Le "mouillage" comprend l'ensemble des éléments
nécessaires à l'immobilisation du bateau, que ce soit en mer
ou le long d'un quai. L'Etoile de Lune a été préparé
pour sillonner les océans pendant plusieurs années et dans des
conditions météorologiques parfois difficiles, aussi les éléments
du mouillage ont été particulièrement soignés
car plus de 90% du temps est passé à solliciter l'ancre, la
chaîne ou les amarres.
Sur l'Etoile de Lune "trop n'a jamais manqué", en effet
nous partons avec 4 ancres, 100 mètres de chaîne, 200 mètres
de cordages et quelques accessoires supplémentaires.
Nous détaillons l'ensemble de ces éléments dans les
rubriques suivantes:
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Le guindeau
Le guindeau est un Goïot
12V 1000W à double poupée et barbotin pour chaîne de 10.
Le guindeau n'est utilisé que pour remonter l'ancre et la chaîne
et non pour ramener le bateau sur son ancre, comme pratiqué par certains
bateaux de location qui même par vent fort "tirent" sur le
guindeau et "hissent" les 8 tonnes de leur bateau jusqu'au bout
de l'ancre, en oubliant parfois de mettre du régime sur le moteur pour
activer convenablement l'alternateur.
Nous préférons lâcher l'ancre et la chaîne à
la main pour maîtriser un peu mieux la pose de l'ancre sur la tache
de sable aperçue au sein de l'herbier de posidonie. De même nous
hésitons à tirer sur le guindeau par une violente marche arrière
sensée assurer le mouillage.
Les
ancres et la chaîne
Nous disposons
à bord de 4 ancres:
- Mouillage principal:
- une ancre principale CQR
(secure) de 20kg, de bonne tenue dans la plupart des fonds
- 80m de chaîne de
10mm
- Mouillage arrière:
- une ancre plate Britany de
20kg
- 10 m de chaîne de 10mm
- Mouillage de secours: une ancre
Delta de 16 kg supplémentaire
- Empennelage:
- une ancre Delta de 6 kg
- 5m de chaîne de 10mm
et émerillon
 La
jonction chaîne-ancre est assurée par une simple manille lyre.
Mais nous utilisons un émerillon avec l'ancre plate afin d'éviter
que la chaîne ne vrille.
Des
repères de couleurs sont fixés tous les 5m pour déterminer
la longueur de chaîne lâchée. La meilleure solution
que nous ayons trouvée sont les colliers de serrage en plastique
souple et de couleur qui passent très facilement dans le guindeau.
Nous avons déterminé un code de couleur ne nécessitant
que 3 colliers au maximum par repère (5m = noir, 10m = rouge, 20m
= jaune, 50m = vert)
Au
mouillage, afin de soulager le guindeau et de réduire le bruit de l'ancre
sur le davier nous installons systématiquement un crochet ou main de
fer sur un bout de quelques mètres. Après avoir essayé
la main de fer et la manille de mouillage vendues dans tous les bons magasins
d'accastillage, nous avons opté pour un simple crochet de treuil trouvé
dans un rayon bricolage à
un prix bien inférieur et bien plus simple à relever puisqu'il
suffit (si il est bien adapté à la taille de la chaîne)
de lâcher le bout pour que le crochet se libère ce qui évite
d'avoir une maille à dévisser ou une goupille de main de fer
à désengager (la notre avait une goupille qui s'était
tordue et l'on ne pouvait plus libérer la chaîne).
Les
amarres et haussières
 Nous
disposons des amarres suivantes:
- 2 amarres 18mm de 20m de longueur
- 4 amarres 18mm de 10m de longueur
- 100m de cordage 14mm sur touret (pour mouillage cocotier)
L'orin
Petite bouée fixée par un bout à l'ancre mouillée.
L'orin a une double utilité:
Marquer la position de l'ancre: En effet
si la longueur de bout est égal à la profondeur d'eau l'orin
se situera à la verticale de l'ancre. Information qui peut être
très utile pour les autres bateaux qui souhaitent mouiller à
proximité car tout le monde a tendance à penser que l'ancre
d'un bateau doit nécessairement se trouver dans l'axe de celui-ci
sur son avant or combien de fois en cas de retournement de vent ou par vent
faible nous avons retrouvé notre orin par le travers ou carrément
à l'arrière du bateau!
- Permettre de tirer sur l'ancre par son sommet lorsque celle-ci se prend
dans une roche ou sous une autre chaîne.
Nous trouvons l'orin très utile et très simple à mettre
en oeuvre et à remonter mais hélas la technique est très
peu pratiquée par la plupart des bateaux et parfois nous nous sommes
retrouvés seul à oringuer avec les inévitables tentatives
d'amarrage à notre bouée par certains petits bateaux à
moteurs ou annexes qui prennent notre orin pour un mouillage sécurisé.
Ou comme nous en avons pris d'autres à tenter de l'emporter la
prenant tout simplement pour un ballon égaré (surtout si
l'orin est rutilant et non marqué au nom du bateau).
Gaffe,
pare battages et accessoires divers
Nous sommes équipés de 2 gaffes (une télescopique simple
et une pour prise de bouée)
Notre protection est assurée par 6 pare battages classiques, mais
nous en disposons d'un supplémentaire de grosse taille (c'est le jaune)
pour les manoeuvres d'écartement de quai ou d'approche de ponton.
Mouillage
de l'annexe
Le mouillage de l'annexe est parfois négligé ou carrément
oublié. Nous disposons de 2 mouillages pour notre annexe:
un
grappin muni de 2m de petite chaîne inox et de 20m de bout
- une petite ancre plate et 10m de bout
Ce mouillage est utilisé:
- pour se poser avec l'annexe en mer pour aller nager prés des coraux
- pour se mettre à quai en mouillant par l'arrière afin d'éviter
que le boudin de l'annexe ne vienne raguer sur le quai ou pour que le moteur
de l'annexe ne vienne taper sur le ponton ou l'annexe du voisin
- pour assurer une descente à terre lorsque l'annexe est montée
sur une plage, en plantant le grappin assez loin sur l'avant
Par sécurité nous avons disposé un câble de filière
de 5m fixé sur l'anneau avant pour cadenasser l'annexe en endroit peu
sûr. Le moteur quant à lui est toujours cadenassé sur
son tableau. Mais la meilleure sécurité (contre le vol mais
aussi pour les risques de retournement) est de remonter l'annexe systématiquement
chaque soir à bord du bateau (ce qui nous est facilité par le
portique arrière).
Le mouillage de l'annexe nous est utile également lorsque nous portons
une amarre à terre (c'est pour cela que nous disposons de 2 mouillages
d'annexe), en effet plutôt que de faire un simple noeud de chaise sur
un rocher avec une haussière qui risque de raguer nous portons le grappin
ou l'ancre plate que nous coinçons dans une infractuosité du
rocher ce qui évite tout risque d'usure (nous avons également
confectionné des boucles avec des restes de filières, ce qui
peut se substituer au grappin).
Dérapage
Malgré toutes les précautions prises pour assurer un bon mouillage
nous ne sommes pas à l'abri un jour ou l'autre d'un dérapage
de l'ancre. Généralement cela intervient à l'occasion
d'un changement de direction et de force du vent. L'important est alors de
réagir rapidement (si l'on est à bord) et d'adapter son mouillage
à ces nouvelles conditions de temps.
Pour notre part nous avons vécu 2 dérapages sérieux
qui auraient pu mal terminer, l'un sur un Océanis 311 aux îles
de Lérins en Méditerranée et l'autre en Corse sur
l'Etoile de Lune plus récemment.
Le premier dérapage
s'est produit sur un petit bateau que nous venions juste d'avoir. Nous mouillons
sur fond d'herbe toute la chaîne (20m!), le temps était relativement
calme pour la méditerranée, c'est à dire que soufflait
un petit mistral de 15/20 noeuds. Nous descendons à terre faire le
tour de l'île St Honorat, mais oh surprise en revenant et en reprenant
l'annexe nous constatons que le vent avait forci (30 noeuds) et surtout que
le bateau se trouvait maintenant loin de la côte et qu'il continuait
à s'en éloigner se rapprochant dangereusement de l'île
voisine Sainte Marguerite.
Le Moteur d'annexe à fond (4CV), nous finissons par regagner le bateau
après quelques moments de doute. Nous sommes revenus mouiller en essayant
de trouver une tache de sable de meilleure tenue et en lâchant une seconde
ancre. Le vent est monté à 43 noeuds et cette fois nous avons
tenu. Dès notre rentrée au port nous avons rajouté 10m
de chaîne, et depuis nous mouillons (lorsque c'est possible) en imaginant
les pires conditions et lâchons tout ce que nous pouvons avant de descendre
à terre.
Le second dérapage
est intervenu sur l'Etoile de Lune dans le golfe de Girolata (mouillage
Tuara), le vent faible était d'W nous avions mis 30m de nos 80m
de chaîne sur fond de sable. Nous étions face au large avec
de nombreux bateaux derrière nous jusqu'à la plage nous
empêchant de jeter plus de chaîne. Vers minuit des orages
violents (non annoncés) se sont abattus sur notre tête venant
de la côte. Nous avons effectué un demi tour (heureusement
pour la suite), le vent est monté brutalement avec de violentes
rafales nous faisant décrocher et nous entraînant rapidement
vers le large. Nat aux aguets est intervenue rapidement, mettant le moteur
en marche, réveillant le Cap plongé dans un profond sommeil
tout en surveillant notre dérive. Par 15m de fond le bateau a été
stoppé lorsque nous avons lâché nos 80m de chaîne,
l'annexe retournée avait perdu son contenu (chaussures, rames...)
et son moteur avait pris un bon bain. Le lendemain nous avons constaté
que nous étions à 500m de notre mouillage initial.
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