Le messager qui sauve�
La lumi�re, notre alli�e
La bassinette
La r�colte de l'eau de pluie
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Une douche solaire
Les bois qui craquent
Outil brosse � dents!
Appareils jetables
Le sourire comme passeport
Cartographie �lectronique
IRIDIUM ou BLU ?
Deux roues � bord�?
Le choix d'une �olienne
Soignez vos plus petits bobos!
R�serve de pi�ces de rechange
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La rèserve de pièces de rechange

Pour pallier les nombreuses pannes qui surviennent, il faudrait qu'un container de pièces détachées nous suive ! Ou alors, un deuxième bateau, lui tout neuf, que personne n'use et où l'on pourrait aller puiser les pièces qui nous trahissent.

Pas possible ?

Sachez premièrement que plus vous vous éloignerez d'Europe ou d'Amérique du Nord, plus le problème d'approvisionnement en pièces détachées deviendra un casse-tête. Jusqu'aux Antilles, vous trouverez Saint-Martin qui est à notre sens le meilleur endroit pour réparer, préparer ou fignoler un bateau. Les shipchandlers, aux marchandises détaxées, sont bien achalandés, les compétences existent sur l'île, parlant français ou anglais, l'endroit est à recommander !

Il faut savoir aussi que Saint Martin est le point de passage obligé pour les marchandises des magasins Budget et Islande Water World. Cela signifie que sortis de cette île, lorsque vous êtes à Grenade, Trinidad ou Curaçao, les délais de livraison dépendront de la bonne volonté de Saint Martin, qui bien évidemment se servira en premier !
La Martinique est un point apprécié aussi par les navigateurs qui trouveront au Marin, bon nombre de compétences. Mais les marchandises y sont beaucoup plus chères et moins disponibles qu'à Saint Martin. Panama semble également une escale technique avantageuse, mais il faut la plupart du temps commander via DHL ou autre livreur onéreux, les pièces sur Miami.
(Nous vous en dirons plus en fin d'année sur cette escale)

Si je vous mentionne ces derniers points pratiques d'approvisionnement, c'est pour vous encourager à faire une liste des pièces faciles à stocker sur votre bateau. Pour vous aider dans cet inventaire, imaginez que tout ce qui est démontable devra un jour être désassemblé. Prévoyez donc les outils nécessaires à cet effet, ainsi qu'un stock de vis et attaches susceptibles de casser lors de ces opérations.

Pour l'inventaire, commencez par faire le tour de vos moteurs in-bord et hors-bord (filtres, courroies, empellers, joints, durites, ...). Ayez un stock de petite quincaillerie, poulies, vis, écrous, en vrai inox (AG4)! Prévoyez aussi en double des vannes adaptées aux gabarits de votre bateau. Partez avec des tuyaux de jonction en double (dessalinisateur, réservoirs divers...). En électricité ayez tout ce qu'il faut pour refaire les connexions qui régulièrement s'oxydent (cosses, fils...) Prévoyez pour votre éolienne des pales de rechange et les roulements (points faibles). Pour votre dessalinisateur, ayez en permanence des filtres et le produit de stockage de longue durée.

Si cette liste n'est pas exhaustive, c'est pour vous encourager à faire le tour de votre bateau et à penser à tout ce dont vous aurez besoin lors des révisions d'entretien.

Problème à ne pas sous-estimer :
Pour les bateaux en système métrique lorsque vous quitterez votre patrie d'adoption, n'oubliez pas qu'à partir des Antilles vous ne trouverez plus que du système impérial. Vous aurez du mal à trouver l'équivalent. Surtout en ce qui concerne les vannes (!) les tuyaux, les pas de vis... Faites le tour de votre bateau et pensez-y. Le problème se pose en sens inverse pour les bateaux qui partent du système impérial et qui viennent sur les côtes de Méditerranée ou dans les îles françaises.

Particularité : Saint Martin
Vous trouverez les deux systèmes, mais ils ne sont pas distribués à parts égales, même dans la partie française de Saint Martin, vous ne trouverez parfois que le système impérial.

Pensez aussi au courant :
En France vous trouverez du 240 volts. La majorité de cette planète fonctionne en 110 volts. Veillez aussi aux différences de fréquences entre 50 et 60 Hertz. Dans certaines marinas vous ne pourrez donc pas vous brancher à quai, sous peine d'aller au-devant de problèmes électriques. Mais il faut savoir aussi que votre bateau équipé avec les prises rondes et en 240 volts ne pourra pas fonctionner avec de l'outillage acheté à l'étranger.
Les prises plates font la loi. Veillez à prévoir des adaptateurs pour vos ordinateurs et divers appareil munis de chargeurs.
Pensez à équiper votre bateau de prises 12 volts. Certains ordinateur sont maintenant livrés avec le kit 12 volts. Cela peut présenter un choix de remplacement.

Conservation des pièces :
Prévoir un stock de pièces de rechange, exige d'y prendre garde. Un filtre dans une belle boîte en carton rouillera tout seul dans vos coffres. Conservez les pièces dans des sacs étanches types zyplog. Mieux encore, conservez-les sous vide, elles attendront sagement de se rendre utiles.

Si vous prévoyez un stock de pots de peinture d'avance, les pots rouilleront, mettez-les dans des sacs adaptés. Pour ces derniers, pensez à les stocker la tête en bas. Ce qui évite à l'aire au fil du temps de rentrer dans les pots.

Les conseils sont donc :
Faites une liste détaillée de tout ce qu'il vous semble utile d'avoir en double.
Prévoyez un budget et de la place pour un stock de pièces de rechange.
Prévoyez différents système d'alimentation électrique
Pensez aux difficultés d'adaptation entre le système métrique et le système impérial.
Conservez les pièces de rechange sous vide dans des sacs étanches en plastique transparent.


Soignez vos plus petits bobos!

Ne négligez aucune blessure, le moindre bobo s'infecte sous les tropiques. Ainsi en revenant d'une balade dans la forêt tropicale, je m'étais égratignée. Une petite plaie, pas plus grande qu'un centimètre et demi de long. Je ne l'ai pas désinfectée tout de suite en rentrant au bateau. Pour en rajouter sur cette première erreur, j'ai continué à me baigner. Deux jours plus tard, je ne pouvais plus poser le pied par terre. La plaie n'était plus rouge, mais mauve, le pied avait gonflé. L'infection était telle que du simple désinfectant ne suffisait plus. Seuls les antibiotiques sont arrivés à bout de l'infection.

Le premier conseil est donc de désinfecter immédiatement toute plaie. Si vous n'avez pas de bétadine ou de produit équivalent. "Aux grands maux, les grands remèdes": utilisez de l'alcool à 90°. Il vaut mieux que ça pique un bon coup, plutôt que ça ne dégénère plus tard.

Le second conseil est de toujours avoir à bord, le traitement approprié au cas où cela s'infecterait.
Dans le cas de plaies surinfectées, il vous faudra :
- de la bétadine (jaune)
- de la fucidine en crème
- de l'amoxocilline (antibiotique à large spectre)
Pour ce dernier, veillez à avoir un traitement de 7 jours au moins. Dans le cas d'infection grave, il vous faudra peut-être prendre la dose maximale prescrite. Ainsi veillez aussi à avoir la dose nécessaire. Je ne sais pas pourquoi, mais les laboratoires pharmaceutiques se débrouillent toujours pour que le compte ne soit jamais bon. Par exemple dans un traitement de 7 jours, à raison d'un cachet par jour, ils vendent des boîtes de 6 cachets. Que vous preniez 1, 2 ou 3 cachets par jour pendant 7 jours, le compte ne sera jamais bon. Prévoyez donc large.

Tant que la plaie n'est pas cicatrisée, plus de baignade, plus d'eau salée, plus de sable.

Veillez aussi de ne pas dépasser les dates de péremption. Mais si c'est le cas, mieux vaut prendre un antibiotique "allégé par l'âge" que rien du tout. Le dépassement en date, altère l'efficacité des antibiotiques. Par contre, il vaut mieux utiliser des crèmes dans les limites des dates préconisées.


Le choix d'une éolienne

Vos questions étaient : Qu’avez-vous installé comme éolienne, en êtes-vous content ? Une autre personne nous demandait si il était intéressant d'installer une éolienne vu qu'au mouillage on était toujours à l'abri du vent et qu'en navigation la vitesse du bateau annulait en général l'effet que le vent aurait sur l'éolienne.

eolienneMon propos n'est pas ici de faire une étude comparative sur les rendements des éoliennes présentes sur le marché. Pour cela référez-vous aux revues nautiques, elles font ce genre d'études régulièrement et elles le font très bien. Je ne fais pas non plus un bilan énergétique du bord, il existe déjà sur le site. Nous ne partagerons ici que notre expérience. Elle n'est sans doute pas objective, elle vous décrit la réalité d'une quotidien de marin.

De l'utilité d'une éolienne

Concernant la question de l'utilité d'une éolienne, nous vous affirmons que oui, elle rend de bons services à bord. Depuis quatre ans, nous nous sommes rarement trouvés en panne de vent. La mer des Caraïbes présente de bons mouillages abrités de la houle, mais le vent passe en général les couloirs de montagnes et de collines qui permettent à l'éolienne de tourner. Quant aux mouillages abrités d'une barrière de corail, ils vous laissent en plein vent. En navigation, au près la vitesse du bateau vient s'ajouter à la vitesse du vent, et l'éolienne tourne avec le vent apparent. En quatre ans, nous avons fait plus de près que de vent portant entre les îles. Au portant, il faut que le vent soit vraiment faible pour que la vitesse du bateau compense complètement la vitesse du vent. Et dans ce cas vous naviguerez de toute manière au moteur, ce qui rechargera aussi les batteries. Par contre à la voile, les quelques ampères grappillés permettent de laisser les instruments allumés.

Le choix d'une éolienne

Nous sommes partis avec une éolienne AMPAIR 100, installée en 1996 lors du premier voyage de L'Etoile de Lune, elle avait fait son temps et trouvait sur le marché des éoliennes plus performantes. En effet, l'Amper 100 que nous avions chargeait au maximum 6 ampères avec 20 / 25 noeuds de vent. Cela suffisait au temps où les besoins du bord se limitaient à un frigo, aujourd'hui avec le fonctionnement d'un congélateur, d'ordinateurs et des instruments du bord cela ne suffit plus du tout.

eolienneNous avons donc changé pour une AEROGENE 6. Nous l'avons à bord depuis 2 ans et en sommes très contents. Elle charge 30 ampères avec 35 noeuds de vent. A 10 noeuds elle produit 2 ampères. Dès 15 noeuds nous pouvons compter sur 7 Ampers, à partir de 20 noeuds elle charge plus de dix ampères. Tout cela suffit largement à la consommation du bord, surtout que nous avons également 5 panneaux solaires pour une puissance 475 watts. Pour vous donner une idée, à l'heure du midi, lorsque le soleil est haut et que le vent souffle à 15 noeuds, nous pouvons faire marcher le dessalinisateur sans l'aide du moteur (desalator 60 litres heure consommant 35 ampères)

En plus, l'aérogène 6 a un excellent rapport production d'énergie/ bruit qu'elle occasionne. Lors du choix d'une éolienne, il est primordial de se renseigner sur le bruit qu'elle fait. Le constructeur bien au chaud au salon nautique vous assurera qu'elle est silencieuse, qu'ils ont fait des efforts. La plupart d'entre eux n'a jamais posé l'ancre à côté d'un bateau équipé de la sorte! Demandez plutôt aux usagers comment ça se passe dans de réelles conditions... Nous connaissons peu d'éoliennes silencieuses qui produisent correctement.

Dans le catalogue des plus bruyantes vous trouverez sans conteste les Airmarine et les Superwind. Elles font un bruit de turbine d'avion extrêmement désagréable. Au mouillage ce sont de réelles calamités ! Dès dix noeuds de vent elles sifflent tant qu'on a la sensation d'être à côté d'un aéroport d'où décollent en permanence des avions à réaction. C'est d'un inconfort acoustique insupportable! Imaginez un beau mouillage. En pleine nature, il règne une paix palpable, pas un bruit autre que le chant des oiseaux, le clapot de l'eau, le bruissement de l'air dans les palmes de cocotiers. Vous êtes seul au mouillage et arrive un bateau équipé de ce genre d'éolienne. D'un coup l'ambiance change. Une nuisance sonore révèle d'une coup d'un seul tout ce que vous venez de perdre en gagnant un voisin...

Alors, un seul conseil, choisissez des énergies douces et silencieuses!


Deux roues à bord ?

Question posée : Avez-vous des vélos à bord ? Si oui, en trouvez-vous l'utilité?

Nous n'avons jamais eu de vélo à bord. Mais nous avons mené notre petite enquête auprès de tous ceux qui en possédaient. Souvent, un vélo monté à bord lors du début du voyage, ne finit pas son tour du monde. Il rouille avant d'avoir été vraiment amorti.

Les seuls utilisateurs assidus des vélos sont en général basés dans des marinas. Leur vélo cadenassé à la borne d'électricité ou d'eau, les attend sagement sur le quai. Ils mènent une vie de terriens à bord de leur bateau. Ce sont des escales studieuses ou de travail qui se prolongent.

Pour les marins naviguant, le vélo pose finalement plus de problèmes qu'il ne donne de satisfactions. Au début de notre voyage, nous avions hésité. Nous avons dressé une liste des avantages et des inconvénients. Les seconds l'ont emporté, voici notre liste.

-1- Il est fastidieux de lui trouver une place. Vous me direz qu'il existe les minis vélos. Oui, mais il faut pédaler dur sur ces petites bêtes. Pour qu'un vélo soit efficace, il faut que ce soit un vrai vélo. Et là, soit vous avez un très grand bateau et il trouvera naturellement de la place. Soit vous avez un bateau de taille normale et il vous encombrera très vite par rapport à l'usage que vous en ferez.

-2- Un vélo supporte mal l'air salin. Il rouillera vite. Un ami nous disait qu'en 6 mois seulement sa chaîne était devenue un bloc compact de rouille. Cette rouille à bord, vous causera bien des soucis. Il est déjà difficile d'empêcher toutes les vis et même l'inox de rouiller, alors imaginez un vélo ? Les modèles dits "marinisés" supporteraient un peu plus longtemps la vie en mer (?) Mais ils restent chers!

-3- Vous passez 80 % de votre vie de marin au mouillage. Imaginez-vous transporter vos vélos dans l'annexe ? C'est faisable, mais pas pratique et souvent rocambolesque.

-4- Ne pensez pas ramener vos courses à vélo. Ou alors, vous remorquez en plus une roulotte. Et là, vous ne mettez plus rien dans l'annexe.

-5- Lorsque vous êtes à terre et que vous êtes arrivés où vous désiriez aller. Comment sécurisez-vous votre vélo ? Vous irez dans certains pays, où le vélo est un outil de luxe très convoité. A quoi le ficelez-vous?

-6- Certains pays ont des règlementations strictes en matière de deux roues. Le casque est devenu obligatoire quasiment dans tous les pays que nous avons fréquentés. Et puis, il y a des particularismes étranges. Comme en Colombie, tout conducteur de deux roues doit porter un gilet sur lequel un numéro de licence est noté. Si vous ne le portez pas, vous serez immédiatement arrêté.

-7- Les endroits propices au vélo sont rares. Souvent les routes sont de simples chemins pédestres impraticables pour un deux roues. La plupart des pays présentent des collines et des monts, il faut de sacrés mollets pour allonger les kilomètres dans ces conditions. Ceux qui ont des vélos à bord s'en servent le plus souvent dans les villes. Ces escales ne sont pas les plus nombreuses.

Vous l'aurez compris, un vélo à bord n'est pas essentiel. Chacun ses goûts, nous avons choisi de nous déplacer à pied ou de prendre les moyens de locomotion locaux : Bus, taxis collectifs... Cela nous permet de rentrer en contact avec la population et de faire tout ce que nous voulons. La pratique du vélo ne nous a jamais manqué en 4 ans de navigation au long cours.

Vos réactions

edlA la suite de notre astuce du mois concernant les vélos, nous avons eu deux réactions très sympathiques. La première nous venait d'Eric Bouteleux, excellent navigateur qui a fait plusieurs fois le tour de la planète. Ces dernières années, il fréquente les grands froids du Nord de notre planète. Eric, nous ouvre son album photo réfrigérant et voici ce qu'il nous écrit :

"Nous avons toujours notre tandem VTT à bord mais je suis d'accord avec votre point de vue en général. Pour moi, c'est plus un moyen de faire du sport et de garder la forme et le souffle. Un VTT
top class, c'est vraiment ludique et maintient aussi le sens de l'équilibre, l'age venant. J'ai aussi un solo! Anecdote: au Spitzberg le tandem s'est révélé particulièrement pratique sur la seule piste un peu longue de la capitale car le fusil, obligatoire pour débarquer, rapport à la présence des ours blancs, a parfaitement trouver sa place amarré tout au long du tube du cadre!"

Nos amis du "Grand Maulne" qui sont tombés amoureux des Saintes (Guadeloupe) rajoutent ceci :

"A propos des vélos : Nous avons une paire de Brompton, que nous appréciions beaucoup... depuis les marinas, effectivement ! Mais si nous repartons un jour nous les embarquerons certainement, car nous apprécions la possibilité de faire un saut de puce à tel ou tel endroits pour jeter un coup d'oeil. Aux Saintes nous les avions laissés cadenassés à l'entrée du ponton des annexes, mais ils tenaient sans problème dans notre petite annexe. Par contre ils souffrent de l'air marin, même si on prend une version "marinisée" : seuls les cadres restent exempts de rouille. Nous avons été très déçus de la qualité des équipements qui sont montés sur ces bécanes, tout est à jeter et à remplacer par de la qualité si on veut que ça dure. Mais c'est possible. L'avantage de ces vélos est leur petitesse une fois pliés, et leur qualité "routière". Ils se comportent comme des "vrais", malgré le faible diamètre de leurs roues. J'ai même fait du VTT avec le mien et, croyez-moi, c'est un gage de qualité !
Allez, nous allons vous rendre aux dauphins et retourner à nos activités."


Les moyens de communication à bord : IRIDIUM ou BLU ?

Lorsqu'on équipe un bateau en partance pour un tour du monde, on détermine parfois mal ce qui sera accessoire de ce qui deviendra essentiel. Vous me direz que sur un bateau, ce qui est capital est une bonne coque, des voiles correctes,un moteur en état de marche. Et vogue la galère, on a tout ce qu'il faut pour larguer les amarres ! Là, on touche de près l'essence de l'essentiel, on dirait même qu'on frise le dénuement !

edlAu fur et à mesure du voyage, le marin est confronté à ses besoins journaliers. En matière de communication, par exemple, nous avions choisi d'installer l'iridium à bord. Le raisonnement avait été le suivant : c'est une technologie nouvelle certes, mais elle va être amenée à se développer. Nous avons la possibilité d'envoyer des mails via la voie satellitaire. Ce système fonctionne partout sur la planète. De plus, cela se révèle être un vrai téléphone en cas d'urgences. Et puis, il y a ce système de SMS gratuits. N'importe qui disposant d'Internet à terre, peut envoyer sur l'iridium un SMS, la réception et l'envoi de celui-ci sont gratuits et se font en temps réel, à condition que le téléphone soit allumé bien entendu...

Dès les premières escales nous nous rendons compte des limites de ce système. Les communications sont en réalité de qualité médiocre, la voix est hachée, le signal est parfois trop faible pour poursuivre une conversation d'office limitée par le coût qu'elle génère. Le coût d'un appel sur téléphone fixe ou pour tout envoi de mail, est d'un peu moins d'un dollar cinquante la minute. Je ne parle pas d'appels sur un téléphone portable (terrien) là c'est carrément exorbitant!

edlEn ce qui concerne l'échange de mails et lorsque le signal est faible, on a les yeux rivés sur le décompte des minutes qui paraissent parfois interminables. On finit par avoir les prunelles qui se transforment en dollars et tel l'oncle Picsou on stresse devant la machine à compter... De plus, il faut savoir que si vous êtes maître de ce que vous envoyez, vous ne l'êtes pas toujours de ce que vous recevez. Un jour, un ami s'est trompé d'adresse, il nous a envoyé des photos de sa nouvelle maison. Impossible de charger la photo et du coup nous bloquions les autres correspondants également. Seule solution aller dans un cyber pour débloquer la situation, et envoyer une missive de réprimande au distrait ! (Temps moyen de connexion pour une correspondance extrêmement spartiate avec les proches 5 minutes par jour. Soit un coût global pour un an 2737 dollars)

Au bout de deux ans sur l'eau nous nous rendions compte en discutant avec les autres équipages que nous nous étions privés d'un merveilleux outil : la BLU.

Nat la "Pitaine"La BLU a réellement changé la vie du bord. Le capitaine a passé avec succès sa licence de radio amateur. Une fois ce brevet en poche et l'attribution de son indicatif, nous rentrions de plain-pied dans le monde des radios-amateurs. L'indicatif permet de recevoir une adresse de messagerie. Il suffit d'une BLU, d'un modem, d'un ordinateur et d'un logiciel de compression (Pactor) pour rester en liaison avec le monde entier. Nous vous précisons que le Pactor 3 a d'excellents rendements, on a pu comparer les qualités de celui-ci avec ses anciennes versions et il n'y a pas photo! Autre précision, via le réseau Winlink, un utilisateur bénéficie d'une demi-heure de connexion par station. Ce qui laisse une marge de manoeuvre beaucoup plus grande que via l'opérateur Sailmail qui ne permet que dix minutes de connexion par jour. En outre, Winlink est totalement gratuit pour ses utilisateurs alors que Sailmail coûte 250 dollars par an. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous maintenons un vrai lien avec famille et amis. Nous bénéficions d'une totale liberté de correspondance par mails.

La BLU n'est pas seulement une machine à transmettre des mails, elle est d'abord et avant tout un outil de communication vocale. Des fréquences sont allouées aux marins pour communiquer entre eux. C'est un luxe inestimable que de parler à un correspondant lors de longues traversées océaniques. Il y a aussi des canaux d'urgence, tels le 2182KHZ où une écoute permanente permet de localiser les bateaux qui émettent lors d'une fortune de mer.

André VA2AFEt puis surtout, il y a Le Réseau du Capitaine, une association fondée par Jean-Pierre Dery. Monsieur Dery a disparu en 2001. Cependant, une équipe de bénévoles a pris la relève, elle anime tous les matins, et ce depuis 15 ans, la fréquence du 14118 KHZ depuis Montréal au Québec.Pierre VE2VO Dès 11UTC, l'été ou dès 12 UTC l'hiver, Nycole, André, Pierre, Jean-Yves, Roger, sont à l'écoute des marins de tout horizon 7 jours sur 7. Ils sont relayés sur la France par Jean-Claude qui est basé à Arcachon et sur les Antilles par Raymond qui est en Martinique.

Les animateurs répertorient les positions GPS des marins et s'enquièrent du bien-être de l'équipage en navigation. Outre l'aspect convivial, que dire de l'aspect sécuritaire ? Il est énorme ! Chaque matin à 7H45, les marins ont droit à leur météo personnalisée. Nycole, Jean-Yves et Pierre donnent des bulletins précis aux navigateurs en partance pour leur prochaine escale. Ceci contribue grandement à la sérénité du bord. Il n'est plus besoin de passer de longues heures dans l'interprétation des cartes météo.

Jean-Yves VE2NOROutre cette aide précieuse et quotidienne, ils permettent de réduire au maximum les aspects parfois difficiles de l'éloignement qui caractérisent nos vies de marins. Tous les matins, les marins peuvent compter sur le Réseau du Capitaine, pour échanger des informations de tout ordre ou pour relayer des messages aux proches restés à terre. Lors de problèmes techniques à bord, les animateurs fouilleront dans leurs bases de données pour trouver une solution rapide et efficace. Nycole VA2KOUToute question qui peut naître à bord d'un bateau va trouver sa réponse au sein de l'équipe.

Outre les aspects du bord qui sont évoqués, Roger nous donne rendez-vous à 8 H avec une chronique qui nous informe sur l'actualité internationale. Il suffit de quelques mois de vie sur l'eau pour ne plus être au courant de rien du tout. La chronique de Roger permet aux marins de rester au faite de l'actualité.

Il faut également savoir qu'André a mis au point un système de relais via Internet, ce qui fait que les parents et les amis restés au pays peuvent nous écouter et avoir des nouvelles au quotidien de tout l'équipage !

edlJean Pierre Dery définissait le rôle du réseau par ces mots : "Le réseau c'est accompagner une âme solitaire en mer par le timbre de sa voix, lui dessiner un visage par ses intonations, lui donner une nationalité par son accent et s'en faire un ami à jamais par la vibration et la tonalité de ses mots."

Chaque matin c'est un moment d'amitié qui se relaye au travers des ondes d'un bout à l'autre de la planète. Un grand coup de chapeau donc à toute l'équipe du Réseau du Capitaine. Les écouter c'est la meilleure façon d'amorcer une journée de marin!

Pour écouter le réseau via Internet référez-vous au site Internet du Réseau du Capitaine :
http://lereseauducapitaine.qc.ca


Une confiance aveugle dans la cartographie électronique ???

Un catamaran autrichien s'aventure dans l'entrée de Petite Terre, le jour où la houle du Nord frappe dans la passe. L'équipière est dans le bateau, devant l'ordinateur branché sur le GPS. Les cartes lui indiquent qu'il faut passer plus au Nord que la route qu'ils suivent. Le capitaine suit les conseils du GPS. Pourtant, il voit que plus au Nord, la mer brise plus que sur la route initialement choisie. La mer choisit pour lui et l'immobilise sur le récif. Personne ne peut les aider. À cet endroit-là, aucune annexe, aucun homme à nage ne peut s'aventurer. Le catamaran a frappé le récif de son flotteur bâbord, il n'a d'autre choix que d'attendre que la mer le dégage. C'est ce qui arrive : un énorme rouleau de vague le propulse hors du récif et projette son annexe dans les airs. Elle retombe à l'envers...
carteArrivé au mouillage, l'équipage constate les dégâts. Le catamaran a deux entrées d'eau de chaque côté de la dérive du flotteur bâbord. Le capitaine passe toute sa soirée, plus une partie de la nuit à pomper l'eau qui rentre par les 2 fissures que le choc a provoquées. Avec de l'époxy et deux pompes, il parvient à tout assécher et à colmater les brèches.

Il nous dira lui-même : "C'est de ma faute, la mer parle, il faut lui faire confiance"

Il ont de la chance, ils sont parvenus à sauver leur bateau. Un autre catamaran a commis la même erreur l'an dernier à la Tortuga. Mais cette fois le vent poussait le bateau vers l'île enfonçant un peu plus à chaque vague le catamaran dans le récif.

Ces deux accidents sont dus à un décalage, fréquemment constaté, entre le positionnement sur une carte électronique et la localisation réelle. Nous-mêmes nous avons constaté ce décalage. Le bateau se situant parfois à terre sur la carte électronique, alors que je peux vous assurer que nous flottions bel et bien. Pour parer ce genre d'erreur, il est essentiel de recouper les informations électroniques avec une veille attentive :
- Observer la mer, elle parle, comme le dit ce capitaine autrichien. Les couleurs de l'eau annoncent la présence des récifs.
- Évitez les atterrissages de nuit dans les mouillages "mal pavés" que vous ne connaissez pas. Quelques petits tours dans l'eau profonde en attendant le lever du soleil peuvent être salutaires.
- Arrondissez toujours les caps, les pointes suspectes.
-Ne remisez pas encore vos bonnes cartes papier. Un positionnement GPS/carte papier est sans faille.

Votre réaction

A la suite de notre astuce du mois de juillet “Confiance aveugle en votre cartographie électronique???” L'équipage de l'Obione nous fait part de son expérience. Nous vous communiquons son courrier qui pourra sans doute éclairer la plupart d’entre vous.

"Juste une petite remarque. Dans votre dernière mise à jour sur Ti Té vous écrivez: "Un report GPS manuel sur une carte papier est sans faille ".

C'est souvent bien pire que la lecture directe sur l'écran du GPS car de nombreuses îles sont décalées cartographiquement par rapport à leur latitude et longitude réelles. (Cartes réalisées à partir de points sextants.) Certaines sont décalées de plus d'un demi mille. La prudence reste toujours de mise et l'observation visuelle irremplaçable.

A Vieques (Vierges espagnoles) devant Ensenada Honda au large de Punta Conejo nous nous sommes plantés. La caye se trouve à 500 ou 600 mètres au large de cet abri au niveau de la côte des 13 mètres. C'était le matin, vers 7 heures et le soleil ne permettait pas de voir les différences de couleurs du fond et la mer était calme donc pas de déferlantes ni d'agitation sur le banc. Nous revenions de St Domingue et nous étions déjà passés par là. Je ne me souvenais plus que la carte indiquait de rester au delà des 20 mètres et je n'avais pas ré-étudié de près les instructions nautiques.
Bref, pas d'excuses: le capitaine a fait sa boulette.

Nous avons talonné pendant 20 minutes arrachant l'hélice, déboîtant l'arbre et faisant eau par le passe-coque du lavabo de la salle d'eau. A force de gîter nous avons pu nous dégager seuls et sommes partis vers St Croix à 45 nautiques de là, pour que la gîte diminue au maximum l'entrée d'eau. Les pompes et un seau ont permis de limiter le niveau dans les fonds. Heureusement il s'agit d'un Trismus en alu, donc solide, et à part quelques bosses et de nombreuses griffes la coque a parfaitement résisté. (La traversée en pompant, et sans connaître réellement l'importance des avaries, m' a paru très longue) Nous avons réparé à Christianstedt, sans sortir le bateau de l'eau. La marina a commandé par internet à une entreprise du Minnesota la fabrication par coulée d'une nouvelle hélice d'après les cotes que j'avais relevées en plongée au pied à coulisse . (Pas d'hélice de ce modèle à la Martinique ou à St Martin). Dix jours après, l'hélice était là, livrée par l'hydravion pour la somme globale de 500 US$ soit moins cher qu'une hélice en France. ( j'avais replacé l'arbre en plongée à l'aide d'un madrier en bois emprunté sur le port). L'hélice s'est emboîtée sur l'arbre et sa clavette sans problème et j'avais pu resserrer le passe coque .

J'en profite pour signaler à tous la compétence, la patience et surtout la gentillesse, de tout le personnel de cette marina. Nous sommes restés 21 jours à l'ancre à St Croix et nous n'avons vu passer que quelques voiliers américains et danois. La ville est très belle, (la plus belle des petites Antilles d'après les guides) les habitants sympathiques, l'eau est propre, les plages accueillantes: je recommande vivement la visite : pas la peine de talonner pour cela.

Encore bravo pour votre site bien agréable.
Bon vent à L'Etoile de lune et peut-être à bientôt dans un mouillage
L'équipage de l'Obione."


Le sourire est le meilleur des passeports

Lors d'un voyage autour de la planète, le problème lié à la communication est récurrent. À moins d'être un génie des langues, on ne peut demander à un équipage de s'exprimer dans toutes les langues de la planète. Tôt ou tard, vous tomberez dans un pays, dont la langue restera une énigme pour vous du début à la fin de votre séjour. Gardez à l'esprit que personne ne vous demande une thèse en littérature. Les habitants d'un pays attendent en général des choses simples des nouveaux venus. Le sourire sera votre première entrée en matière. Il vous permettra d'exprimer une ouverture d'esprit. Un simplesigne de tête ou de la main, pour un "bonjour" sera déjà un grand pas. Un regard ouvert et détendu rassurera les gens du cru. Rapidement, vous entendrez les mêmes mots. Ce sera "bonjour", "au revoir", "merci"... ces petits mots, vous les répéterez maladroitement avec une grimace gentille et un sourire. Vous trouverez rapidement des bonnes âmes qui sur votre route prononceront les mots plus lentement. Ce qui vous permettra aussi de connaître les mots salutaires qui vous permettront de ralentir le rythme de vos interlocuteurs. Voici encore un mot précieux à connaître : "lentement". Mais aussi savoir s'excuser, car personne n'est à l'abri d'une maladresse involontaire. Bref, sans devenir un spécialiste en langues étrangères apprenez les petits mots qui sauvent dans toutes les situations. Et faites oublier votre ignorance par un sourire qui vous conduira vers des rencontres inoubliables.


Prévoyez des appareils jetables!

Nous vivons à l'heure du numérique. Pour les photographies c'est l'idéal. On peut sans se priver faire des centaines de clichés sans être pénalisé par le coût de la pellicule, par le développement des photos et par le stockage de celles-ci. Avec les photos numériques le tri est facile. De retour au bateau après une orgie de clichés, les meilleures photos seront sélectionnées et enregistrées sur disques durs ou CD. Cependant, que fait-on lorsque cette merveille de la technologie tombe en panne??? Frustrés, nous enregistrons les images dans nos cervelles. L'âme en peine je peaufine mes descriptions textuelles, sans pouvoir vous fournir la moindre image... Alors, nous avons décidé que désormais, nous aurions toujours à bord deux appareils jetables. (soit un back-up d'une cinquantaine de photos à scannériser au besoin!) L'investissement n'est pas énorme et au moins nous pourrons figer nos souvenirs sur un support en attendant la réparation de l'appareil numérique. Attention, ces appareils doivent être mis à l'abri de l'humidité qui endommage la qualité des pellicules. Il vaut mieux les conserver sous vide et dans un endroit le plus frais possible.


"N'oubliez pas votre brosse à dents!"

Il est des objets à usage quotidien que l'on jette, croyant que leur vie est finie. Sur un bateau beaucoup de ces objets trouvent une deuxième vie. Bon, OK, cette propension conservatrice peut nuire si elle tombe dans l'excès. Un bateau a une capacité de charge maximale à respecter. Cependant, ce n'est pas votre vieille brosse à dents qui va causer tout l'embonpoint de votre monture. Par contre, elle sert à de multiples usages parmi lesquels :
-nettoyage de cosses oxydées d'alternateur, ou de toute autre pièce mécanique qui se laissera gratouiller pour mieux fonctionner ensuite.
- nettoyage des recoins des réservoirs d'eau et de tout coffre difficilement accessible.
- récurage des soudures dans un bateau en aluminium
- elle se faufile dans les tuyaux pour leur donner une seconde jeunesse
- elle passe partout et retire les impuretés
- c'est elle que j'utilise pour appliquer la vaseline dans les replis des boiseries pour empêcher les craquements (voir mail 56)

La brosse à dents est le tout-terrain des endroits inaccessibles. Elle peut tout faire : nettoyer, gratter, sonder...

Alors..., n'oubliez pas votre brosse à dents!


La vaseline pure pour les bois qui craquent

Au mouillage dans le roulis, la plupart de nos bateaux craquent. La boiserie soumise à l'épreuve de l'humidité et de la chaleur travaille. Ceci-dit, elle pourrait le faire en silence! Le moyen le plus sûr de lui couper l'envie de craquer pendant la nuit est la vaseline. Les pots de vaseline de 100 grammes se trouvent dans toutes les supérettes à moins de 1,5 euro. Un pot permet de "tartiner" les boiseries d'un bateau entier. De plus, la substance n'abîme pas du tout le bois, au contraire elle le lustre. Il suffit d'enduire toutes les intersections de planches, ainsi que les angles et les coins suspects. Cela n'empêchera pas le bateau de rouler, mais au moins il le fera en silence!
Bonne nuit!


Une douche solaire

Toujours dans le cadre de l'économie de l'eau, nous avons installé sous le portique une douche solaire. C'est une poche en plastique qui contient 15 litres d'eau. Celle-ci devrait suffire à 4 voire 5 douches. La poche est transparente, ce qui permet de visualiser la consommation à tout moment. Pour utiliser moins d'eau, nous nous savonnons à l'eau de mer, cheveux y compris. Rien de tel qu'un bain à une température comprise entre 26 et 29 degrés. Une salle de bain immense où nous invitent les petits poissons... Pour les plus gros : attendez que nous soyons revenus sur la plage arrière de l'Etoile, où nous nous rincerons à l'eau douce que le soleil aura réchauffé tout au long de la journée.


Prévoir de l'eau potable supplémentaire

Mille et une chose peuvent arriver en bateau. Il y a les inévitables pannes de dessal, mais nous avons rencontré un équipage qui a failli manquer d'eau potable pendant la traversée de l'Atlantique. En effet, ils avaient embarqué de l'eau " potable " qu'ils avaient conditionné eux-mêmes. C'était l'eau fournie au quai aux Canaries. Au bout de quinze jours l'eau a pris un goût. Puis, elle changea de couleur. L'équipage qui n'avait pas d'autre ressource à bord a fini par bouillir l'eau. Malgré cela l'eau gardait un goût. Etait-elle toujours potable? Que risquaient-ils en buvant cette eau?

Solution pour éviter de manquer d'eau potable :

Nous embarquons toujours de l'eau minérale achetée en bouteille ou en bidons de 5 litres. Nous stockons en général 150 litres d'eau potable. Il nous est arrivé d'embarquer 300 litres d'eau minérale. Ce qui nous donne, pour deux personnes, une autonomie de 50 à 100 jours. Aux Canaries par exemple, l'eau en bidons de 5 litres est à des prix défiant toute concurrence. C'est là que nous avons fait nos plus grandes provisions. De plus ils la conditionnent dans des bidons rectangulaires beaucoup plus faciles à caser dans nos coffres de bateau. Après usage nous les avons gardés afin d'y consigner l'eau de pluie. Attention, celle-ci se dégrade rapidement à la lumière et à la chaleur ambiante. Ainsi, une mini dose de javel dans les bidons d'eau de pluie permet de la garder plus longtemps. Nous ne l'utilisons que pour la douche et l'entretien, jamais pour la boire.


Le feuilleton de l'eau : La récolte de l'eau de pluie

Sous les tropiques les grains sont de courtes durée et parfois violents. Il pleut souvent abondamment. Ils sont donc nos pourvoyeurs privilégiés en eau douce. eauLe Capitaine de L'Etoile de Lune utilise trois techniques différentes et simultanées pour récolter l'eau. Il faut en effet faire vite avant que le soleil ne revienne.
1) Placer judicieusement des récipients pour récolter l'eau d'écoulement des tauds, des capotes, bimini et autres panneaux solaires.
2) Les rails de fargue de L'étoile de Lune sont hauts. Ce qui signifie que tout le pont est ceinturé d'un minuscule « muret » le long duquel l'eau circule comme dans une rigole. Le pont est légèrement incliné de l'avant vers l'arrière. Les nables sont placées sur ce parcours. Ainsi, il suffit d'obturer les espaces libres du rail de fargue (chaumards) par des serpillières afin que l'eau ne tombe pas dans la mer. A l'arrière du nable, nous plaçons une autre serpillière ce qui permet de faire barrage à l'eau juste à l'aplomb du réservoir. A la période des pluies nous pouvons ainsi remplir l'intégralité de nos réservoirs.
3)Entre l'arrière du bateau et le nable il reste un ou deux mètres de rail de fargue où l'eau continue de circuler. Afin qu'elle ne soit pas perdue en se jetant du haut de la jupe arrière. Dom établit un second barrage où il récupère l'eau à l'aide d'une pompe à main. Cette eau est consignée dans des bidons.


Le feuilleton de l'eau : La bassinette

Pendant plus de deux mois nous avons navigué dans des îles au climat désertique. Nous n'avons eu qu'un ou deux orages arrosés. Aucune ville n'y était établie. Nous avons donc vécu en complète autarcie. Le bateau est équipé d'un dessalinisateur et de réservoirs de 900 litres. Malheureusement durant cette croisière les membranes du dessal nous ont lâchés. Il a donc fallu vivre sur nos réserves. Nous avons à bord plusieurs astuces qui nous permettent de réguler la dépense en eau. Toutes les astuces que nous vous livrons en quatre épisodes sont efficaces, la preuve nous pouvons tenir 45 à 50 jours, sans faire le plein et sans utilisation du dessal, voire plus selon fréquence des pluies.

La réserve de 900 litres est partagée en deux réservoirs de 450 litres. L'un d'eux ne délivre son eau que par l'action d'une pompe à pied. Le débit est beaucoup moins important que lorsque nous tirons l'eau de l'autre réservoir au moyen d'une pompe électrique. A la base du robinet nous avons placé un filtre afin de boire l'eau du réservoir. Une autre pompe à pied tire de l'eau de mer. Ainsi, nous faisons toujours la vaisselle avec l'eau de Neptune. Une simple rincette à l'eau douce préserve les couverts d'un goût salé. Chaque évier est muni d'une bassinette. Grâce à elle, l'eau de rinçage de vaisselle peut être réemployée pour se laver les mains. Lorsque l'eau reste claire, elle peut franchement être réutilisée. Elle permet aussi de rincer les éponges, de laver les panneaux de pont etc, etc... Ces petites bassines sont un des éléments importants qui facilitent l'économie de l'eau. On n'imagine pas combien de litres partent à la mer alors qu'ils peuvent encore servir...


La lumière, notre alliée

ledNombre de marins hésitent, pour des raisons énergétiques, à allumer leur feu de mouillage quand vient la nuit. Hors, il est très difficile d'arriver de nuit dans un mouillage lorsqu'aucune embarcation n'est signalée. ledLes lampes leds, si elles sont chères permettent de laisser le feu de mouillage allumé toute la nuit sans consommer plus 100 mA, autant dire que le problème énergétique n'est plus un problème. Pour ceux qui ne voudraient pas investir dans un nouveau feu de mouillage qui coûte environ 250 euros, les magasins de bricolage vendent des petites merveilles qui les remplaceront avantageusement. En effet, il existe des petites lampes de jardin à rechargement solaire. Nous les avons trouvées pour 4,5 euros à Saint Martin. Nous avons disposé 3 lampes de chaque côté du cockpit. Elles se rechargent pendant la journée et s'allument automatique le soir. Nous n'y pensons plus et l'Etoile se signale dès la nuit tombée tel un petit sapin de Noël...


le messager qui sauve…

Lors de la pose d'un portique veillez à laisser des messagers afin de faciliter tout passage de câbles ou de fil électrique lors de la mise en place ultérieure de matériel. Lorsque vous les utiliserez veillez à leurs successeurs. Il suffit pour cela de replacer un messager au bout du fil que l'on passe et de le laisser à poste. Ce truc peut également s'étendre aux conduits de câbles qui se cachent derrière les cloisons. Cela permettra aux nouveaux câbles de trouver tout naturellement leur chemin jusqu'au tableau électrique général et vous évitera des heures fastidieuses à chercher un passage.

 

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