de la poste, l’ont été
à leurs frais.
Pire, ceux qui se sont adressés à des transporteurs privés,
n’ont pas été plus chanceux.
Et
voici le mail de « Reine Margueritte » :
« Salut les Etoiles,
Oh oui nous aussi nous nous battons contre tous les démons de la
poste.
Une commande faite aux usa, pièces que nous avons besoin, et une
pièce venant d'Australie, car nous avons casse l'intérieur
de notre grand winch en venant ici, ne sont toujours pas arrivés.
Tout était envoyé par Fed Ex, toutes les pièces sont
a Madrid, mais Fed Ex ne livre pas a Santa Cruz de Ténériffe,
ou c'est ce qu’on nous dit, alors on nous propose de prendre un
nouveau transporteur et Bien sûr il faut payer les frais...
Quand la marchandise va-t-elle arriver ? On ne sait pas.
Voilà pour la petite histoire, ne vous sentez pas seuls avec ce
problème. »
L'histoire
du cordonnier
Comment
éviter cela?
Eviter d'embarquer trop d'électronique à bord... Oui, mais,
le temps de Moitessier est révolu. Alors, on n'échappe pas
au doux chant des sirènes technologiques. Dès lors, une
seule solution s’offre à vous : Disposer de deux ordinateurs
à bord. Ou, alors, emmener un ordinateur marinisé. Contrairement
aux ordinateurs portables, qu'on ne peut que rarement ouvrir pour remplacer
le composant qui fâche, on peut embarquer nombre de pièces
de rechange, qui vont de l'alimentation au ventilateur en passant par
tout ce que vous pouvez imaginer remplacer, car vous le ferez!!!!
Pour
la petite histoire
Vous connaissez l'histoire du cordonnier...
Voici un remake remasterisé et mis en scène par mon ingénieur
de Capitaine.
En effet, il a dû se replonger dans les résolutions de problèmes
qu'il croyait loin derrière lui...
L'ordinateur du bord s'est mis à couiner. C'était d'un lugubre,
il faisait peine à voir. (Il = L’ordinateur !)
De cette machine diabolique qui n'aurait certainement pas survécu
à l'Inquisition, il s'échappait de gros "bug"
"big" "bong".
Pendant que fleurissaient sur les lèvres du Cap des onomatopées
beaucoup plus imagées.
Le calvaire dura deux bonnes semaines, et le Cap perdait ses cheveux à
vue d’œil, pendant que les courageux résistants blanchissaient!
Quel était le problème?
L'ordinateur, démarrait aléatoirement. Un coup oui, un coup
non. On aurait presque cru qu'une prière bien placée était
plus efficace qu'une réparation minutieuse. Le Cap essaya tout.
Et baissa les bras.
Au début de la troisième semaine, j'ai bien cru que l'ordi
élargirait son vocabulaire par un gros "plouf"...
Je me voyais déjà reprenant la plume et les bonnes vieilles
méthodes...Vous, vous souvenez : les timbres, les enveloppes, le
papier...
Finalement, mon ingénieur de Cap détecta
un vieux virus qui traînait dans les couloirs oubliés de
la mémoire de l'ordinateur. On s'y attaqua avec rage, et... il
fut vaincu.
ZE
MOUILLAGE ROULEUR
D’aucuns diront que nous aimons ça
et que nous les cherchons.
Pâs du tout, du tout !
Le
marin cherche, en général, un petit coin tranquille. Il
arrive, fourbu d’une navigation, dans une crique, qu’il a
choisie calme. Depuis plusieurs heures, déjà, le marin prévoyant
a jeté son dévolu sur cette baie. Il l’a dénichée
sur papier. Un peu comme on trouve sa maison sur plan.
Ici, ce sont des cartes et des instructions nautiques
qui éclairent le marin sur la situation qu’il va trouver
dans la prochaine escale.
Ses critères sont simples : le mouillage
doit être à l’abri de la houle. Ventilé comme
il se doit. Paysage de rêve, à portée d’étrave,
plage tranquille, eau translucide, paisible pour une nuit réparatrice.
Il arrive, il trouve la passe et jette l’ancre
au beau milieu du paradis, tout est parfait !
Sauf, que, sur cette Terre, il n’existe pas
une crique qui ne soit ouverte sur la mer… Si l’on veut y
arriver par bateau, c’est mieux ! Qui dit mer, dit houle…
Nous ne sommes pas sur le plancher des vaches, mais sur celui des dauphins
!
Le
temps est pluvieux, tant mieux, le ciel rincera sa coque à l’eau
douce. Se mêle au grain, grincheux un qualificatif que le marin
déteste : orageux. Les vents d’un orage sont capricieux,
et peuvent contre toute attente, contrarier les vents dominants desquels
le marin était bien abrité dans son mouillage de rêve.
Ainsi, il se retrouve, face au large. La houle pénètre avec
fureur dans la passe et se répand sur toute l’étendue
de la baie. De grosses rafales, et le bateau fait volte face à
180°. Moteur en marche, le marin se retrouve, rincé dans le
cockpit, à maintenir son bateau bout au vent. Il soulage son mouillage
par une petite marche avant bien calculée.
L’orage passe, le marin se détend…
Pour peu de temps !
Car cet orage, s’il est passé, continue
à secouer la mer jusqu’au fin fond de l’horizon. Et
il laisse en fait, derrière lui, un mouillage sans vent où
les bateaux vont naturellement rester en travers de la houle. Cette houle
donne à son bateau des airs de pendule de Foucault. Et cela peut
durer une dizaine d’heure…
A ce moment précis, une course folle commence.
Le bateau, devenu caravane des mers, avait pris ses aises au mouillage.
Les choses se répandent contre toute logique marine. Le marin s’est
cru à l’abri de la mer, presque comme à l’hôtel.
Subitement, tout son bateau se prend pour un shaker divinement agité
entre les mains du très séduisant Tom Cruise. Le bateau
se nomme-t-il Téquila ? Peut-être Sunrise ?
Le verre qu’il vient de poser là,
se brise en une fraction de seconde. Les équipets s’ouvrent
et se déversent dans le cockpit. Tous les objets du bord se liguent
contre le pauvre marin, débordé par tant d’acharnement.
Il maudit, le ciel, la mer et ce jour là…
ou plutôt cette nuit là, vous l’entendrez maugréer
et promettre d’échanger sa coque unique contre un catamaran
!
Petits conseils :
Ne jamais oublier que vous êtes en mer…
même au mouillage ! Usez et abusez des antidérapants. Ils
permettent une gîte de 15 à 20 degrés. Calez tout
en permanence.
Lorsque
le temps change, soyez prêts
Soulager le mouillage au moteur est une solution
passagère
Si la situation perdure, le Cap a éprouvé
sa méthode pour empenneler deux ancres. Nous ne relevons pas la
première ancre. Nous fixons, sur la chaîne principale, grâce
à une manille reliée à 2 mètres de chaîne,
une ancre britanny de 20 kilos.
Résultat : 1 ancre brake de 24 kilos + 20 à 25 mètres
de chaîne + 1 britanny + 20 mètres de chaîne.
C’est une méthode qui demande beaucoup de place, car l’on
tourne généralement qu’autour de la seconde ancre.
Mieux vaut oringuer la première ancre. Par rapport à la
méthode classique, cela permet de remonter la seconde ancre en
toute tranquillité puisque la première continue de faire
son office.
Certaines conditions exceptionnelles (tempête
à graciosa) ont exigé que nous trouvions le salut au large.
NAV.
AU MOTEUR, QUELLE HORREUR !
Le
Cap de l’Etoile de Lune a acheté un bateau à voile.
Ce n’est pas une ancienne barque sur laquelle on a négligemment
rajouté un moteur. C’est un voilier ! Donc, cela doit, en
toute circonstance, fonctionner à la voile !
Sauf que, parfois, le vent refuse. Pire, trop faible,
il vous pousse si peu qu’il esquinte plus les voiles qu’il
ne les gonfle. Solution : vous pouvez bouchonner au milieu de l’eau
en attendant que le ventilateur retrouve son énergie. Nous l’avons
fait ! Mais, parfois, les circonstances exigent que nous soyons à
une date précise dans telle ou telle île ( atterrissage de
la belle-mère, avion à prendre…) Le Cap n’a
pas le choix, il doit démarrer le moteur.
C’est alors, que l’œil du Cap,
habituellement assorti à la couleur du ciel, prend une couleur
gazoil. Il soupire et souffle. Il émet presque autant de borborygmes
que le moteur lui-même. Tout le monde y a droit, le vent, les météorologues,
le ciel, la mer et la belle mèr(e).
A
croire que l’Etoile de Lune lui donne raison, avec ses 50 chevaux
et son embonpoint de tour-du-mondiste (15 tonnes) elle s’enfonce
mollement dans la houle. Elle traîne ses kilos superflus avec tant
de mauvaise grâce qu’elle fait peine à voir. Où
sont donc passées ses allures altières de grande surfeuse
? Qu’elle était belle quand elle chevauchait les vagues sous
grand voile haute et génois déroulé ! L’avancée
est laborieuse et bruyante !
A bord, rien ne va plus. Sauf pour les batteries
qui reprennent des couleurs. Le réservoir d’eau douce se
remplit sous l’action de dessal. Les glaçons se fabriquent
à tour de bras dans le congel. Ceci dit, nous ne naviguons pas
pour faire le commerce de glaçons à l’arrivée.
Enfin, le vent revient, le sourire du Cap aussi.
Il admire son bateau sous voile, et se laisse impressionné par
la magie des éléments : « C’est magique, ne
trouves-tu pas ? La propulsion vélique… Bien réglé,
le bateau file et nous mènera tout autour de la Planète
! »
Petits conseils
Amateur de voile moteur, n’oubliez pas que
votre moteur n’aime pas gîter au-delà de 15 degrés.
Pensez à vidanger toutes les 150 heures
Question gasoil
Faire le plein avec l’entonnoir à filtre évite bien
des soucis
Il est indispensable d’installer un filtre décanteur d’eau.
Des produits d’entretien comme un antibactérien à
ajouter au gasoil ou des produits à base de téflon à
ajouter à l’huile moteur peuvent vous sauver de bien des
déboires.
UN
PROBLEME ANNEXE, DITES-VOUS ?
Point du tout !
L’annexe
est l’allié numéro un du marin. C’est elle qui
lui permet de rallier la terre alors qu’il laisse son fidèle
compagnon au mouillage.
Nous sommes partis de Port Camargue avec une annexe
et un moteur de 4 chevaux. Pas de chance, à peine arrivés
aux Canaries, notre annexe choisit de jouer la fille de l’air lors
d’une tempête mémorable à Graciosa. Elle s’envole
vers l’Ouest tandis que nous tentons de sauver notre bateau en gagnant
le Sud.
Résultat : nous avons été
obligés de rallier le port le plus proche. Heureusement nous rencontrions
un ami qui avait emmené 3 annexes et qui nous vendit d’occasion
l’une d’entre elles.
Un
an plus tôt, nous subissions un orage soudain en Corse. Cette nuit
là, l’annexe toujours éprise de liberté s’était
prise pour un tapis volant. Maîtrisant mal son atterrissage, elle
se retrouva cul par-dessus tête. Le moteur aussi ! Il n’a
pas aimé ! Depuis, il toussotait, crachotait et démarrait
aléatoirement. Nous lui avons prodigué les soins d’usage…
mais il garda un traumatisme profond de cette expérience, depuis
il n’était plus le même, en tout cas, il avait perdu
en fiabilité. Las de ses caprices, nous l’avons remisé
dans le fond d’un coffre. Préférant à cet être
capricieux, ses compagnes de nage.
Lors d’une balade romantique à la
rame, nous laissons notre annexe au ponton de Saint Pierre en Martinique.
La houle s’est levée d’un seul coup. L’annexe
est passée sous le ponton, percutant celui-ci à chaque vague.
Résultat : les deux rames furent brisées. A Grand Case,
un voisin d’infortune eut le même déplaisir, sauf que
c’est son moteur qui se brisa sous le ponton.
Puis, il y eut ce jour où nous avons été
témoin d’un événement décisif.
En
effet, le mousse de 7 ans, sur un voilier ami, est venu chercher Dominique
en kayak: leur bateau dérapait. Pendant ce temps, son frère
était resté à bord, il avait mis le moteur en marche.
Dominique voyant l’avancée du bateau, a très vite
réalisé qu’il ne pourrait le rejoindre à temps.
L’annexe était fixée au portique et nous n’avions
pas de moteur. Ainsi, en appelant une annexe qui passait par-là,
ils se sont rendus rapidement sur le bateau, prêtant main forte
aux deux valeureux moussaillons qui avaient su gérer une telle
difficulté durant la courte absence de leurs parents.
Cet épisode nous a décidé
à pourvoir notre annexe d’un moteur hors-bord digne de ce
nom. Si l’Etoile de Lune dérapait, elle aussi. Et que nous
n’arrivions pas à temps pour la sauver d’un échouage
ou pire d’une folle cavalcade vers le large… donc, finies
les balades aux atmosphères de guinguette et bonjour la sécurité
!
Petits conseils:
Depuis
ce jour, nous avons édicté des règles de conduites
à bord de EDL et nous les respectons :
1. Le moteur Hors bord est chouchouté pour qu’il soit en
permanence en état de marche. Il doit être d’une puissance
suffisante (à partir de 6 chevaux) pour agir rapidement si nécessaire.
Le Cap a installé un filtre décanteur externe entre le réservoir
d’essence et le moteur HB
2. Ne jamais détacher les amarres de l’annexe avant que le
moteur soit mis en marche.
3. Ne jamais partir sans rame. Les remiser dans le fond de l’annexe.
Lors de séjours à terre, les rames qui restent dans leur
dame de nage se font accrocher par les amarres des autres annexes, cela
peut les décrocher ou les briser.
4. Toujours arrimer l’annexe en deux points : une ancre arrière
et un câble de sécurité avec cadenas pour le ponton.
5. Le mouillage arrière est fait d’une ancre grappin, d’une
chaîne de 2 à 3 mètres et de 10 mètres de bout.
6. Chaque soir, l’annexe est relevée au portique
7. Nous avons une petite annexe de dépannage dans le fond d’un
coffre
8. Certains possèdent 2 moteur HB à bord.
UNE
PATINETTE INTEGRALE
Avant EDL, nous avions un quillard, s’il
n’avait pas l’étoffe du bateau de voyage, il se manœuvrait
comme une mobylette. Nous entrions et sortions du port sans la moindre
arrière pensée. Même moi, je rentrais le bateau dans
sa place et en marche arrière.
L’Etoile
de Lune a changé notre perception des choses. Dériveur intégral,
ce bateau offre toutes les caractéristiques requises pour faire
le tour de la Planète sur les Océans et à la voile.
Par contre, lorsqu’il s’agit de rentrer dans une marina, notre
fidèle compagnon nous fait plus l’effet d’un éléphant
dans un magasin de porcelaine que d’un fin coursier qui rentre fièrement
de sa dernière régate dans le golfe de Saint Trop…
Une savonnette !
J’ai vu le Cap préparer sa manœuvre
avec minutie, calme et détermination. Et pourtant, j’ai lu
en même temps la stupéfaction sur le visage du Cap d’un
Amel qui voyait là une méthode de marche arrière
qui lui était méconnue. Ce brave homme, dont son bateau
est pourvu de tout ce qu’il faut : propulseur d’étrave,
motorisation adaptée, et quille ne pouvait se douter que nous battions
des records d’adresse en faisant rentrer nos 15 tonnes, sans autre
propulsion que 50 chevaux et une max prop (l’hélice) pour
nous glisser dans la petite place qui nous était impartie.
Quoique l’on fasse, L’Etoile de Lune
part en marche arrière sur tribord ! Si certaines places nous sont
favorables, d’autres sont franchement handicapantes. Tout se passe
à peu près bien, tant que le ventilateur céleste
ne s’en mêle pas. Si par contre, le rafales se lèvent,
il ne nous reste plus qu’à héler des bonnes volontés
sur le quai, qui auraient la force de nous tirer jusque là avec
des amarres lancées adroitement…
Et je ne vous dit pas ce qui arrive, lorsque non
seulement le vent se lève et qu’en plus nous devons nous
priver (comme à Porto Santo) de notre dérive. Là,
les douaniers ont eu si pitié de nous qu’ils ont appelé
tout le contingent à notre aide… J’exagère à
peine !
Solution
Installer
un propulseur d’étrave. Oui, mais dans la configuration de
EDL, nous nous priverions de sa cabine principale !
Rentrer en marche avant chaque fois que c’est
possible. Pour les carénages, il faut parfois pénétrer
dans une darse exiguë en marche arrière, c’est l’enfer.
A Saint-Martin le chantier polypat utilise une grue toute simple ce qui
permet d’amener tout simplement EDL le long d’un ponton.
Vivre en pleine autonomie. Nous ne fréquentons
pas les marinas !
Pour l’eau le dessal y pourvoit
Pour le Gasoil, nous faisons le plein avec des jerricanes. Cela permet
en plus de vérifier la qualité du gasoil.
Nous n’avons plus fréquenté
de marina depuis le 17 nov 2004, nous sommes au jour de la rédaction
de cet article en Mai 2005
La
cigale et les abeilles
Nous voici au paradis. Un lagon grand comme quatre
terrains de football pour nous tout seul ! Au premier abord, nous n’en
revenons ! Tant de bonheur, rien que pour l’Etoile de Lune !
Nous
partons en reconnaissance, et jouons les aventuriers en maillot de bain.
Rien, pas un bruit de la civilisation ne parvient jusqu’à
nous. Seule la nature et nous ! Nous nous baladons sur une plage dorée
en solitaires, les collines environnantes sont là pour nous protéger
des vents dominants.
Petit à petit, notre inconscient dessine
autour de nous un périmètre : c’est le jardin d’Edl
et sa piscine, la plus grande du monde… Notre égoïsme
s’ébat innocemment dans ce petit paradis. La quiétude,
la joie d’une solitude à deux… (deux et demi, ne jamais
oublier Lune !)
Tout est beau ! Tout est trop beau !
Un voilier tâte prudemment l’entrée
du lagon.
« Tiens, un amateur de belles choses »
se dit l’équipage en lui prêtant un œil distrait.
Nous ne sommes pas inquiets, la surface du mouillage est suffisante pour
accueillir plus d’une dizaine de voiliers sans qu’ils ne se
gênent !
« Tiens, il pointe son étrave vers
nous… » Sans doute pour nous saluer avant de passer son chemin…
Mais, pas un regard à notre adresse. Son
étrave s’obstine. Nous tentons de le décourager par
des regards assassins. Lune se réveille d’une de ses siestes
légendaires pour signaler : « waf, waf » les limites
de notre périmètre.
Rien
n’y fait et « plouf » ! Il vient jeter l’ancre
sous notre jupe arrière. Nous supposons qu’il a tenté
de la viser plus directement, mais qu’il l’a loupée…
Il se nomme « cigale »… Il est avéré que
le jaune des étoiles attire ces bêbêtes là !
De toute manière, il aurait pu se nommer, abeille, libellule, papillon,
moustique ou mouche tsé-tsé, le résultat est là
! Il mouille sous notre jupe… Sans aucun soucis des règles
d’évitage… En effet, si le vent vient à tourner
de 180 degré et qu’il mouille plus de chaîne que nous,
il est sur nous…
Sans en arriver là. Quoique… Nous
nous sommes bien retournés de 180°. Il recrée rien que
pour nous, les désagréments du F2 mitoyen que nous avons
fui en Métropole. Dès le lendemain matin, nous bénéficions
des émanations de son groupe électrogène. Plus tard,
il passe à toute allure ( et toujours sans vous saluer) le long
de votre coque en annexe. L’après-midi, il donne un cours
de ski nautique à son fils… La totale !
Nous voici contraints, pour des raisons de sécurité
et de quiétude, de lever l’ancre et de partir chercher ailleurs,
des civilités que nous n’avons pas trouvées ici…
Petit conseil
Lorsque vous mouillez. N’oubliez pas que
vous ne connaissez, ni la longueur de chaîne des bateaux déjà
présents, ni l’emplacement de leur ancre. En effet, il se
peut qu’ils viennent d’éviter par rapport à
un changement de vent ou a un grain juste passé.
Ne vous placez jamais sur un orin…
Un peu de courtoisie que diable !!!! En cas d’hésitation
demandez à votre « futur » voisin comment il a mouillé
son ancre.