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Cet article a été écrit initialement en juin 2005. Son but est simplement didactique. Néanmoins les sursauts climatiques qui ont engendré une année 2005 exceptionnelle par sa longueur et son caractère destructeur m’ont amenée à apporter non pas des modifications mais quelques compléments. |
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Introduction Introduction Qu’est-ce qu’un ouragan
? En taille, en puissance destructrice
il dépasse tout ce que l’on peut imaginer…
Définition Laissons la parole aux spécialistes
de l’Organisation Météorologique Mondiale pour une
définition scientifique du phénomène : Il faut en fait s’imaginer un ouragan comme une énorme machine thermodynamique circulaire, elle tourne sur elle-même et se déplace selon le flux océanique tropical, d’Est vers l’Ouest. Avant d’infléchir sa route vers le Nord-Est et de s’épuiser dans les eaux tempérées réputées plus froides. C’est en fait, une toupie qui se gorge d’air chaud et d’humidité à la surface des océans. Ces carburants naturels lui servent à fabriquer des vents d’une violence inouïe et des pluies torrentielles. Cette toupie se déplace selon son humeur à la vitesse d’un cycliste du dimanche (20 km/h) ou à celle d’un champion du tour de France ( 50 km/h voire 90 km/h). A chaque coup de pédale, notre toupie puise dans l’océan de l’air chaud et de l’humidité qui sont les véritables carburants de sa puissance. Pendant la période de vie d’un ouragan, les éléments météorologiques, outre le vent et la mer enregistrent des variations maximales :
En 1695, un missionnaire de Martinique, le père Labat, subissait un ouragant qu'il nous décrit avec précision dans l'extrait suivant.. Des mots pour le direAfin d’éviter toute confusion, il importe de préciser ici, que le mot cyclone, lorsqu’il est utilisé dans les « weather forecasts » ou bulletins météorologiques anglais désigne d’abord et avant tout, tout phénomène dépressionnaire des régions tropicales dont les cyclones, mais pas seulement. C’est donc un terme générique pour désigner ces zones de basses pressions atmosphériques qui se déplacent d’Est en Ouest. Ce sont d’ailleurs les Anglais qui dénichèrent, dès 1860, le mot kuklos chez les Grecs et qui veut dire cercle. Ils lui donnèrent des petits airs british sous la forme de « cyclone » que les Français s’empressèrent d’adopter dans la foulée.
Le mot dérivé du terme principal est cyclogenèse : il désigne un creusement ou une formation d’une dépression assez importante. Le terme cyclone, pour désigner la tempête violente, est surtout utilisé en mer d’Arabie, et dans le Golfe du Bengale. En mer des Caraïbes, dans l’Atlantique Nord et dans le Pacifique Nord-Est, le terme qui convient est « ouragan » ou « hurricane ». Signalons au passage que le mot hurricane nous vient des premiers habitants des îles des Caraïbes. Hunraken était le Dieu des tempêtes qu’ils vénéraient ou redoutaient…Les Espagnols adoptèrent ce mot sous la forme de huracan qui donna en anglais hurricane. Il est intéressant de consulter le « Petit Robert » qui répertorie le mot comme anglicisme utilisé en français pour désigner les ouragans d’Amérique centrale où sévissent de « violents hurricanes ». En Chine et dans le Pacifique Nord-Ouest, le phénomène trouve la dénomination de typhon. C’est également un mot grec qui signifie sous la forme de « tuphon », grands vents. Ce terme voyagea jusqu’en Chine où il trouva la forme de « t’aifung ». Marco Polo ramena cet enfant prodigue en Europe pour donner les « typhons ». Les Australiens lui donne le nom de Willy-Willy, les Philippins indiquent sa venue par Baguios, en Amérique centrale son nom de code est « cordonazo ». Dénomination
des tempêtes tropicales et des Ouragans
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| 2005 Arlene Bret Cindy Dennis Emily Franklin Gert Harvey Irene Jose Katrina Lee Maria Nate Ophelia Philippe Rita Stan Tammy Vince Wilma Alpha Beta Gamma Delta Epsilon |
2006 Alberto Beryl Chris Debby Ernesto Florence Gordon Helene Isaac Joyce Kirk Leslie Michael Nadine Oscar Patty Rafael Sandy Tony Valerie William |
2007 Andréa Barry Chantal Dean Erin Felix Gabrielle Humberto Ingrid Jerry Karen Lorenzo Michelle Noel Olga Pablo Rebekah Sebastien Tanya Van Wendy |
2008
Arthur Bertha Cristobal Dolly Edouard Fay Gustav Hanna Ike Josephine Kyle Laura Marco Nana Omar Paloma Rene Sally Teddy Vicky Wilfred |
2009 Ana Bill Claudette Danny Erika Fred Grace Henri Ida Joaquin Kate Larry Mindy Nicholas Odette Peter Rose Sam Teresa Victor Wanda |
2010 Alex Bonnie Colin Danielle Earl Fiona Gaston Hermine Igor Julia Karl Lisa Matthew Nicole Otto Paula Richard Shary Tomas Virginie Walter |
Liste des noms retirés
| 1954 Hazel,
1955 Connie, Diane, Ione, Janet, 1957 Audrey, 1959 Gracie, 1960 Donna, 1961 Carla, Hattie, 1963 Flora 1964 Cleo, Dora, Hilda 1965 Betsy, Carol 1966 Inez 1967 Beulah 1968 Edna 1969 Camille 1970 Celia 1972 Agnes 1974 Carmen, Fifi 1975 Eloise 1977 Anita 1979 David, Frederic |
1980
Allen 1983 Alicia 1985 Elena, Gloria 1988 Gilbert, Joan 1989 Hugo 1990 Diana, Klaus 1991 Bob, 1992 Andrew, 1995 Luis, Marilyn, Opal, Roxanne 1996 Cesar, Fran, Hortense 1998 Georges, Mitch 1999 Floyd, Lenny 2000 Keith 2001 Allison, Iris, Michelle 2002 Isidore, Lili 2003 Fabian, Isabel, Juan 2004 Charley, Frances, Ivan, Jeanne 2005 Dennis, Emily, Katrina, Rita, Wilma |

L’Organisation
météorologique mondiale a défini trois classes de
perturbation tropicale en fonction de la vitesse du vent :
Dépression tropicale : vent inférieur ou égal à force 7 Beaufort (vitesse inférieure à 62 km/h)
Tempête tropicale : vent compris entre force 8 et force 11 Beaufort (vitesse comprise entre 62 et 117 km/h)
Ouragan : vent atteignant force 12 Beaufort (vitesse supérieure à 117 km/h).
ÉCHELLE DE SAFFIR-SIMPSON:
Ouragan
de catégorie 1: Les vents sont de 117 à 153 km/h. Les plantes
et les maisons mobiles non-ancrées peuvent être un peu endommagées.
Certains quais et les amarres des petites embarcations peuvent subir des
dommages. Les marées peuvent être de 1,2 à 1,5 m au-dessus
de la normale causant l'inondation de certaines routes côtières.
La pression est au moins de 98,0 kPa.
Ouragan de catégorie 2: Les vents sont de 154 à 177 km/h. Des dommages importants sont faits aux plantes et aux maisons mobiles. Les plus petits arbres peuvent être déracinés. Quelques toits, fenêtres et portes peuvent être soufflés, mais aucun dommage majeur ne devrait être fait sur les édifices. Les marées sont de 1,5 à 2,4 m au-dessus de la normale causant la fermeture des voies d'échappement côtières de 2 à 4 heures avant l'arrivée de la tempête. La pression se situe entre 96,5 et 97,9 kPa.
Ouragan de catégorie 3: Les vents varient de 177 à 209 km/h. Les gros arbres seront déracinés. Les toits, fenêtres et portes, ainsi que les petits édifices pourraient être endommagés. Les maisons mobiles ainsi que les petites structures situées près des côtes seront détruites. Certaines structures plus volumineuses pourraient être endommagées. Les marées augmentent de 2,4 à 3,7 m au-dessus de la normale causant la fermeture des voies d'échappement côtières de 3 à 5 heures avant l'arrivée de la tempête. La pression se situe entre 94,5 et 96,4 kPa.
Ouragan
de catégorie 4: Les vents sont de 209 à 249 km/h. Les arbustes
et les arbres sont déracinés. D'importants dommages sont
faits sur les toits, fenêtres et portes. Toutes les maisons mobiles
seront détruites. Les marées, de 3,7 à 5,5 m au-dessus
de la normale causant la fermeture des voies d'échappement de 3
à 5 heures avant l'arrivée de la tempête. Les terrains
qui sont à moins de 3 m au-dessus du niveau de la mer seront inondés
et ce, jusqu'à 10 km à l'intérieur des terres. D'importants
dommages seront faits sur les rez-de-chaussée des structures situées
sur cette zone. La pression se situe entre 92,0 et 94,4 kPa.
Ouragan de catégorie 5: Les vents sont à plus de 249 km/h. Certains édifices seront détruits; d'importants dommages seront faits aux toits et de sévères dommages seront faits aux fenêtres et aux portes. Les toits de plusieurs maisons et édifices industriels s'effondreront. Les marées de plus de 5,5 m causeront la fermeture des voies d'échappement de 3 à 5 heures avant l'arrivée de la tempête ainsi que des dommages importants aux rez-de-chaussée des structures. La pression est au plus à 92,0 kPa.
Les phénomènes cycloniques sont tenus sous haute surveillance. L’Organisation météorologique mondiale (O.M.M.) a créé quatre grands centres régionaux : Miami, New Delhi, T?ky?, Saint-Denis-de-la-Réunion. Ces centres ont la responsabilité de surveiller les perturbations cycloniques et d’en prévoir le comportement afin de diffuser des messages d’alerte en temps utile.
Les
instituts météorologiques disposent pour effectuer leurs
calculs complexes des ordinateurs les plus puissants de la planète.
Ces calculs sont basés sur
les informations qui sont en provenance :
Des satellites
De stations terrestres d’observation en surface et en altitude
De navires et de bouées
Des aéronefs qui sont envoyés en reconnaissance dès
la formation d’un phénomène suspect
Des radars
Cette batterie de moyens repère la formation d’ondes tropicales dès leur sortie d’Afrique, puis les piste sur tout l’Atlantique. Les informations sont passées à la moulinette des ordinateurs afin de sortir des modèles numériques mondiaux exploitables par les grands centres météorologiques nationaux. Ces modèles permettent de sortir des prévisions plus ou moins fiables.
Ceci dit, il faut relativiser les résultats des statistiques émises par les hautes instances météorologiques. Certaines caractéristiques du phénomène sont encore mal comprises par les scientifiques. Par exemple, ils ne s’expliquent pas pourquoi jusqu’en 1995, le taux de précipitation en Afrique de l’Ouest pendant le printemps était un bon indicateur de l’activité cyclonique. Par contre, dès 1995 cet indicateur cessa d’être efficace.
En outre, ils ne comprennent pas pourquoi depuis 1995 l’activité cyclonique sur le bassin Atlantique tend à se renforcer. Ils ne parviennent pas non plus à prédire si cette phase d’augmentation va persister ou si nous retomberons tôt ou tard dans une phase plus proche des moyennes calculées sur les années comprises entre 1945 et 1995.
Enfin, si les statistiques permettent de déceler le niveau d’activité d’une saison, elles ne permettent absolument pas de prévoir où les ouragans séviront.
Les cyclones tropicaux naissent au sein de la ceinture tropicale. Leur trajectoire peut, parfois, les entraîner en dehors de ces latitudes. De part et d’autre de l’équateur, on dénombre sept zones de naissance d’ouragans.
-l’Atlantique
Nord
-Le Pacifique Nord-Ouest
-Le pacifique Nord-Est
-Le Pacifique Sud, l’Australie
-L’Océan Indien Nord
-L’Océan Indien Sud-Ouest
-L’Océan Indien Sud-Est, l’Australie
C’est dans l’hémisphère Nord que l’on dénombre le plus d’ouragans par an : 70 % des ouragans dans l’hémisphère boréal contre 30% dans l’hémisphère Sud.
La région la plus active en matière d’ouragan est le Pacifique Nord-Ouest, c’est là que les typhons les plus violents sont observés.
Si l’équateur météorologique est l’un des pourvoyeurs d’ouragans, jamais ils ne se développent en son sein. (Voir origine de la cyclogenèse) Ils se forment en général au-delà d’une distance de 550 km de l’équateur. La part des perturbations évoluant en ouragans dans des latitudes, comprises entre 5° et 10°, est de 22% contre 65% entre le dixième parallèle et le vingtième parallèle. Au-delà de 20 degrés, les ouragans ne se manifestent que dans une proportion de 13%.
Ils ne se forment que pendant l’été météorologique de l’hémisphère concerné. (Eté australe dans l’hémisphère Sud, été boréal pour l’hémisphère Nord)
On remarquera également que les ouragans ne se forment pas dans l’Atlantique Sud. Excepté en avril 1991 où une dépression tropicale y a été décelée. Cette absence est due au fait que la ZCIT a tendance à s’éloigner de l’équateur géographique dans l’hémisphère Nord et non dans l’Atlantique Sud. (voir définition ZCIT 10) origine de la cyclogenèse)
Dans le Pacifique Sud-Est les ouragans ne sévissent pas, l’eau y étant trop froide.
Les statistiques pour l’Atlantique font état d’une activité cyclonique qui porterait le nombre moyen de phénomènes cycloniques annuels à 9,6 si l’on se base sur une grille d’années comprise entre 1950 et 2000. Par contre, ce même chiffre est porté à 13,6 si l’on se base sur des statistiques reprenant les dix dernières années (1995-2004). En 2005, cette moyenne est pulvérisée puisque 26 phénomènes ont été enregistré dont 14 ouragans. 2005 efface le record de 1933 qui portait à 21 le nombre de phénomènes sur l’année. Durant la saison 2005, sur les 14 ouragans qui se sont formés, sept ont atteint le stade d’ouragan majeur dépassant la catégorie 3. Trois ouragans particulièrement dévastateurs ont atteint la classe maximale 5 ! Habituellement, le nombre d’ouragans de classe 3 ou plus est de 2 à 3 par an. En 2005 l’activité cyclonique fut donc 2,5 fois supérieure à la moyenne.
Dans ces conditions de surenchères, il est étonnant de remarquer que si le nombre d’ouragans augmente chaque année en Atlantique, l’activité mondiale reste égale à elle-même. Ainsi, on observe environ 100 phénomènes par an sur tous les bassins océaniques confondus. La proportion du nombre de cyclones sur l’Atlantique dans l’activité du Globe est passée entre 1990 et 2005 de 8% à 26%.
Quant-à connaître les raisons de cette augmentation, on peut aller les chercher dans le sempiternel argument du réchauffement de la planète. Mais ce n’est pas le propos de cet article, et je préfère laisser les scientifiques en débattre jusqu’à ce qu’ils tombent tous d’accord sur les causes réelles des changements profonds ou des sursauts capricieux du climat.
Le berceau des ouragans de l’Atlantique Nord
Les statistiques font état d’une activité cyclonique qui porterait le nombre moyen d’ouragans annuels à 9,6 si l’on se base sur une grille d’années comprise entre 1950 et 2000. Par contre, ce même chiffre est porté à 13,6 si l’on se base sur des statistiques reprenant les dix dernières années (1995-2004)
Les cyclones tropicaux qui sévissent
dans le bassin Atlantique Nord et dans la mer des Caraïbes, se forment
dans trois secteurs selon l’avancée de la saison :
Il est à noter que l’Anticyclone subtropical se divise en deux cellules lors de l’été boréal. Les hautes pressions de l’Atlantique Nord se partagent entre l’Anticyclone des Açores et l’Anticyclone des Bermudes. Ces deux anticyclones produisent des zones de calme dans leur Sud-Ouest. « Ces zones de calme engendrent une zone de divergence dans la troposphère (de 0 à 17 km en altitude). La plupart des dépressions qui traversent cette zone névralgique y acquièrent un renforcement cyclonique souvent considérable. » (chapitre 12 météorologie tropicale Cours et manuel n°14 Météorologie générale et Maritime Ecole nationale de la Météorologie METEO France)
Voici les cartes de trajectoires prévisionnelles émises par le National weather service et la NOAA, elles donnent de bons repères.


Les
Américains démarrent officiellement la saison des ouragans
le 1er juin, les Français estiment que l’ouverture des festivités
se fait le 1er juillet. En 2005, la saison fut particulièrement longue, puisque le premier phénomène nommé pointe le nez dès le 8 juin et le dernier ouragan se calme enfin le 8 décembre … Même s’il existe une saison cyclonique plus ou moins définie entre juin et décembre, certaines années exceptionnelles ont vu des cyclones extra-saisonniers, en Janvier, ou même en Mars. Ainsi, en dehors de la saison, l’Océan reste sous haute surveillance.
Plusieurs centres météorologiques s’acquittent de cette tache. Citons les hautes autorités scientifiques : le « Climatic Prediction Center » de la NOAA, du côté américain Willian Gray et Philipp Klotzbach du département de Physique de l’Atmosphère de l’université du Colorado sont d’éminents spécialistes dont les prévisions sont attendues chaque année avec impatience ; Météo France est l’instance française qui gère les statistiques et les alertes pour les Antilles.
Des relevés permanents sont faits, afin de déterminer le niveau d’activité cyclonique de la saison en cours. Tant que la saison n’a pas démarré, les météorologues doivent décoder les réactions préliminaires de l’Océan et de l’atmosphère. Quatre indicateurs viennent au secours des scientifiques en dehors de la saison des ouragans.
1) La température de la
surface de l’Océan Pacifique Equatorial Est en Mai
La
zone envisagée est comprise entre les latitudes 5°S-5°N
et les longitudes 90°W-150°W. La température de la surface
de l’Océan dans cette partie du Pacifique témoigne
de la présence ou non du phénomène El NiÑo.
Lorsque la température est plus élevée que la normale,
ce sont des conditions correspondant à la survenue du phénomène
El NiÑo. Ces conditions sont favorables à des courants d’Ouest
dans la haute troposphère. Ceux-ci engendrent un effet de cisaillement
vertical du vent défavorable à la cyclogenèse de l’Atlantique. Par contre, l’activité cyclonique aura tendance à augmenter dans le Pacifique quand celui-ci est soumis à l’influence de El Niño.
Lorsque la température de l’eau de surface dans cette partie océanique est plus froide que la normale, nous sommes en présence de conditions La Niña. Ces conditions sont favorables au développement d’ouragans dans la zone des Caraïbes et de l’Atlantique Nord.
2) Température de la surface
de la mer au large des côtes européennes en avril.
Zone comprise entre les latitudes 30°N-45°N et les longitudes
10°W-30°W.
Lorsque les températures de surface de la mer dans cette zone sont
élevées, cela signifie que la dorsale subtropicale de l’Atlantique
Nord-Est est plus faible que la normale. L’Anticyclone des Açores,
lorsqu’il est fort fabrique des alizés soutenus, qui ont
un effet de climatisation sur la température de l’eau, ainsi
l’océan, sous l’action du vent, n’a pas le temps
de se réchauffer. Par contre quand l’anticyclone montre des
faiblesses en avril-mai, les alizés sont trop faibles, l’océan
se réchauffe. Tout ceci favorisera l’apparition des basses
pressions atmosphériques sur l’Atlantique tropical dans les
mois compris entre août et octobre. 
Des alizés plus faibles que la normale couplés à des courants d’Est de hautes altitudes favorisent l’activité cyclonique.
3) Pression au niveau de la mer
en Atlantique tropicale en mars- avril.
Zone comprise entre les latitudes 0°N-20°N, 0°W-40°W.
Des basses pressions atmosphériques sur cette zone impliquent des
conditions d’instabilité importante et donc une augmentation
de l’activité cyclonique dans la saison à venir.
4) Altitude géopotentielle
du niveau 500hPa dans l’extrême Nord de l’Atlantique
en novembre.
Zone comprise entre 67,5°N-85°N, 10°E-50°W
Des champs de hautes pressions dans ces régions (plus hautes que
la normale) durant l’automne sont le signe d’un océan
chaud aux latitudes élevées. Ces conditions se transmettent
par le Gulf Stream et induisent une hausse de la température de
l’océan tropical pour l’année suivante.
Ces quatre indicateurs sont relevés régulièrement pour donner des statistiques prévisionnelles de l’activité cyclonique de la saison à venir. A ces statistiques une méthode analogique est greffée. Cette méthode consiste à rechercher dans la banque de données depuis 1949 les années qui se rapprochent le plus des conditions relevées en avril –mai. Il suffit alors de comptabiliser, pour chaque année, les nombres de phénomènes observés et l’activité cyclonique analysée, puis d’en réaliser la moyenne arithmétique pour en déduire une prévision pour l’année en cours.
Pour connaître les statistiques
de l’année en cours consulter le site :
http://hurricane.atmos.colostate.edu/forecasts
Dès que la saison des ouragans a débuté, les scientifiques opèrent des relevés permanents sur la zone concernée. Et même si les amorces thermodynamiques d’un ouragan ne sont pas toutes élucidées, les météorologues pistent tout phénomène qui pourrait être à l’origine d’un ouragan.
Il
faut savoir que les ouragans sont des aggravations des perturbations pluvio-orageuses
qui se baladent en permanence au-dessus des océans tropicaux. Les
perturbations favorables à la cyclogenèse sont de plusieurs
types :
Ces perturbations ont en commun une activité orageuse intense. Ces systèmes produisent souvent des vortex à cœur chaud. C’est à dire des tourbillons intenses pouvant affecter l’écoulement de l’air. Ces vortex sont souvent identifiés par les satellites. Ce qui donne ces couleurs rouges ou oranges sur les images satellites à infrarouge. Dès qu’un sursaut de convection intervient dans ce vortex, une formation cyclonique est possible.
Outre ces systèmes perturbés, il existe plusieurs facteurs nécessaires à la cyclogenèse. Tous les facteurs que nous citons ici, sont nécessaires, mais parfois ils ne suffisent pas à développer un ouragan. En effet, de nombreuses perturbations n’arrivent pas à la maturité d’ouragan.
1) La température de l’eau
La température superficielle de l’Océan doit être
supérieure à 26°C sur une profondeur d’au moins
60 mètres. La température élevée de l’océan
permettra une évaporation intense. La chaleur et l’humidité
de l’océan opèreront un mouvement vers l’atmosphère.
Ce transfert sera à l’origine du développement de
cumulonimbus qui favorisent l’apparition d’une dépression
tropicale, il sera le moteur thermique de la dépression.
2) La présence d’un
taux d’humidité important
La cyclogenèse est impossible si le taux d’humidité
est inférieur à 40%. La formation des ouragans est fréquente
lorsque le taux d’humidité atteint 70%. Sans présence
d’humidité, les cumulonimbus ne se forment pas, or ce type
de nuage est une des composantes essentielles de l’ouragan. Cette
humidité doit être présente dans la troposphère.
C’est-à-dire la partie de l’atmosphère située
entre la surface de l’océan et 17 kilomètres au-dessus
du niveau de la mer et ce, au niveau de l’équateur (8km aux
Pôles). Dans le cas qui nous concerne l’humidité doit
surtout être présente dans une tranche de 5 kilomètres
au-dessus du niveau de l’océan.
3) Une masse d’air instable
Lorsque l’atmosphère se refroidit en altitude, elle forme
une masse d’air instable qui favorise la convection. C’est
un mouvement vertical d’origine thermique qui se produit dans la
masse d’air. Cette masse d’air va se transformer en nuages
de type cumulus ou cumulonimbus donnant lieu à des averses, des
grains ou des orages. Les orages permettent ainsi de libérer la
chaleur stockée dans les océans. Cette chaleur, nous l’avons
vu, est nécessaire à la cyclogenèse.
4) Une perturbation préexistante
Un ouragan ne naît pas seulement de la présence de chaleur
ou d’humidité. Une masse d’air instable désorganisée
ne suffit pas. Il doit forcément préexister une perturbation
près de la surface avec une vorticité (rotation) et une
convergence suffisante des flux.
5) La présence de la force
de Coriolis
Au niveau de l’équateur l’effet Coriolis est nul, il
manque donc à la cyclogenèse l’impulsion rotative
nécessaire. Par contre, dès que l’on s’éloigne
de plus 550 km de l’équateur géographique, la force
de Coriolis est suffisante pour amorcer un tourbillon de cette masse d’air
instable.
La zone vierge de tout ouragan se situe donc de part et d’autre de l’équateur entre 0 et 5 degrés de latitude.
6) Le mariage de deux forces rotatives
Au paramètre de Coriolis doit s’additionner un effet de tourbillon
au sein de la masse d’air instable proprement dite. Le champ du
vent doit adopter un caractère rotatif. Il tournera dans le sens
inverse des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère
Nord et dans le sens horaire dans l’hémisphère Sud.
La convergence dans les basses couches crée les mouvements verticaux. Cela dissipe l’effet de « climatisation » des alizés et fait monter l’air chaud. Ce qui donne la formation de nuages d’orage. Cet effet cyclonique ajouté à l’effet de Coriolis est un des détonateurs nécessaires à la naissance d’un ouragan.
7)
Un faible cisaillement vertical du vent
Il arrive que les vents en altitude ne soient pas de la même direction
que les vents de surface. Les vents dominants de surface en zone tropicale
sont d’Est. Ainsi, des vents d’Ouest en altitude ont pour
effet une ventilation excessive du sommet de la perturbation et donc,
une dissipation de la chaleur qui s’élève, empêchant
par la même occasion les pressions de baisser et de former l’œil
de l’ouragan.
Pour faire simple il suffit d’imaginer que des vents d’altitude opposés aux vents qui poussent une dépression tropicale sont capables de lui couper la tête avant qu’elle ne dégénère en ouragan.
8) L’absence de phénomène El Niño ou la présence de la Niña pour l’Atlantique Nord et la mer des Caraïbes
Le phénomène El Niño engendre dans les hautes couches de l’atmosphère près de la zone équatoriale du bassin Atlantique des vents d’Ouest. Ceux-ci ont pour effet de dissiper la chaleur qui est nécessaire à la formation des orages. Il semblerait donc qu’El Niño fauche le sommet des cumulonimbus…
Le phénomène La Niña par contre aurait tendance à favoriser le développement d’ouragans sur l’Atlantique Nord. Puisque ce phénomène diminue l’effet de cisaillement.
9) Un champ de divergence à
haute altitude
L’existence de ce champ dans les couches élevées de
l’atmosphère permet aux fluides de se mettre en mouvement
comme s’ils étaient projetés dans un puits. Ce qui
induit la baisse du champ de pression au centre de la perturbation.
10) Le rôle fondamental de
l’équateur météorologique
Ce que tout navigateur qui écoute la météo connaît
sous le nom de pot au noir ou de ZCIT, zone de convergence intertropicale
est l’équateur météorologique. C’est
la limite entre les vents d’alizés des deux hémisphères
(alizés du Sud-Est et alizés du Nord-Est). Des zones de
calmes restent prisonnières dans la ceinture tropicale. Les vents
y sont faibles et alternent avec des grains orageux fréquents et
violents.
Cette zone détient en elle-même
tous les facteurs nécessaires à l’amorce de la cyclogenèse.
-champ dépressionnaire
-absence de cisaillement sur une large épaisseur
-confluence et convergence associées
-existence de hauts géopotentiels dans les couches supérieures.
Le
soleil de plomb darde l'océan, sa température monte et l’eau
s’évapore sous l’effet de la chaleur. L'air devient
chaud et humide. Cet air chaud et humide s'élève au-dessus
de la mer et, au fur et à mesure qu'il prend de l’altitude,
il rencontre l’air frais. Cette rencontre crée une instabilité.
Cet air, en devenant instable, provoque la formation de nuages et notamment
les cumulo-nimbus. L’humidité et la chaleur augmentent favorisant
l’activité orageuse, le système devient de plus en
plus perturbé. La zone d’orage s’intensifie et s’étend,
elle se maintient pendant plus de 24 heures. L’activité orageuse
libère la chaleur stockée dans l’Océan et fournit
plus d’énergie au système en formation. Grâce
à l’absence de vents contraires en altitude, elle adopte
un mouvement rotatif dépressionnaire (sens inverse des aiguilles
d’une montre au Nord de l’équateur) Les vents s’intensifient.
Des courants d'air ascendants et descendants se promènent et la
perturbation forme une colonne dans laquelle il y a beaucoup de brassage.
L’ensemble est caractérisé par une couverture uniforme
et étendue de nuages denses, elle adopte un mouvement rotatif et
forme une colonne. Sous la colonne, la masse d'eau chaude continue de
chauffer l'air et de le rendre instable, tandis que la force de Coriolis
amorce un tourbillon dans les basses couches. Au centre les flux se précipitent
dans un mouvement descendant, les pressions atmosphériques chutent.
Une dépression tropicale voit le jour. Les vents s’intensifient
encore, une tempête tropicale nommée est née. Les
mouvements thermodynamiques s’accélèrent, les pressions
chutent encore, les vents atteignent force 12. L’ouragan immense
machine capable de transformer la chaleur et l’humidité en
vents violents et en vagues impressionnantes pointe son nez.
L’intense mouvement en spirale produit l’œil du cyclone. Au cœur d’un ouragan, l’air s’affaisse. C’est le siège des pressions les plus basses du système. Sa taille varie de 8km à 200km. La taille de l’œil d’un cyclone diminue avec le niveau de pression. Plus un cyclone est violent, plus les pressions sont basses, moins l’œil d’un cyclone est grand. Au sein de l’œil les vents sont calmes, la couverture nuageuse se dissipe voire disparaît.
Autour
de l’œil on trouve l’enceinte dangereuse du cyclone.
En effet, dans le mur de l’œil on retrouve les vents les plus
violents du phénomène. A cet endroit, l’air monte
de manière circulaire.
A ces deux phénomènes il faut ajouter les bandes de spirales de pluies. Ce sont des bandes d’averses à forte convection qui tourbillonnent vers le centre de la tempête.
Tant que de l’eau chaude et de l’humidité alimentent le phénomène il peut persister. Dès qu'il touche la terre ferme (ou qu'il se déplace sur des eaux plus froides), l'ouragan est coupé de sa source de chaleur et d'humidité (les eaux de la mer) et c'est à ce moment que son stade de dissipation débute. L’inertie de ces monstres est telle qu’ils peuvent survivre plusieurs jours à terre, malgré l’effet de frottement dû à la rencontre entre les flux d’air et la terre ferme, et bien qu’il ne soit plus alimenté par la chaleur océanique.
Les
ouragans n'obéissent à aucune loi; il est donc très
difficile de prévoir avec exactitude leur point d'impact. Le brassage
de l'atmosphère est complexe, l'interaction est grande et on en
a encore beaucoup à apprendre sur la formation des ouragans. Au
Centre des ouragans à Miami, on observe le phénomène
avec des images satellites, mais aussi grâce à des avions
de reconnaissance qui vont au centre des ouragans.
Il faut savoir que malgré les moyens gigantesques dont disposent les centres de météo, ils ne parviennent toujours pas à être fiables quant-à la trajectoire d’un ouragan. A 72 heures la marge d’erreur est de 600km, à 24 heures elle tombe à 100km. Erreur conséquente quand même…
Les trajectoires comprennent généralement deux parties
Ces
deux mouvements confèrent aux tempêtes tropicales et ouragans
une trajectoire globale en forme de parabole plus ou moins marquée
selon les bassins océaniques. Les ouragans de l'Atlantique nord
se déplacent habituellement d'est en ouest dans le courant induit
par l'anticyclone des Açores. Généralement, la direction
globale est le nord-ouest.
Mais en pratique, les trajectoires sont très complexes et peuvent présenter des boucles, des points de rebroussement. Ou alors se déplacer de manière aléatoire comme l’ouragan Lenny 17-19 novembre 1999, Caraïbes. Il se déplace vers l’Est.
Certains cyclones non contents d’avoir dévasté les îles et terres tropicales, ne s’épuisent pas complètement au contact des eaux plus tempérées, mais au contraire, une interaction se crée entre les flux préexistant dans cet ancien ouragan et la circulation d’Ouest qui est d’usage dans les latitudes moyennes. Dans l’Atlantique Nord, 45% des ouragans prennent la route vers l’Europe pour s’abattre sur ses côtes en tempêtes violentes.
La vitesse moyenne à laquelle se déplace un ouragan est d'environ 20 à 25 km/h. La vitesse augmente à mesure que l'ouragan s'éloigne des eaux tropicales et se dirige vers le nord. De plus, quand l'ouragan est capturé par la circulation d'ouest, les trajectoires s'infléchissent et les vitesses augmentent jusqu'à 90 km/h.
(le phénomène décrit ci-dessous est adapté aux régions de l’hémisphère Nord, le principe est le même dans l’hémisphère Sud, mais il faut inverser tous les résultats)
Dans
l’hémisphère Nord, le demi-cercle dangereux d’un
cyclone est sa partie Nord. Cette dangerosité est due au fait que
les forces de vent s’additionnent à la vitesse de déplacement
de l’ouragan. En effet, l’ouragan se déplace globalement
d’Est en Ouest. Il prend tout au long de son existence plus de champ
par rapport à l’équateur ce qui donne également
une tendance Nord à son déplacement. L’ouragan étant
une masse circulaire tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre on trouvera dans sa partie Nord des vents de Nord-Est puis des
vents d’Est Ces vents s’additionneront donc bien avec la vitesse
de déplacement de l’ouragan.
Ainsi lorsqu’un ouragan passe dans le Sud d’une île, cette île subira plus de dégâts que si l’ouragan était passé dans son Nord.
Dans ce deuxième cas où l’ouragan passerait au Nord de l’île. Elle serait abordée par ce qu’on appelle le demi-cercle maniable. Elle subirait tout d’abord des vents de Nord-Ouest, puis de vents d’Ouest, et ensuite de vents de Sud-ouest. Les forces des vents sont diminués de la vitesse de déplacement de l’ouragan.
Dans
le cas où, un ouragan passerait en plein sur une île, celle-ci
subira tous les cadrans de la rose des vents. Un répit de courte
durée lui sera accordé au passage de l’œil, mais
cette trêve se payera par un brusque basculement des vents.
Les navigateurs ont tout intérêt à éviter ce genre de rencontre, mais parfois, un cyclone mal placé, une année exceptionnelle et le bateau se trouve dans le sillage d’un ouragan.
Il importe alors de déterminer dans quel demi-cercle il se trouve. Prenons un navigateur dans l’hémisphère Nord.
Si le vent adonne (vent portant),
il se trouve dans la partie droite du demi-cercle dangereux. Dans ce cas,
il doit faire route en prenant le vent par tribord avant en avançant
le plus possible, sauf si nécessité de prendre la cape.
Notons que le demi-cercle dangereux est le siège des vagues les
plus hautes et d’un état de la mer particulièrement
chaotique.
Si le vent refuse (vent debout), il est dans le demi-cercle gauche «
maniable » Il doit alors prendre le vent par tribord arrière
et faire route le plus vite possible pour se sortir de la formation cyclonique
Si le vent ne change pas de direction, il se trouve au voisinage de la
trajectoire du cyclone. Il doit également prendre le vent par tribord
arrière pour s’échapper le plus rapidement possible…
Il a intérêt à connaître des prières
qui marchent pour ne pas être rattrapé !!!
Une règle à retenir prendre la cape tribord amure. Alors que dans l’hémisphère Sud la cape sera prise bâbord amure.
Ne jamais couper la trajectoire prévue d’un cyclone.
Le vent.
La vitesse des vents et les changements brutaux de direction peuvent être
à l ’origine de dégâts matériels considérables.
L ’énergie libérée est proportionnelle au carré
de la vitesse du vent. Le vent soufflant en rafales peut aussi créer
un effet de percussion et de vibration très destructeur.
Les
vents excédent 117 km/h (64 nœuds) et peuvent atteindre 270
km/h et plus avec des rafales à 350 km/h et plus. En périphérie,
ils soufflent en rafales à moins de 30 km/h. Leur vitesse augmente
au fur et à mesure qu'on s'approche de la tempête. Ils tournent
dans le sens contraire des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère
nord et se dirigent vers le centre.
Les vents violents d'un cyclone
tropical constituent un danger pour les navires marchands et les plaisanciers
en haute mer. Près de l'œil de l'ouragan, le vent souffle
dans toutes les directions sur un périmètre relativement
petit, ce qui provoque de très grosses vagues qui semblent aller
dans n'importe quelle direction. Elles sont bien plus dangereuses que
les vagues formées par une tempête d'hiver, qui se déplacent
toutes dans la même direction. En 1989, on a pu constater les effets
de la force des vents d'un ouragan en haute mer lorsque l'ouragan Gabrielle
a provoqué un ressac extrêmement haut. Bien que l'œil
de Gabrielle se soit trouvé à plusieurs centaines de kilomètres
de distance, les plages de la Nouvelle-Écosse ont dû être
fermées à cause du violent ressac, alors que par ailleurs,
le ciel était bleu et les vents légers!
Dans les régions côtières, les vents puissants des
ouragans et des tempêtes tropicales peuvent causer des dommages
importants. Lorsqu'un ouragan atteint la terre ou s'approche des côtes,
les vents, outre le fait qu'ils produisent une onde de tempête,
peuvent détruire des maisons, édifices et autres structures.
Dans les cas d'ouragans particulièrement violents, les débris
emportés par le vent sont très dangereux.
La mer 
On peut distinguer plusieurs effets différents :
-Une houle longue générée
par le vent se déplaçant souvent plus vite que l’ouragan,
elle est parfois observée jusqu’à 1000 km à
l’avant de l’ouragan;
-Une surélévation anormale du niveau de la mer, connue sous le nom de marée de tempête. L’importance de la surélévation (qui peut dépasser 5 m dans certains cas) dépend de la puissance et de la trajectoire de l’ouragan, mais surtout des caractéristiques des fonds marins près du littoral. La marée de tempête est de loin le plus meurtrier des phénomènes associés a l’ouragan (300 000 morts au Bangladesh en 1970 ; 10 000 morts en Inde en 1999). Elle ressemble à un bulldozer qui ramasse tout sur son passage. En 1969, les marées accompagnant l'ouragan Camille avait 7,8 m
-Les vagues : La zone de tempête étant limitée géographiquement, le fetch est court. Les vagues sont dans la plupart des ouragans inférieures ou égales à 10 mètres. Cependant, dans certains cyclones où les vents dépassent 130 nœuds, les vagues peuvent atteindre 15 à 17 mètres et parfois 20 mètres. La mesure des vagues représentant une moyenne, cela signifie que certaines vagues peuvent présenter une hauteur de 40 mètres… En théorie !!! Cependant, lors d’un vol de reconnaissance des vagues ont été mesurées in situ à 34 et 37 mètres. Si ces vagues restent exceptionnelles car l’apanage d’ouragans intense, jusqu’à 50 ou 100 milles du centre de l’ouragan, là où règnent les vents violents, la mer peut-être particulièrement chaotique et dangereuse. La mer la plus dangereuse se situe dans la partie de l’ouragan où les vents accompagnent le déplacement du système (demi-cercle dangereux).
Les précipitations
Les précipitations sont très variables d’un ouragan
à l’autre. Elles peuvent être amplifiées par
le relief terrestre et par la lenteur de déplacement du système.
Les records mondiaux ont été enregistrés à
la Réunion, avec 1824 mm en 24 heures, du 15 au 16 mars 1952, et
3854 en cinq jours, du 13 au 18 mars 1952. Le danger des fortes précipitations
réside surtout dans les inondations et les glissements de terrain
qu’elles provoquent.
De la pluie abondante fouettée
par des vents violents combinée avec une marée exceptionnellement
haute et des inondations provenant des voies navigables peut donner un
mélange mortel. Pourtant certains ouragans sont plutôt sec:
Andrew,
en 1992 n'a laissé tombé que de 12,5 à 17,5 cm d'eau
alors qu'il traversait la Floride à 29 km/h. Les ouragans se déplaçant
plus lentement laissent normalement plus d'eau sur leur passage. En octobre
1941, un ouragan avait laissé moins d'un cm d'eau. Cependant, Camille,
en 1969, avait laissé 67,5 cm d'eau sur la Virginie en 6 heures!
Finalement, un ouragan de septembre 1950 avait établi un record
qui ne fut surpassé qu'en 1979: 96,75 cm en 24 heures sur le nord
de la Floride.
TORNADES: Celles-ci constituent un danger sournois. Elles se produisent après l'ouragan, lorsque la tempête semble s'être apaisée. En 1988, l’œil de l'ouragan Gilbert est passé bien au sud de la frontière du Mexique, mais il a laissé 41 tornades à travers le Texas.
Dès que la saison des ouragans débute en mer des Caraïbes, les plaisanciers de tout poil amorcent une transhumance vers le Sud. Il est généralement entendu, que les côtes du Venezuela sont protégées de la survenue d’un cyclone. Cette approche est plus analogique, en raison de la rareté du phénomène sous la barre des 12°de latitude Nord que logique. Car, en théorie, rien n’empêche un cyclone de venir troubler la douce retraite des navigateurs qui se croient en dehors de la fameuse « hurricane belt ».
Pour
preuve cette étude que la plume de l’Etoile de Lune a menée
pour vous, en étudiant les trajectoires des ouragans dans la zone
depuis 1892.
Pourquoi s’arrêter à cette année là en particulier, alors que les archives remontent jusqu’en 1852 ? En fait, 1892 est la seule année qui vit traverser un ouragan d’importance relative au beau milieu de l’archipel vénézuélien. De plus, au-delà de cette date, la rigueur des mesures des phénomènes observés devient aléatoire, et les archives sont de plus en plus imprécises.
Si les ouragans sont rarissimes, les tempêtes et les dépressions tropicales dans la zone sont plus fréquentes. Passons en revue, les soucis des navigateurs de ces eaux là :
(Les dates entre parenthèses balisent le début et la fin du phénomène dans son intégralité, et non limité à la zone vénézuélienne ; DT ; TT ; H1, H2, H3… désigne l’état du phénomène lorsqu’il passe sur la zone : dépression tropicale, tempête tropicale, Ouragan de classe 1, 2, 3…)
2004 Charley (TT) puis Earl (TT) semèrent la panique dans les rangs des amateurs des Avés ou des Roqués en éprouvant leur mouillage avec des vents supérieurs à 45 nœuds.
2002 (14 au 27 sep) Isidore (DT) fait une incursion dans l’archipel avec des vents de 25 nœuds soutenus.
2000 (25 sep au 2 oct) Joyce (DT)
traverse les Testigos avec des vents de 30 à 35 nœuds
1996 (24 juillet au 29 jul) César (TT puis DT) frôle les îles avec des vents de 25 à 40 nœuds
1993 (4 au 11 août) Bret (TT)dérange ces braves marins par des vents de 50 nœuds quand même !!!
1988 (10 au 23 Oct) Joan (TT) passe sur le Nord de l’archipel avec des vents soutenus de 45 à 50 nœuds
1978 ( 7 au 12 août) Cora
(DT) frôle l’extrême Nord de l’archipel avec des
vents de 25 à 45 nœuds
1978 (13 / 20 sept) Greta (DT)fait peur à tout le monde mais sera
gentille avec le Venezuela
1974 (12/15 août) Alma (TT)
le premier de la saison qui débute tardivement… il fera vibrer
les cocotiers des Avés car elle passera au Nord de l’île
la plus Nord avec des vents de 30 nœuds
1974 (27 sep au 4 oct) (DT) Gertrude fait une incursion remarquée
en tant que dépression tropicale ex-ouragan avec des vents de 30
nœuds sur zone
1971 (5 au 18 sep) Edith (DT) passe
au large des archipels du Nord du Venezuela avec des vents de 25, 30 nœuds
1971 (11 /20 sep° Irène (DT) suit dans la foulée avec
des vents de 30 nœuds
1969 (29 aout, 4 sep) Francella (DT) passe en tant que dépression faible avec des vents de 30 nœuds
1963 (26 sep 13 Oct) Flora (H3, H4) passe au large des îles du Nord avec des vents soutenus de 100 à 120 nœuds, attention à l’onde de tempête !
1961 (20/24 jul) Anna (H1, H2), première de la série fait fort et passe à l’état de cyclone au Nord de l’archipel avec des vents en progression entre 30 nœuds et 70 nœuds
1933 (27juin / 7 jul) n°2 (TT) l’ex ouragan de classe 1 nommé n°2 est passé au cœur de l’archipel avec des vents soutenus de 50 à 60 nœuds
1892 (5 oct au 16 oct) n°7 de la saison (H1, H2) passe au cœur de l’archipel avec des vents compris entre 60 et 85 nœuds
Article écrit par Nathalie Cathala en Juin 2005
mis en page par Dominique Cathala
Modifié en Juin 2006 – Tous droits réservés
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